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L’appel au ministère presbytéral
supérieur du séminaire de Bordeaux
Aborder cette question, c’est se demander : Comment cet appel a-t-il pu être entendu jusqu’à aujourd’hui ? Et comment pourra-t-il continuer d’être entendu demain ? La deuxième question est beaucoup plus difficile que la première !
En effet, nous savons qu’il n’y a pas de recette en ce domaine. Les chemins du Seigneur ne sont pas les nôtres. La manière dont il appelle est si souvent déconcertante ! Ce qui ne signifie pas, cependant, qu’il ne faudrait rien faire du tout.
Aborder cette question, c’est aussi - et surtout - se tenir à la frontière entre un discours de type sociologique et une parole de foi. Les deux sont indispensables : il est nécessaire d’observer la réalité, les changements sociaux, le contexte familial, culturel... Cependant, là n’est pas l’essentiel : la vocation au ministère est avant tout l’œuvre de Dieu, l’œuvre de son Esprit. C’est pourquoi il me semble qu’on doit en parler avec respect, ayant conscience de se tenir au seuil d’un mystère, et avec foi : c’est la confiance en Dieu qui doit guider notre action, nos paroles. Comme Abraham répondant à la question inquiète d’Isaac : " Dieu y pourvoira, mon fils. "
Il y avait un modèle
Faut-il rappeler des choses bien connues ? Il y a quelques années, visitant le séminaire d’un diocèse du sud de la France, je compte environ 300 places dans les stalles, à la chapelle. Plusieurs prêtres âgés peuvent me raconter leurs débuts : des ordinations de 30 ou 40 prêtres, parfois un manque de poste libre pour nommer le jeune prêtre (mais oui !). Témoins d’une structure de chrétienté, d’une sorte d’unanimité d’une population dans la foi. Mais à l’heure où nous parlons, il y a 4 séminaristes, qui étudient dans une autre ville. Le changement social - difficultés économiques du département, exode rural - s’accompagne d’un changement prodigieux dans la vie de l’Eglise.
Lorsque je suis entré en premier cycle au séminaire en 1963 (on disait alors : en philosophie), la majorité des séminaristes arrivait du petit séminaire ; un petit groupe arrivait du séminaire de "vocations tardives", le dernier groupe arrivait d’ailleurs, de lycées publics, de collèges catholiques, parfois de l’Université. Tout se passait comme si la filière normale consistait à accomplir sa scolarité au petit séminaire avant d’entrer au Grand, puisque les autres vocations étaient appelées "tardives", ce qui fait sourire aujourd’hui. Le service militaire constituait pour la plupart la seule interruption de cette formation dans un milieu ecclésiastique protégé. (Naturellement, les événements de la grande histoire se chargeaient aussi de bousculer cette belle ordonnance : la deuxième guerre mondiale, la guerre d’Algérie.)
Mais enfin, un système de "recrutement" et de formation des prêtres allant de l’enfance jusqu’à l’ordination avait été organisé, des filières existaient.
Il n’y a plus de modèle
Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’y a presque plus de filière repérable. Les séminaristes arrivent souvent de là où on ne les attend pas.
La moyenne d’âge dans les séminaires est d’environ 30 ans, ce qui signifie qu’il y a toujours des candidats très jeunes en premier cycle (20 ans), mais qu’il y en a aussi beaucoup qui approchent la trentaine, plusieurs entre 30 et 40 ans, et quelques-uns au-dessus de 40.
En conséquence, beaucoup d’entre eux ont exercé une activité professionnelle.
Du côté de la famille, on sait que les séminaristes sont habituellement issus de fratries nettement plus nombreuses que la moyenne nationale (3-4 enfants).
Il y a des familles très "porteuses", chez lesquelles une vocation peut s’épanouir avec bonheur ; ce n’est pas la majorité. Le désaccord des parents avec le choix du fils n’est pas exceptionnel, il peut atteindre parfois une intolérance radicale.
Quant aux difficultés de tout ordre, y compris le divorce, naturellement elles peuvent aussi toucher les familles de séminaristes.
