Edito


Brigitte Riche


Célibat, chasteté, continence… Tous ces mots recouvrent des réalités bien différentes et sont pris dans des sens parfois opposés. On suspecte aujourd’hui le célibat des prêtres alors qu’il n’y a jamais eu autant de célibataires qui se revendiquent comme tels dans la société. La chasteté concerne les religieux (on parle de vœu de chasteté) mais aussi les personnes mariées ; ne concernerait-elle pas chaque personne dans sa relation à elle-même et aux autres ? Aborder le sujet de l’affectivité et de la sexualité, c’est s’engager sur le terrain d’une expérience commune à tous les êtres humains et qui, en même temps, reste éminemment personnelle.

Ce sujet a paru tellement important aux yeux du Conseil National (composé des délégués des différentes provinces) qu’il fera l’objet de la session nationale de 2006 à Lourdes. Le thème retenu est le suivant : « Le célibat, un chemin de vie ». Comment accompagner, et par quels moyens, de jeunes adultes auxquels on propose de s’engager, pour toute la vie, dans le célibat et la chasteté ? Les différents intervenants nous aideront à réfléchir pour nous permettre d’être plus à l’aise, nous-mêmes, avec les jeunes que nous accompagnons. Le célibat, vécu dans le ministère de prêtre ou dans la vie religieuse, est un chemin de vie s’il s’enracine dans le Christ et s’il est vécu avec d’autres et pour d’autres.

Ce numéro donne d’abord les résultats des enquêtes faites auprès des séminaristes et des novices (hommes et femmes) de première et deuxième année et permet ainsi de mieux connaître ces jeunes qui s’engagent vers le ministère de prêtre diocésain ou dans la vie religieuse. Il aborde ensuite le thème de la session, essentiellement par la découverte de cette vertu commune à toutes les vocations : la chasteté. Elle joue dans toutes nos relations humaines. Xavier Thévenot en donnait la définition suivante : « Est chaste une personne qui, sous l’action reconnue de l’Esprit Saint, tente de vivre sa sexualité de façon à construire sa relation aux choses, aux êtres, dans la reconnaissance des différences qui la structurent. » La chasteté est toujours en devenir, elle nous ouvre à l’altérité et nous ajuste pour une vie donnée.