La maison Saint-Augustin


Jacques de Longeaux
prêtre du diocèse de Paris,
supérieur de la maison Saint-Augustin

Le 28 septembre dernier, dix-sept jeunes hommes ont fait leur entrée à la maison Saint-Augustin (MSA) pour vivre une année de fondation spirituelle, première année de formation en vue du ministère sacerdotal. Avant eux, vingt-quatre promotions et quatre cent trente jeunes se sont succédés, dans les mêmes lieux, depuis la fondation par le cardinal Lustiger en septembre 1984, avec le père Éric Aumonier comme premier supérieur. La MSA est installée dans une aile de la maison des sœurs Augustines du saint Cœur de Marie, rue de la Santé à Paris, le reste de la maison étant occupé par une résidence de personnes âgées et des cabinets médicaux. L’étroite relation avec les sœurs ainsi que le voisinage avec les personnes âgées sont des éléments importants du projet. Le grand parc assure la tranquillité nécessaire et offre des espaces pour la promenade et le sport.

L’entrée à la maison Saint-Augustin ne peut se faire qu’après un premier et sérieux travail de discernement avec le service diocésain des vocations. En effet, le projet de l’année demande un engagement complet qui n’est pas compatible avec la poursuite d’études ou l’exercice d’une profession, même à temps partiel, ou encore avec la continuation d’activités antérieures, y compris ecclésiales ou caritatives. Le candidat doit avoir réfléchi et pris, en toute connaissance de cause, avec l’aide d’un directeur spirituel et de son accompagnateur du service diocésain des vocations, une première décision : se former en vue du ministère de prêtre diocésain. Il ne suffit donc pas de « se poser la question de la vocation » pour entrer à la maison Saint-Augustin. Une détermination supplémentaire est indispensable, étant bien entendu que l’un des objectifs de l’année est de permettre au jeune, et aux formateurs, de continuer le travail de discernement déjà amorcé. En fin d’année, le jeune doit pouvoir prendre une décision libre et éclairée par le chemin parcouru : soit entrer au séminaire, soit s’orienter vers une vie consacrée autre que le ministère diocésain, soit reprendre ses études ou son métier et vivre sa vocation de baptisé comme fidèle laïc. Au cours des seize premières années, un peu plus de la moitié de ceux qui sont passés par la MSA sont devenus prêtres pour le diocèse de Paris.

Le projet de la maison Saint-Augustin suppose, pendant la durée d’une année universitaire, un réel retrait du monde. Il représente une rupture par rapport à la manière de vivre antérieure et il implique certains renoncements. Par exemple, il faut avoir la maturité et l’autonomie suffisantes pour accepter de ne pas pouvoir joindre, ni être immédiatement joignable, pendant la plus grande partie de la semaine, par téléphone portable ou par courrier électronique. Précisons cependant que la séparation est loin d’être totale. Premièrement, parce que la MSA est située en pleine ville, près du centre de Paris. Ensuite parce que l’« augustinien » (nous évitons les termes séminariste, pré-séminariste et propédeute) peut retourner dans sa famille ou voir ses amis les mercredis soirs et les dimanches. De plus, le déjeuner du samedi est ouvert aux invitations, et les augustiniens font largement usage de cette facilité : de nombreux amis et amies, frères, sœurs, cousins passent à cette occasion. Tout en veillant à préserver la tranquillité et l’atmosphère de recueillement, conditions du sérieux du projet, notre maison est ouverte aux relations familiales et amicales. Quant aux prêtres, nombreux sont ceux que nous recevons au cours de l’année. Dans un colloque qui s’est tenu en 1994, à l’occasion des dix ans de la MSA, le cardinal Lustiger rappelait que l’objectif de cette année de fondation spirituelle « n’est pas tellement d’initier aux auteurs spirituels et encore moins aux spiritualités que d’inaugurer et de tracer un chemin qui structure la vie spirituelle, qui mette en place les éléments essentiels de toute vie spirituelle : prière, ascèse, vie morale, amour du prochain, zèle apostolique, etc. 1 ». Il poursuivait en situant cette année dans la perspective, non seulement de la formation ultérieure, mais aussi de toute la vie du prêtre. Dans son esprit, cette année devait être l’étape inaugurale et fondatrice du chemin de toute une vie : « Ce chemin est tracé par le premier point de mon intervention : le don de sa vie à Dieu et la résolution (le propositum pour reprendre le terme du rituel des ordinations) de s’offrir pour le sacerdoce à la manière des apôtres en participant au ministère apostolique de l’évêque et en suivant le Christ jusqu’au bout, jusqu’à la croix 2. » La résolution de suivre le Christ jusqu’au bout, jusqu’à la croix, est au cœur de la vocation du prêtre, appelé par un évêque à participer à son ministère apostolique. Mais elle vaut également, d’une manière ou d’une autre pour tout baptisé. Ceux qui décideront de ne pas entrer au séminaire et de vivre pleinement leur vocation de baptisé comme fidèle laïc n’auront certainement pas manqué leur année.

