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Le SDV, inutile ou essentiel ?
ancien coordonnateur du Service National des Vocations
" Faut-il supprimer le SDV ? " Il y a quelques années, ce titre provocateur introduisait un article de Mgr Molères dans son bulletin diocésain et avait fait du bruit bien au-delà des limites de son diocèse de Bayonne. L’éditorial épiscopal avait alors questionné l’équipe SNV car il reprenait la question déjà posée par un numéro de Jeunes et Vocations il y a une dizaine d’années. Lorsqu’il a été question du sujet de ce numéro de janvier 2002, le comité de rédaction a choisi de reprendre la question au début de ce nouveau millénaire, au moment où une nouvelle équipe prend en charge le pilotage de la maison SNV.
Ayant pris du recul après six années au SNV, je vais tenter de répondre à la question posée, question qui n’a cessé de m’habiter depuis ma nomination au SDV de Cambrai en 1989 et au SNV en 1995. Dans l’épilogue de la trilogie "Former une Eglise qui appelle", j’ai risqué une synthèse de ce que je percevais comme essentiel pour une pastorale des vocations en France, dans la ligne de la Lettre aux Catholiques de 1996. Pour ma contribution à ce numéro, je laisse parler ma mémoire sous forme de convictions fortes puisées dans la vie de ces six années et exposées devant les évêques de la Commission épiscopale des ministères ordonnés, sans rien éluder. Partout, j’ai tenté de défendre l’importance du signe posé dans un diocèse par un service des vocations, même si les conditions de sa mission sont très diverses d’un diocèse à l’autre. Il n’en demeure pas moins que…
LE SDV EST UN SERVICE INUTILE…
…si son responsable n’y croit pas ou plus
C’est tellement évident et pourtant… Plus que tout autre service, le SDV ne peut réellement exister au sein de la pastorale diocésaine si celui qui en reçoit la responsabilité est peu ou pas convaincu de l’utilité du SDV ou bien si, les années passant, l’aridité de la mission l’emporte sur la conviction. Les cas sont rares mais je me souviens de tel responsable avouant accepter la charge du SDV uniquement par obéissance ou faute de combattants… De même, sans mandat, un responsable ou une équipe SDV peuvent très vite se décourager devant le manque d’accueil des partenaires ou le peu de soutien des prêtres et animateurs de la pastorale. Conscients de ces risques, les évêques sont très souvent attentifs à l’équilibre humain et spirituel de ceux qu’ils nomment à cette tâche. Quelques échecs au cours des deux dernières années doivent amener les responsables des nominations à une attention accrue pour l’appel de nouveaux pilotes et équipes SDV.
…s’il n’assume pas son appellation
Il convient de le reconnaître, l’appellation même du service que nous accompagnons a toujours fait l’objet de nombreux débats : convient-il de toujours appeler le SDV "service des vocations". Ne vaudrait-il pas mieux le nommer "service des appels en Eglise" ou "service des appels aux ministères diocésains" qu’on distinguerait d’un "service de la vie consacrée" ? Ou ne vaut-il pas mieux carrément supprimer ce service en provoquant ainsi toute la pastorale diocésaine - ou au moins la pastorale des jeunes - à endosser ce qui est de leur responsabilité, à savoir l’éveil, l’accompagnement et le discernement de la vocation baptismale de tous ceux qui désirent vivre de la vie de Dieu dans l’Eglise catholique ? Force est de constater que toutes les tentatives de ce type n’ont pas abouti. Au moment où j’ai quitté le SNV, nous étions en observation des intuitions mises en œuvre dans les diocèses de Moulins et Marseille. Permettez-moi de vous partager mon scepticisme. En rencontrant tel ou tel responsable, nous convenions qu’il était heureux de rendre à l’Eglise diocésaine sa responsabilité de l’éveil vocationnel, mais nous nous heurtions rapidement à la question de savoir qui, en définitive, serait chargé de l’accompagnement et du discernement d’une vocation au ministère ordonné ou à la vie consacrée dans un cadre diocésain, sinon un SDV ? On comprend le refus de certains évêques de faire du SDV le spécialiste des vocations, mais il n’en demeure pas moins que, de plus en plus, le discernement des vocations sur le plan diocésain nécessitera davantage d’accompagnateurs formés et reliés entre eux par une structure aussi légère soit-elle. Or, nous n’allons pas tellement dans ce sens. Trop peu de prêtres et de laïcs sont formés à cet art délicat de l’accompagnement et du discernement.
