Le ministère des prêtres, ministère d’itinérance


« Et voici que, ce même jour, deux d’entre eux se rendaient à un village du nom d’Emmaüs, distant de soixante stades de Jérusalem (...) Sur l’heure, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. »

Jean-Paul Russeil
Service Diocésain des Vocations de Poitiers

Lc 24, 13-33

Cent fois contesté et cent fois attesté dans l’histoire de l’Eglise, le ministère des prêtres connaît aujourd’hui de profondes interrogations. Entre les raidissements possibles et les effacements subtils, peut-on esquisser des chemins d’avenir ? Les questions entendues ne portent pas d’abord sur la doctrine du sacrement de l’ordre. Nombre de questions posées et de réflexions menées concernent, avant tout, les conditions et les modes d’exercice du ministère des prêtres (1). Ainsi, ce sont souvent les situations concrètes qui conduisent à approfondir le sens du ministère presbytéral.
Que nous le voulions ou non, nous changeons de monde. Comme l’indique la Lettre des évêques aux catholiques de France, « un monde s’efface et un autre est en train d’émerger, sans qu’existe aucun modèle préétabli pour sa construction. Des équilibres anciens sont en train de disparaître, et les équilibres nouveaux ont du mal à se constituer. Or, par toute son histoire, spécialement en Europe, l’Eglise se trouve assez profondément solidaire des équilibres anciens et de la figure du monde qui s’efface. Non seulement elle y était bien insérée, mais elle avait largement contribué à sa constitution, tandis que la figure du monde qu’il s’agit de construire nous échappe (2). » C’est dans ce contexte mouvant qu’un travail de discernement et de fondation est requis. Pour ce faire, il ne suffit pas d’apporter des définitions à l’heure où tant de personnes cherchent des chemins. En effet, « la société change, l’Eglise change, le ministère change (3). » La foi elle-même s’offre comme un chemin à parcourir, comme une aventure à vivre et comme une traversée à opérer...
En partant de quelques symptômes révélateurs, le motif de l’itinérance contribue à mettre en valeur la figure apostolique des prê­tres diocésains.

De quelques symptômes révélateurs...

