Edito


Brigitte Riche

Dans sa lettre apostolique pour le nouveau millénaire, Jean-Paul II dit la nécessité d’une pastorale qui stimule tous les baptisés et confirmés à prendre conscience de leur responsabilité active dans la vie ecclésiale et soutienne d’une manière renouvelée l’appel au don généreux de soi dans les ministères ordonnés ou la vie consacrée. « Il est nécessaire et urgent de mettre en œuvre une pastorale des vocations largement diffusée, qui atteigne les paroisses, les lieux éducatifs, les familles, suscitant une réflexion plus attentive sur les valeurs essentielles de la vie, qui trouvent leur aboutissement dans la réponse que chacun est invité à donner à l’appel de Dieu. »

Dans ces « temps nouveaux » que nous vivons, la mission qui nous incombe est de proposer l’Evangile à nos contemporains, d’ « aller au cœur de notre foi » et de prendre au sérieux notre vocation baptismale : c’est dans ce nouvel « humus chrétien » que pourront naître à nouveau des vocations pour notre Eglise. L’appel de Dieu passe par nous. Chacun dans l’Eglise se sent-il appelé à être appelant ?

Des diocèses, des communautés chrétiennes, des mouvements, des services lancent des expériences et mettent en œuvre cette pastorale de l’appel qui va parfois jusqu’à l’interpellation. On a souvent peur qu’une parole ne soit pas respectueuse de la liberté de l’autre : en fait c’est la parole, non le silence, qui est vraiment respectueuse de la liberté.La question d’un appel possible peut être posée en Eglise.Elle peut rester l’horizon toujours possible dans une famille.

Le professeur Cencini suggère même d’avoir le courage d’introduire les valeurs vocationnelles à l’intérieur de la culture contemporaine, d’ « exporter » la logique vocationnelle, de l’exprimer en un langage accessible aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui, capable de leur faire comprendre que la vie de chacun est vocation, que la vie est un bien reçu qui tend par nature à devenir un bien donné.