Ainsi, l’objet de l’année de fondation spirituelle est de centrer la vocation et la vie du prêtre sur la libre réponse personnelle à l’appel du Christ à tout quitter pour le suivre ; à entrer en communion avec lui qui est mort et ressuscité pour que les hommes aient la vie. Il s’agit de connaître Celui que l’on a le désir d’annoncer, d’aimer Celui auquel on souhaite consacrer sa vie, et de connaître et d’aimer l’Église, corps du Christ. Cette formation intérieure, œuvre de l’Esprit, est l’essentiel : elle donne sens à la formation théologique et pastorale ultérieure.

Précisons que le projet de la maison Saint-Augustin ne comporte pas une mise à niveau en vue des études. En cela il diffère de certaines années de propédeutique. Des cours sont donnés. Mais ils occupent peu de temps (1 h 15 par jour), et ne sont pas sanctionnés par des examens. Les quelques travaux écrits qui sont demandés sont corrigés mais pas notés. L’objectif des cours est d’accompagner, en donnant une assise biblique et théologique, objective et rationnelle, à la démarche spirituelle. Dans cette perspective, le contenu de l’année se déploie autour de cinq axes principaux.

 

 

Prière personnelle, direction spirituelle, retraites

 

L’année doit permettre la mise en place d’une prière d’oraison quotidienne fondée sur la contemplation du Christ dans les récits évangéliques. Durer dans le silence en présence de Dieu, à la chapelle ou dans sa chambre, est une grâce et un combat. Le directeur spirituel rencontre l’augustinien chaque semaine et l’accompagne sur ce chemin, en tenant compte de sa personnalité humaine et spirituelle propre. Ni le moment de la journée, ni le temps consacré chaque jour à l’oraison ne sont les mêmes pour tous, et ils peuvent évoluer au cours de l’année. En revanche la fidélité à ce temps offert gratuitement à Dieu, toute activité cessante, à cette demi-heure ou à cette heure d’intimité quotidienne, est un élément essentiel de l’année. Le cours d’introduction à la spiritualité accompagne ce chemin de prière et de vie spirituelle.

L’expérience de l’oraison quotidienne est vécue de façon plus intensive pendant la retraite de trente jours des Exercices spirituels de saint Ignace. Dès le début, le cardinal Lustiger a fermement souhaité que les augustiniens bénéficient de ce trésor commun de l’Église confié à la Compagnie de Jésus. Il insistait sur l’importance d’un parcours individuel et accompagné quotidiennement. Dans une intervention au colloque de 1994 déjà cité, Mgr André Vingt-Trois, alors évêque auxiliaire de Paris, explicitait en ces termes l’objet de la grande retraite : « La question centrale à laquelle la grande retraite doit permettre à chacun d’apporter une réponse décisive est celle de la conversion de vie et de l’engagement dans la condition de disciple 3. » La grande retraite est une école de prière. La contemplation prolongée du Christ dans les scènes que nous rapportent les Évangiles, l’apprentissage du discernement des motions et des idées qui travaillent le cœur et l’esprit aident le retraitant à se déterminer librement à devenir disciple de Jésus, et à voir sur quel chemin de vie il l’appelle à marcher à sa suite.

