Eucharistie et diaconat


Hubert Lévêque
responsable adjoint du Comité National du Diaconat

Le diaconat dans l’Eglise

Rien n’exprime mieux ce qu’est le diacre, sa place dans l’Eglise et sa mission dans le monde que la célébration de l’Eucharistie.

L’héritage du Concile

Le diaconat se comprend à partir de l’ecclésiologie de communion et de participation de Vatican II comme un ministère pour la construction de l’Eglise.

L’Eucharistie est au cœur de l’ecclésiologie de Vatican II qui a vigoureusement rappelé que l’Eucharistie est l’acte de toute l’Eglise, enracinée dans le Mystère trinitaire, peuple qui accueille la Parole de Dieu, Corps du Christ nourri de la vie du Ressuscité, assemblée de baptisés habités par l’Esprit et comblés de ses dons.

C’est toujours le Christ qui rassemble son Eglise, c’est l’Esprit qui lui insuffle son dynamisme évangélique pour la gloire du Père et le service des hommes. « L’Eglise fait l’Eucharistie et l’Eucharistie fait l’Eglise » (Père de Lubac).

Si l’Eglise ordonne des diacres permanents, ce n’est pas parce que le peuple chrétien en demande, ni pour combler le manque de prêtres. C’est parce qu’elle a besoin de diacres pour mieux signifier son mystère. La restauration du diaconat permanent s’inscrit dans la nouvelle conscience que l’Eglise a pris d’elle-même, au concile, d’être une Eglise sacrement du salut et une Eglise servante. C’est en étant servante de son Seigneur et de son amour pour tous les hommes que l’Eglise est signe du salut que Dieu réalise dans le monde, en Jésus Christ, par la puissance de l’Esprit.

Le concile situe le diaconat à l’articulation entre le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel et fonde sacramentellement l’identité du diacre dans la communion avec l’évêque et le prêtre dans l’unique sacrement de l’ordre.

Le diacre est celui qui unit sacramentellement le service de l’autel et le service du frère. Eucharistie et service des pauvres sont inséparables, car l’Eucharistie est, dans le Christ, la source de tout service authentique des hommes. Ce qui doit préoccuper le diacre, ce n’est pas seulement le culte rendu à Dieu ou le service des hommes, mais l’articulation entre les deux.

A la fin du concile, le Père Hamman écrivait : « Le diaconat met en garde l’Eglise contre un double danger qui la menace toujours : la liturgie qui ne s’achève pas en charité trahit le mystère qu’elle proclame ; l’action qui ne s’alimente pas dans l’Eucharistie se dégrade en politique. [...] Le diacre ne pourrait-il pas redevenir ce qu’il a été aux origines, le prophète et l’homme de la charité en découvrant à la liturgie et à l’action sociale leur nécessaire fonction et leur unité d’inspiration ? Ne sont-elles pas, l’une et l’autre, service de la même Agapè ? Le diaconat ferait comprendre que toute célébration liturgique est une provocation à une charité vécue, mais aussi que toute action sociale ou politique se protège contre toute dégradation dans la mesure où elle communie à la tendresse de Dieu. »

La communion dans le ministère apostolique

La renaissance du diaconat éclaire d’un nouveau jour l’ensemble du sacrement de l’ordre. Là où tout était centré sur le prêtre, on retrouve l’évêque et son presbyterium, accompagné des diacres. L’arrivée des diacres fait bouger l’ensemble des ministères ordonnés. C’est aussi le ministère des prêtres qui va en être transformé. Des figures de diacres se dessinent de plus en plus nettement tandis que de nouvelles figures de prêtres se cherchent. En même temps, tous les ministres ordonnés recherchent les voies d’une pleine participation des laïcs, hommes et femmes, à la vie de l’Eglise, qui ne les détourne pas de leur vocation première de présence active et de témoignage dans le monde. Fondé dans le sacrement de l’ordre, le ministère apostolique se déploie dans ses trois degrés.

Le service ne caractérise pas le diacre en le distinguant du prêtre ou de l’évêque. C’est ce qui est commun aux trois, prenant des formes différentes. Le fait que la même ordination diaconale soit aussi reçue par les futurs prêtres, et que le pape et les évêques aient tous été un jour ordonnés diacres, est lourd de sens pour la compréhension de ce qu’est la vocation spécifique au diaconat permanent.