Dans le paysage ecclésial français, le premier symptôme largement analysé concerne la courbe des ordinations des prêtres diocésains. La situation est connue et ses conséquences multiples. Cependant, l’enjeu premier du ministère ordonné n’est pas de faire nombre, mais de faire signe. Selon une prière de l’Ancien Testament, la force de Dieu n’est pas dans le nombre (Jdt 9, 11). Accepter de déplacer ainsi la question, pour sortir de l’obsession du nombre, invite à aller au fondement même du ministère ordonné. Il y va de sa signification, et donc en premier lieu de la sacramentalité de l’Eglise. Confesser l’Eglise dans le troisième article du Credo, c’est reconnaître que c’est l’Esprit qui fait l’Eglise du Christ. Conséquemment, comment comprendre la signification du ministère ordonné si l’Eglise elle-même - en son mystère et en sa mission - n’est pas correctement située, à partir de la confession de foi trinitaire ? Il nous faut donc passer d’une logique de nombre à une logique de signification, celle d’une Eglise vivant en priorité sous le signe de la Croix et de la confession de foi trinitaire. Pour autant, il ne s’agit pas de nier ce qui affecte le ministère et la vie quotidienne des prêtres ainsi que le devenir des communautés ecclésiales, mais de resituer les évolutions en cours à la lumière de la foi.
Aujourd’hui, la fin du curé de campagne résident traduit la fin de la France rurale traditionnelle. Une figure d’Eglise s’estompe. Lors des quatre premiers conciles du Latran, un tiers de la législation concerne le mode de vie des prêtres et l’exercice de la cura animarum (4). Un seul exemple suffit pour l’évoquer : le canon 21 du IVe concile du Latran fait obligation de se confesser au moins une fois l’an à son propre prêtre et de communier au moins à Pâques. Ce canon constitue alors le point d’aboutissement d’une réflexion théologique, la régulation d’une pratique sacramentelle ainsi qu’une mise en valeur du rôle pastoral du prêtre séculier. Le temps pascal devient le temps de la prise de conscience paroissiale (5).
C’est dans la seconde moitié du XIIIe siècle que se développe ­l’usage des mots pastor et curatus. Par-delà ses limites, la paroisse apparaît comme « l’instrument fondamental de l’action pastorale, cellule de l’Eglise et centre de vie sociale (6) ». Le modèle du curé résident - sur un territoire déterminé et marqué en son centre par le clocher - s’est largement développé grâce aux conciles provinciaux et synodes diocésains ultérieurs. Sur ce point, la législation est particulièrement abondante au XIIIe siècle. Mais aujourd’hui, ce monde s’efface, pour reprendre l’expression de la Lettre des évêques aux catholiques de France. Pour autant, la fin de ce modèle de chrétienté n’est pas la fin du christianisme... Il n’est pas nécessaire qu’il y ait un prêtre en chaque commune rurale pour que la porte de l’église soit ouverte et le lieu correctement entretenu (7) !N’y a-t-il pas un ou plusieurs chrétiens (et chrétiennes) que l’on puisse appeler ?
D’aucuns affirment comme un slogan : « Pas d’Eglise sans prêtres ! » Bien évidemment ; qui en doute ? Mais dit-on aussi : « Pas de prêtres sans Eglise », c’est-à-dire sans communautés chrétiennes ? Dès lors, s’il n’est pas possible de parler des prêtres comme un en-soi, il convient de resituer leur ministère à partir du Christ et à l’intérieur d’une vision organique de l’Eglise, comme nous y invite l’ecclésiologie du concile Vatican II. Les responsabilités prises par nombre de laïcs sur la base des sacrements de l’initiation chrétienne et des dons de l’Esprit qui les animent, la mise en valeur du sacrement du mariage, la diversification des acteurs de la vie et de la mission de l’Eglise, le rétablissement du diaconat permanent, l’appel pour des ministères reconnus (8) de laïcs en charge ecclésiale, les demandes de catéchumènes, les démarches de recommençants et de personnes en recherche, le développement de propositions de formation, la conscience de défis nouveaux pour la mission de l’Eglise aujourd’hui (9) invitent à l’action de grâces. Mais en même temps, ces évolutions sollicitent aussi une prise au sérieux des équilibres anciens en voie de disparition ainsi qu’un accompagnement des équilibres nouveaux en voie de constitution. En tout cela, les modes d’exercice du ministère des prêtres sont profondément affectés. Un travail de relecture et d’éva­luation des conditions d’exercice du ministère presbytéral est nécessaire en même temps qu’une tâche de formation continue. Est-il possible de naître de nouveau, pour reprendre la question de Nicodème (Jn 3, 4) ? Nous assistons - et nous participons - à l’enfantement d’un nouveau visage d’Eglise.
Il n’est pas rare d’entendre des chrétiens ne pas comprendre que tel séminariste s’oriente vers un institut missionnaire ou encore ne pas saisir le départ de tel prêtre comme Fidei donum, comme si l’annonce de l’Evangile pouvait connaître des frontières. L’Eglise est vue alors en un prisme étroit, celui de son propre besoin personnel. Ce n’est pas parce que nous sommes pauvres que nous devons être égoïstes ! Le symbole du clocher a fait naître un esprit, le fameux esprit de clocher si souvent dénoncé comme enfermement sur soi. Dès lors, comment ouvrir les communautés chrétiennes au fait que le ministère des prêtres est donné pour toute l’Eglise ? En effet, « c’est l’Eglise universelle qu’ils rendent visibles aux lieux où ils sont, et c’est le Corps entier du Christ à l’édification duquel (Ep 4, 12) ils contribuent efficacement (10). »Cette conscience de l’universalité de la mission fait écho à l’envoi en mission par le Ressuscité : « Allez donc de toutes les nations, faites des disciples... » (Mt 28, 19).
En raison des abus liés au cumul des bénéfices et à la non-résidence des pasteurs, le concile de Trente fait du « devoir de résidence » l’un de ses soucis majeurs de réforme (11). Ainsi, pour remédier aux carences des évêques et curés, souvent plus des administrateurs éloignés que des pasteurs proches de leur peuple (12), le concile de Trente insiste pour que « ce qui relève tellement de la charge des pasteurs et du salut des âmes soit fréquemment gravé dans les oreilles et les esprits de tous (13) ». Mais aujourd’hui, le contexte est différent. Venant d’un monde stable où les prêtres sont largement reconnus pour leur qualité de proximité des situations humaines (14), nous entrons dans un monde de grande mobilité où la multiplicité des moyens de communications envahit l’espace social. Les réseaux prennent le pas sur le territoire géographique (15).Le catholicisme dominant jusqu’à une époque récente laisse place à un pluralisme éthique et religieux. Les conditions d’exercice du ministère des prêtres se trouvent profondément modifiées, en raison même des transformations culturelles qui se produisent sous nos yeux, avec leurs répercussions sur l’évolution des mentalités (16). Conséquemment, quels sont les défis à relever aujour­d’hui pour l’annonce de l’Evangile (17) ? La fidélité vraie n’est jamais pure répétition du connu. Elle est bien plutôt créatrice d’un à-venir... Assumer notre historicité ouvre au courage d’initier.

« Oubliant le chemin parcouru... » (Ph 3, 13-14)

Ces quelques symptômes - il en est d’autres - peuvent être interprétés comme autant de lieux matriciels en lesquels s’engendre un nouveau visage d’Eglise. Ils esquissent aussi de nouveaux modes d’exercice du ministère presbytéral. Il en est ainsi de l’itinérance.

Lorsque le sol du connu se dérobe sous nos pieds...