Après avoir été initialement placée pendant le carême, la grande retraite a lieu désormais pendant le temps pascal, entre le deuxième dimanche de Pâques et l’Ascension. Les augustiniens sont répartis entre plusieurs centres spirituels (actuellement Le Châtelard à Lyon, Manrèse à Clamart, La Pairelle à Namur). Cela permet une certaine liberté de choix du lieu et de l’accompagnateur, mais aussi de proposer des manières différentes de vivre cette retraite. Après qu’il en ait parlé avec son directeur spirituel, chaque augustinien exprime au supérieur ses préférences, puis il reçoit son lieu de retraite. Il peut se faire qu’un augustinien ait de bonnes raisons pour souhaiter ne pas faire cette retraite, ou que l’équipe des formateurs juge qu’il vaut mieux qu’il ne la fasse pas. Dans ce cas une proposition alternative est faite. Mais ce cas de figure reste exceptionnel.

La grande retraite doit être préparée pour porter ses fruits : une retraite de cinq jours au centre Manrèse, fin novembre, au début de l’avent, constitue une première expérience de retraite ignacienne (dans les faits, plusieurs ont déjà suivi, avant l’entrée à la maison Saint-Augustin, une retraite de cinq ou huit jours). D’éventuelles difficultés à entrer dans ce mode d’accompagnement et de prière peuvent alors être repérées et travaillées avec le directeur spirituel. Au début du carême, les responsables des différents centres spirituels viennent présenter les Exercices.

Au terme de la retraite, il est important de laisser passer trois semaines ou davantage avant la rédaction de la lettre à l’évêque dans laquelle l’augustinien fait le bilan de l’année et demande d’entrer au séminaire ou informe d’une autre décision. L’expérience montre en effet qu’il faut laisser du temps pour que ce qui est apparu pendant la grande retraite décante et soit resitué dans l’ensemble de l’année.

 

 

La Parole de Dieu écrite et transmise

 

La Parole de Dieu est méditée dans la lectio divina. Distincte et complémentaire, la lecture intégrale de la Bible ou lectio continua est un autre engagement important de l’année. Il s’agit d’une lecture cursive dont l’objectif est de prendre une vue d’ensemble de l’Écriture sainte avant d’entrer dans une étude plus détaillée dans la suite des années de théologie. Pour mener à bien ce projet, il est nécessaire d’y consacrer une heure par jour 4. Le cours d’introduction à l’Écriture sainte accompagne cette lecture, présentant chacun des livres ou groupes de livres de la Bible, les situant dans leur cadre historique et géographique ; il initie également aux questions d’interprétation et aux divers sens de l’Écriture. Au moment du carême le commentaire des textes de la vigile pascale fait le lien entre Écriture et liturgie. L’expérience montre que cette lecture continue soulève beaucoup d’intérêt et de questions et suscite un grand désir d’approfondissement.

Par ailleurs, un cours d’introduction au mystère chrétien met en place la relation entre Écriture et Tradition, en s’appuyant sur Dei Verbum, et reprend, en suivant le Credo, les principaux articles de la foi chrétienne. L’Écriture sainte et le concile Vatican II sont les deux références principales de ce parcours.

La présence auprès des personnes malades ou handicapées

Chaque jeudi après-midi, les augustiniens visitent des personnes âgées ou malades dans le cadre d’une aumônerie d’hôpital. Ils entrent ainsi dans une démarche de service, d’écoute et de miséricorde, qui demande à beaucoup d’entre eux un réel effort : ils réalisent qu’il n’est pas facile de franchir la porte d’une chambre d’hôpital pour rencontrer une personne inconnue qui est physiquement – et parfois mentalement – diminuée par la maladie ou par la vieillesse : il faut prendre le risque d’essuyer un refus, accepter de rester silencieux sans qu’il soit possible de tenir une conversation, ou encore d’entendre les questions, jusqu’à la révolte contre Dieu que provoque la souffrance trop vive. Ils doivent vaincre leur timidité et apprendre à respecter l’indispensable discrétion. Ils mesurent les résistances qu’ils ressentent, mais aussi les grâces qu’ils retirent de ces rencontres. Ils rendent compte de leurs visites et en relisent le contenu avec le responsable de l’aumônerie, prêtre et/ou laïc. Ils découvrent ainsi un visage de l’Église et une dimension de sa mission que bien souvent ils ne connaissaient pas.

