Voici, je me tiens à la porte et je frappe"


Marie-Jo Thiel
théologienne

 

Nous publions ici une partie de l’intervention de Marie-Jo Thiel au rassemblement religieux-laïcs qui a eu lieu à Lourdes du 19 au 21 octobre 2007 sur le thème : « Les familles spirituelles : un nouveau visage d’Église ? Vous serez mes témoins ». […]

 

« Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais déjà trouvé 34. » Au départ, il y a le désir de donner sens à sa vie, d’expérimenter « quelque chose », mais cela n’est guère commode pour autant : les questions existentielles, dès lors que l’on consent à leur donner prise, dérangent. Chacun, y compris les communautés religieuses, doit s’en rappeler afin de veiller à la disponibilité intérieure et aux choix possibles.

Le désir présuppose ensuite un au-delà, un plus dont la connaissance, écrit Augustin, n’est pas le résultat d’une simple quête humaine. « Tu nous as cherchés sans que nous te cherchions, mais tu nous as cherchés pour que nous te cherchions 35. » En d’autres termes : on peut se soustraire à l’inquiétude, expérimenter sans décider, ne pas suivre la requête intérieure, mais le désir d’un « plus » finit toujours par rattraper, comme l’ombre qui accompagne le voyageur, signe que nous ne coïncidons pas parfaitement avec nous-mêmes.

Mais qu’en sait celui qui cherche ? Sans doute pas grand-chose, du moins au moment où il cherche. Cependant, pour les croyants qui l’accompagnent de près ou de loin, cette quête indique une direction : « Venez et vous verrez. » Elle pointe vers des possibilités nouvelles d’existence à expérimenter, c’est-à-dire de porter le regard vers ce hors-soi de l’existence en vérité. Parfois, cependant, ce hors-soi égare. Parfois, au contraire, comme le suggère encore Augustin, il conduit au plus profond de soi, dans ce « plus intime que l’intime de moi-même 36 ». Car tant que l’être humain n’entend pas la voix de son maître, il se projette constamment vers un ailleurs, vers l’éparpillement de lui-même. Mais quand il a trouvé sa source en ce Dieu qui rejoint l’homme là où il est, dans sa quête, il est revêtu de l’identité filiale (cf. Lc 15, 22). Ce vêtement, cependant, n’est pas celui qui clôt mais celui qui ouvre le travail de réception identitaire de soi-même 37. Christianisme et modernité ici partagent le même sens du devenir. Et le Verbe s’est fait ce que nous sommes afin que nous devenions ce qu’il est.

 

 

Quels repères ?

 

Sans rentrer dans les détails, je voudrais souligner trois étapes interreliées qui pourraient aussi être des repères de discernement : accueillir et accompagner, former et vérifier, construire ensemble.

 

Accueillir et accompagner

Quand un fondateur crée un institut, un mouvement, une communauté, il fait du nouveau, quand bien même il s’inscrit dans les règles qui gouvernent l’Église, éventuellement en adaptant celles-ci. Et il n’est pas rare que ce « nouveau » dérange les communautés anciennes, d’autant qu’il n’a pas directement surgi en leur sein. Le renouveau charismatique, et d’une façon générale les mouvements et communautés nouvelles n’ont ainsi pas toujours été accueillis les bras ouverts 38. Et l’évangélisme d’aujourd’hui, dans sa forme pentecôtiste, suscite beaucoup de réserve 39.

