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La vocation selon les rituels d’ordination
directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie
La théologie de la vocation, objet de notre session, ne peut faire l’économie de la définition du terme sur lequel porte la réflexion. Je me fais chaud partisan de l’orthologie à laquelle appelait hier Monsieur Vidal. Madame Pelletier, pour sa part, a défini la vocation par quatre traits : la vocation, disait-elle, est un appel, qui implique un choix qui singularise ; elle est associée à une tâche, assortie de moyens pour l’accomplir. Les deux éléments principaux de la définition me paraissent être l’appel, et la tâche à laquelle on est appelé ; les exposés d’hier ont très souvent utilisé ces deux sens du terme vocation. J’y ajouterais un cinquième trait, celui de la vocation-destinée, comme on parle de la vocation de la femme. Il faut signaler encore un autre usage du terme, très répandu dans nos milieux, qui désigne l’effet de l’appel de Dieu et utilise donc, au pluriel, le mot "vocations" pour nommer les personnes qui entendent l’appel. On parle ainsi de "la pastorale des vocations", de "la crise des vocations". Ce sens dérivé du terme gêne quelque peu le théologien ; si la vocation désigne strictement l’appel de Dieu, peut-on parler, sans réserve, d’une "crise des vocations" ?
Le problème de la vocation, telle que je le comprends, consiste à préciser qui appelle qui : qui est le sujet de l’appel, quels en sont les bénéficiaires, et pour quelle mission ?
Il m’a été demandé de "commenter les rituels d’ordination des évêques, des prêtres et des diacres pour vérifier la manière dont ils évoquent l’appel de Dieu, le choix de l’Eglise, et l’idonéité des candidats." Cette consigne déterminera le plan de l’exposé. Fidèle à la méthode de la théologie de la liturgie, j’examinerai dans un premier temps, les trois rituels en question, pour réfléchir ensuite à quelques questions qu’ils ne manquent pas de poser lorsqu’on les interroge sous l’angle de l’objet formel choisi pour cette session. L’étude, synchronique, considérera principalement les rituels en usage aujourd’hui dans l’Eglise catholique de rite romain ; elle fera cependant occasionnellement appel à l’histoire et aux autres familles liturgiques, pour mettre en perspective les données actuelles [ 1 ].
I - LES DONNEES LITURGIQUES
Lorsque l’on pose aux rituels la question de la vocation, on constate qu’ils ne répondent pas directement à la question ; ils ne comportent pas de longs développements sur la compréhension de cette notion. Si l’on pousse plus loin l’analyse, on se trouve obligé d’établir une distinction entre le choix des ordinands - qui les choisit ? - et leur présentation à l’ordination - qui les propose pour qu’ils soient ordonnés ? A propos du choix des ordinands, une nouvelle distinction s’impose entre le choix fait par Dieu et celui opéré par l’Eglise. D’emblée, le sujet de l’appel se trouve dédoublé.
Le choix des ordinands
Le choix accompli par Dieu
C’est l’affirmation la plus nette des rituels d’ordination. Ils attribuent constamment le choix des ministres à Dieu lui-même, quelles que soient les médiations humaines par lesquelles cet appel parvient aux intéressés. La "vocation", au sens théologique du terme, se trouve donc très clairement mise en relief par les textes liturgiques, et cela dès la deuxième prière des "oraisons solennelles" du Vendredi saint, que l’on peut prendre ici comme "modèle", vu sa très haute antiquité :
"Prions pour notre pape (évêque) ; que le Dieu tout-puissant, qui l’a choisi pour l’ordre épiscopal, le garde sain et sauf à son Eglise sainte, pour diriger le saint peuple de Dieu.
Prions :
Dieu éternel et tout-puissant, par le jugement éternel duquel toutes choses sont fondées, écoute nos prières et conserve en ta bonté l’évêque choisi par nous/pour nous, afin que le peuple chrétien, gouverné par un tel Auteur, croisse dans la foi sous la conduite d’un tel pontife."
L’invitatoire affirme sans ambages que l’évêque a été choisi par Dieu. La prière proprement dite reprend le même verbe au participe passé, ce qui peut faire hésiter, dans la traduction, entre l’évêque choisi par nous ou pour nous. Le latin (electum nobis antistitem) permet les deux traductions, bien que la seconde soit plus probable. La traduction liturgique actuelle dit d’ailleurs : "le pape que tu as choisi."