Quelques jours après la rentrée des vacances de Noël, début janvier, les augustiniens partent pour un mois entier d’immersion dans un lieu de vie ou d’accueil de « blessés de la vie ». C’est ce que nous appelons « l’expériment ». Beaucoup sont accueillis dans des foyers de l’Arche où ils ont, pour la plupart, la fonction d’assistant foyer 5. D’autres partagent la vie et l’engagement des Frères missionnaires de la Charité auprès des gens de la rue, ou sont intégrés à l’équipe des bénévoles de la maison Jeanne-Garnier (soins palliatifs) ou accompagnent de jeunes handicapés scolarisés dans l’école et l’internat des Frères de saint Jean de Dieu. Cette liste n’est pas exclusive. D’autres lieux « d’expériment » sont possibles (Petites sœurs des pauvres, par exemple). Dans tous les cas, l’augustinien est appelé à entrer en relation, et dans la plupart des lieux à vivre avec des femmes, des hommes, des jeunes ou des moins jeunes qui demandent à être reconnus pour eux-mêmes dans leur richesse et leur pauvreté. Cette expérience est souvent nouvelle. Il se trouve plongé dans un monde où les repères sont différents, y compris de ceux mis en place pendant les trois premiers mois à la MSA. Beaucoup se trouvent un peu démunis au premier abord, et font l’expérience de leur propre pauvreté. Ils découvrent vite qu’ils ne sont pas attendus pour faire quelque chose au service des personnes handicapées, sans domicile ou en fin de vie (bien que leur présence soit souvent bien utile), mais pour être avec elles. À leur retour, un temps d’échange communautaire et la rédaction d’un rapport, permet à chacun de faire mémoire de ce qu’il a vécu et reçu pendant ce mois. La vie communautaire que nous reprenons alors est marquée par cette expérience et le chemin qu’elle a fait parcourir à chacun. Une nouvelle étape s’ouvre devant nous ; elle correspond à l’entrée dans le temps du carême.

 

 

La liturgie

 

La liturgie tient une place importante en année de fondation spirituelle. Pour beaucoup, il s’agit d’entrer dans un rythme nouveau : messe quotidienne et découverte de la célébration communautaire de la liturgie des Heures (laudes et vêpres, complies certains soirs). Dans les premières semaines, un temps important est consacré à l’apprentissage de la psalmodie et à la préparation des offices. Après des débuts hésitants, très rapidement, la qualité du chant s’améliore, notamment grâce au cours hebdomadaire de chant sous la patiente et compétente direction d’un chef de chœur professionnel. Sauf inaptitude complète (ce qui est rare), chacun à tour de rôle entonne les psaumes à l’office et anime les chants de la messe.

La célébration des mystères du Christ tout au long du cycle de l’année liturgique est au cœur de la pédagogie de la maison Saint-Augustin, comme elle est au cœur de la vie de l’Église. Le Christ contemplé dans le secret de la prière personnelle est aussi le Christ célébré par l’Église rassemblée. La liturgie manifeste la nature ecclésiale de la vie chrétienne à tous les niveaux et dans toutes ses dimensions. Dès l’origine, le choix a été fait de célébrer ensemble sur place, plutôt que répartis dans des paroisses, la messe du dimanche ainsi que les fêtes et solennités. Les sœurs, les résidents de la maison de retraite, les fidèles du quartier forment notre communauté. La préparation des messes et le partage communautaire sur les textes du dimanche introduisent au mystère qui est célébré et éduquent au sens de la liturgie. De ce point de vue, la Semaine sainte représente un sommet de l’année. Le samedi qui suit l’entrée en carême, nous participons à l’appel décisif des catéchumènes. De cette façon, toute la démarche du carême est située dans une perspective baptismale. Le Jeudi saint, le Vendredi saint et la vigile pascale, nous participons aux célébrations présidées par l’archevêque de Paris à Notre-Dame, occasion unique qui ne se renouvellera pas pendant les années de séminaire ni, sauf exception, pour ceux qui deviendront prêtres.