Quand des nouvelles pousses surgissent en lien avec une communauté, la donne est souvent un peu différente car le nouveau surgit d’un ordre ancien qui lui confère une certaine légitimité ; mais c’est alors d’un certain désordre dont il faut prendre acte, ce désordre dont peut surgir la nouveauté, nous l’avons souligné, mais qui ne manque pas non plus de déranger. À l’instar d’une famille. L’on s’était habitué à vivre ensemble d’une certaine manière, et voilà que des êtres plutôt différents surgissent ; certes, ils veulent vivre selon le charisme du fondateur, mais ils ne l’interprètent pas exactement comme on l’a fait jusque-là. Par leur seule présence et par leurs exigences, ils poussent à un certain renouvellement. L’on est fier dans l’institut que le charisme fondationnel ait pu être compris, porté au loin et en même temps, on est bousculé, déplacé dans sa manière de réguler, voire inquiet à l’instar de Jean-Baptiste : « Es-tu bien le Messie ? » L’on est encore dans l’ancien, l’on attendait seulement du renfort, et voilà qu’on est déjà dans du nouveau, et on a l’impression d’être assis entre deux chaises. L’on essaie d’accueillir ce partenariat, de s’adapter au rythme de vie, l’on se découvre finalement heureux d’une certaine audace. Mais voilà qu’un jour l’animateur laïc mis en place pour gérer tel groupe, ce laïc formé, mûri, sur lequel reposait toute une structure, perd un enfant. Il doit renoncer aux engagements pris pour s’occuper de sa famille. Ses collègues ne sont pas prêts à prendre la relève. Ou alors se disputent la responsabilité… Et les réalités bien humaines reprennent le dessus. Et dans la famille spirituelle on s’interroge : a-t-on bien fait ? Comment bien faire ? Chacun est-il à sa juste place ? Ou est-on en train de promouvoir des religieux/religieuses sécularisé(e)s et/ou des laïcs « religiosisés », voire cléricalisés ?

Ainsi une certaine audace rationnelle, spirituelle, n’empêche pas de nombreuses questions de surgir. Pour engendrer, il faut se laisser engendrer par l’autre que l’on accueille, cet autre figure du Tout Autre, le Christ, vers lequel cet accueil doit faire signe sous peine d’être idolâtrique. Accueillir et accompagner implique donc un régime de médiation à la fois essentiel et diversifié, difficile et exigeant.

Une médiation essentielle et diversifiée

Le régime chrétien s’appuie, en effet, sur la médiation unique, essentielle, du Christ médiateur, mort et ressuscité, que nous rencon¬trons à travers ce qu’on appelle des lieux théologiques, c’est-à-dire des réalités diversifiées où le Christ se donne à rencontrer 40 : la Parole de Dieu, la tradition, les sacrements, l’être humain créé à l’image de Dieu et spécialement ses témoins. Même si l’Esprit Saint nous précède au cœur de tout homme, « au cours des siècles, comme l’a rappelé Benoît XVI, le christianisme a été communiqué et s’est diffusé grâce à la nouveauté de vie de personnes et de communautés capables d’apporter un témoignage incisif d’amour, d’unité et de joie. […] Sur le visage et dans la parole de ces “créatures nouvelles”, sa lumière devient visible et son invitation peut être entendue 41. »

Le christianisme valorise donc, en son essence même, une diversité d’expériences du Christ dans la diversité de ses manifestations 42 ; une diversité d’approches de la médiation unique du Christ qui s’avère d’autant plus féconde qu’elle rejoint les exigences identitaires multiples du croyant moderne.

Une médiation difficile et exigeante

Pour décisives que soient ces médiations, elles ne sont pas (entièrement) maîtrisables. Et pour cause : elles sont aussi de l’ordre de la grâce. Le croyant ne peut être médiation pour autrui de par sa seule volonté. Néanmoins, par la justesse de son comportement, de ses attitudes, de ses actes, il peut devenir parce que sa vie bien humaine à la suite du Christ est accueil de cette grâce gratuite qu’est le Christ médiateur. Il offre ainsi, par les services d’Église qu’il assume un/des visages du Christ que l’autre pourra éventuellement s’approprier. Il n’en est pas propriétaire pour autant ; il porte ce trésor en un vase d’argile et doit veiller à la justesse de son usage.

Ce qui s’avère exigeant car l’accueil doit permettre à l’autre de découvrir peu à peu le Christ médiateur, à son rythme, en garantissant – pour reprendre les mots clés de tout à l’heure – la possibilité d’expérimenter cette suite de Jésus, en garantissant les capacités d’engagement du chercheur d’un plus. « Le Christ doit être non pas reçu mais accueilli, explique François Varillon. La différence est grande entre ces deux mots : accueillir est actif, recevoir peut être purement passif et empirique43. » L’accueil, en d’autres termes, doit être hospitalier au double sens du terme hôte, chacun étant à la fois un accueillant et un accueilli, et renonçant à faire de l’autre un otage44.