C’est dans l’ordination de l’évêque que le choix de Dieu est exprimé avec le plus de clarté et le plus de force. La prière d’ordination, pièce principale de la célébration, dont on sait qu’elle a été reprise, lors de la réforme liturgique décidée par le deuxième concile du Vatican, à la Tradition apostolique attribuée jusque récemment à Hippolyte de Rome, est adressée à Dieu qui "connaît toutes choses", et qui dès l’ancienne alliance a "institué des chefs et des prêtres". Elle s’appuie sur ces affirmations pour demander : "Répands sur celui que tu as choisi la force qui vient detoi." Le latin est moins clair : il utilise ici ce que l’on peut nommer un "passif théologique", sinon "sacramentel" (super hunc electum). Son sens ne fait cependant aucun doute, car la prière poursuit, au paragraphe suivant : "Père, toi qui connais le cœur de chacun, donne à celui que tu as choisi pour l’épiscopat de remplir sans défaillance la fonction de grand prêtre et de pasteur de ton peuple saint en te servant jour et nuit (RF 47)." Ici le latin ne laisse aucun doute, puisqu’il porte : "quem elegisti ad episcopatum".
La préface, pour sa part, attribue le choix de l’évêque au Christ : "C’est lui, le Christ, qui donne à tout le peuple racheté la dignité du sacerdoce royal ; c’est lui qui, dans son amour fraternel, choisit ceux qui auront part à son ministère en recevant l’imposition des mains" (RF 59).
Quant aux paroles qui accompagnent la remise du bâton pastoral, elles signalent le rôle de l’Esprit Saint : "Recevez le bâton de pasteur, signe de votre charge : prenez soin de tout le troupeau du Seigneur, dans lequel l’Esprit Saint vous a établi comme évêque pour gouverner l’Eglise de Dieu" (RF 54). On aura reconnu ici l’allusion au discours de Paul aux anciens d’Ephèse (Ac 20, 28).
Cette compréhension trinitaire de l’appel de Dieu se retrouve dans l’homélie-type proposée par le rituel : "Et vous, notre frère très cher choisi par le Seigneur... Puisque le Père vous a choisi pour gouverner sa famille... Soyez donc attentif à tout le troupeau du Seigneur dans lequel l’Esprit Saint vous établit pour gouverner l’Eglise de Dieu, au nom du Père... au nom de son Fils... et au nom de l’Esprit Saint... " (RF 39).
A ces éléments explicites s’ajoute le contexte dans lequel se déroule l’ordination : on recommande "à tous les fidèles de prier pour leur évêque avant et après qu’il ait été choisi" (RF 15) ; on prescrit à l’élu, avant la célébration, de faire une retraite (RF 19), et l’on demande que "toutes les communautés du diocèse pour lequel l’évêque est ordonné se préparent d’une manière appropriée à la célébration de l’ordination" (RF 20). Toutes ces indications manifestent à l’évidence qu’il s’agit d’un événement spirituel, dont Dieu est l’origine, sans quoi il serait inutile de le prier.
Ces faits liturgiques sont corroborés par une célèbre formule grecque, répandue dans tous les rites orientaux, où l’évêque, en imposant la main sur la tête de l’ordinand, commence par dire : "La grâce divine, qui guérit tout ce qui est infirme et supplée à ce qui est défectueux, choisit le diacre/prêtre un tel, aimable à Dieu, comme prêtre/évêque. Prions pour que vienne sur lui la grâce du Saint Esprit [ 2 ]."
Le choix de l’Eglise, lors de la célébration
Je précise "lors de la célébration", car les rituels actuels sont muets sur les procédures concrètes de désignation des ministres ; ils ne se préoccupent pas des modalités ecclésiales du choix, dont on dira, dans la seconde partie de l’exposé, qu’elles ont beaucoup varié dans l’histoire.
A propos du choix opéré par l’Eglise, les rituels diffèrent en ce qui concerne l’évêque d’une part, les presbytres et les diacres d’autre part.
Pour l’évêque, le rituel prévoit la "présentation du prêtre choisi pour l’épiscopat", au cours de laquelle le célébrant principal demande de faire lecture du mandat apostolique qui le désigne pour cette charge ; la nomination par l’évêque de Rome fait donc explicitement partie de la célébration.
En ce qui concerne les presbytres et les diacres, le rituel porte chaque fois le titre : appel des candidats (Electio candidatorum). Apparaît ici un autre vocable, "les candidats", sur lequel nous aurons à réfléchir ci-dessous. L’évêque demande si les ordinands ont les aptitudes requises ; le prêtre désigné pour leur présentation lui répond : "Le peuple chrétien a été consulté, et ceux à qui il appartient d’en juger ont donné leur avis. Aussi j’atteste qu’ils ont été jugés dignes d’être ordonnés" (RF 120).
Trois instances sont donc nommées : le peuple chrétien, dont on affirme qu’il a été consulté ; "ceux à qui il appartient d’en juger", expression sous laquelle il faut reconnaître ceux à qui l’évêque a confié la formation des futurs prêtres ; enfin lui-même, qui se porte garant de leurs aptitudes.
L’évêque conclut alors : "Avec l’aide du Seigneur Jésus Christ, notre Dieu et notre Sauveur, nous les choisissons pour l’ordre des prêtres [ 3 ] " (RF 120).
