Rendre l’Eglise diocésaine responsable des vocations


Père Luc CREPY
eudiste, supérieur du séminaire interdiocésain d’Orléans

Conférence donnée le jeudi 29 octobre 1998 à la Cité Saint Pierre, Lourdes.

Il y a quelques mois le SNV m’avait contacté pour être un peu, comme il y a deux ans, une oreille attentive à ce qui se passerait pendant cette session et le SNV m’avait demandé d’intervenir pour faire cette relecture ou, du moins, essayer de voir ce qui s’est passé durant cette session sur le thème suivant : "Former une Eglise qui suscite toutes les vocations.. à travers ce titre reprendre, relire ce qui s’est vécu pendant ces quelques jours.

J’aurais bien mis un sous-titre, qui serait peut-être le suivant : "Comment toute l’Eglise diocésaine peut-elle être responsable des vocations".

Mon exposé, mon petit topo ne se veut absolument pas une synthèse de tout ce qui s’est réfléchit ici. C’est une parole de quelqu’un qui est, je crois aussi, partie prenante de la question des vocations, même si, par mon ministère, je suis à l’autre bout de la chaîne, dans les séminaires. Je voudrais aussi au cours de cet exposé faire un lien avec la réco-session qui s’est déroulée ici il y a deux ans car je crois qu’il y a une certaine continuité dans la réflexion entre ce temps qui s’est pris il y a deux ans pour réfléchir et ce qui s’est passé aujourd’hui. C’est peut-être aussi une espèce de travail en profondeur que vous essayez de faire au niveau de l’équipe nationale, dans la manière de penser, de vivre et de renouveler la pastorale des vocations en France. Renouvellement pas simplement par de nouvelles méthodes mais parce que les jeunes changent, notre Eglise change, parce que la pastorale des vocations, elle aussi, se renouvelle.

En introduction, je voudrais dire deux choses. Je commencerai par une petite citation extraite d’un des textes du forum C, carrefour 2 : "La vocation n’appartient à personne ni aux SDV, ni aux mouvements, ni aux services. Ceci implique une prise en compte commune de la dimension vocationnelle et d’un travail ensemble."

Je voudrais ici rappeler comme en écho, ce que le P. Cornet nous disait, il y a deux ans, lors de l’introduction de la réco-session : "attention, le SDV n’est pas un service ou un mouvement comme les autres. D’une certaine manière, il ne fait pas nombre avec les autres services, les autres mouvements d’un diocèse." Je veut dire par là que la pastorale des vocations , le SDV est au cœur même de toute l’Eglise car sa mission, sa vocation profonde, si je puis dire, est la construction de l’Eglise. Le SDV se trouve, je dirai au cœur même de tout ce qui fait la vie de l’Eglise, et de l’Eglise diocésaine.

Comprendre et penser le SDV c’est voir que, par votre mission vous tous qui en faites partie, vous travaillez à quelque chose de très profond dans la vie de l’Eglise. L’Eglise, rappelons-nous, qui étymologiquement pourrait se définir comme une assemblée d’appelés. Quand on parle vocation, quand on parle appel, il y a quelques chose de fort avec ce qu’est l’Eglise. Notre Eglise qui est tout entièrement composée de membres qui sont appelés et toute notre Eglise qui est appelante.

Je pense que vous en êtes tous convaincus, la pastorale des vocations, le SDV n n’est pas l’organisme de recrutement de l’Eglise mais qu’ il y a derrière le travail, la mission, de tout ce que font les SDV une dimension spirituelle, ecclésiologique forte. Quelque part le SDV est l’instance dans l’Eglise qui rappelle à tous ce qu’ils sont : appelés. Appelés pour annoncer l’Evangile. Et je crois que le SDV doit prendre conscience que son rôle, finalement, est de rappeler à tous ce que quelques-uns portent de manière plus particulière. C’est ce que vous faites.

Donc, situer la pastorale des vocations non pas comme quelque chose d’un peu particulier dans la vie de l’Eglise diocésaine, mais se dire que la mission des SDV est bien au cœur de la vie de l’Eglise. C’est mon première point parce que je crois que ça permet d’envisager de manière beaucoup plus large la question de l’appel, la question des groupes de recherche.

