Si tu me suis, je te comblerai


Claire-Sandrine est une laïque consacrée dans le célibat, ayant fait vœu de chasteté, obéissance et pauvreté. Elle vit sa vocation depuis treize ans au sein de la communauté des Béatitudes.

Claire Sandrine
laïque consacrée

Comment avez-vous découvert la foi ?

Je ne suis pas « tombée » dedans quand j’étais petite, pas du tout (rires) ! Je suis née dans une famille chrétienne, mais ma foi a vraiment démarré après une épreuve familiale. A la suite de cette souffrance, j’ai effectué une recherche spirituelle, j’ai cherché un peu le sens de la vie. Je ressentais une soif profonde de vérité. Puis j’ai « atterri » dans une pension catholique. Là, j’ai vraiment redécouvert le sens de la messe et les valeurs essentielles de la foi. J’y ai également découvert l’amour de Dieu dans l’adoration du Saint Sacrement. J’ai ensuite fait ma confirmation. A ce moment, j’ai eu une effusion de l’Esprit Saint. J’avais comme une lumière intérieure, une certitude dans mon cœur qu’il fallait que je m’engage pour Dieu. C’était comme si le Seigneur me disait : « Sandrine, je te fais confiance pour m’annoncer aux autres. » J’ai senti que c’était du sérieux. J’avais une paix et une joie intenses en moi !

Après cette redécouverte, comment votre foi a-t-elle évolué ?

Après mon bac, je me suis retrouvée à Paris. Etudiante en philosophie, car j’avais toujours en moi cette recherche de vérité, j’ai déclaré au Seigneur : « Il n’y a que toi qui réponds à ma soif d’amour. » Je suis entrée dans une communauté pour partager ma foi. J’ai été comblée par la joie de vivre des autres jeunes. Je ne connaissais pas du tout la Parole de Dieu. Et j’y ai lu, dans l’Evangile selon saint Jean, « Je suis le chemin, la Vérité, la Vie. » Là, j’ai crié au Seigneur : « Si tu es la Vérité, je te suis. » J’ai commencé à lire la Bible, cette histoire d’amour de Dieu pour les hommes. Cela m’a bouleversée. J’y ai découvert la fidélité de Dieu. Il me parlait personnellement quand je la lisais. « Je me donne à toi, c’était décidé », lui dis-je. Mais je n’étais pas encore déterminée quant à ma vocation (mariage ou consécration).

Quelles furent les étapes au terme desquelles vous avez réalisé que vous vouliez consacrer votre vie au Seigneur dans le célibat ?

Ma vocation a grandi de jour en jour. J’ai vécu une expérience très riche au Caire, en Egypte, quand j’étais à la fac. Je suis partie avec neuf jeunes, pendant un mois et demi, aider Sœur Emmanuelle dans les bidonvilles. Cela m’a fortifiée dans mon désir de me donner à Dieu. J’ai réalisé que ce qui comptait, dans ce monde, c’était d’aimer et d’être aimé. Les chiffonniers du Caire n’avaient rien. Le peu qu’ils avaient, ils nous le donnaient. Leur cabane nous était toujours grande ouverte. J’ai reçu là-bas une grande leçon. Puis j’ai effectué des retraites dans des lieux spirituels sur plusieurs années. Il y avait un frère des Béatitudes avec moi, à la fac, et je lui ai demandé s’il connaissait un lieu de retraite proche de Paris. Il m’emmena avec lui pendant la Semaine sainte. J’avais vingt et un ans. J’ai eu le coup de foudre pour cette communauté. Je me disais : « C’est incroyable ce qu’ils vivent. » La dimension familiale y était très forte, et l’adoration de Jésus était vraiment le centre de tout. J’avais laissé carte blanche au Seigneur. Après, j’ai effectué un pèlerinage marial, et là, ce fut l’appel à la consécration. J’en avais la certitude. Je ne peux pas trop l’exprimer, mais c’était comme si le Seigneur me disait : « Si tu me suis, je te comblerai. » Je savais que je pouvais compter sur sa fidélité. Je lui ai dit oui. Il s’est passé un an. Je suis entrée aux Béatitudes le 14 septembre 1991. En 1999, j’ai prononcé mes vœux définitifs.

Comment vivez-vous votre vocation aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je continue de vivre dans la prière, au service des jeunes du diocèse. Je suis investie de multiples missions à La Roche-sur-Yon. J’accompagne les jeunes de l’aumônerie des étudiants (j’y assure des permanences), et ceux de l’Institut Catholique d’Etudes Supérieures. Avec mes frère et sœur de la communauté, Martim et Anne Aimée de Dieu, nous assurons une présence au foyer Sainte-Thérèse des étudiants de l’ICES, par une animation spirituelle, par l’écoute, les offices liturgiques et certaines veillées...

témoignage paru dans la revue Vocations-Vendée,
octobre-décembre 2003