"Nous les choisissons" : l’évêque utilise ici le "nous" ecclésial, par lequel il exprime le choix que l’Eglise fait d’appeler ces hommes à l’ordination. Et la rubrique stipule : "L’assemblée approuve le choix, en chantant (ou en disant) "Nous rendons grâce à Dieu", ou d’une autre manière appropriée. "
Faut-il considérer que la réponse tripartite du prêtre à l’évêque est purement formelle, lorsqu’il affirme que le peuple chrétien a été consulté ? On peut se consoler en constatant que la formation des prêtres comporte le plus souvent, aujourd’hui, des insertions pastorales, et que les chrétiens de ces lieux de stage, en ne s’opposant pas à l’ordination, y donnent implicitement leur aval. On pourrait aussi estimer que cette parole est de nature prophétique, et qu’elle annonce des habitudes à venir. Puisque j’ai été choisi pour être directeur de l’Institut Supérieur de Liturgie, il ne vous étonnera pas d’entendre de ma bouche l’invitation à prendre la liturgie au sérieux. Je veux dire qu’elle est à considérer comme un des véhicules majeurs de la Tradition de l’Eglise, et de son expérience. En faisant dire au prêtre qui présente les ordinands que "le peuple chrétien a été consulté", la liturgie énonce la norme ecclésiologique, selon l’adage lex orandi, lex credendi : le rituel détermine ici la juste compréhension de l’appel ecclésial, même si les usages n’y sont, malheureusement, pas encore accordés.
Rapport entre l’appel de Dieu et le choix de l’Eglise
Dans les ordinations, ai-je dit ci-dessus, le sujet de l’appel se trouve dédoublé. Comment la liturgie comprend-elle l’articulation entre les deux sujets de la vocation ? A vrai dire, elle ne s’en explique pas, du moins pas explicitement, et ce n’est d’ailleurs pas son rôle. Mais elle insiste constamment sur l’interaction entre les deux sujets, entre l’auteur de la grâce et l’acteur liturgique. Ainsi par exemple, dans l’oraison qui suit la litanie des saints lors de l’ordination diaconale, il est dit : "C’est toi [Seigneur, notre Dieu] qui agis dans les sacrements dont nous avons reçu la charge" (RF 204).
La phrase la plus explicite que je connaisse en ce sens provient de la prière d’ordination épiscopale de l’ancienne liturgie gallicane : "Que ta bénédiction vienne sur lui, même si c’est par notre main qu’elle se produit [ 4 ]."
C’est dire, de manière simple, le principe même de la sacramentalité : par la médiation d’un acte ecclésial s’accomplit une action divine. Ainsi se trouve ouverte, par les textes liturgiques eux-mêmes, une direction signalée hier par Monsieur Vidal, à propos de l’articulation entre ce que l’on a appelé un moment, à la suite de Calvin, la vocation intérieure et la vocation extérieure. Le principe de sacramentalité consiste tout simplement à reconnaître que le choix de Dieu s’opère en fait par celui de l’Eglise [ 5 ].
Dans ces conditions, il n’est que plus nécessaire de veiller aux régulations ecclésiales de ce choix ; car nos contemporains auront beaucoup de mal à accepter ce principe de sacramentalité dans la mesure où règne l’opacité autour des nominations, notamment épiscopales, et où il est difficile d’accorder sa foi au choix de Dieu lorsqu’il apparaît à l’évidence que telle nomination est due à la pression de tel évêque ou de tel cardinal voisin.
La présentation des ordinands à l’évêque consécrateur
Avec la plus grande unanimité, les liturgies d’ordination affirment que c’est l’Eglise qui présente les ordinands à l’évêque consécrateur ; le rituel actuel fait dire au prêtre désigné à cet effet, lorsqu’il s’adresse à l’évêque : "La sainte Eglise, notre Mère, vous présente nos frères, N. et N., et demande que vous les ordonniez pour la charge de l’épiscopat / du presbytérat / du diaconat [ 6 ]" (RF 120).
On trouve mis en œuvre ici un principe du droit romain : "Ce qui concerne tout le monde doit être traité et approuvé par tous [ 7 ]." Les Pères l’ont exprimé à leur façon, tel par exemple saint Léonqui écrit à Anastasius : "Celui qui doit présider à tous doit être élu par tous [ 8 ]." Cette conviction était énoncée dans l’allocution que l’évêque adressait au peuple, dans les anciennes ordinations gallicanes, leur signalant, en termes propres, "qu’ils étaient tous dans le même bateau" : "Vous savez, frères très chers, que le capitaine du navire et ses passagers sont solidaires, dans la sécurité comme dans le danger. Leur cause étant liée, il faut que leurs avis s’accordent. Ce n’est donc pas sans raison que nos pères ont décidé de consulter le peuple lui-même sur le choix des ministres de l’autel ; quelques-uns peuvent savoir en effet, sur leur vie et leurs mœurs, ce que la plupart ignorent ; et forcément, on obéira plus volontiers à celui dont on aura approuvé l’ordination [ 9 ]." Cette monition était passée, à l’époque carolingienne, dans la liturgie romaine, où elle suivait l’approbation des nouveaux ordinands jusqu’en 1968.