Plus généralement, il me semble essentiel de réfléchir aux fondements de la connotation négative du mot vocation, particulièrement dans le registre chrétien, et d’inviter à une réconciliation avec la bonne nouvelle contenue dans ce mot de "vocation". N’est-elle pas d’abord invitation à être à l’écoute d’une Parole qui nous brûle le cœur et à devenir contagieux de la paix et de la joie reçues dans une vie authentiquement chrétienne ? Il est sûr que l’idée même d’engagement et a fortiori d’engagement à vie n’est pas porteuse dans le contexte social et culturel actuel, mais la conjoncture nous provoque sûrement à donner à connaître, goûter, aimer et choisir tous les chemins de bonheur possible pour vivre l’Evangile jusqu’au bout. Dans la mesure où tous les disciples du Christ donneront à connaître et aimer leur vocation dans un célibat ou un mariage consacré, ce mot sortira du soupçon dans lequel il est tombé depuis trois ou quatre décennies.
Enfin, l’équipe diocésaine devra sans cesse clarifier ce qu’elle entend et veut faire entendre par l’expression "service diocésain des vocations". C’est l’un des débats les plus récurrents dans nos diocèses. Toutes vocations… vocations spécifiques… vocations au ministère presbytéral… ? J’ai toujours pensé qu’on ne pouvait opposer le service de la vocation baptismale et le service des vocations dites spécifiques même si ces dernières intéressent plus particulièrement la mission du SDV. Comme le soulignait le document du congrès de Rome "tous grandissent ensemble ou personne ne grandit…" (De nouvelles vocations pour une nouvelle Europe, 13 c).
…s’il n’est pas reconnu
Outre l’appellation qui peut poser question, je voudrais m’attarder un peu sur l’intention qui conduit à vouloir ou non un service des vocations dans un diocèse. J’ai toujours été frappé, notamment lors des assemblées plénières, dans des lettres épiscopales ou des homélies d’ordination, de la volonté de tous les responsables d’Eglise de faire de la pastorale des vocations une priorité des priorités. Or, derrière cette volonté commune, les réalités diocésaines sont extrêmement diverses : ici, on insistera uniquement sur le service de l’appel au ministère de prêtre diocésain ; là, on demandera au SDV de ne se consacrer qu’à l’éveil de toutes les vocations, le discernement étant confié à un vicaire épiscopal, au séminaire ou à l’évêque lui-même : ainsi tel responsable SDV découvrira qu’un jeune est entré au séminaire lors d’une visite impromptue vers le mois de novembre sans que personne, d’une manière ou d’une autre, n’ait songé un instant à l’associer ; ailleurs encore, des responsables diocésains ne cachent pas leur méfiance vis à vis d’un SDV qu’ils ont pourtant nommé et préféreront orienter vers tel ou tel lieu de discernement qui "ne casse pas les vocations". Des responsables de séminaires diocésains vivent les mêmes choses. Je crains que la pénurie de séminaristes diocésains ne provoque parfois un peu de panique et que les passions l’emportent sur la raison. Je pense souvent aux communautés chrétiennes qui auront à accueillir des pasteurs dont les aptitudes au ministère pastoral dans la société actuelle n’auront pas été éprouvées suffisamment. Et je ne parle ici que de la vocation au ministère de prêtre diocésain.