Deuxième élément. Je crois que cette session a permis un arrêt, des rencontres, beaucoup de partage, de relectures pour tous les membres qui sont venus ici. Dans les SDV on fait beaucoup de choses, d’activités et ce temps à Lourdes a été un temps pour s’arrêter. Allons peut-être un peu plus loin. Arrêtons-nous pour regarder nos Eglises diocésaines, pour regarder notre Eglise en France et voir un petit peu comment tout ce que nous faisons dans les SDV prend sa place, s’inscrit dans la vie de l’Eglise, aujourd’hui. Là, j’ai envie de faire allusion au dynamisme des rapports Dagens et, bien sûr, de la lettre des évêques aux catholiques de France. S’il faut dire les choses rapidement, disons : ne rêvons pas l’Eglise, ne dramatisons pas la situation mais recevons l’Eglise telle qu’elle est, avec toutes ses richesses et avec toutes ses difficultés.

Je crois, par exemple, que les trois monographies que nous avons eues le premier jour, qui nous parlaient de trois types de groupes de recherche sont bien à l’image de notre Eglise. A la fois des initiatives, certaines inscrites dans le temps, d’autres plus récentes ; à la fois un dynamisme réel et une fragilité ; à la fois une source d’espérance mais aussi, avec un peu de réalisme, ça ne fait pas beaucoup de jeunes. Et pourtant, on avance, on continue, on marche. "Pas de solutions miracle", j’aie n’ai pas entendu ça dans les couloirs. Pas de recettes toutes faites, mais prendre en compte, réfléchir sur ce qui se vit de positif et de bien dans notre Eglise. c’est, je crois, la démarche des rapports Dagens, la démarche de la lettre des évêques. Et je crois que cette session nous a permis de relire, de voir un petit peu à travers nos pratiques pastorales, en particulier dans les groupes de recherche ce qui se vit de positif.

Il m’a été demandé de prendre un peu de recul. Alors, dans le cadre du SDV au cœur de la vie de l’Eglise diocésaine, dans le cadre de la lettre des évêques aux catholiques de France sur, finalement, une vision positive de l’Eglise, je voudrais développer mon exposé en trois points :

  1. L’originalité d’une Eglise qui appelle
  2. La force d’une Eglise qui se renouvelle
  3. L’espérance d’une Eglise qui discerne les appels de l’Esprit

1 - L’originalité d’une Eglise qui appelle

Prendre le temps d’une session, de forums, c’est prendre le temps de relire ce que nous faisons. prendre le temps de relire la richesse, l’originalité de notre travail, de notre mission dans l’Eglise. Il nous faut retourner au cœur de notre foi et là, cela a été rappelé fortement par Suzanne lors de sa première intervention, au cœur de notre foi il y a un Dieu qui appelle comme un Père, le Christ qui nous appelle comme ses disciples, l’Esprit d’amour qui nous appelle à aimer en vérité et à nous mettre au service de tout homme. Depuis Abraham jusqu’aux jeunes qui viennent frapper à la porte de nos groupes de recherche, nous prenons conscience d’un Dieu qui appelle. Et l’Eglise, nous tous, nous vivons de cet appel. Dans les SDV nous cherchons à aider d’autres à mieux discerner cet appel, nous accompagnons d’autres pour qu’ils puissent répondre à cet appel et nous portons cet appel. Si l’Evangile est bonne nouvelle, il est quelque part appel.

Prenons conscience que l’Eglise vit et pratique l’appel et que cette vie et cette pratique dans notre société d’aujourd’hui, dans notre monde cela a quelques chose d’original. Notre société, notre culture, notre monde n’appelle plus beaucoup. Que des communautés, chrétiennes, que des jeunes, quel que soit leur âge, soient appelés à prendre des responsabilités, à participer, à prendre la parole dans l’Eglise et même ailleurs parce que des chrétiens ont osé leur adresser la parole et les appeler, c’est je crois dans notre société quelques chose d’original. Vous pouvez peut-être vous rappeler les réactions de la presse, lors des JMJ, quand des journalistes ont pris conscience que finalement beaucoup de choses au cours des JMJ étaient managées, animées, tenues par des jeunes. Je me souviens de certains interviews auprès de jeunes qui étaient un peu surpris. Mais, plus simplement, dans nos paroisses parfois, nous voyons des gens qui ne sont pas très proches de l’Eglise être surpris de voir que telles ou telles activités, en aumônerie, en catéchèse, dans le scoutisme, dans la vie de la paroisse , sont confiées à des jeunes parce qu’ils ont été appelés. Surprenant de voir des jeunes, parfois si jeunes, assumer dans notre Eglise, et je dirai aussi dans des associations proches de notre Eglise, ou même non confessionnelles, parce qu’ils ont été appelés, prendre des responsabilités. Cela change, cela surprend, cela parfois dérange. Notre société, comme le rappelait le Congrès européen des vocations, est une société qui n’appelle pas beaucoup. Elle a même été qualifiée de culture anti-vocationnelle. Je trouve que le mot est peut-être un peut dur. Peut-être a-vocationnelle mais ce n’est pas très beau non plus.

