Les défis de la vie religieuse en France


Pour la première fois, du 1er au 3 décembre 2000, plus de 400 membres de la Conférence des Supérieures Majeures (CSM) et de la Conférence des Supérieurs Majeurs de France (CSMF), des ordres et congrégations religieuses présentes en France étaient rassemblés à Lourdes pour une rencontre commune. A l’issue de leurs journées de travail et de célébration, ils avaient rédigé et envoyé un message à l’ensemble des religieuses et religieux.

Message final de la rencontre des religieuses et religieux de France

En assemblée à Lourdes, religieuses et religieux responsables des congrégations féminines et masculines de France, nous avons célébré dans la joie la source de la vie religieuse, le Christ Seigneur. C’est en lui que nous mettons notre foi. C’est de lui que nous tenons notre espérance. Nous avons rendu grâce pour les merveilles que le Seigneur accomplit :

• Les religieuses et les religieux de nos congrégations, passionnés du Christ, voués au service des hommes et du monde, manifestent par leur vie l’amour de Dieu pour tout homme.

• Nos communautés et fraternités sont souvent des chemins d’espérance pour ceux qui souffrent.

• Les difficultés et les questions majeures que rencontre la société stimulent notre réflexion et orientent les choix que nous faisons, pour servir la dignité de l’homme et son vrai bonheur.

• Heureux, nous le sommes ; réalistes aussi. Les temps sont difficiles, les questions complexes et nos moyens limités. Nous le savons.

Pendant ces trois jours, nous nous sommes mis à l’écoute les uns des autres. Nous nous sommes réjoui des liens profonds qui nous unissent, femmes et hommes, dans une complémentarité féconde. Ensemble nous avons dialogué avec des laïcs qui nous ont aidé à nous interroger sur notre vie et sur notre mission.

Au terme de ces trois jours, nous souhaitons mettre en relief plusieurs défis à prendre en compte aujourd’hui :

• la constitution d’espaces de prière et de vie fraternelle où beaucoup puissent découvrir qu’ils sont enfants de Dieu et faire l’expérience de la fraternité ;

• la présence de religieuses et de religieux sur les lieux de fractures sociales et culturelles ;

• notre implication concrète dans la promotion d’une plus grande solidarité internationale à l’heure de la mondialisation ;

• l’engagement, des religieuses en particulier, pour l’évolution du rôle social et ecclésial de la femme ;

• le témoignage, par la pratique des vœux religieux, d’existences humaines qui affrontent avec sérieux les questions relatives au pouvoir, aux richesses et à la sexualité ;

• un dialogue entre les générations, respectueux des réelles différences, sachant instaurer des collaborations fécondes en vue de promouvoir dans nos congrégations du « neuf et de l’ancien ».

Tout cela, nous voulons y travailler avec l’ensemble du peuple de Dieu et contribuer, à notre place, à former une Eglise qui propose la foi.

Sur les routes humaines, pèlerins avec les hommes et les femmes chercheurs de sens, nous voulons être compagnons d’espérance.