Lorsque le sol du connu se dérobe sous nos pieds, ne sommes-nous pas invités à reconnaître que - comme communauté de foi - nous sommes nés de la Parole entendue (Rm 10, 17) ? La mémoire biblique l’atteste (18). Il en est ainsi d’Abraham : « Quitte ton pays... va vers le pays que je te montrerai » (Gn 12, 1). L’obéissance de la foi conduit à la réalisation de la promesse... Il en est de même avec Moïse : « Va, maintenant ; je t’envoie vers Pharaon, fais sortir d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël » (Ex 3, 10). Ce n’est pas sans murmures, ni sans combats que s’opère la traversée du désert... L’annonce faite à Marie suscite une attitude de disponibilité : « Qu’il m’advienne selon ta parole » (Lc 1, 38). Ou encore ce dialogue entre Jésus et Pierre : « Avance en eau profonde. (...) Nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais sur ta parole... » (Lc 5, 4-5). Nous sommes en présence d’une donnée fondamentale : c’est la confiance mise dans la Parole entendue qui donne de marcher et c’est en marchant que se tracent les chemins de l’avenir. Ce thème traverse nombre de récits bibliques.
La recherche de sécurité pousse à trouver un fondement. Or, il n’est pas d’autre « fondement » que le Verbe entré en notre histoire (1 Co 3, 11). Vivre ainsi sur Parole, grâce à l’Esprit, nous inscrit dans la précarité de l’existence (19). Comment oublier que « le Fils de l’homme n’a pas où poser la tête » (Mt 8, 20) et qu’il lui faut vivre son propre « exode » (Lc 9, 31) ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître... La Parole, comme un glaive (He 4, 12), blesse celui qui l’accueille. Elle passe au crible les habitudes, les gémissements et les peurs. Elle suscite la sortie de soi, comme pour un nouvel exode. Se livrer à l’aventure de la foi (20) dépouille des sécurités mondaines et creuse une disponibilité aux imprévus du chemin. Du fond de sa captivité, Paul fait le récit biographique de cette voie : « Je considère que tout est perte en regard de ce bien suprême qu’est la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur. (...) Mon seul souci : oubliant le chemin parcouru et tout tendu en avant, je m’élance vers le but, en vue du prix attaché à l’appel d’en haut que Dieu nous adresse en Jésus Christ. » (Ph 3, 4-16). Dans cette perspective, le ministère des prêtres peut être compris comme ministère d’itinérance.

Deux accents pour un ministère d’éducation de la foi

Le fait que, en zones rurales, les prêtres aient de nombreux villages à desservir met ceux-ci sur les routes pour, de lieu en lieu, accomplir le ministère qui leur est confié. Il en est de même pour les prêtres qui reçoivent plusieurs charges sur le plan territorial ou auprès de services diocésains ou encore de mouvements. L’accroissement d’une pluralité de tâches variées ainsi que le prix à payer en fatigue, en possible dispersion, voire même en essoufflement sont réels et connus (21). Ils sont parfois portés douloureusement. Mais en même temps, cette diversité des tâches ne met-elle pas en valeur de nou­velles façons d’exercer le ministère presbytéral ? Il n’est plus possible de tout faire seul. Il est donc nécessaire d’appeler d’autres, sur la base des sacrements de l’initiation chrétienne et des dons de l’Esprit, à collaborer à la tâche d’annonce de l’Evangile et de témoignage de la foi. Nombre de presbytères - par définition, lieu de résidence des prêtres - deviennent des lieux d’accueil et d’activités où collaborent un ensemble de personnes qui participent, chacune à sa mesure (Ep 4, 16), à la prise en charge des diverses dimensions de la communauté chrétienne en ce lieu (22). Sans aucun doute, cette participation des laïcs à la vie et à la mission de l’Eglise constitue un signe de vitalité. Il revient alors aux prêtres d’exercer un ministère de lien et de communion entre les diverses communautés à eux confiées. Leur itinérance témoigne de leur sollicitude des communautés. Ministres ordonnés, ils manifestent l’origine apostolique de l’Eglise qui se reçoit du Christ dans l’Esprit Saint. Leur ministère ouvre les communautés à plus grand qu’elles-mêmes. Ils sont signes de la communion qui inscrit cette communauté dans la foi reçue des Apôtres et moyens de participation de cette communauté à la mission de toute l’Eglise. Leur rôle n’est pas d’assurer en premier lieu ce que d’aucuns appellent « la pastorale ordinaire », mais d’ouvrir l’horizon missionnaire de cette communauté, dans la communion de toute l’Eglise. Ainsi, la foi née de la Parole entendue et les sacrements de la foi visent à constituer des communautés de foi en lesquelles s’exerce ce ministère de Résurrection. On ne peut donc pas détacher ces deux mots de communion et de mission. Ils caractérisent deux accents majeurs (23) dans l’exercice du ministère presbytéral aujourd’hui. Il s’agit alors d’un ministère d’engendrement au Christ (24) (1 Co 4, 15) ou encore d’éducation de la foi (25). Engendrer ou éduquer est une œuvre de longue haleine ! Aujourd’hui, la variété des charismes dont nous sommes les témoins et le déploiement des responsabilités diversifiées auquel nous assistons font naître des enjeux nouveaux d’« articulations » (Ep 4, 16 ; Col 2, 19) dans le corps ecclésial (26). La régulation nécessaire entre tous fait apparaître le ministère presbytéral comme ministère d’articulation. A ce titre, l’exercice du ministère presbytéral nécessite des qualités de discernement et d’adaptation, de relations et d’initiatives, sur fond de confiance. En outre, les difficultés du chemin actuel - en particulier avec l’impossibilité de tout tenir et les risques de surcharges - requièrent des priorités dûment établies avec l’autorité diocésaine compétente.