Dans notre société qui est marquée par un certain subjectivisme, par un certain individualisme, par une situation économique où il y a plus de demandes que d’offres d’appel, par une certaine solitude, par un lien social qui se distend, par peu de prises de responsabilités, oser appeler des jeunes, oser appeler aussi des adultes d’ailleurs, c’est quelque chose qui peut renouveler notre société.

La lettre des évêques s’interroge pour savoir comment l’Eglise peut être force de renouvellement dans notre société. Est-ce qu’il n’y a pas là, dans cette capacité d’appel, quelque chose de tout à fait original sur lequel nous devons encore approfondir, dont nous n’avons pas pris suffisamment conscience. Nous avons tous, je crois, que toute existence humaine se construit, trouve sa plénitude dans les liens aux autres, dans un réseau de relations. Toute vie humaine, si elle ne peut percevoir des appels, toute existence humaine, si elle n’est pas traversée par des appels ne peut sans doute pas trouver sa plénitude, sa réalisation. Toute vie chrétienne qui commence par le baptême, ce premier appel, se développe, grandit, mûrit à travers de nombreux appels. On pourrait dire : pas d’humanité réussie sans appel et sans réponse à un appel.

S’il fallait résumer cela en quelques mots, je citerai pour la bonne presse "Jeunes et Vocations" d’octobre 96, dans les pages jaunes, un petit article d’Alain Viret qui disait : "vivre une existence d’appelé c’est accueillir une promesse de confiance et de fidélité, et répondre à l’interpellation d’autrui sans avoir à justifier à tout moment son droit d’existence. C’est trouver sa juste place dans le tissu social et s’ouvrir à une mission qui nous dépasse".

C’est dans cette perspective d’un Eglise qui rappelle peut-être à notre monde la dimension forte de l’appel qu’il nous faut envisager la pastorale des jeunes. Si on a compris que l’appel est quelque chose de constitutif pour grandir en humanité, alors je crois que sans problème nous pourrons dire que toute pastorale des jeunes est vocationnelle. On pourrait dire autrement : toute pastorale des jeunes est une pastorale de l’appel.

Vous tous qui travaillez avec des jeunes, nous tous, nous savons bien que quand on travaille dans la pastorale des jeunes nous sommes tous habités par le projet de faire grandir, mûrir, d’aider des jeunes à construire leur liberté, à prendre des responsabilités, à faire des choix. Je crois que nous sommes tous lucides qu’il n’y a pas de projet éducatif sans appel, il n’y a pas de pastorale des jeunes sans appel. Un jeune, pour construire son identité, a besoin d’être nommé pour exister. Il a besoin de prendre conscience de l’autre, des autres, de Dieu. Sans appel, la confiance est absente.Sans appel, difficile de poser une liberté d’homme, difficile d’être responsable de sa vie.

Je crois que notre Eglise, avec ses richesses et ses fragilités, possède beaucoup de lieux, beaucoup d’espaces où auprès des jeunes nous pratiquons cet appel et je crois qu’il faut en prendre conscience, réfléchir sur les enjeux qu’il y a dans cette potentialité que nous avons en beaucoup d’endroits et, peut être, développer encore, renouveler encore notre pastorale des jeunes en prenant acte que cet appel est vraiment constitutif d’une croissance humaine et chrétienne.

L’appel c’est aussi ce qui permet à un jeune d’entrer dans le temps. Il y a avant l’appel, il y a après l’appel et il y a l’appel. Dans beaucoup de carrefours il a été question de relecture, de jeunes qui finalement sont un peu ballottés par la vie, par les événements, qui ont du mal à penser l’avenir, à relire une histoire, à être stables dans le présent. J’ai envie de dire qu’il n’y a pas d’histoire sans appel, de la même manière qu’on pourrait dire qu’il n’y a pas d’amour sans histoire, pas d’histoire sans appel.. La pédagogie de l’appel est ce qui fait advenir un jeune dans une histoire, dans le temps, qui lui permet d’articuler finalement, de manière harmonieuse les trois dimensions du temps : passé, présent et avenir. C’est une condition essentielle pour grandir en humanité.