L’accompagnement prend ainsi une importance décisive. Non seulement en raison de l’évolution vers une Église de services, mais parce que la fragilité du lien social 45 et l’importance du rapport charismatique implique de pouvoir miser sur l’accueil par des témoins crédibles, engagés, soucieux de la juste distance et attentif au fait que la relation soit comme le notait avec force Xavier Thévenot 46, iconique (et non pas idolâtrique). Les nouvelles pousses peuvent ainsi trouver leur propre chemin en lien avec le nôtre, non parfois sans passer par des crises, des hésitations et même des reculs : la proposition peut se révéler non concluante ; mais n’oublions pas non plus que la distance entre Dieu et nous croît, comme l’a noté très justement Karl Rahner, à proportion de l’intimité avec Dieu : plus je perçois la proximité de Dieu, plus je perçois aussi la distance. Et pour un jeune converti cela peut désarçonner…

 

Former et vérifier

Peut-on encore renoncer à tout pour suivre Jésus ? La réponse est « oui », mais seulement après discernement, après réflexion éclairée, c’est-à-dire après un début de formation et une vérification personnelle et communautaire.

Il importe d’identifier ce qui évolue, naît, grandit, en étant à la fois attentif à la nouveauté, vigilant pour ne pas se crisper parce que les fruits de l’Esprit de Dieu dérangent, et prudent car tout ce qui est neuf et tout ce qui brille n’est pas forcément parole d’Évangile. On peut donc déjà se poser des questions telles : sur quels critères (de services, de visions de l’homme et de Dieu, de perspectives spirituelles) puis-je dire que cette nouvelle pousse – au sens général – est ou non un succès ? On pourra également repérer des profils spirituels : un événement ou une rencontre ont pu aboutir à une prise de conscience soudaine puis à un engagement fort dans une communauté spirituelle, voire communauté de vie… Mais tout croyant, loin de là, ne fait pas l’expérience d’un chemin de Damas.

Presque toujours, même pour ce qui apparaît comme un soudain saisissement de l’Esprit, il y a eu des rencontres successives de figures marquantes des Écritures, de fondateurs de communautés, de témoins, ou même d’hommes/de femmes de la société civile ; il y a pu y avoir le choc d’un film, d’une lecture… Tout cela peut imprégner graduellement un être de la certitude de l’amour de Dieu, jusqu’à devenir un jour un sentiment d’évidence, ou d’illumination : « nos cœurs étaient tout brûlants » et puis nous l’avons reconnu à la fraction du pain, au partage fraternel, dans la Galilée des nations. Certains pourront encore s’arrêter là, faire marche arrière, tandis que d’autres trouvant enfin Celui qui les cherchait de toute éternité, oseront l’audace de la nouveauté de l’aujourd’hui de Dieu. Deux défis complémentaires engagent finalement la communauté : celui du témoignage et des services rendus (au sens large) et celui de la formation.

Le défi du témoignage et des services rendus

Une figure fondatrice, des pratiques, des rassemblements en lien avec elle, ont pu jouer un rôle déclencheur évident. Mais cela ne signifie pas que la formation s’appuyant sur ces figures ne doive pas être vérifiée : il y a toujours un écart entre le donné et le reçu. Et dans notre société sécularisée, le risque demeure grand d’idolâtrer la figure fondatrice décisive, voire même le Christ ou Marie ; ou de se placer sous la puissance tutélaire d’un Dieu omnipotent. Découvrir que le Credo n’affirme pas la foi en un Dieu tout-puissant, mais en un « Dieu le Père tout-puissant », c’est entrer dans un chemin d’accueil de la filialité dans l’Esprit 47.