Cette présentation des nouveaux ordinands par l’Eglise de Dieu est appuyée, lorsqu’il s’agit d’un évêque, par la nécessaire présence d’évêques voisins, venus assurer la communion ecclésiale au sein de laquelle est célébrée l’ordination, ainsi que par l’assentiment du peuple, mentionné déjà ci-dessus en rapport avec le choix opéré par l’Eglise. Depuis 1968, la rubrique prévoit également la possibilité de demander à quelques membres du peuple chrétien de présenter brièvement les ordinands et, dans le cas de l’évêque, "d’exprimer l’attente du diocèse à son égard" (RF 35). Enfin, il est constamment souligné que les ordinations ont lieu au bénéfice du peuple chrétien.
L’idonéité des ordinands
Le rituel actuel ne donne aucune précision sur les aptitudes requises pour les ordinations, ni sur l’âge, la santé, les diplômes, ou les qualités psychologiques requises. Seule l’ordination de l’évêque, on l’a noté, demande que l’ordinand soit un prêtre. On trouve bien, dans les trois ordinations, un dialogue entre l’évêque et les ordinands, intitulé "Engagement des ordinands" (Promissio electorum), mais il s’agit au fond d’une déclaration d’intention ; on n’exige pas des qualités préalables, mais on demande aux ordinands d’engager leur volonté dans les diverses dimensions du ministère, qui leur sont détaillées : chaque question commence d’ailleurs par un "Voulez-vous ?" Lors de l’admission parmi les candidats au sacrement de l’Ordre, une question demande cependant s’ils veulent "poursuivre leur formation pour acquérir la compétence nécessaire au ministère de diacre / prêtre", mais les contenus de la formation et de la compétence ne sont pasprécisés.
Autrefois cependant, les ordinands étaient soumis à un examen, qui portait sur la foi apostolique et sur la qualité de vie chrétienne des intéressés. Les Ordines romani détaillaient ces exigences ; on demandait aussi aux chrétiens d’émettre leurs éventuelles objections à l’ordination d’un tel ou d’un tel [ 10 ]. Cette demande, de même que la récitation du Credo, ont subsisté jusqu’en 1968.
II - REFLEXIONS THEOLOGIQUES
Le vocabulaire utilisé
Pas plus que la Bible, la liturgie ne connaît le terme vocation. La réalité en est cependant clairement affirmée par les textes liturgiques, qui répètent constamment que l’élu est choisi par Dieu.
Par ailleurs, nous l’avons vu, les rituels montrent tout aussi clairement que c’est l’Eglise qui présente les ordinands. Ceux-ci ne sont donc pas des candidats, terme que le grand Robert définit comme "celui, celle qui postule une place, une fonction, un poste, un titre, un diplôme" ; il donne comme synonymes : aspirant, postulant, poursuivant, prétendant, concurrent. Aucun de ces titres ne convient à un ordinand, s’il est vrai que ce n’est pas lui-même qui se présente. Or, il faut reconnaître que le terme candidat apparaît dans le rituel ; à y regarder de près, il ne s’y trouve que depuis 1968, mais seulement dans les Praenotanda et dans l’un ou l’autre titre de la partie célébratoire, à l’exclusion de toute prière. Or la règle herméneutique reçue entre liturgistes précise que les Praenotanda ne font qu’interpréter les textes eucologiques, et non l’inverse. Aussi ai-je constamment parlé ici d’ordinand, et non de candidat ; on aimerait une plus grande vigilance lexicale à cet égard. On sait que, pour insister sur la liberté des ordinands, il est aujourd’hui exigé par le canon 1036 qu’ils fassent une demande écrite en vue de leur ordination ; cette initiative, dont on voit la visée, respecte-t-elle cependant les données ecclésiologiques fondamentales ? Ou faut-il reconnaître que, tout en gardant les formes anciennes dans sa liturgie, l’Eglise s’est adaptée à la réalité des procédures actuelles où, de fait, ce sont les séminaristes eux-mêmes qui demandent à être ordonnés ?
On aura du mal à ne pas incliner vers cette deuxième hypothèse lorsque l’on considère la décision prise par Paul VI, en 1972, dans le motu proprio Ad pascendum. L’ancienne tonsure, supprimée par le motu proprio Ministeria quaedam daté du même jour (15 août 1972), est remplacée par un rite appelé "Admission parmi les candidats au diaconat et au presbytérat". Celui-ci fait plein emploi du vocabulaire de la candidature ; la première phrase de l’homélie proposée à l’évêque s’exprime en ces termes : "Frères et sœurs, aujourd’hui nos frères ici présents viennent demander à l’Eglise de les admettre parmi les candidats à l’Ordre sacré. Ils se recommandent aux prières de tous" (RF 8).