Le témoignage des jeunes Eglises

La longue et riche histoire de la foi chrétienne en notre pays ne doit pas nous paralyser (27). Au contraire (28). Les difficultés rencontrées peuvent être invitation à s’ouvrir à la façon dont l’Eglise, en d’autres cultures, s’organise pour annoncer l’Evangile et assurer la communion entre les communautés. L’ouverture aux autres et la disponibilité à partager leur propre chemin, grâce aux échanges entre Eglises, peut être une chance de renouvellement ou d’approfondissement des problématiques. A cet égard, les jeunes Eglises sont particulièrement stimulantes. C’est ainsi, par exemple, que les évêques des îles du sud-ouest de l’océan Indien s’adressent, dans une lettre, à leurs diocésains : « La naissance de petites communautés chrétiennes responsables et vivantes, sans présence fixe d’un prêtre, assigne aux laïcs des fonctions et des ministères de caractère non seulement temporel mais aussi spirituel. [...] Avec les épiscopats africains et latino-américains, nous voulons reconnaître, dans la naissance de ces communautés, une invitation de l’Esprit Saint pour rendre les laïcs pleinement participants à la vie de l’Eglise en devenant ainsi des membres actifs de l’Eglise. Ce type de communautés implique une profonde révision des attitudes, des méthodes et des institutions de la pastorale traditionnelle. Pour les prêtres, elles sont l’occasion de susciter l’engagement des laïcs habitués à une longue passivité. Dans cette nouvelle pers­pective, le prêtre ne pourra plus être l’organisateur de tout, mais le conseiller et le formateur ; non plus tellement celui qui dirige, mais celui qui anime et encourage. Son rôle essentiel ne sera plus seulement le culte et la sacramentalisation, mais bien la construction de communautés de croyants, signes de salut parmi les hommes (29). » Dans cette perspective, la dimension communautaire de la foi invite à une participation active des laïcs et à une expression renouvelée dans l’exercice du ministère des prêtres.
Mais ce qui est esquissé ici, sous le motif de l’itinérance, demande à être fondé sur les options prises au concile Vatican II, par le décret Ministère et vie des prêtres (Presbyterorum ordinis). Je me limiterai à poser quatre pierres de fondation pour suggérer la fécondité possible de cette voie.

Au fondement apostolique du ministère

Sous le signe de l’envoi...

Selon le rapporteur du décret conciliaire sur le ministère et la vie des prêtres, ce texte présuppose la constitution dogmatique sur l’Eglise (30) (Lumen gentium). Deux remarques suffisent à montrer l’importance de cette assertion. Tout d’abord, la constitution Lumen gentium s’ouvre sur une affirmation christologique et sur une perspective missionnaire qui traverse toute l’œuvre conciliaire : « Le Christ est la lumière des nations : réuni dans l’Esprit Saint, le saint concile souhaite donc ardemment, en annonçant à toutes créatures la bonne nouvelle de l’Evangile, répandre sur tous les hommes la clarté du Christ qui resplendit sur le visage de l’Eglise... (31)  »Ensuite, cette même constitution consacre son numéro 28 aux prêtres. Or, la première phrase de ce paragraphe consacré aux prêtres est sous le signe de l’envoi : « Le Christ que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde... (Jn 10, 36) » Cette même citation johannique ouvre également le n° 2 de Presbyte­rorum ordinis (32) qui explicite quelques lignes plus loin le fondement apostolique du ministère des prêtres : « Le Christ a envoyé ses apôtres comme lui-même avait été envoyé par le Père (33)  ; puis, par ses apôtres eux-mêmes, il a fait participer à sa consécration et à sa mission (34)les évêques, leurs successeurs, dont la fonction ministérielle a été transmise aux prêtres à un degré subordonné. » C’est ainsi que les Pères conciliaires placent sous le signe de l’envoi apostolique le chapitre 1 de ce décret, intitulé : « Le presbytérat dans la mission de l’Eglise ». Sur cette base, il est possible d’affirmer que le décret prend une option fondamentale, celle de la figure apostolique du ministère des prêtres, au sein même de la mission confiée à toute l’Eglise.

