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Vocations dans l’Eglise d’Angleterre
responsable des vocations pour l’Eglise d’Angleterre
Depuis trop longtemps, dans l’esprit de la plupart des gens, le terme "vocation" a été étroitement associé avec le sacerdoce ou la vie religieuse. Nombre de facteurs, qu’ils soient sociologiques, théologiques ou pratiques, ont obligé l’Eglise d’Angleterre à réexaminer le sens du mot "vocation" afin qu’il ne s’applique plus seulement aux ministres ordonnés et aux membres des communautés religieuses. Aujourd’hui, les gens parlent plus souvent et plus facilement de la "vocation baptismale" et du "sacerdoce des fidèles". Beaucoup voudront faire le lien entre leur compréhension de la vocation et la théologie de la création. C’est Dieu qui nous appelle à être ; c’est Dieu qui fait de nous son peuple ; c’est Dieu qui nous donne un rôle et une place particulière à l’intérieur de ce peuple. Dans ce cadre théologique, la question n’est plus tant : " Ai-je la vocation ? " mais plutôt " Quelle est ma vocation ? " Si tous sont appelés à être et si chaque chrétien est appelé au sein du peuple de Dieu, corps du Christ, il reste alors seulement à découvrir quel membre de ce corps chacun est appelé à devenir. Dans cette perspective, chaque diocèse a une ou plusieurs personnes dont le rôle est de promouvoir les différentes expressions du ministère chrétien, d’encourager et de guider ceux qui cherchent à discerner leur contribution particulière à la vie de l’Eglise et à la mission.
Il y a eu, ces dernières années, dans l’Eglise d’Angleterre, quelque chose qui ressemble à une explosion du ministère chrétien. L’enseignement, la prédication et le ministère pastoral des Lecteurs, qui sont une particularité de l’Eglise d’Angleterre, ont grandi et se sont développés. Les ministères laïcs accrédités au niveau diocésain se sont accrus. La " Church Army ", qui est une société d’évangélistes, continue son travail. Il y a eu, au même moment, des changements dans l’expression du sacerdoce dans l’Eglise d’Angleterre. Plus clairement, en 1992, le Synode général a voté une loi autorisant l’ordination des femmes comme prêtres, bien qu’il y ait encore des personnes qui n’acceptent pas leur ministère sacerdotal. Il y a eu une croissance dans le nombre des prêtres non salariés qui peuvent exercer leur sacerdoce sur leur lieu de travail ou dans leur paroisse de résidence, mais qui n’ont pas les mêmes responsabilités qu’un prêtre responsable de paroisse. Il y a un nombre grandissant de personnes qui exercent le sacerdoce durant leur retraite, qui arrive plus tôt qu’autrefois. Plus récemment, s’est développé le Ministère ordonné local : les personnes sont choisies, généralement par l’Eglise locale, pour servir comme prêtre dans une équipe ministérielle locale composée de laïcs et de ministres ordonnés, sous la supervision du prêtre responsable de la paroisse. Plus encore qu’autrefois, ceux qui sont appelés au sacerdoce dans l’Eglise de Dieu doivent pouvoir collaborer, travailler avec l’équipe de ceux qui ont été appelés au service de Dieu dans son Eglise.
Pour aider les évêques à décider qui peut être ordonné prêtre et qui peut continuer à servir comme fidèle laïc, les évêques confient les candidats au ministère ordonné à une session de sélection. Chacune d’entre elles dure trois jours et chaque candidat est jugé au moyen d’un entretien, d’un exercice de groupe, d’un travail écrit, d’une évaluation personnelle et de tests de connaissances. Le jury devra ensuite décider si le candidat répond aux huit critères de sélection fixés par les évêques :
o Ministère au sein de l’Eglise d’Angleterre
Les candidats devront être des familiers de la tradition et de la pratique de l’Eglise d’Angleterre, prêts à travailler en son sein.
o Vocation
Les candidats doivent être capables de parler de leur sens de la vocation au ministère et à la mission en se référant à la fois à leur propre conviction et à ce que d’autres ont pu leur confirmer de cette vocation. Ils devront avoir un sens éclairé de la vocation, dans l’obéissance et le réalisme.
o Foi
Les candidats devront montrer leur compréhension de la foi chrétienne et leur désir d’en approfondir la connaissance. Ils devront démontrer leur attachement personnel au Christ et leur capacité à communiquer la Bonne Nouvelle.
o Spiritualité
Les candidats devront montrer leur engagement dans une discipline spirituelle, incluant à la fois la prière personnelle et communautaire, ainsi que le culte. Leur vie spirituelle doit être suffisamment forte pour les soutenir et être source d’énergie dans leur vie quotidienne.
o Personnalité et caractère
Les candidats devront être suffisamment mûrs et équilibrés, afin de montrer qu’ils sont capables de supporter les exigences du ministère, et de faire face aux changements et pressions d’une manière souple et équilibrée. Ils devront être perçus comme des personnes intègres.
o Relations
Les candidats devront montrer connaissance et acceptation d’eux-mêmes comme fondement de relations ouvertes et saines, dans le domaine professionnel, personnel et pastoral. Ils doivent respecter la volonté de l’Eglise en matière de morale sexuelle.
o Direction et collaboration
Les candidats devront montrer leurs aptitudes à diriger la communauté d’Eglise et, dans une certaine mesure, une communauté plus large. Parmi ces capacités, la personne devra montrer un exemple de foi, une conduite de disciple et devra collaborer effectivement avec les autres ; elle devra également guider et façonner la vie de la communauté ecclésiale dans sa mission pour le monde.
o Qualités intellectuelles
Les candidats devront avoir les capacités intellectuelles et les qualités d’esprit nécessaires pour mener à bien un cursus d’études et la préparation au ministère, ainsi que pour faire face aux exigences intellectuelles du ministère.
Durant ces sept ou huit dernières années, l’accroissement du nombre de personnes testant leur vocation au sacerdoce et suivant les sessions de sélection des évêques a été constant. La proportion de ceux qui ont été choisis pour la formation et l’ordination n’a cessé d’augmenter. Il ne s’agit pas seulement d’un simple accroissement numérique, mais d’une adaptation de l’Eglise elle-même à des situations nouvelles et de l’adoption de nouveaux modèles de ministère, afin que l’Evangile soit prêché et les sacrements du Royaume célébrés dans des structures complètement différentes de ce qui se faisait dans la génération précédente.
(traduit de l’anglais par Laurence Vitoux)