On est bien obligé de reconnaître un autre esprit, une autre ecclésiologie dans l’emploi de ce vocabulaire. On observera pourtant que, dès la première moitié du VIe siècle, apparaît l’entrée en cléricature, marquée par le rite de la tonsure, qui "manifeste un changement considérable dans la perception des ministères : d’un office à remplir au bénéfice "de l’Eglise et du peuple tout entier" (ordination épiscopale), on passe à l’idée d’une catégorie particulière de chrétiens, dans laquelle on entre par un rite qui ne confère pas de fonction, mais ouvre la porte à la carrière ecclésiastique. La distinction, parmi les chrétiens, entre baptisés et ministres se mue en séparation entre laïcs et clercs [ 11 ]." La prière utilisait à propos des tonsurés le verbe festinare, s’empresser, qui rappelle le désir d’un ministère exprimé en 1 Tm 3, 1.
Bref, la question profonde que révèle l’usage du vocabulaire est de savoir qui a l’initiative de l’appel. Faut-il rappeler que l’Eglise ancienne ne connaissait pas de pénurie de ministres ? Quand on en avait besoin, on en ordonnait. C’est bien d’ailleurs ce que l’on fait aujourd’hui pour les évêques. Curieusement, les statistiques présentées hier par Mgr Hippolyte Simon ne comportaient aucun renseignement sur les évêques ; quand on a besoin d’un évêque, en effet, on en cherche, et on finit par en trouver. C’est ce que l’on commence à faire également pour les diacres. Pourquoi n’en va-t-il pas ainsi pour les presbytres ? En d’autres termes, qu’est-ce qui est à l’origine de la crise des vocations, dont on remarque qu’elle concerne seulement les presbytres ?
La structure de l’ordination
Plus clairement aujourd’hui qu’hier, l’ordination comporte, dans le rite romain, trois temps : la présentation des ordinands, l’imposition des mains et la prière d’ordination, complétés par des"rites explicatifs" (nommés ainsi par les Praenotanda, n° 8), et enfin l’eucharistie, point culminant, où l’Eglise se construit.
La distinction des deux premiers temps est capitale, en théologie des ministères. Elle permet d’abord de surmonter la pénible polémique entre catholiques et protestants sur la compréhension du ministère. Pour le catholique moyen, le pasteur protestant n’est pas un prêtre ; il n’est qu’un délégué, puisqu’il est choisi par la communauté, et non un prêtre envoyé par Dieu. La prise en considération des deux premiers temps de l’ordination, appel / présentation des ordinands et imposition / prière, fait saisir que ce n’est pas formellement le choix d’une personne qui en fait un ministre ; l’appel est la première étape, nécessaire pour le présenter à la prière épiclétique, qui seule en fait un ministre.
Cette prise en considération des deux premiers temps de l’ordination permet également d’éclairer les débats sur le ministère venu d’en haut ou venu d’en bas, selon une terminologie qui a fleuri dans les années après le concile. Une communauté chrétienne a tout à fait le droit de présenter quelqu’un à l’ordination ; ce n’est pas elle qui le fait prêtre pour autant.
La distinction des deux temps permet surtout l’articulation sacramentelle du rapport à Dieu et à l’Eglise. Le rapport à Dieu est assuré par l’affirmation constante que c’est Dieu qui choisit les ordinands ; il est exprimé liturgiquement par l’imposition des mains et par la prière consécratoire. Le rapport à l’Eglise est manifesté par l’ensemble de la célébration et par la présidence de l’évêque, par la présentation des ordinands et l’assentiment donné à leur ordination. On le lit aussi dans la prière d’ordination des presbytres, qui est tout entière construite sur l’idée que les presbytres sont maintenant (au Ve siècle) équiparés aux évêques ; comme eux ils sont appelés sacerdotes, ce qui représente pour eux une formidable promotion, mais ils le sont en subordination à l’évêque, secundi ordinis. Signalons au passage le fait que cette prière est construite pour préciser les rapports évêque-prêtres ; cette visée la rend particulièrement difficile à comprendre, pour nos contemporains, dont les oreilles attendent quelque chose sur le rapport entre prêtres et laïcs... A quand une prière basée sur la relation des ministres à l’Eglise ?
On peut observer que le rapport des ordinands à l’Eglise était encore mieux exprimé par la structure des ordinations gallicanes anciennes. Celles-ci comportaient trois parties :
une adresse de l’évêque à l’assemblée,
un invitatoire à la prière,
la prière elle-même.
Cette structure, explicitée par des textes comme celui, cité ci-dessus, qui traite de la solidarité du capitaine et de tous les membres d’équipage, rendait limpide la relation des ministres au corps de l’Eglise.