L’expérience de la vie chrétienne en Eglise
- Elle est parfois quasi inexistante : certains ont cheminé tout seuls. Celui-ci, durant sa scolarité, va rencontrer tout seul un prêtre âgé, en cachette de ses parents. Celui-là demande à ses parents étonnés une Bible pour Noël. Il arrive qu’on entre au séminaire sans être confirmé.
- Souvent c’est l’expérience du "chrétien moyen" : catéchisme, vie de paroisse, pèlerinages, un peu d’aumônerie de lycée.
- D’autres ont un profil de militant, notamment dans le scoutisme.
La conversion
C’est un mot qu’on emploiera volontiers : dans quelques cas, il signifie un véritable retournement, une découverte de Dieu, un changement fondamental d’orientation.
Plus fréquemment, un appel intérieur a pu cheminer depuis l’enfance et l’adolescence ; on y a résisté, on a fait autre chose. Puis on se rend compte que sa vie personnelle manque de goût, ou bien l’on perçoit le vide spirituel autour de soi.
D’autres cheminements, bien sûr, sont plus paisibles, progressifs, depuis l’enfance ou l’adolescence.
Par rapport à la période que je mentionnais au début, des changements importants ont donc eu lieu chez ceux qui se préparent au ministère presbytéral. Mentionnons au moins ceux-ci.
- Ils ont fait l’expérience de la vie sociale. Ils ont pu se passionner pour leur métier. Ils ont pu aussi être déçus par l’environnement social ou professionnel. En tout cas, ils n’ont pas de fantasmes à ce sujet.
- L’expérience d’être "chrétien minoritaire", y compris parfois dans sa propre famille, les conduit à vouloir fortifier la foi des croyants, inviter au témoignage explicite. Ils seraient plutôt défiants envers tout ce qui semble diluer ou anémier la foi.
- Le manque fréquent d’une formation chrétienne solide avant d’entrer au séminaire modifie évidemment la tâche des formateurs : on ne peut considérer comme acquis ce qui ne l’est pas.
Comment l’appel a-t-il été entendu ?
Pour répondre à la question, j’ai voulu aller relire dans mes archives un certain nombre de lettres écrites par des séminaristes à leur évêque pour demander l’ordination : que disent-ils eux-mêmes de cet appel à devenir prêtres ?
A cette lecture, la première réaction est vraiment d’émerveillement et d’action de grâce. Quelle variété dans les chemins pris par la grâce de l’appel ! Quelle patience est celle de Dieu ! Que de précocités, mais aussi que de lenteurs ! Que de générosités, mais que de résistances ! Que d’obstacles, illusoires ou réels ! Que d’humour sur soi-même aussi quand il s’agit de relire tout cela ! Quel sentiment de libération et d’épanouissement quand l’itinéraire est ressaisi dans un oui !
L’appel de l’enfance
Très souvent, l’appel a été ressenti pendant l’enfance, même chez ceux qui s’engagent à un âge tout à fait adulte.
Nous savons tous que la famille joue un rôle essentiel dans la formation de la personnalité. Manifestement, elle en joue un aussi dans l’éclosion de la vocation.
Un certain nombre de séminaristes ou de jeunes prêtres sont encore issus de familles chrétiennes, où l’on fait l’apprentissage de la prière, de la pratique sacramentelle, de l’attention aux autres.
Dans d’autres cas, la foi est moins affirmée, mais on reçoit des parents de fortes valeurs : sens du travail, ouverture aux autres.
Plusieurs mentionnent comme moments forts des événements liés à la catéchèse : la première communion, la profession de foi, la confirmation, ou tout simplement le fait d’aller au catéchisme et d’y connaître le prêtre ; ou encore un autre type de proximité avec le prêtre en tant qu’enfant de chœur.
Nul ne s’en étonnera : l’éloignement de la pratique sacramentelle, voire de l’Eglise, est fréquent au temps de l’adolescence.
Le retour de l’adulte
D’où aussi l’intérêt du "retour" au début de l’âge adulte : on redécouvre la communauté chrétienne, l’Eucharistie, la Parole de Dieu, le sacrement de réconciliation. L’un raconte que c’est en passant devant l’église et en entendant chanter qu’il eut envie de revenir ! Un autre qu’il trouva par hasard un Nouveau Testament chez sa grand-mère et ne le quitta plus !