Heureusement, ces exemples ne sont pas la majorité. Il faut au contraire souligner la merveilleuse implication de très nombreuses équipes épiscopales dans la vie de leur service des vocations qui ne peut avoir de dynamisme que s’il se sait envoyé, accompagné, soutenu, orienté par l’évêque. Cet encouragement des responsables des diocèses n’est pas toujours vérifié dans le corps presbytéral. Le travail de réconciliation des prêtres avec leur propre vocation n’est pas encore achevé même si j’ai pu observer avec bonheur que la parole se libérait peu à peu au sujet des vocations. Le sujet peut à nouveau être abordé après des décennies de mutisme en raison de multiples souffrances vécues par les prêtres dans les années 60-70. Quant à oser une interpellation, à former une Eglise qui appelle à toutes les vocations sans restriction, nous n’en sommes pas encore là… Dernièrement, un prêtre refusait d’accueillir un séminariste car il n’était pas d’accord avec la figure du prêtre diocésain que l’Eglise continue de privilégier… J’ose penser que le travail de libération de la parole est un de ceux qu’il m’est apparu le plus urgent de faire. Pendant six ans, j’ai beaucoup aimé animer les récollections de prêtres diocésains pour tenter de redécouvrir avec eux la beauté du sacerdoce et l’importance de ne pas garder ce trésor enfoui.
Ce travail de réconciliation est à poursuivre aussi en direction de nombreux laïcs en responsabilité. Bien des fois, en rencontrant des animateurs en pastorale et en évoquant le nécessaire service de toutes les vocations, en particulier celles vécues dans un célibat librement choisi, j’ai eu l’impression d’être poliment accueilli mais sûrement pas écouté. Je faisais partie d’une autre Eglise, celle des clercs, de la hiérarchie, de l’avant concile… Ici aussi, ne généralisons pas car nous devons à de très nombreux laïcs la survie et le dynamisme de nombreux SDV. Sans les laïcs chrétiens, que serait un SDV ? D’où la nécessité de bien choisir celui qui va présenter un SDV en fonction de l’assemblée rencontrée. Dès l’arrivée de Brigitte au SNV, il m’a paru essentiel qu’elle s’exprime comme épouse, mère de famille et laïque en Eglise devant des animateurs de l’enseignement catholique ou en pastorale familiale. La reconnaissance d’un SDV tient parfois à bien peu de chose : un tract, une prise de parole…
…s’il est fatigué ou inadapté
La constitution des équipes diocésaines et la nomination d’un responsable sont déterminantes pour la vitalité du service. Dans un certain nombre de diocèses, il m’est parfois arrivé de penser qu’il valait mieux ne pas avoir de SDV plutôt qu’une équipe surchargée de multiples responsabilités dont finalement aucune ne pouvait être réellement assurée. Tout le monde connaît les "outre" des lettres de nomination : "Vous aurez prioritairement à conduire ceci… En outre, vous aurez à accompagner… En outre, vous trouverez le temps de la prière, de la formation et du repos si nécessaires à votre équilibre… De plus, je vous confie le SDV de notre diocèse dont vous aurez à cœur de… etc."
Si nous continuons ainsi, nous allons droit dans le mur. J’ai rencontré des responsables diocésains usés à trente-cinq ans ; j’ai tenté d’alerter leurs évêques lorsque cela était possible. J’ai rencontré aussi des équipes qui n’avaient reçu aucune mission, qui étaient découragées devant l’absence de jeunes, qui ne vivaient pas entre eux une réelle vie d’Eglise, dans la prière et la convivialité. J’ai rencontré aussi des personnes qui avaient été invitées à l’équipe diocésaine sans aucune formation initiale, alors qu’une pastorale des vocations est souvent délicate à accompagner dans un contexte d’engagement difficile. Et c’est vrai qu’il vaut mieux un temps de jachère plutôt que de maintenir des personnes au bout du rouleau ou d’autres inaptes à recevoir la mission de l’éveil et au discernement des vocations. Mais si la fatigue guette toujours, si le découragement est toujours à combattre, je rends grâce pour le dynamisme rencontré dans la grande majorité des diocèses, ce qui m’a toujours poussé à croire qu’un SDV était un signe essentiel à la vie de nos Eglises diocésaines.
OUI, LE SDV EST UN SERVICE ESSENTIEL…
…s’il est au clair avec sa mission
Ne l’oublions jamais : plus encore qu’un autre service d’Eglise, le SDV ne se donne pas sa mission, il la reçoit de son évêque et de son conseil. C’est pour cela qu’on ne peut concevoir de pastorale des vocations de manière centralisée au niveau national. Les réalités du terrain et les options épiscopales vont beaucoup influencer le contenu de la mission confiée ; il est bon que celle-ci puisse être écrite sous forme de lettre adressée à toute l’équipe. Depuis plusieurs années, à la session de formation des nouveaux SDV, le SNV invite les personnes présentes à se positionner par rapport à deux lettres de mission que des SDV ont reçues de leur évêque.