On peut aujourd’hui développer en ce sens les relations entre les sacrements d’initiation et les ordinations, entre l’appel du baptême et celui du ministère ; à la séquence de l’initiation : appel décisif - imposition des mains et onction - qualité chrétienne de prêtre, prophète et roi, correspond symétriquement : l’appel au ministère - l’imposition des mains et l’onction - la fonction de faire vivre le peuple chrétien en sa qualité de prêtre, prophète et roi. La prière d’ordination du presbytre dit d’ailleurs : "Répands une nouvelle fois, au plus profond de lui, l’Esprit de sainteté." "Une nouvelle fois" fait explicitement allusion à la première fois, celle de l’initiation chrétienne. La succession de LG 28, où ces trois dimensions du ministère sont nommées pour le presbytre, et des numéros 34-36 sur la participation au sacerdoce commun, à la fonction prophétique et au service royal des laïcs, articule bien, elle aussi, la dignité chrétienne constitutive et le ministère qui est à son service.
Les modalités du choix des ministres
Je serai ici plus rapide, renvoyant à l’abondante littérature consacrée à ce sujet [ 12 ].
Dans l’Eglise ancienne, l’évêque est habituellement élu par l’Eglise locale, avec l’assentiment des évêques voisins. Les presbytres et les diacres, quant à eux, sont le plus souvent choisis par l’évêque qui, comme Cyprien, consulte parfois le peuple chrétien.
Le choix des presbytres se modifiera beaucoup lorsqu’ils deviendront à leur tour pasteurs d’une communauté locale. L’institution de l’entrée en cléricature, mentionnée ci-dessus, favorisera la candidature, qu’elle soit le fait du prêtre lui-même ou, dans son jeune âge, de ses parents.
La nomination des évêques sera très tôt surveillée, sinon contrôlée, voire imposée, par les princes locaux ; la réforme grégorienne imposera finalement la séparation des deux pouvoirs. Gratien, le grand canoniste bolonais du milieu du XIIe siècle, témoigne de l’usage majoritaire du premier millénaire lorsqu’il écrit : "L’élection de l’évêque appartient aux clercs, le consentement au peuple [ 13 ]." Mais en fait, il se méfie des "laïcs", tant des princes que des fidèles, ce qui lui fait écrire que"les laïcs ne doivent en aucune manière se mêler de l’élection [ 14 ]." A partir du XIIe siècle, en cas d’impossibilité pour une Eglise locale de se mettre d’accord, on fera de plus en plus souvent appel à l’arbitrage du Pontife romain, ce qui provoquera bientôt le changement du droit, et aboutira à la nomination des évêques par Rome au XIVe siècle [ 15 ].
L’Eglise d’Occident a donc connu de très grandes évolutions en ce domaine. Aujourd’hui même, la législation varie d’un pays à l’autre ; certains diocèses, comme en Suisse, ont encore le droit d’élire leur évêque.
Conclusions
Deux conclusions ressortent de cette étude de la "vocation" dans les rituels d’ordination.
1. La vocation, au sens théologique du terme, désigne l’appel de Dieu, qui suscite des êtres humains à entrer en communion avec Lui. Cette vocation divine, comme l’ont fait remarquer hier les exposés de J. Ferry et C. Tassin, constitue en fait une donnée inatteignable, en amont de toute vie chrétienne. Elle représente la conclusion d’une relecture chrétienne de l’existence, où l’on en vient à reconnaître que Dieu en est la source.
Cette vocation se marque sacramentellement, d’abord et constitutivement, par l’appel décisif que l’évêque adresse aux catéchumènes, le premier dimanche du carême à la fin duquel ils seront baptisés. Elle retentit ensuite, éventuellement, dans l’appel de l’Eglise, exprimé par l’évêque, à exercer un ministère dans l’Eglise.
Ce processus sacramentel, cette sacramentalisation de la vocation, par laquelle on ose dire que Dieu appelle celui que l’Eglise choisit, exige aujourd’hui, pour être crédible, une grande vigilance sur les procédures ecclésiales de choix, sur la transparence des processus institutionnels. Sans quoi on dénie dans les faits ce que l’on affirme dans les textes de la foi.
2. Il ressort avec grande netteté de l’examen des rituels, véhicules de la Tradition de l’Eglise, que c’est l’Eglise qui présente les ordinands, car c’est elle qui en a besoin. Autrefois, cette présentation des ministres allait de pair avec leur choix par les communautés ; ces derniers siècles, l’initiative en revient aux intéressés eux-mêmes, qui se présentent comme des candidats. On se trouve donc en présence de deux fonctionnements profondément différents ; cette différence est à la base de l’actuelle crise des vocations presbytérales.