Vous voyez, quand on regarde cet horizon très large que pose la question de l’appel, on se dit le champ des SDV, le champ de la pastorale des vocations qui est une pastorale de l’appel est vraiment énorme. il est riche, il y a plein de choses à inventer. Votre place, votre rôle dans les diocèses c’est de faire prendre conscience, de susciter chez tous les acteurs de la pastorale des jeunes cette prise de conscience des enjeux qu’il y a dans une pédagogie de l’appel que beaucoup pratiquent sans peut-être prendre conscience des enjeux pour notre Eglise et notre monde de cette pratique de l’appel. Les groupes de recherche sont sans doute les mieux outillés ou, du moins ceux qui répondraient le mieux à cette question de la pédagogie de l’appel. Pensons les choses plus larges, pas simplement répondre à des jeunes qui frappent à la porte parce qu’ils se posent la question d’une vocation, comme on dit un peu pudiquement. En gros ça veut dire parce qu’ils pensent être prêtres,religieux, religieuses. Mais plus largement, pouvons-nous ouvrir les portes de nos groupes de recherche à des jeunes qui, quelque part, ont envie de répondre à l’appel que pose dans leur vie la foi chrétienne, le Christ.

Pour terminer cette première partie, j’aurai une idée et une question. Une idée peut-être ambitieuse qui rejoint ce que je viens de dire à l’instant, est-ce qu’il ne faut pas être plus ambitieux ?

Finalement, si Jean-Marie me permet d’exercer mon esprit critique, il m’a dit que je pouvais un petit peu ! quand j’ai lu tous vos papiers je me suis dit c’est bien mais ça aurait pu être un peu plus ambitieux quand même. Alors je n’ai peut-être pas tout très bien lu mais est-ce qu’on ne peut pas être un peu plus ambitieux dans les groupes de recherche ? Est-ce qu’il : n’y a pas à penser au niveau diocésain et même plus largement, que soit proposée comme une étape, dans la pastorale des jeunes, la participation de près ou de loin à un groupe de recherche qui permet de se poser la question du sens de sa vie et, finalement, comment la foi chrétienne m’appelle à prendre ma place dans l’Eglise, dans la société ? Est-ce qu’il ne faut pas être plus ambitieux ? Est-ce que les groupes de recherche c’est simplement pour ceux qui ont une petite vocation spécifique ou beaucoup plus large ? C’est une question que je pose.

Derrière la tête, quand je pose cette question, j’ai un exemple. Je fais aussi du scoutisme, avec Scouts de France unitaires ou d’Europe et vous savez qu’il y a une étape en fin de scoutisme qui s’appel le départ Routier ou le départ des Compagnons. Ils écrivent une lettre vers 18-20 ans où ils font le point sur leur vie et ils se demandent :: finalement, dans ma vie chrétienne, quelle est la place de Dieu ? Comment ma foi travaille mon avenir, ma vie professionnelle, mes choix de vie ? Ils écrivent cette lettre ; ils réfléchissent avec d’autres et ils partent. Est-ce que nos groupes de recherche ne pourraient pas - c’est une idée comme ça que je lance - permettre d’être une étape dans la pastorale des jeunes qu’on fait de manière plus systématique pour se poser avant d’entre dans la vie active ? On a bien la profession de foi à l’entrée dans l’adolescence, pourquoi on n’aurait pas quelques chose comme un groupe de recherche dans l’entrée dans l’âge adulte ? Suggestion.

Et puis une question. J’ai lu attentivement les papiers des forum A et B. Si je puis aussi me permettre d’exercer mon esprit critique en regardant de près, j’ai trouvé que les propositions qui étaient faites pour les groupes de recherche de manière large et pour les vocations plus spécifiques, il y avait beaucoup fer choses communes. C’est pas grave, peut-être que, de fait, ce qu’on va proposer dans des groupes de recherche qui n’ont pas de perspectives très spécifiques, qui ne sont pas Tibériade 8 ou 9 mais qui sont plutôt Tibériade 1, et puis dans les autres je vois des choses un petit peu identiques. Je me dis c’est pas grave parce que finalement, est-ce que dans nos groupes de recherche ce n’est pas d’abord donner les bases de la vie chrétienne, faire rencontrer le Christ, l’Eglise, une vie spirituelle, une relecture de vie.