L’Eucharistie, « source et sommet de toute vie chrétienne », est au cœur de la vie et du ministère du diacre. Seul l’évêque ou le prêtre préside l’Eucharistie mais le diacre aussi en est le ministre.

Le ministère du diacre prend tout son sens en se nourrissant sacramentellement à la source du Christ lorsqu’il exerce la diaconie de la liturgie à l’autel auprès du prêtre qui consacre le pain et le vin, avec lequel il vit un moment privilégié de communion intense dans le ministère apostolique.

L’articulation entre sacerdoce ministériel et sacerdoce commun des baptisés

Les diacres sont ordonnés pour servir le peuple de Dieu dans la triple diaconie de la liturgie, de la Parole et de la charité. C’est la charité qui donne la tonalité diaconale à cet ensemble : « La charité (Agapè de Dieu) donne en quelque sorte sa saveur, sa force et sa couleur particulière au service de la Parole et de la prière chrétienne. L’Amour unifie et fortifie l’engagement pastoral et apostolique du diacre » (Lourdes 95). Le diaconat articule ces trois fonctions dans une dynamique de service de façon qu’elles s’interpénètrent et soient intérieures l’une à l’autre.

En exerçant sa diaconie de la liturgie, le diacre sert le président et il sert l’assemblée. Dans son rôle de serviteur de l’assemblée eucharistique, ses gestes signifient que Parole, célébration et charité articulées sous le signe commun du service, relèvent d’une même diaconie, à la suite du Christ, serviteur de son Père et des hommes, pour une Eglise servante dans toutes ces dimensions.

En participant à l’Eucharistie, le diacre en recueille les fruits comme tout baptisé, mais par son service liturgique, au titre de l’ordination qu’il a reçue, il participe à la charge de sanctification du ministère apostolique, en étroite communion avec le sacerdoce ministériel. C’est la diaconie de tous les chrétiens, prêtres, prophètes et rois au titre de leur baptême qui, symboliquement et concrètement, est signifiée par le diaconat.

Pour que cela soit concrètement signifié, quelques-uns sont appelés au diaconat parmi les nombreux chrétiens repérés dans un agir diaconal, qui accomplissent déjà la diaconie de la Parole et la diaconie de la charité de l’Eglise. L’ordination d’un diacre n’a pas pour but d’enlever ces tâches aux autres.

Tout ministère existe pour la communauté et non l’inverse. Les ministres ordonnés ne sont pas au-dessus de la communauté mais lui font face pour la servir. Les ministères ne s’ajoutent pas à l’assemblée qui célèbre, ils n’entrent pas en concurrence avec elle : ils lui sont donnés par le Christ pour qu’elle se reconnaisse concrètement comme son Eglise.

L’assemblée ne se désigne pas un président, elle ne se le donne pas à elle-même, mais c’est en le recevant comme un don du Seigneur qu’elle se reconnaît Eglise du Christ, convoquée par Lui. De même l’assemblée, recevant le diacre qui lui est donné comme le rappel vivant du Christ Serviteur, s’identifie comme Eglise née du Serviteur donnant sa vie.

L’identité du diacre ne peut se trouver que dans un symbolisme sacramentel. Le diaconat est un signe de Jésus Sauveur qui, comme tous les signes du Seigneur, ne peut être perçu que dans la foi. Il est un signe pour les croyants. Pour les incroyants et les mal-croyants, clercs ou laïcs, il n’est qu’une question posée. Le diacre ne peut recevoir sa vocation et y rester fidèle que dans la foi.

L’Eucharistie révèle au diacre son être et sa vocation

Prière et service culminent dans l’Eucharistie

La raison profonde du lien entre le diaconat et l’Eucharistie, c’est qu’en elles culminent la prière et le service chrétien. La prière est un service effectif de Dieu, de l’Eglise et des hommes ; qu’elle soit louange, action de grâce, demande, contemplation, la prière fait de notre vie un service selon l’Esprit du Christ Serviteur. Nous y éprouvons notre petitesse, notre dépendance, mais aussi notre grandeur de pouvoir servir, notre joie de servir (Prière Eucharistique n°2).