Cette vérification est d’autant plus importante que la formation sous le mode du témoignage et des services mis en œuvres est la plus commune, souvent la première, bien avant toute formation biblique, théologique. La signification de la foi est davantage transmise par des figures d’élection et ce qu’elles peuvent permettre de vécu commun, de cultes ou de pratiques diverses, que par un enseignement. Cela ne conduit pas nécessairement à une approche subjective. Beaucoup demandent ensuite un exposé objectif de la doctrine, d’où d’ailleurs le succès des manuels de la foi. Mais cet enseignement ne sera souvent reçu, là encore, que de la bouche d’une personne que l’on reconnaît charismatique, compétente.

Le risque de subjectivité s’en trouve reporté sur la communauté et l’institution si elles fixent trop unilatéralement la foi sur un seul type de témoignage, la figure fondatrice. D’où l’importance d’une formation proposant une variété de figures (non seulement un fondateur), échos à la catholicité de la foi.

Le défi de la formation

Si c’est bien le milieu diversifié qui est formateur, voire la diversité des visages du fondateur lui-même – car lui aussi devait assumer ses limites bien humaines et rencontrait les aléas inhérents à toute vie –, cela suppose un débat interne 48, dans les communautés, permettant à la fois de valoriser et de relativiser ces figures formatrices. La réflexion du cardinal Newman sur l’intergénérationalité peut y aider. Le chrétien, écrit-il, « se contente de commencer une œuvre, puis d’interrompre son travail, de remplir son rôle, sans plus, de mettre en train ce que d’autres doivent achever, de semer ce que d’autres récolteront. Personne n’a accompli jusqu’au bout sa tâche, et ne l’a terminée dans la justice, sinon celui qui est Un. […] C’est ainsi que se sont élevées nos églises. Un siècle bâtissait le chœur, un autre la nef, un troisième ajoutait une chapelle, un quatrième une crypte, et un cinquième le clocher. Petit à petit, l’œuvre de grâce se complétait. […] Est-ce qu’une cathédrale est le fruit d’une pensée capricieuse, quelque chose que l’on peut concevoir et réaliser à son gré ? Ou bien plutôt ces constructeurs n’étaient-ils pas les successeurs et les descendants d’ancêtres lointains qui les ont faits tels qu’ils étaient, et les ont rendus capables, par la grâce de Dieu, d’accomplir des œuvres qui ne pouvaient être réalisées par tous, mais seulement par les fils de tels pères 49 ».

Les fondateurs sont et des suiveurs et des prédécesseurs, des constructeurs dont nous poursuivons la tâche. Le visage de Dieu qui prévaut dans chaque institut (la providence, la charité, le service du pauvre…) n’est pas une lumière à mettre sous le boisseau, c’est une bonne nouvelle à partager, mais dont la force illuminante apparaît d’autant mieux qu’à l’instar du vitrail, elle sait trouver harmonie avec d’autres visages pour dire la figure mystérieuse, toujours autre et même, toujours en et devant nous, du Christ.

 

Construire ensemble

Si les communautés sont le terreau d’enracinement de nouvelles familles spirituelles, si elles aident à la construction d’identités chrétiennes, il faut dès lors rajouter que ce discernement de l’action des communautés leur permet aussi de se recevoir autrement, nouvellement, de l’Esprit. Et c’est ainsi que l’on construit ensemble.

Si ce ne sont pas les communautés seules qui forment spirituellement, elles jouent un rôle déterminant dans le déchiffrement de la vie spirituelle, jusque dans la gestion des rivalités et conflits qui se produisent inévitablement et qui sont en quelque sorte nécessaires à la maturation de chacun. Mais cela signifie aussi pour ces communautés un certain lâcher prise, comme y invite au demeurant la célébration de l’œuvre de Dieu, et un « se recevoir à nouveau », à la fois condition et conséquence de l’accueil de l’autre.