En d’autres termes, est-on prêt, à partir de ce constat, à reconnaître que la propre Tradition de l’Eglise recèle des ressources pour dépasser les difficultés actuelles ?
Notes
1 - Le travail s’appuie sur le rituel des ordinations : Pontifical romain. L’ordination de l’évêque, des prêtres, des diacres. Nouvelle édition, Paris, Desclée-Mame, 1996 (abrégé ci-dessous par RF). Quant aux études, je n’en connais pas qui portent spécifiquement sur cette question. On peut se reporter aux travaux aujourd’hui classiques de B.Botte, "L’ordre d’après les prières d’ordination", dans Etudes sur le sacrement de l’ordre, Paris, Cerf, coll. "Lex Orandi" 22, 1957, p. 13-35 ; P.-M. Gy, "Remarques sur le vocabulaire antique du sacerdoce chrétien", dans Etudes sur le sacrement de l’ordre, ib. p.125-145 ; Id., "La théologie des prières anciennes pour l’ordination des évêques et des prêtres", dans RSPT 58, 1974, p. 599-618 ; Id., "Les anciennes prières d’ordination", LMD 138, 1979/2, p. 93-122 ; P. De Clerck, "La théologie des prières d’ordination", dans Prêtres diocésains, mars-avril 1990, p. 156-166. On trouvera un exposé d’ensemble dans P.De Clerck, "Ordination. Ordre", Catholicisme t. 10, col.162-206 (1983), et de très nombreuses remarques dans l’énorme thèse de J. Puglisi, Etude comparative sur les processus d’accès au ministère ordonné, thèse de doctorat en sciences théologiques, dirigée par H. Legrand, Paris, ICP- Paris IV Sorbonne, 1991, notamment dans les conclusions. L’auteur a résumé sa thèse dans son livre Epistemological Principles and Roman Catholic Rites. The Process of Admission to ordained Ministry. A Comparative Study, Collegeville, 1996. . [ Retour au Texte ]
2 - B. Botte, "La formule d’ordination ’La grâce divine’ dans les rites orientaux", dans L’Orient syrien 2, 1957, p. 285-296. . [ Retour au Texte ]
3 - La phrase est inspirée par la formule Auxiliante Domino de l’ancienne liturgie romaine : "Avec l’aide du Seigneur Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ, nous choisissons pour l’ordre de diacre (du presbyterium) Untel, sous-diacre (diacre) de tel titulus. Si cependant quelqu’un a quelque grief contre ces hommes, au nom de Dieu et pour Dieu, qu’il s’avance avec confiance et qu’il parle. Qu’il se souvienne toutefois de son rang" (Sacramentaire gélasien, éd. Mohlberg, Rome, 1960, n°141) ; la formule se trouvait dans l’ordination du diacre jusqu’en 1968. On a facilement accès aux textes latin et français des ordinations avant la réforme de Vatican II en se reportant à P.Jounel, Les ordinations, Paris, Desclée, 1963. . [ Retour au Texte ]
4 - Prière Pater sancte, traduite en français par J. Evenou dans LMD 138, 1979, p. 147 ; voir P.De Clerck, "La prière gallicane ’Pater sancte’ de l’ordination épiscopale", dans G.Farnedi, éd., Traditio et progressio. Studi liturgici in onore del Prof. Adrien Nocent, osb, Rome, coll. "Studia anselmiana, 95 - Analecta liturgica, 12", 1988, p. 163-176. . [ Retour au Texte ]
5 - Un texte officiel récent à propos des diacres va dans cette direction : "A côté de l’appel de Dieu et de la réponse de l’homme, il y a un autre élément constitutif de la vocation et en particulier de la vocation ministérielle : l’appel public de l’Eglise. "Vocari a Deo dicuntur qui a legitimis Ecclesiae ministris vocantur" [Sont considérés comme appelés par Dieu ceux qui sont appelés par les ministres légitimes de l’Eglise](Catechimus ex decreto Concilii Tridentini ad Parochos, par II, c. 7, n° 3). L’expression ne doit pas s’entendre en un sens à prédominance juridique, comme si c’était à l’autorité qui appelle de déterminer la vocation, mais en un sens sacramentel, qui considère l’autorité qui appelle comme le signe et l’instrument de l’intervention personnelle de Dieu, qui se réalise dans l’imposition des mains. Dans cette perspective, toute élection régulière traduit une inspiration et représente un choix de Dieu. Le discernement de l’Eglise est donc décisif pour le choix de la vocation ; ceci vaut d’autant plus, en raison de sa signification ecclésiale, pour le choix d’une vocation au ministère ordonné." Congrégation pour l’Education catholique, Normes fondamentales pour la formation des diacres permanents, 22/2/1998, n° 29 : La Documentation catholique t. 95, 1998, n°2181, p. 414. . [ Retour au Texte ]