L’Eucharistie est la reconnaissance que notre service ne vient pas de nous seul, mais d’un Autre. Sans elle, nous saurions mal que c’est Dieu qui nous donne de servir. Elle est communion au Christ serviteur dans l’acte suprême de son service.

L’Eucharistie est la source spirituelle où le diacre s’abreuve dans la méditation et la contemplation. Il ne peut être diacre dans toute sa vie que s’il vit de l’Eucharistie dans tous les instants de sa vie et pas seulement pendant les temps forts de célébration.

C’est en méditant, en contemplant le mystère eucharistique que le diacre découvre peu à peu ce qu’il est, ce qu’est la vocation qu’il a reçue et tout ce qui en découle. Le diacre prend conscience qu’il ne peut donner que ce qu’il a d’abord reçu, qu’il est bénéficiaire d’une diaconie initiale, celle du Christ Serviteur, Celui qui « passe du monde à son Père en aimant les siens jusqu’au bout » (Jn 13, 1), auquel il est configuré.

On ne peut séparer le lavement des pieds de l’Eucharistie. C’est à la lumière du lavement des pieds que le diacre découvre peu à peu ce que signifie servir à la suite du Christ. Ce geste du Christ n’est pas celui d’une humiliation mais d’une purification et d’un accueil. Le Seigneur purifie ses apôtres pour les introduire chez lui à sa table. En leur lavant les pieds, Il les rend dignes d’être introduits dans la joie de l’alliance. Le Christ Serviteur prend l’initiative du lavement des pieds et s’abaisse en accomplissant ce service de purification pour rejoindre ses disciples là où ils sont. Cela nous rappelle que seul Dieu purifie et que ce résultat est le fruit de la grâce.

Servir à la suite du Christ signifie faire vivre, faire grandir la vie jusqu’à la pleine stature de la foi en Jésus Christ qui nous révèle le Père et son amour pour les hommes dans l’Esprit.

Au sommet de l’Eucharistie, pendant la prière eucharistique, le diacre se tient debout, silencieux, auprès du prêtre, à l’autel. C’est l’attitude du serviteur en état de veille active, prêt à intervenir pour répondre aux besoins du président ou de l’assemblée. Par son regard toujours orienté vers l’endroit où se passe l’action eucharistique et par son recueillement, il aide l’assemblée à participer pleinement. C’est ainsi qu’il sert l’assemblée faisant action de grâce. Car c’est l’œuvre de toute l’assemblée de rendre grâce à Dieu comme Eglise dont Jésus Christ est la source. C’est pourquoi elle est présidée par le prêtre ou l’évêque qui s’exprime toujours au pluriel : « Nous te rendons grâce, Père... » puisque c’est toute l’Eglise qui rend grâce.

Il y a un lien étroit entre rendre grâce et servir qui donne le sens de la présence du diacre pendant la prière eucharistique. C’est en rappel vivant du service accompli, avant la Cène, par Jésus Serviteur le soir du Jeudi Saint, que le diacre se tient tout au long de la prière eucharistique à côté du prêtre. Car si nous avons à rendre grâce à Dieu, c’est parce que celui-ci s’est révélé comme notre Sauveur par le don de son Fils qui s’est fait serviteur jusqu’à donner sa vie pour nous. C’est en serviteur de ses frères que Jésus s’est révélé serviteur de Dieu le Père.

A la doxologie finale de la prière eucharistique, le diacre élève la coupe à côté du prêtre ou de l’évêque et se laisse plonger silencieusement dans la contemplation du sacrifice du Christ sous l’action de l’Esprit. « Il est là pour rappeler à la communauté qu’elle ne doit pas seulement trouver sa communion sous la forme du pain partagé, mais aussi sous le signe du Serviteur souffrant qui est allé jusqu’à la Croix, qui a tout remis entre les mains du Père. » En élevant la coupe, il rappelle que le service chrétien a toujours un goût de sang, celui versé par le Christ en qui nous sommes tous frères de sang.

Son silence signifie son parti pris pour tous les “sans voix” de l’Eglise et de la société et atteste que, devant la souffrance, on ne peut qu’être là sans rien dire.

La vocation au diaconat permanent

Qu’il ait été interpellé ou qu’il ait soumis spontanément son interrogation concernant le diaconat au discernement de l’Eglise, le diacre reçoit sa vocation. C’est l’évêque qui appelle et qui ordonne.