A propos du célibat, on peut noter qu’il est rarement mentionné comme un "problème". Même lorsqu’il y a eu expérience amoureuse, voire début de vie de couple, on a l’impression que le mouvement profond de la personnalité se portait comme au-delà, désirait plus ou moins consciemment "davantage". Mais il est évident qu’on ne peut ici pénétrer à l’intime des consciences.
Et qu’en est-il de "l’appel" proprement dit, du déclic, de ce qui a entraîné question puis décision ?
Assez souvent, la question a été tout simplement posée, par exemple par une religieuse, dans une école ou une aumônerie ; ou par un prêtre ; ou même par l’évêque : " Avez-vous jamais pensé à devenir prêtre ? " Une fois, c’est aux obsèques du curé du village qu’un autre curé lance un appel aux jeunes... et il touche juste. Ou encore, c’est en entendant le discours du Pape venu rencontrer les jeunes à Paris.
Des témoins marquants sont cités : laïcs, religieuses, prêtres ; on donne parfois leurs noms.
Des mouvements ou communautés ont aidé ou porté : scouts, conférence Saint-Vincent-de-Paul, Taizé, aumôneries de lycée, pèlerinages, Lourdes...
Chez certains, il y a eu une expérience spirituelle forte, sensible, parfois même datable durant telle veillée pascale, ou tel jour, à tel endroit. Mais pour d’autres rien de tel : une démarche très progressive, sans "illumination".
Enfin, l’environnement humain, social, et le regard qu’on porte sur lui, comptent beaucoup aussi : pour l’un, l’incroyance du milieu va devenir un appel, pour un autre, ce sera l’intensité des problèmes humains rencontrés (dans les milieux de la santé, par exemple), pour un autre encore, l’impression de pauvreté morale et spirituelle autour de soi entraînera compassion et désir de se donner.
Une chose semble claire : dans l’immense majorité des cas, la vocation au ministère se joue dans ce moment de grâce où un appel extérieur va rejoindre une longue fermentation intérieure, où l’engagement de l’existence dans un service ecclésial va répondre à un désir surgissant des profondeurs de l’histoire personnelle, qui aura mis du temps à se formuler et à se confronter au réel.
Pourquoi " dans l’immense majorité des cas " ? Parce qu’il arrive aussi que l’interpellation atteigne un homme qui ne s’était pas posé la question. Mais alors, comme l’un d’entre eux en témoigne, commencera un temps de réflexion et de prière : " Seigneur, si c’est ta volonté, fais-le moi savoir ! " Car rien ne peut se faire si cet appel extérieur ne rejoint pas un désir intérieur, jusque-là informulé [1].
Proposer... aujourd’hui ?
Dans tous nos débats au sujet des vocations au ministère presbytéral, deux problématiques affleurent. D’un côté la raréfaction des prêtres : comment va-t-on faire face aux besoins, si cet état de choses continue ? C’est la question la plus visible, la plus répandue dans l’opinion publique. Dans le rural, elle est facilement symbolisée par le clocher : tel prêtre a la charge de 10 clochers, tel autre de 20... Jusqu’où ira-t-on ?
De l’autre côté, la discussion beaucoup plus spécialisée sur le rapport entre "vocation objective" et "vocation subjective". Dans les premiers siècles, dit-on, c’est l’Eglise qui appelait : " Ambroise, évêque ! " La personne était ainsi confrontée à un appel ecclésial tout à fait objectif. Au fil des siècles, voilà que le mot "vocation" désigne peu à peu une intuition spirituelle née dans le cœur de certains : " Il a la vocation. " Conception trop uniquement subjective. Ne faudrait-il pas retrouver des modes d’appel plus "objectifs", extérieurs ?
Oui, mais… La question du célibat apparaîtra immédiatement : l’Eglise latine, la nôtre, n’appelle au ministère presbytéral que des hommes qui affirment avoir reçu " le don du célibat [2] ". Le célibat obstacle ou le célibat révélateur ? Je penche pour la deuxième réponse.