L’enjeu pourrait finalement être ce « bain ecclésial » évoqué par la Conférence des évêques de France dans le Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France 50. L’expression pourtant non définie, revient quatre fois 51. Christophe Dufour, président de la Commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat s’en explique. Dans une société sécularisée, « l’action catéchétique a besoin de ce que l’on pourrait appeler un “bain” de vie ecclésiale. Ce bain ecclésial ou ce milieu nourricier sont plus que jamais indispensables. C’est le rôle de la communauté de l’offrir : quand elle se nourrit de la Parole de Dieu, quand elle se laisse conduire par les itinéraires de foi que la liturgie lui fait vivre, quand elle puise sa dynamique dans la vie sacramentelle, quand elle développe en son sein des occasions de partager les questions de foi, quand elle vit la réciprocité et l’attention mutuelle par un accueil et une charité inventive, quand elle se soucie de laisser toute leur place aux petits, quand elle participe activement à la vie de la cité et y atteste concrètement l’amour de Dieu, quand elle vit le pardon mutuel et connaît la joie de la réconciliation, quand elle découvre l’Esprit à l’œuvre dans le monde, alors ces différentes facettes de la vie ecclésiale forment comme “un milieu nourricier où s’enracine l’expérience de foi” 52 ». L’institution est pour la nouvelle pousse spirituelle un bain ecclésial autant que celle-ci l’est pour celle-là.

Sans doute n’avons-nous pas encore pris aujourd’hui toute la mesure du bouleversement et de l’interpellation en cours. Chrétiens, nous avons encore souvent un pied dans le passé et raisonnons avec les outils d’hier. Or, comme vient de le rappeler le cardinal Walter Kasper : « Il ne peut pas en aller ainsi dans la durée. Nous penserons de manière différente et nous devons nous orienter de manière nouvelle pour traverser la “vague de l’espérance” (Jean-Paul II). Pour cela, il faudra aussi des modifications structurelles 53. » Ainsi donc ces pousses spirituelles nouvelles sont à la fois fruits des évolutions religieuses et sociétales en cours, levain qui fait bouger toute la pâte Église, signe de l’appel de Dieu aujourd’hui.

 

 

Conclusion

 

« Voici, je me tiens à la porte et je frappe  » (Ap 3, 20). Nous voici donc aujourd’hui encore envoyés dans la Galilée de ces nations qui parlent d’autres langues que la nôtre. Le vent de l’Esprit y souffle autant que le vent de la modernité. Et il se passe toujours quelque chose quand des hommes et des femmes, des communautés et des instituts se laissent façonner par la Parole vivante de Dieu et deviennent ses porte-Parole ! Nous sommes aujourd’hui les témoins et les acteurs de quelque chose de grand, de beau, de stimulant. Soyons donc attentifs autant qu’audacieux. Aujourd’hui, le vent de l’Esprit souffle, le Fils semeur est sorti et le Père veille au grain. Regardons ! Regardons bien. Ne sont-ce pas ces pousses nouvelles que nous voyons grandir ?

 

Texte paru dans les Actes du rassemblement religieux-laïcs : « Les familles spirituelles : un nouveau visage d’Église ? Vous serez mes témoins ». Publié avec l’aimable autorisation de la CSM et de la CSMF.

 

 


34 - Cette sentence bien connue de la veine de l’Augustin des Confessions est aussi celle de Blaise Pascal dans ses Pensées (553, Section VII : “La morale et la doctrine”) : « Console-toi, tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais trouvé. »

 

35 - Voir Esprit, mars 1994.

36 - Augustin, Confessions, I, 1, 1

37 - Cf. Ce qu’on appelle la structure inchoative du christianisme, c’est-à-dire le fait qu’il articule le « déjà là » avec le « pas encore là ».

38 - Comme l’a noté Jean-Paul II, la naissance et la diffusion des mouvements et communautés nouvelles « n’a pas manqué de susciter des interrogations, des embarras et des tensions ; il y a eu parfois d’un côté des présomptions et des exagérations, et de l’autre bien des préjugés et des réserves ». (« Discours aux mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles », La Documentation catholique n° 2185, 5 juillet 1998, p. 625).

39 - Voir Esprit, mars 1994.