Il serait irréel de parler du diaconat permanent sans dire les conditions concrètes d’existence dans lesquelles il s’incarne. L’homme qui est appelé au diaconat est un adulte déjà engagé dans un état de vie, célibat ou mariage. Ordonné, il reste fidèle à cet état de vie et continue à en développer les potentialités humaines et spirituelles. Le diaconat ne doit pas être instrumentalisé pour survaloriser un état de vie par rapport à l’autre.

L’ordination d’un homme marié est rendue possible par le “oui” éclairé et libre de l’épouse, ce qui exige qu’on respecte bien sa liberté en lui laissant le temps du cheminement spirituel qui resitue sa vocation personnelle de baptisée et d’épouse. Le diacre est au service de la vocation des autres et prioritairement de celle de son épouse : l’épouse n’est pas une assistante diaconale. Ces conditions étant bien posées, le couple dont le mari est diacre fait l’expérience spirituelle de vivre ensemble la fidélité aux deux sacrements de l’ordre et du mariage, ce qui est une richesse pour l’Eglise. Le couple vit dans l’Eucharisitie une expérience de mort et de résurrection. L’altérité que le diacre marié doit vivre à l’autel, face à son épouse qui est dans l’assemblée, est vécue spirituellement par le couple comme un arrachement donné au Seigneur. Mais en même temps, c’est un temps fort de communion entre les époux. Le couple, communauté de base de l’Eglise, en est ici une petite image : le ministère ordonné et le laïcat se faisant face dans la communion.

Donner sa vie à la suite du Christ, pour que les autres vivent, passe par des désappropriations de soi exigeantes. Le diacre fait l’expérience de ce petit “martyre de l’incompréhension” dont a parlé Jean-Paul II lors du Jubilé des diacres à Rome, qu’un peu d’humour aide souvent à supporter.

Accaparer le service est pour un diacre un non-sens complet. Le diacre n’est propriétaire d’aucune fonction, n’a le monopole d’aucune compétence. Il n’a pas de carrière à faire, n’a pas de place à prendre, ni à défendre.

Il est dans la vocation du diacre permanent d’accomplir toujours un travail de préparation qui devra être achevé par un autre. Il y a toujours, au niveau des réalités humaines autonomes comme au niveau de la mission spécifique de l’Eglise, un relais à passer. Le moment vraiment diaconal, c’est quand le diacre peut et doit s’effacer, parce qu’un autre ou - mieux encore - une équipe prend le relais.

Ce que fait le diacre doit toujours être achevé par le prêtre et être mis en communion avec l’Eglise par l’évêque. Cet inachèvement consenti semble bien être au cœur de la vocation de diacre permanent : le diaconat permanent de ceux qui ont répondu à l’appel de l’Eglise d’être toute leur vie simple serviteur au nom de « Celui qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir. »

Il y a toujours des domaines où le diacre exerce des fonctions lui donnant des pouvoirs et une autorité, que ce soit au niveau de ses responsabilités humaines, familiales, professionnelles et civiques, ou des missions qui lui sont confiées dans l’Eglise. Il a non seulement le droit, mais aussi le devoir, d’user de ces pouvoirs et de cette autorité qui comportent toujours un danger de volonté de puissance. Le diacre n’est donc jamais tout à fait dispensé de vivre ce qu’il a pour mission de rappeler, que toute autorité doit être exercée avec modestie comme un service.

Mais il est là pour rappeler à tous que le serviteur n’est pas plus grand que son Maître. C’est ce qu’exprime son statut ecclésial qui ne lui donne ni la responsabilité de rassembler, de présider une communauté, ni une charge de direction globale et qui est marqué par une dépendance, par quelque chose de subalterne. Il est comme un petit cheval trotteur qui aurait promis de ne jamais se mettre au galop.

Même s’il se trouve - ou s’il venait à s’y trouver - dans les conditions canoniques de la discipline ecclésiastique permettant un appel au sacerdoce, il exclut, en ce qui le concerne, de devenir prêtre pour porter en permanence, toute sa vie, le signe du service et uniquement ce signe. C’est en vivant cet état toute sa vie qu’il rappelle de façon existentielle et concrète aux prêtres et à l’évêque qu’ils doivent toujours rester diacre dans leur cœur et il est bien placé pour savoir que ce n’est pas évident...