L’annonce apostolique de l’Evangile

Dans les trois charges confiées par ordination, l’annonce de la Parole de Dieu apparaît en premier, selon la constitution Lumen gentium (n° 28). C’est ce que précise le décret : « Participant pour leur part, à la fonction des apôtres, les prêtres reçoivent de Dieu la grâce qui les fait “ministres du Christ Jésus auprès des nations, assurant le service sacré de l’Evangile, pour que les nations deviennent une offrande agréable, sanctifiée par l’Esprit Saint” (Rm 15, 16 grec). En effet, l’annonce apostolique de l’Evangile convoque et rassemble le peuple de Dieu, afin que tous les membres de ce peuple, étant sanctifiés par l’Esprit Saint, s’offrent eux-mêmes en « victime vivante, sainte, agréable à Dieu » (Rm 12, 1) » (PO n° 2 § 4). C’est donc par l’annonce de la Parole, que le peuple de Dieu est convoqué et rassemblé. C’est à ce titre que les prêtres « ont pour première fonction d’annoncer la Parole de Dieu à tous les hommes » (PO n° 4 § 1). Cette mission de prédication s’achève dans l’eucharistie. En effet, « c’est vers cela que tend leur ministère, c’est là qu’il trouve son accomplissement » (PO n° 2 § 4). Si l’annonce apostolique de l’Evangile ­s’accomplit dans l’eucharistie, c’est « afin que tous les ­fidèles croissent dans l’unité d’un seul Corps (35) où « tous les membres n’ont pas la même fonction » (Rm 12, 4) » (PO n° 2 § 2). C’est donc en vue de servir la croissance de tous et de chacun dans l’unité du Corps du Christ qu’est donné le ministère apostolique « jusqu’à ce que vienne le Seigneur lui-même » (PO n°2 § 4). L’itinérance du ministère apostolique n’est pas errance : le mémorial de sa Pâque nous tourne vers sa venue. L’horizon eschatologique oriente notre marche...

Membres du presbyterium
et coopérateurs de l’ordre épiscopal

C’est donc sous le signe de l’envoi (36)que les prêtres « sont établis dans l’ordre du presbytérat pour être les coopérateurs de l’ordre épiscopal dans l’accomplissement de la mission apostolique confiée par le Christ » (PO n° 2 § 2). Si le sacrement de l’ordre renvoie à l’alté­rité radicale de Dieu, par le Christ et dans l’Esprit Saint, l’ordination marque aussi l’entrée dans le presbyterium et la coopération au ministère épiscopal. C’est pour cette raison que ce décret parle des prêtres au pluriel, et non au singulier. L’imposition des mains - geste éminemment épiclétique (37) - n’installe personne à son compte personnel, mais inscrit l’exercice du ministère presbytéral dans la mission de l’Eglise et la coopération au ministère épiscopal. C’est « la charité pastorale qui l’exige des prêtres, s’ils ne veulent pas courir pour rien (Ga 2, 2) » (PO n° 14 § 3). Il y va donc de la fécondité de la course apostolique. Les liens de communion posés sur un fondement sacramentel et vécus sur l’horizon de la mission apostolique sont manifestés « de manière excellente dans le cas de la concélébration liturgique » (PO n° 7 § 1). Ainsi, le lieu premier d’enracinement du ministère presbytéral n’est pas le lieu de résidence, mais le fondement sacramentel à partir duquel se fait l’envoi en mission. Situer ainsi les prêtres, dans leur appartenance au presbyterium et comme coopérateurs du ministère épiscopal, montre l’itinérance sous le mode d’une disponibilité en vue d’une fécondité apostolique. Conséquemment, pour le service de la mission, le ministère des prêtres appelle plusieurs articulations, en particulier avec les évêques et le presbyterium, mais aussi avec et pour l’ensemble du peuple chrétien, dans la diversité des vocations dont l’Esprit pourvoit l’Eglise.

 

L’exercice du ministère apostolique,
chemin privilégié de la vie spirituelle

Là aussi, les Pères conciliaires désignent une voie. L’exercice des tria munera constitue pour les prêtres le lieu même de leur vie spirituelle (38). En effet, « c’est l’exercice loyal, inlassable, de leurs fonctions dans l’Esprit du Christ qui est, pour les prêtres, le moyen authentique d’arriver à la sainteté » (PO n° 13). C’est donc au cœur de leur ministère apostolique que les prêtres vivent leur propre chemin spirituel. L’exercice du ministère constitue le premier moyen de la vie spirituelle. En effet, « à la première place parmi ces moyens de développer la vie spirituelle, se situent les actes par lesquels les chrétiens se nourrissent du Verbe de Dieu aux deux tables de la Bible et de l’Eucharistie ; personne n’ignore l’importance de leur fréquentation assidue pour la sanctification des prêtres » (PO n° 18 § 1). Ce sont donc tous les aspects de l’existence qui sont destinés à être saisis et transformés par l’exercice du ministère apostolique. Dès lors, la voie est ouverte sur la façon de faire l’unité entre la vie intérieure et les exigences de l’activité extérieure : ce ne peut être seulement le fruit d’une meilleure organisation, ni non plus la seule pratique d’exercices de piété. « Ce qui doit permettre aux prêtres de construire cette unité, c’est de suivre dans l’exercice du ministère, l’exemple du Christ Seigneur, dont la nourriture était de faire la volonté de celui qui l’a envoyé et d’accomplir son œuvre (Jn 4, 34) » (PO n° 14 § 1). C’est ainsi que la sequela Christi façonne des apôtres passionnés par la vie des ­hommes et des femmes de ce temps. Une telle « suite » passe par l’iti­né­rance d’une vie librement donnée.