La demande du célibat pour les prêtres dans l’Eglise latine est un indice, comme une clé de lecture qui nous permet de situer à son juste niveau la question de la vocation. Ici apparaît la radicale insuffisance d’une conception quelque peu "fonctionnaliste" de la vocation au ministère qui nous tente quelquefois : comme s’il y avait un certain nombre de fonctions à remplir, et qu’il s’agissait de trouver des hommes pour cela. On peut appeler quelqu’un à remplir une fonction. Mais on n’appelle pas quelqu’un à consacrer toute sa vie dans le célibat.
Nous sommes acculés à changer d’optique et à considérer la vocation au ministère comme un mystère, c’est-à-dire à la fois comme un "secret" de Dieu et comme une effectivité historique qui nous révèle peu à peu son dessein.
Et le célibat ne doit pas être isolé : il fait partie d’un style de vie "apostolique", c’est-à-dire à la manière des apôtres, que Vatican II détaille ainsi :
- humilité et obéissance
- don du célibat et continence parfaite pour le royaume
- détachement à l’égard des biens terrestres et pauvreté volontaire[ 3].
Le tout venant compléter et préciser ce qui a d’abord été dit de " la vocation des prêtres à la sainteté[ 4] ".
On pourrait formuler les choses ainsi : à l’horizon de toute vocation - pas seulement de la vocation au ministère, mais aussi de la vocation au ministère - il y a un appel au don total. Et cela ne se provoque pas, ne se décide pas de l’extérieur. Cela s’accueille comme un don. On peut cueillir les vocations. On ne peut pas les semer [5].
Souvenons-nous de ce qui s’est passé lors de l’élaboration de la Lettre aux catholiques de France par une équipe rassemblée autour de Mgr Dagens. Un premier rapport fut proposé en 1994, intitulé Proposer la foi dans la société actuelle ; il sollicitait remarques et critiques. L’une d’entre elles portait sur ce point : " Vous êtes trop optimistes ; vous édulcorez le mystère de la Croix [6]. " C’est pourquoi le texte définitif comporte une section " Affronter l’épreuve du mal - Le mystère de la Croix [7] ".
Analogiquement, et sans qu’il soit nullement dans mon intention d’interpréter le mystère pascal en un sens purement doloriste, on peut penser que si nous voulons " Proposer la vocation au ministère presbytéral dans la société actuelle ", non seulement nous ne pourrons pas faire l’économie d’un appel au don de soi, à la consécration de toute l’existence, mais nous devrons centrer l’annonce sur ce point [ 8].
Quelles conséquences ?
Elles ne peuvent être que relativement simples et sans surprise. Si la clé de tout, c’est " le sens de Dieu [9]", et la découverte que le Christ et son Evangile appellent à consacrer sa vie au Royaume, alors il faudra que la pédagogie de la foi auprès des enfants et des jeunes mette cet appel en valeur.
Cela entraînera une priorité accordée à l’éducation à la prière ; le souci d’une formation qui aide les jeunes à construire peu à peu une foi adulte : approche de la Bible, catéchèse structurée, ouverture aux questions de morale personnelle et sociale.
L’apprentissage de la responsabilité paraît aussi décisif : il me semble que c’est en expérimentant dès la jeunesse la possibilité d’un service effectif d’autrui que l’on peut envisager la perspective d’une vie consacrée au service, parce qu’on a besoin de signes.
L’apprentissage du sacrement de réconciliation par les enfants et les adolescents apparaît aussi comme un lieu riche : il permet souvent un minimum de personnalisation de la vie de foi, un embryon d’accompagnement spirituel. Ils n’ont parfois aucun autre lieu où parler d’une manière vraiment personnelle.
Enfin, il ne faut pas hésiter à poser directement la question d’une possible vocation au ministère, lorsqu’on croit cela opportun : on voit par de nombreux témoignages qu’une telle interpellation a souvent été un point de départ ou de cristallisation d’une réflexion personnelle.
Ayant quelque expérience de groupes d’enfants en paroisse et de lycéens en aumônerie, j’ai bien conscience de proposer ici une sorte de programme idéal que personne ne se sentira en mesure de réaliser. Mais il s’agit seulement de se donner des objectifs, de pouvoir se dire vers où on veut aller.
Au sujet de la dimension communautaire de la vie chrétienne, je voudrais seulement souligner deux choses.