Le cycle de l’année liturgique est accompagné par un cours d’introduction à liturgie, fondé sur la constitution Sacrosanctum Concilium, sur les présentations générales du missel romain et de la liturgie des Heures.

 

 

La vie communautaire

 

L’Évangile ne doit pas être seulement médité et célébré, il doit encore être mis en pratique dans la vie quotidienne. La vie en commun est l’épreuve de la vérité de l’engagement dans la vie spirituelle. Il nous est demandé avant tout de former une communauté chrétienne qui, dans la grâce du baptême et de la confirmation, s’efforce de vivre selon l’Évangile. Il s’agit donc de mettre en pratique le commandement d’amour du prochain avec des frères que l’on n’a pas choisis. Une année de la maison Saint-Augustin rassemble des jeunes hommes, d’âge, d’origine sociale, de milieu familial, d’études et de parcours professionnels ainsi que d’expérience ecclésiale très divers, sans parler des différences de tempéraments. L’ouverture à l’autre et le service mutuel sont des aspects importants du discernement. Les augustiniens sont répartis en trois ou quatre équipes, selon les années. Chaque équipe à tour de rôle prépare la liturgie, assure le service des repas ou la lessive. Un soir par semaine, l’équipe se réunit pour un temps d’échange sur un thème préparé et présenté par l’un de ses membres. C’est un lieu important de vérification de la capacité d’écouter et de travailler avec d’autres. Le climat de confiance et d’amitié doit être suffisant pour que chacun puisse s’exprimer personnellement, sans crainte.

S’il faut éviter que la communauté se divise en petits groupes d’affinité et que certains s’isolent, il faut veiller à l’inverse à ce qu’elle n’évolue pas vers le groupe de copains, où beaucoup de temps serait passé à être ensemble de façon informelle. Des temps de détente dans la journée et dans la semaine sont prévus. Il est heureux que s’établisse un climat de grande fraternité, et que chacun apprenne à gérer de façon paisible les inévitables tensions : la fraternité au sein du presbyterium est l’un des enjeux et des fruits de la maison Saint-Augustin. Mais la maturité d’une vie communautaire se mesure aussi à la capacité de chacun à demeurer seul dans sa chambre pour lire l’Écriture, prier ou lire. Sur ce plan, le respect d’un certain climat de silence dans la maison est essentiel.

À ces cinq principaux pôles constitutifs de l’année, il faut en ajouter un sixième qui est la connaissance du diocèse de Paris (ou du moins de certains de ses aspects) et des conditions concrètes de l’exercice du ministère. Pour cela, à trois reprises dans l’année, nous faisons une journée de pèlerinage ou de visite de paroisses dans Paris. De plus, les lundis soirs nous recevons un invité, le plus souvent un prêtre qui témoigne de son ministère, mais aussi des diacres permanents et des chrétiens engagés dans la vie de l’Église. Les augustiniens découvrent ainsi plusieurs visages de prêtres et apprennent à mieux connaître l’Église dans sa diversité.

Vingt-quatre années ont montré la fécondité de l’année de fondation spirituelle pour la formation au ministère presbytéral. Vingt-quatre ans, c’est aussi le temps d’une génération. Un projet vivant doit continuer à être réfléchi en fonction des jeunes qui se présentent, qui ne sont plus exactement les mêmes que leurs aînés des années quatre-vingt.

 


1 – Cardinal Jean-Marie Lustiger, « Ouverture du colloque », in La formation spirituelle des prêtres, Paris, Cerf, 1995, p. 33.

2 - Ibid., p. 34

3 - Ibid., p. 190.

4 - En effet, une fois retirés le mois d’expériment et celui de la grande retraite, ainsi que les semaines de vacances, il ne reste guère plus de six mois de présence à la MSA, ce qui implique la lecture de six à huit chapitres de la Bible par jour.

5 - Ils passent le mois à accomplir les tâches très modestes (ménage, cuisine) de la vie quotidienne au sein d’une maison où vivent des personnes handicapées et des assistants souvent plus jeunes qu’eux.