L’itinérance comme chemin pascal

Le récit des disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-35) offre une telle richesse d’interprétation qu’il permet aussi d’éclairer la façon de traverser les questions et réflexions menées aujourd’hui concernant l’exercice du ministère des prêtres : « Quelles sont ces paroles que vous échangez en marchant ? » (Lc 24, 17). Sur le chemin d’Emmaüs (v. 13), la discussion (v. 14) et les yeux aveuglés des disciples (v. 16), l’air sombre (v. 17), la déception et le non-sens apparent (v. 21), la petite lueur apportée par le témoignage des femmes (v. 22-24), la relecture des Ecritures (v. 25-27), l’invitation à rester (v. 29), les yeux ouverts devant le geste de la fraction du pain (v. 31), la brûlure reconnue comme signe d’une Présence (v. 32), le retour à Jérusalem (v. 33), le témoignage des disciples (v. 33-34), le récit de reconnaissance du Ressuscité par les disciples d’Emmaüs (v. 35) : une telle construction lucanienne du récit indique le chemin pascal toujours à refaire. A cette lumière, la voie de l’itinérance s’offre comme chemin d’à-venir toujours à tracer. Le creuset de la foi invite à l’intelligence des temps nouveaux. C’est ainsi que, pour l’annonce de l’Evangile mais aussi pour le bien du peuple de Dieu et la mission à lui confiée, « les prêtres doivent être prêts, s’il le faut, à s’engager dans des voies pastorales nouvelles sous la conduite de l’Esprit d’amour qui « souffle où il veut (Jn 3, 8)” » (PO n° 13 § 4).

Notes

1 - Qu’il suffise de citer ici, à titre d’exemple, deux textes publiés dans Documents Episcopat : Bureau d’études et de recherches de la Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, « Les prêtres diocésains. Leur ministère et son avenir en France » (mars 1999) ; Commission épiscopale pour les ministères ordonnés, « Lettre aux évêques sur quelques aspects de la vie des prêtres » (juillet 1999). L’ordre du jour d’un certain nombre de conseils presbytéraux aborde régulièrement ce thème. [ Retour au Texte ]

2 - Proposer la foi dans la société actuelle, Paris, Cerf, 1996, p. 22. [ Retour au Texte ]

3 - Louis-Marie BILLE, « Discours de clôture », Lourdes 1999. Chercheurs du Christ, Paris, Centurion-Cerf-Fleurus-Mame, 1999, p. 152. [ Retour au Texte ]

4 - Les quatre premiers conciles du Latran prolongent la réforme grégorienne (du nom de Grégoire VII, pape de 1073 à 1085). Ils se tiennent respectivement en 1123, 1139, 1179 et 1215. [ Retour au Texte ]

5 - Voir H. PLATELLE, « La paroisse et son curé jusqu’à la fin du XIIIe siècle », L’encadrement religieux des fidèles au Moyen Age et jusqu’au concile de Trente (Actes du 109e Congrès national des sociétés savantes), Paris, 1985, p. 21. [ Retour au Texte ]

6 - J. AVRIL, « Remarques sur un aspect de la vie paroissiale : la pratique de la communion et de la confession », L’encadrement religieux des fidèles au Moyen Age, p. 358. [ Retour au Texte ]

7 - Tant d’exemples pourraient être donnés, ainsi cette personne qui, chaque matin, ouvre la porte de l’église et prend une heure de prière en ce même lieu. [ Retour au Texte ]

8 - Cette expression « ministères reconnus » est assumée par Jean-Paul II dans sa lettre apostolique Au début du nouveau millénaire (n° 46). Elle est reprise dans le message pour la 40e Journée mondiale de prière pour les vocations, cette année 2003. [ Retour au Texte ]

9 - Le thème retenu par l’Assemblée plénière des évêques à Lourdes en novembre 2000 constitue une bonne illustration : Des temps nouveaux pour l’Evangile, Paris, Cerf, 2001. [ Retour au Texte ]

10 - Concile Vatican II, Constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen gentium n° 28. [ Retour au Texte ]

11 - Voir Session VI, canons 1 et 2 : « Décret sur la résidence des évêques et des autres clercs inférieurs ». [ Retour au Texte ]