40 - Voir Marie-Jo Thiel et Xavier Thévenot, Pratiquer l’analyse éthique. Étudier un cas, examiner un texte, Paris, Cerf, 1999.

41 - Benoît XVI, « Vous êtes un signe lumineux de la beauté du Christ et de l’Église », La Documentation catholique, n° 2361, 2 juillet 2006, p. 619 s.

42 - On pourrait aussi évoquer la diversité-unité des mystères de la foi.

43 - François Varillon, Beauté du monde et souffrance des hommes, Paris, Le Centurion, 1989,

44 - Tous ces mots, hôte, hospitalier, hôpital, otage, ont la même origine étymologique.

45 - Cette fragilité du lien social est une des conséquences du déplacement des institutions d’identification vers des institutions de service.

46 - Xavier Thévenot, Compter sur Dieu ; études de théologie morale, 2e édition, Paris, Cerf, 1993. L’auteur revient à plusieurs reprises sur cette thématique qui lui est chère. Iconique est la relation qui renvoie à un au-delà d’elle-même ; idolâtrique est celle qui enferme le regard sur le même ; observons les icônes : elles renvoient le regard vers l’arrière, vers un au-delà, vers Celui qui les fait vivre (sans arrêter le regard sur elles-mêmes).

47 - Mais « on peut fausser Dieu, écrit François Varillon, en l’espérant comme celui qui va combler notre besoin. On se plaint sans cesse de ce que les gens ne sentent et ne voient plus qu’ils ont besoin de Dieu. Non, Dieu n’a besoin de rien et nous n’avons pas besoin de Dieu, il existe un désir de Dieu » (Beauté du monde et souffrance des hommes, Paris, Le Centurion, p. 301).

48 - Cf. Patrick Goujon, conférence au colloque de l’Atem, 2007.

49 - Newmann, Sermon 13 (1836, 13 novembre : « Dépendance des générations dans leur vie de communion avec Dieu ») in Pensées sur l’Église, Paris, Cerf, coll. Unam Sanctam, 1956, p. 89-91. Bernard Bastian note (et je le remercie pour son commentaire) que pour le Puits de Jacob à Strasbourg (dont il est responsable), cet aspect est très important : « La filiation au fondateur, se révèle être une filiation du don qu’il porte et dont les fils et les filles à sont à leur tour porteurs. La formation, dès lors, porte davantage sur le charisme et son déploiement que sur la connaissance du fondateur. »

50 - Conférence des évêques de France, Texte national pour l’orientation de la catéchèse en France, et principes d’organisation, préface du cardinal Jean-Pierre Ricard, Paris, Bayard / Cerf / Fleurus-Mame, 2006. Voir l’article très explicite de Joël Molinario, ISPC, Institut catholique de Paris : « Le texte national pour l’orientation de la catéchèse en France », publié en 2007 dans la revue salésienne italienne Catechesi, reproduit avec l’accord de cette revue sur le site : http://interparole-catholique-yveli....

« À la suite du texte de 1979, écrit Joël Molinario, l’action catéchétique était entendue comme une activité au seuil de l’Église, ni tout à fait dedans, ni tout à fait dehors. Le catéchiste était compris comme un passeur qui parviendrait par son action pédagogique à faire entrer les enfants dans l’ecclesia. Ici, l’action catéchétique est comprise dans “un bain ecclésial”, parce que le Christ est le fondement de cette responsabilité de l’Église qui n’est pas une activité facultative, mais une action qui la constitue comme Église du Christ, avec le Père, par le Fils et dans l’Esprit ; l’Église est sujet de l’action catéchétique. » Une tentative pour les évêques de prendre en compte l’évolution de la cité et de la donne religieuse dans notre société sécularisée…

51 - Cf. Conférence de Jean-Louis Souletie au colloque de l’Atem, 2007.

52 - Texte sur : http://www.ccee.ch/ressourcen/downl...

53- Cardinal Walter Kasper, Serviteur de la joie. La vie du prêtre et le service sacerdotale, trad. Française Marie-Anne Vannier, Paris, Cerf, 2007, p. 14-15