Au-delà des débats sémantiques que j’évoquais dans la première partie, j’ai toujours pensé que revenait en dernier lieu au SDV le soin de l’accompagnement et du discernement de la vocation au ministère presbytéral et à la vie consacrée. Dans trop de lieux, la mission est floue et se résume parfois à l’animation de la JMV ou à des rassemblements de masse qui, ailleurs, sont pris en charge par des aumôneries, des paroisses ou des mouvements. Si des questions du genre "à quoi servons-nous ? que devons-nous faire ?…"reviennent trop fréquemment, c’est alors que l’évêque et son délégué doivent prendre toutes leurs responsabilités. Le SNV peut aussi remplir son rôle de conseil.
…s’il est audible, visible et crédible
Comme on vient de le souligner plus haut, le SDV ne pourra accomplir ces trois souhaits que s’il est conduit par des personnes bien situées dans la vie du diocèse et que sa mission est clairement définie et accueillie par l’ensemble des composantes diocésaines. J’ose formuler quelques questions qui pourront aider des équipes à se repositionner.
Sommes-nous audibles ? Quelle est notre prise de paroleen tant que SDV ? Quand et où la prenons-nous ? Que désirons-nous dire et redire ? Et à quel public désirons-nous nous adresser ? Quels sont les moyens utilisés ?
Visibles ? Connaît-on la composition de l’équipe ou seulement son responsable ? Les membres de l’équipe sont-ils reconnus dans la pastorale du diocèse et pour une bonne part d’entre eux par la pastorale des jeunes ? Avons-nous un lieu repérable à notre disposition, dans la maison diocésaine, avec d’autres mouvements et services de jeunes ?
Crédibles ? Les propositions et les personnes qui les transmettent, comment sont-elles reçues et pourquoi ? Faut-il maintenir un temps fort où personne ne s’inscrit plus depuis deux ou trois ans ? Travaillons-nous en partenariat ou gardons-nous seuls l’initiative et l’animation de temps forts ? Avec qui relisons-nous les réussites et les échecs apparents ? Que disent les critiques négatives ? Comment en tenir compte ?
Pardonnez cet examen de conscience, mais il est nécessaire pour un SDV plus que pour un autre service de se remettre en cause constamment avec l’aide d’un accompagnateur extérieur confié par l’évêque : par exemple un vicaire épiscopal. Il ne faut jamais perdre de vue que nos propositions sont toujours éphémères car les générations se renouvellent rapidement. Ainsi, les écoles de l’évangile qui semblaient très prometteuses dans les années 95 semblent connaître un tassement aujourd’hui. Faut-il trouver de nouveaux chemins pour donner à connaître, aimer et choisir les réponses aux appels du Seigneur ? Décidément, les SDV n’ont pas de pierre où reposer leur tête !
…s’il assure le service de la prière demandé par le Christ
S’il n’y avait qu’une seule mission de sensibilisation à conserver, ce serait celle de la prière chrétienne pour les vocations. Inutile d’insister, le dernier numéro de la revue a magnifiquement éclairé notre recherche incessante pour une prière davantage chrétienne. Je voudrais ici insister moins sur la proposition de la prière dans nos diocèses que sur la qualité de la prière pour les vocations au sein de nos équipes diocésaines ou de nos équipe relais. Un bon temps de la rencontre, et si possible au commencement, est une condition essentielle pour que la réflexion de l’équipe soit nourrie. Depuis trois mois, je fais à nouveau l’expérience de la vie communautaire. Nous avons fait le choix de vivre 30 minutes chaque matin avec l’office des laudes et un temps d’oraison passé ensemble dans l’oratoire. Quel bonheur ! Peu à peu on se rend compte que le reste de la journée à grande vitesse risquerait de faire de nous des fonctionnaires de la religion si nous ne gardions pas ce temps pour Lui. Pour une pastorale souvent aride au service des vocations, la prière doit être centrale sinon nous ne pourrons tenir.