6 - Seule la formule utilisée pour le futur évêque mentionne l’ordre actuel de l’ordinand, en précisant : "N., prêtre". La suppression de cette précision pour le prêtre, lors de la réforme de 1968, est motivée par le fait (actuellement, le souhait) de ne plus nécessairement devoir passer par le diaconat pour être ordonné presbytre. . [ Retour au Texte ]
7 - Quod omnes tangit ab omnibus tractari et approbari debet. Sur ce principe, lire Y. Congar, "Quod omnes tangit ab omnibus tractari et approbari debet", Revue historique du droit français et étranger 36, 1958, p.210-259. . [ Retour au Texte ]
8 - Léon le Grand, Ep. ad Anastasium, PL 54, 634. . [ Retour au Texte ]
9 - P. Jounel, op. cit. note 3, p. 95. . [ Retour au Texte ]
10 - Voir M. Andrieu, Les Ordines romani du haut moyen âge, t.3, Louvain, 1951, p.533-613 pour l’ordo 34, à compléter par les ordines 36 et 39, au tome 4 d’Andrieu. . [ Retour au Texte ]
11 - P. De Clerck, "Ordination. Ordre", dans Catholicisme, t.10, 1983 , col.179. . [ Retour au Texte ]
12 - On consultera trois numéros de la revue Concilium : n° 63, 1971/3 ; n° 77, 1972/7 avec notamment l’article de H.Legrand, "Le sens théologique des élections épiscopales d’après leur déroulement dans l’Eglise ancienne", p. 41-50 ; n° 157 : Eglise locale et choix des évêques, 1980/7. En outre, et par ordre chronologique : R. Gryson, "Les élections ecclésiastiques au IIIe siècle", Revue d’histoire ecclésiastique 68, 1973, p. 353-404 ; "Les élections épiscopales en Orient au IVe siècle", ib. 74, 1979, p. 301-345 ; "Les élections épiscopales en Occident au IVe siècle", ib. 75, 1980, p. 257-283 ; P. Granfield, "Episcopal Elections in Cyprian", Theological Studies 37, 1976/1, p. 41-52 ; J.Gaudemet, Les élections dans l’Eglise latine, des origines au XVIe siècle, Paris, F. Lahore, 1979. . [ Retour au Texte ]
13 - "Electio clericorum est, consensus plebis" : Gratien, Decretum, I, Dist. 62, dictum initial : Friedberg, t.1, col.234. . [ Retour au Texte ]
14 - Id., Dist. 63, titre de la Pars I, ib. . [ Retour au Texte ]
15 - Lire J. Gaudemet, "De l’élection à la nomination des évêques", Concilium 157, 1980, p. 23-30. [ Retour au Texte ]
Découvrir les ministères
Dans la réflexion actuelle sur l’Eglise, aborder la question des ministères n’est pas chose aisée. On trouvera ici une étude complète et documentée et qui reste très abordable par tous. L’auteur fait à la fois œuvre de théologien, de bibliste, d’historien sans s’éloigner de la pastorale et de la vie des communautés. Ce livre permettra à beaucoup de clarifier des questions et des situations souvent confuses aussi bien dans la pensée des chrétiens que dans les choix auxquels les responsables de l’Eglise sont affrontés. Les chapitres qui traitent du ministère des pasteurs, des diacres et des laïcs permettront de mettre de l’ordre dans beaucoup de confusions et de conflits inutiles.
La densité de la documentation historique permet de mieux comprendre la situation actuelle, de la relativiser et de donner toute sa vigueur à la tradition, qu’il s’agisse de l’Eglise des premiers temps, des Pères de l’Eglise, de saint Thomas d’Aquin, du concile de Trente. Le concile Vatican II est replacé dans cette tradition et on retrouve ses orientations précises qu’il n’est pas possible d’ignorer même si elles n’ont pas encore été totalement mises en œuvre. On est replacé sur un terrain solide : l’Eglise peuple de Dieu, son fondement trinitaire, son fonctionnement communautaire, collégial et synodal, l’importance du sens personnel de la foi des chrétiens et de leur consensus communautaire, de la priorité de la mission et de l’annonce de la Parole. Sur ces bases, le ministère reprend toute sa signification en vue de la construction du Corps du Christ.
Cet ouvrage jettera un éclairage vrai sur toutes les questions, même les plus concrètes, qui se posent aujourd’hui aux équipes locales : restructuration des paroisses, répartition des tâches, émergence de services nouveaux dans la catéchèse, la préparation et la célébration des sacrements, la participation active à la liturgie... On sait la difficulté actuelle d’harmoniser les fonctions nouvelles avec les anciennes et de retrouver le sens sacramentel de tous ces ministères. Ce livre est très pédagogique dans son contenu et en particulier dans les propositions de travail de groupe encadrées en fin de chapitre.
Jean Rigal, Découvrir les ministères, Desclée de Brouwer, 2001, 23 x 16 cm, 254 p.