12 - Les abus du système bénéficial ont été souvent dénoncés par la législation conciliaire médiévale. Sans aucun doute, là se tient l’une des causes de la Réforme luthérienne. Le concile de Trente, quant à lui, prend des mesures pour que les prê­tres puissent « vivre honnêtement » (session XXI, canon 2). [ Retour au Texte ]

13 - Session XXIII, canon 1. [ Retour au Texte ]

14 - C’est ce que le concile Vatican II appelle « l’exercice de la charité pastorale » (Presbyte­rorum ordinis n° 14). [ Retour au Texte ]

15 - Que l’on pense ici, par exemple, à l’importance des temps forts, des marches, des pèlerinages ou encore à l’influence des monastères et des hauts lieux spirituels. Si les techniques de mise en réseaux permettent aujourd’hui des relations de longues distances par affinités, les relations courtes demeurent une nécessité d’humanité. Elles constituent une dimension importante du ministère pastoral des prêtres : l’annonce de la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux oubliés de l’histoire est un signe messianique (voir Lc 4, 16-30). A cet égard, il est significatif que la tradition chrétienne considère les évêques comme pères des pauvres (voir, par exemple, le premier concile d’Orléans en 511 ainsi que les conciles mérovingiens ultérieurs). [ Retour au Texte ]

16 - Pour Paul VI, « la rupture entre Evangile et culture est sans doute le drame de notre époque, comme ce fut aussi celui d’autres époques », Exhortation apostolique L’Evangélisation dans le monde moderne n° 20. [ Retour au Texte ]

17 - Cette question sous-tend un certain nombre de synodes diocésains, démarches ou orientations pastorales. [ Retour au Texte ]

18 - Rapporteur du chapitre II de la Constitution dogmatique sur l’Eglise Lumen gentium, Mgr Garrone, alors archevêque de Toulouse, invoque six points pour justifier son titre biblique : « Le Peuple de Dieu ». Selon la première raison indiquée dans sa « Relatio », il s’agit de montrer l’Eglise en itinérance dans l’histoire vers sa fin bienheureuse : AS (Acta synodalia sacrosancti concilii oecumenici Vaticani II) III/I, p. 500. [ Retour au Texte ]

19 - La prière chrétienne traduit cette précarité et cette dépendance radicale de Dieu. Elle constitue en premier lieu un acte de dé-possession et de dé-maîtrise. La première forme d’itinérance se trouve alors dans la façon de se tenir, soi-même en chemin, sous la Parole de Dieu : « Ta parole, une lumière sur ma route » (Ps 119, 105). [ Retour au Texte ]

20 - En d’autres termes, il s’agit d’ « aller au cœur de la foi », selon le titre du chapitre II de la Lettre des évêques aux catholiques de France. [ Retour au Texte ]

21 - L’Apôtre n’hésite pas à décrire ses fatigues (1 Th 2, 9), son combat (Ph 1, 30), ses souffrances (2 Co 11, 23-28), ou encore sa captivité (Ph 1, 13). Le concile Vatican II prend en compte les difficultés du ministère : « Dans le monde d’aujourd’hui, on doit faire face à tant de tâches, on est pressé par tant de problèmes divers - et réclamant souvent une solution urgente - qu’on risque plus d’une fois d’aboutir à la dispersion. Les prêtres, eux, sont engagés dans les multiples obligations de leur fonction, ils sont tiraillés, et ils peuvent se demander, non sans angoisse, comment faire l’unité entre leur vie intérieure et les exigences de l’action extérieure » (Presbyterorum ordinis n° 14). [ Retour au Texte ]

22 - Pour le concile Vatican II, « la communauté locale (communitas localis) ne doit pas seulement s’occuper de ses propres fidèles ; elle doit avoir l’esprit missionnaire et frayer la route à tous les hommes vers le Christ » (Presbyterorum ordin­is n° 6). [ Retour au Texte ]

23 - Si l’on tient compte de l’étymologie latine du mot communion (cum et munus), celle-ci est alors comprise comme participation à la même mission. [ Retour au Texte ]

24 - Voir aussi Phl 10 et 1 P 1, 3. 23. [ Retour au Texte ]

25 - « Comme éducateurs de la foi, les prêtres ont à veiller, par eux-mêmes ou par d’autres, à ce que chaque chrétien parvienne, dans le Saint Esprit, à l’épanouissement de sa vocation personnelle selon l’Evangile, à une charité sincère et active et à la liberté par laquelle le Christ nous a libérés. Des cérémonies, même très belles, des groupements même florissants, n’auront guère d’utilité s’ils ne servent pas à éduquer les hommes et à leur faire atteindre leur maturité chrétienne » (Presby­terorum ordinis n° 6). [ Retour au Texte ]

26 - Dans les épîtres pauliniennes, ce terme ajh, articulation (ou ligament, jointure) revient deux fois. Dans les deux cas, saint Paul utilise l’analogie du corps humain pour parler du Christ et de l’Eglise. [ Retour au Texte ]