Vivre cette vocation, authentiquement, pour donner à voir une figure de diacre crédible, c’est l’investissement de toute une vie. Cet engagement irréversible du diacre est soutenu par le caractère de non reprise et de permanence du sacrement de l’ordre qui structure la sacramentalité de l’Eglise, enracinée dans l’engagement de Dieu envers elle par le Christ dans l’Esprit.

Il y a, sous-tendant le diaconat, une logique spirituelle de la foi, du service et de l’abnégation : s’oublier soi-même pour orienter les autres vers Celui sans lequel l’existence et la vocation des diacres n’auraient aucun sens. Comme Jean-Baptiste sur le célèbre retable d’Issenheim, qui, debout, désigne du doigt le Christ crucifié, en qui se manifeste que « l’amour de Dieu est plus fort que la violence des hommes, plus fort que le péché et que la mort. »

Il faut, bien sûr, se garder de tout angélisme. Un comportement diaconal d’une parfaite modestie et d’une exquise affabilité, uniquement soucieux de la promotion de la vocation des autres, libre de toute recherche de compensation et pur de toute volonté de puissance, reste un idéal de vie duquel le diacre de chair et d’os, s’approche lentement en parcourant le chemin de sainteté sur lequel l’ordination l’a placé. L’ordination n’empêche pas le naturel de revenir au galop et la vocation du diacre a toujours besoin d’être purifiée.

Le diacre, affronté à l’épreuve de la durée dans la fidélité, découvre que l’Eucharistie est cet événement purifiant dont il a besoin. Il expérimente, dans sa propre vie, ce qu’on lui a toujours appris, ce qu’il sait par cœur depuis longtemps, que l’Eucharistie est « source et sommet de toute vie chrétienne ».

La vie du diacre a toujours besoin d’être unifiée. Il est appelé à exercer un ministère ordonné en menant une existence d’homme dans les conditions de la vie ordinaire.

Un diacre ne peut pas, à lui seul, montrer ce qu’est le diaconat ; une seule figure du diaconat non plus ne peut en exprimer toutes les richesses. Mais il est un triple danger qui menace également chaque diacre et le diaconat, entendu ici comme l’ensemble des diacres :
• celui de n’être présent que dans le monde au risque de ne plus être le témoin visible de l’Eglise qui l’y envoie ;
• celui de n’être présent que dans la communauté rassemblée, au risque de porter un contre-témoignage d’une Eglise qui se désintéresserait du monde ;
• celui d’être présent au monde et à l’Eglise mais comme dans deux domaines étanches l’un à l’autre, dans une sorte de dédoublement de la personnalité.

C’est toujours à la fois dans la société et dans l’Eglise qu’il est appelé à être témoin de l’espérance, par son refus de la fatalité, par sa persévérance dans le service des hommes et du service de la communion ecclésiale. C’est toujours à la fois dans la société et dans l’Eglise qu’il est messager de la paix et de la joie.

 

L’ancrage dans l’Eucharistie accomplit cet indispensable travail permanent de purification et d’unification de la vie et du ministère du diacre.

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Quand le diacre renvoie les chrétiens chez eux, afin qu’ils vivent et témoignent de ce qu’ils ont reçu dans l’Eucharistie, il entend pour lui-même ce qu’il est chargé d’annoncer à tous : c’est l’annonce des anges aux apôtres à l’Ascension : « Gens de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel. » (Ac. 1, 11).

Bibliographie : -------------------------

1 - Le rôle des diacres dans l’action liturgique, Fascicule 1, CNPL.

2 - Gilles Rebêche, Place du diacre dans la liturgie eucharistique, Présences et services, Juillet/Août/Septembre 99.

3 - Bernard Quinot, Quand l’Eglise célèbre l’Eucharistie : la fonction des diacres, Diaconat Aujourd’hui n°36.

4 - Fabien Blanquart, Quel serviteur ?, Cerf.

5 - Recueil de textes théologiques I et II : contiennent la plupart des apports des experts théologiens et évêques accompagnateurs du diaconat depuis trente ans. (Centre National du Diaconat).