La vie du prêtre comme appel
C’est la vie des prêtres qui constitue le meilleur signe pour appeler au ministère presbytéral, c’est une évidence. Et sans doute pas tellement dans leurs comportements les plus explicites, les plus ministériels, que dans leur comportement quotidien, leur manière d’être. Ou plus justement, dans la conjonction des deux. Sans doute, par exemple, l’Eucharistie prend-elle plus de poids, plus de sens, lorsqu’elle est célébrée au terme d’une journée de marche, lorsqu’on a transpiré et peiné ensemble. Je ne peux oublier cette remarque d’un lycéen, à la fin du premier camp que je vécus en montagne en tant qu’aumônier. La messe était proposée chaque matin, avant le petit déjeuner, librement bien sûr. Quand nous fîmes le bilan du camp, je dis mon étonnement que les choses se soient si bien passées entre nous. Et ce garçon de dire : " Je crois que c’est parce que nous avons vécu ensemble la messe chaque matin. "
Aussi faut-il beaucoup encourager ce qu’en aumônerie de lycée nous avions appelé le "vivre avec". Vivre avec des enfants et des jeunes, pas seulement pour accomplir des actes publics du ministère, mais aussi pour jouer, marcher, faire la vaisselle, etc… C’est éprouvant, parce que le vernis saute rapidement, les caractères se manifestent vite. Mais c’est sur ce terrain de vérité que quelque chose peut se bâtir.
Dynamique du partage des tâches
Pensant davantage à des adultes, ou à de jeunes adultes, je voudrais souligner combien, dans une communauté chrétienne, le partage des tâches, le partage de la foi, le coude-à-coude, les projets bâtis ensemble, les difficultés portées et priées ensemble, tout cela dynamise le ministère et lui donne un certain bonheur. Ce qui est difficile pour les prêtres, c’est d’être seuls, non pas tellement physiquement seuls, dans un presbytère, par exemple, mais spirituellement seuls, ayant l’impression de porter seuls le souci de la communauté, de l’évangélisation. Bien loin de ne devoir engendrer que problèmes ou craintes, le partage de la mission et de la prière entre prêtres, religieuses, et laïcs - selon la terminologie courante - me paraît être un soutien infiniment précieux.
Enfin, et cela aussi coule d’évidence, pour créer un climat favorable à l’accueil de vocations au ministère, il me semble que nous devons veiller à donner le goût… d’une vie évangélique ! Inviter un groupe de jeunes, une communauté paroissiale, à vivre selon les Béatitudes : humilité et pauvreté de cœur, faim de justice et sens du partage, sens du pardon, pureté de cœur, combat pour la paix, accueil et courage dans les épreuves… On est confus d’énoncer de telles banalités ! Pourtant, Andrea Ricardi, un laïc, le fondateur de la communauté Sant’ Egidio, entendu récemment aux Semaines Sociales à Paris, ne nous disait quasiment rien d’autre : " Nous avons décidé de vivre ensemble la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, l’engagement auprès des pauvres. " Et l’on connaît le rayonnement, jusque dans des négociations internationales, de cette communauté.
Pourquoi ne pas essayer ?
Notes
1. On peut faire référence ici à l’expérience des Exercices spirituels, tout particulièrement à la méditation du Règne.[Retour au Texte]
2. Vatican II, Ministère et vie des prêtres, n° 16. [Retour au Texte]
3. ib, n° 15-17.[Retour au Texte]
4. ib, n° 12.[Retour au Texte]
5. Relisant un article écrit en 1981 par Mgr Lustiger (Communio VI,6), j’y retrouve peut-être la source de ces réflexions.[Retour au Texte]
6. Proposer la foi dans la société actuelle, n° 11, Cerf, 1995, p. 37-38.[Retour au Texte]
7. Proposer la foi dans la société actuelle. Lettre aux catholiques de France, Cerf 1996, p 57-63.[Retour au Texte]
8. On trouvera encore des remarques semblables dans la conférence du Cardinal Danneels aux recteurs de séminaires : Documentation Catholique, n° 2200, 21 mars 1999, p. 284 et suiv. Si je m’en inspire, c’est inconsciemment.[Retour au Texte]
9. Auquel le cardinal Suhard consacra une lettre pastorale en 1948.[Retour au Texte]