…s’il est partenaire de toute la vie diocésaine
S’il est un lieu qui doit vivre et favoriser l’amour d’un diocèse, c’est bien le SDV. De nombreux séminaristes ont commencé leur formation en ignorant tout ou presque de l’Eglise qu’ils désirent servir. Il est nécessaire de vivre cette découverte plus en amont de la formation, dans les étapes d’éveil et de discernement. Tout ce qui favorisera la découverte de la vie diocésaine intéressera en premier lieu le SDV. Les pélés diocésains de Lourdes ou Taizé, les découvertes diocésaines sur plusieurs jours sous forme de marche ou de circuit en car sont souvent organisés avec des SDV et cela est très heureux, à condition que cela soit toujours vécu en partenariat pour que le SDV soit signe de la vitalité de toute l’Eglise. N’est-ce pas ce que nous avons expérimenté aux récents congrès régionaux ?
…s’il demeure modeste mais déterminé dans ses objectifs
Le consentement à ses pauvres moyens matériels et humains doit conduire le SDV à opérer des choix ciblés pour la mission. De plus en plus, des équipes choisissent de vivre un partenariat avec un ou deux services diocésains pendant une année : catéchèse, pastorale des jeunes, enseignement catholique, aumôneries de lycées, mission étudiante, pastorale familiale pour ne citer que les partenaires les plus fréquemment rencontrés au niveau national.
…s’il donne enfin à goûter la vie de Dieu et de son Eglise
Les SDV fourmillent d’idées : bus diocésains, rallyes pédestres, marches en tous genres, retraites spirituelles, accompagnement personnel, 24 heures avec un prêtre, mille heures pour Dieu, monastère invisible… N’est-ce-pas l’un des objectifs prioritaires des SDV, objectif largement abordé dans les colonnes de cette revue : donner à connaître, à goûter, à vivre la vie que Dieu nous propose en son Eglise. Ce n’est pas le SDV qui doit le faire mais c’est lui qui rappelle à chacun qu’à la suite du Christ, il devient invitation à le connaître et à le vivre : "Venez et Voyez !" Nous le savons bien : nos plus grands bonheurs d’accompagnateurs ne résident-ils pas dans les confidences de jeunes et d’adultes au lendemain de leurs rencontresdéterminantes avec le Seigneur ? "Nous avons trouvé le Messie !"
AU REVOIR ET MERCI !
Voilà trop maladroitement formulées quelques convictions qui demeurent fortement ancrées dans le cœur du curé que je suis devenu. Permettez-moi, en conclusion, de profiter de l’espace offert pour sortir un peu du sujet et remercier du fond du cœur tous ceux que j’ai pu rencontrer au cours de ce beau voyage ecclésial de six années. Certes, je ne suis pas fâché d’avoir rejoint le terrain paroissial mais, depuis que j’ai rejoint le diocèse de Cambrai, je repense souvent à tout ce qu’il m’a été demandé de servir de 1995 à septembre dernier. Je rends grâce pour l’équipe nationale merveilleuse de compétence et de vie fraternelle, pour le personnel d’accompagnement qui ne comptait pas sa peine au travail, pour le soutien des évêques qui n’a que rarement fait défaut, pour toutes les rencontres dans les 70 diocèses visités et dans l’Europe entière, pour toutes les communautés de consacrés et de laïcs engagés en services et mouvements, pour les conditions matérielles exceptionnelles pour un service national de l’épiscopat… Tous ceux que j’ai pu rencontrer ont affermi ma foi et mon amour de l’Eglise. Quelle vitalité ! Mais revenu sur un terrain pastoral, je redécouvre aussi que sans lien avec un peuple, ce ministère est aride. Si c’était à refaire, je demanderais une insertion paroissiale, dans la ligne de ce qui est demandé à Jacques Anelli, même si j’ai bien conscience que la juxtaposition des deux (ou trois ou quatre…) missions n’est pas non plus aisée à tenir. Beaucoup de SDV ne le savent que trop…
Me voici donc curé et doyen de l’agglomération de Maubeuge. Lors de vos déplacements vers l’Europe du Nord, je serai heureux de vous y accueillir. A vous revoir tous ! Bonne et sainte année 2002 !