27 - Pendant la guerre de Cent Ans, le roi Jean le Bon et ses chevaliers ont perdu la bataille de Poitiers (1356) contre les archers gallois conduits par le prince Noir, alors qu’ils étaient largement plus nombreux ! Mais les archers gallois étaient plus mobiles que les chevaliers français richement et lourdement équipés. Cette leçon de l’histoire n’a-t-elle pas quelque pertinence pour inviter à retrouver souplesse et mobilité dans le corps ecclésial, lorsque les structures (mentales et organisationnelles), héritées de l’histoire, paralysent les initiatives nécessaires aujourd’hui à l’annonce de l’Evangile ? [ Retour au Texte ]

28 - Pour Jean-Paul II, « L’Eglise est toujours une Eglise du temps présent. Elle ne regarde pas son héritage comme le trésor d’un passé révolu, mais comme une puissante inspiration pour avancer dans le pèlerinage de la foi sur des chemins toujours nouveaux » (Homélie à Reims du 22 septembre 1996), DC 93 (1996) 873. [ Retour au Texte ]

29 - « Foi de l’Eglise : lumière pour nos îles », DC 1742 (1978) 476. [ Retour au Texte ]30 - Mgr MARTY, alors archevêque de Reims, « Relatio », AS IV/IV, p. 390. [ Retour au Texte ]

31 - Lumen gentium n° 1. [ Retour au Texte ]

32 - Cette même citation est faite une troisième fois en PO n° 12 § 2. [ Retour au Texte ]

33 - Cette référence à l’envoi de Jésus par le Père, puis au fait que Jésus envoie ses apôtres traduit le souci du décret de ne pas rester intemporel, mais de manifester l’envoi des prêtres aux hommes de ce temps : « Relatio conclusiva », AS IV/V, p. 71. [ Retour au Texte ]

34 - Selon le même rapporteur, deux conceptions se sont exprimées dans les débats conciliaires. Il les présente ainsi : l’une insiste sur la consécration des prêtres opérée par le sacrement de l’ordre et sur l’union au Christ, source de sainteté et de fécondité spirituelle. L’autre conception insiste sur la mission des prêtres, mission reçue du Christ par le sacrement de l’ordre en lequel les prêtres constituent le presbyterium et deviennent coopérateurs de l’ordre épiscopal (AS IV/V, p. 70). L’un des enjeux a donc été de concilier ces deux approches. A cet égard, deux références scripturaires utilisées par ce décret conciliaire et citées ici – Rm 15, 16 grec et Jn 10, 36 – constituent deux éléments de réponse importants. [ Retour au Texte ]

35 - S’il y a des ministères ordonnés, c’est « afin que (ut) tous les fidèles croissent (coalescerent) dans l’unité d’un seul Corps… » La finalité est ainsi clairement énoncée. En Lumen gentium n° 7 § 7, cette finalité est à nouveau indiquée : « Dans son Corps, c’est-à-dire dans l’Eglise, il dispose continuellement les dons des ministères… afin que (ut) nous grandissions (crescamus) de toutes manières vers Celui qui est notre tête (voir Ep 4, 11-16 grec.). » Dans ces deux citations, les verbes – croître et grandir – indiquent un mouvement dynamique. [ Retour au Texte ]

36 - La « Relatio » souligne que « la mission pastorale des prêtres est unie essentiellement à la mission apostolique que le Christ a confiée à ses Apôtres », AS IV/IV, p. 390. [ Retour au Texte ]

37 - Selon Lumen gentium n° 21, « les apôtres ont été comblés de dons par une effusion spéciale de l’Esprit Saint descendant sur eux (voir Ac 1, 8 ; 2, 4 ; Jn 20, 22-23) ; eux-mêmes ont transmis à leurs collaborateurs, par l’imposition des mains, le don de l’Esprit (voir 1 Tm 4, 14 ; 2 Tm 1, 6-7)… » En cette dernière référence, l’auteur de l’épître écrit : « Je te rappelle d’avoir à raviver le don de Dieu qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains » (2 Tm 1, 6). Ce que la BJ et la TOB traduisent par le verbe « raviver » signifie dans la langue grecque (anazwpurew) « rallumer », ou bien « réenflammer ». Ainsi, le don de Dieu (to carisma tou theou) est-il comparé à un feu reçu par l’imposition des mains. [ Retour au Texte ]
38 - Pour le rapporteur, il s’agit « de présenter la mission des prêtres et de montrer comment elle éclaire et unifie leur vie et leur ministère », « Relatio », AS IV/IV, p. 390. [ Retour au Texte ]

 

QUESTIONS

1 - Que signifie la formule « passer d’une logique de nombre à une logique de signification » ?
2 - Quel témoignage apportent les jeunes Eglises ?
3 - Quelles sont les « pierres de fondation » du ministère d’itinérance ?