Pour une bonne collaboration SDV/SDC


Marc Pyot
Service diocésain des vocations de Lyon

Retrouver le sens du mot vocation

Quand des membres du service des vocations s’invitent à une réunion de catéchistes, beaucoup nous voient venir avec quelques soucis : « Qu’est-ce qu’ils vont bien encore nous demander de faire et de rajouter à notre mission déjà bien remplie ? » La réponse est pourtant claire, le SDV ne rajoute rien à votre mission. En fait, vous connaissez très bien cette réalité de la vocation. Vous avez l’habitude et la compétence pour parler d’Abraham, de Moïse, de Zachée ou de Pierre. Vous savez familiariser les enfants et les jeunes que vous accompagnez aux appels du Seigneur, entendus dans la Bible.
Aussi, si le mot vocation peut faire peur, la vocation n’est pourtant pas une « tuile » mais bien une « bénédiction ». Cet appel qui a mis en route Abraham ne pourrait-il pas aujourd’hui nous conduire vers un ailleurs plein de « promesses » ? N’est-ce pas vers une terre où coule le lait et le miel qu’est parti Moïse ? Les Béatitudes ne sont-elles pas promesse de vie et de bonheur ?

Toute vie est vocation

Tel était le thème de la Journée mondiale de prière pour les vocations en 2000 : le pape Jean-Paul II plaçait d’emblée ce terme en rapport avec chaque être humain. C’est tout homme, toute femme qui est concerné.
« L’invitation que Dieu adresse à l’homme de dialoguer avec lui commence avec l’existence humaine. » N’est-ce pas intéressant de situer la vocation dans cette perspective d’un dialogue que Dieu veut ouvrir avec tout homme ?

Une responsabilité qui nous situe

La catéchèse est invitée à aller jusqu’à ce cœur de la foi où nous découvrons cette relation d’amour que Dieu veut vivre avec chaque homme, chaque femme. Merveille d’un Père pour qui l’homme n’est jamais trop loin. Merveille d’un Dieu qui n’exclut personne, ni David qui a péché, ni la femme adultère, ni le publicain… tout homme peut se laisser rejoindre par la folie de cet amour.
Quand les catéchistes veulent introduire les enfants à cette relation, ce n’est pas seulement la qualité de leurs connaissances qui importe, mais surtout la cohérence de leur vie et le témoignage de leur foi. On s’aperçoit alors que l’obole de la veuve porte davantage que l’offrande de ceux qui s’estiment justes.
L’annonce de l’Evangile est un glaive à double tranchant : la Parole agit tout autant en celui qui l’annonce qu’en celui qui l’entend.
Inviter les enfants à découvrir les appels du Seigneur, c’est aussi témoigner pour soi-même des appels qui nous ont mis en route.

Des vocations précises

Les choix de vie, choix du mariage ou du célibat, de l’engagement dans la vie sociale ou de la solitude dans un monastère, choix d’être prêtre ou diacre… tous ces choix sont la réponse que nous inventons à cet amour dans lequel nous avons été créés. Ces choix sont notre liberté. Certes nous ne choisissons pas à partir de rien. Il nous faut discerner ce que nous sommes et les chemins qui nous correspondent, qui nous permettront de donner toute notre mesure. Mais il faut se méfier de toute conception déterministe de la vocation. Comme si Dieu tirait les ficelles de notre existence. Comme si Dieu avait prédéterminé notre vie. Au contraire, « le fait de considérer la vie comme vocation favorise la liberté intérieure » (Jean-Paul II). Dans ce dialogue d’amour que Dieu ouvre avec tout homme, Dieu ne contraint pas, il suscite une réponse.

Proposer les vocations

Dans cette réponse que chacun invente, l’Eglise propose des chemins. La catéchèse a la responsabilité de faire connaître aux enfants les différents chemins qui s’offrent à eux : le mariage, la vie religieuse, le ministère ordonné, et toutes les formes de consécration ou d’engagement au service de l’Eglise et du monde.
Cette proposition doit évidemment se faire sur le mode de la proposition et non pas d’une imposition. Que pourrions-nous dire d’une pastorale qui mettrait de côté systématiquement l’un ou l’autre de ces chemins ? Il nous faut reconnaître la nécessité de proposer toutes les vocations.
C’est dans le témoignage d’un prêtre, d’un couple ou d’une religieuse que bien souvent cette proposition se fait. A l’issue de ces interventions, il faut oser une parole : « Et toi, quel sera ton choix ? »
Dans cette proposition des différents chemins, on ne peut passer sous silence les besoins de l’Eglise et du monde. Si la vocation est la réponse de l’homme à l’amour fou de Dieu pour lui, cette réponse ne peut se faire sans une certaine sensibilité aux besoins de nos frères en humanité.
Aujourd’hui, l’Eglise a besoin d’hommes qui soient ses pasteurs. Le ministère des prêtres reste une nécessité vitale pour l’Eglise. Saurons-nous exprimer le sens de cette nécessité aux enfants et aux jeunes ?
Aujourd’hui l’Eglise a besoin du témoignage des religieux et religieuses, ils sont les témoins de la fécondité d’une vie fondée sur l’Evangile.

Une collaboration à poursuivre

Le service des vocations n’a pas de recette miracle pour appeler ! Ce sont tous les membres de l’Eglise qui portent ce souci de transmettre l’appel du Seigneur ! Le service des vocations peut tout au moins permettre à chacun de ne pas s’endormir. Nous voulons appeler à retrouver la pertinence de l’Evangile qui suscite sans cesse en nous des réponses libres. Il va sans dire que les catéchistes et le SDV n’ont pas fini de collaborer sur cette question. Il faut garder ouvert ce dialogue dont les enjeux rejoignent le cœur de la foi.

Les pages qui suivent donnent des schémas de temps forts proposés aux différents âges et souvent préparés en collaboration par les deux services.