Accueillir la volonté de Dieu

Vocation, ce mot qui vient du latin vocare signifie proprement un appel. En christianisme, ce terme revêt une importance capitale. En effet, Dieu ne cesse de convoquer son peuple et chaque membre de son peuple pour former une nation sainte, une Eglise (de ekkaleo, ecclesia) par laquelle l’Alliance de Dieu et des hommes pourra se répandre jusqu’aux extrémités de la terre. Dieu est un éternel appelant. Son appel ne manque jamais aux hommes et il ne prive jamais ses enfants de cet amour de Père pour les attirer jusqu’à lui.

L’appel est la manière particulière pour Dieu de rencontrer l’homme. En appelant l’homme, Dieu lui donne sa parole et par là, il se révèle à lui, il se donne à lui, il vient jusqu’à lui : il prend l’initiative d’un dialogue qu’il est seul à pouvoir amorcer.

Des hommes ont été choisis plus spécialement au milieu du peuple pour encourager la réponse à ce dialogue d’Alliance proposé par Dieu : Moïse, Samuel, David, les prophètes, les apôtres.

La vocation de chacun se réalise dans la rencontre de Dieu avec son peuple. En appelant ainsi, Dieu veut le bonheur et le salut de tous.

Si l’appel ne manque pas, la réponse ne vient pas toujours. Et pourtant, c’est là même que nous recevons la véritable joie de notre vie. Répondre à l’appel de Dieu, c’est proprement lui rendre grâce, c’est à dire, reconnaître le don qu’il nous fait sans cesse et le rendre en foi, en prière, en service d’amour.

L’appel est donc un mystère dans lequel nous acceptons d’entrer et qui nous dépasse toujours. Il s’agit de répondre constamment, avec le Christ : "Me voici", de recevoir un nom nouveau, de se mettre en état de prière et de service pour l’accomplissement de toute chose.

Pour vivre ainsi, il ne peut être question de se prévaloir de soi-même, mais bien plutôt d’être un pauvre en quête, en demande, en désir.

Ce chemin se fait sous l’action de l’Esprit dont on ne sait ni d’où il vient, ni où il va, mais qui permet de renaître d’en-haut pour une vie toujours nouvelle.

Dans cette perspective, que veut donc dire "prier pour les vocations" ? En aucun cas bien sûr, solliciter Dieu pour obtenir que certains hommes ou certaines femmes se consacrent entièrement et saintement à son service. Si nous demandions cela à Dieu, nous assimilerions notre désir à sa volonté, alors que c’est bien l’inverse qui doit s’accomplir, en accueillant la volonté divine, nous pouvons la reconnaître comme nôtre habitant l’élan de notre désir.

Prier pour les vocations, c’est donc se tenir en état d’accueil, de disponibilité, d’abandon, dans la communion humaine et ecclésiale pour que l’appel de Dieu adressé à tous puisse se réaliser en chacun sous une forme adaptée et par les médiations que Dieu veut.

Prier pour les vocations, c’est vivre dans l’action de grâce pour les bienfaits sans cesse reçus afin d’apprendre à y répondre dans un échange d’Alliance.

Prier pour les vocations, c’est accepter le dérangement d’une volonté divine qui s’exprime souvent sous d’autres formes et d’autres proportions que celles auxquelles nous avions pensé.

Prier pour les vocations, c’est se rendre capable de répondre à son appel particulier avant d’indiquer à Dieu l’appel qu’il devra lancer à d’autres.

Enfin, cette prière ne peut être reçue du Seigneur, que si elle vient du plus profond des entrailles, du cœur des hommes capables de dire oui ou de dire non, capable de liberté qui fait de chacun l’image de Dieu.

Dieu appelle toujours, prions pour que les oreilles de tous entendent sa parole.

Seigneur, notre Père, pose ton regard de tendresse sur tes enfants qui ouvrent leur cœur pour te recevoir, permets que chacun, en Eglise, se mette en disponibilité intérieure pour accueillir ta parole comme une vocation d’amour.

Que ton peuple te rende grâce pour les appels permanents que tu lances dans notre humanité afin que tous les hommes puissent revenir à toi par le Mystère de la Pâque du Christ dans l’Esprit Saint.

Garde-nous vigilants et libres pour être à ton image en vue de ta ressemblance, envoyés au monde pour être témoins de la Bonne Nouvelle du Royaume.

Par Jésus-Christ…