Mais la question quand même demeure. Je crois qu’une des questions que j’ai entendues en me promenant c’est : comment articuler le passage d’une recherche large sur la manière avec laquelle la foi interpelle ma vie et puis l’articulation avec des jeunes qui posent des questions beaucoup plus spécifiques de vocation presbytérale, religieuse. J’ai l’impression qu’il y a quelque chose là qui doit encore être approfondi, mûri, etc, parce que ce n’est pas si simple. Et si on ose faire une pastorale de l’appel très large, comment tenir aussi qu’il y a des jeunes qui posent des questions très spécifiques. Alors, est-ce que c’est le travail des groupes de recherche ? est-ce que c’est le travail d’autres instances ? Comme supérieur de séminaire, je me dis quelle articulation avec les écoles de la foi, les propédeutiques, un premier cycle de séminaire. Voilà, c’est une question que je laisse ouverte.

2 - La force d’une Eglise qui se renouvelle

On pourrait dire avec un peu d’optimiste, mais je pense aussi du réalisme, les temps sont favorables. Nous vivons des situations nouvelles en Eglise, en France, les temps ne sont-ils pas favorables pour, justement, avancer dans une pastorale de l’appel plus large, plus dynamique, plus forte ?

Tous, vous êtes lucides que notre société évolue très vite mais que nos diocèses, aussi, évoluent très vite . Tous vous êtes lucides que cette évolution est parfois difficile à vivre mais qu’elle est aussi porteuse de beaucoup de promesses. Sur cette évolution, je ne dirai pas grand chose. Il y a des analyses très bien faites et toute la dynamique des rapports Dagens et de la Lettre des évêques ont donné, je crois, des éléments de repère. Je rappellerai tout simplement les restructurations paroissiales, toutes les nouveautés dans l’organisation des vies diocésaines, régionales même ; la question difficile de la diminution des prêtres, des religieux, des religieuses ; les nouvelles relations entre les baptisés ; l’émergence de réalités nouvelles comme les communautés nouvelles, le catéchuménat, les recommençants, etc, et vous pourriez ajouter beaucoup de choses.

Faut-il mettre les groupes de recherche dans ces choses nouvelles de l’Eglise ? J’ai discuté avec l’un d’entre vous qui me disait : "eh bien non, moi j’en faisais partie il y a déjà 15 ans, c’est donc pas très nouveau" et puis on s’aperçoit aussi qu’il y a des diocèses où ça va être quelques chose de neuf. Alors quel est le statut des groupes de recherche ?

Enfin, toutes ces situations nouvelles, vous en êtes je pense tout-à-fait lucides, implique des acteurs nouveaux, des responsabilités nouvelles. Dans toutes les paroisses, dans beaucoup de diocèses on appelle de plus en plus des personnes à prendre des responsabilités. Est-ce que dans ces perspectives-là il n’y aurait pas à penser, de manière un peu neuve, le rôle du SDV ?

Puisque, avec tous les changements, les nouveautés dans notre Eglise on appelle de plus en plus : les laïcs se forment, les prêtres sont souvent des hommes appelés à discerner et à appeler. Est-ce que les SDV n’ont pas un rôle nouveau à jouer puisque notre Eglise diocésaine appelle de plus en plus, en particulier dans la pastorale des jeunes ? Je crois qu’il y a un chantier important de réflexion qui pourrait être mené avec d’autres instances diocésaines.

Beaucoup de lieux appellent des jeunes. Comment les SDV pourraient être partie prenante de ces appels nouveaux ? Comment permettre à des jeunes de discerner un appel éventuel à prendre une responsabilité dans l’Eglise, dans ses nouvelles structures, dans tout ce qu’elle met en place aujourd’hui ? Et là, il y a peut-être une piste du côté des groupes de recherche. Est-ce que les groupes de recherche ne pourraient pas être quelque part, je rêve peut-être, un vivier pour les futurs responsables jeunes dans notre Eglise ? C’est à dire, est-ce que les groupes de recherche ne pourraient pas être aussi l’espace, le lieu, où des jeunes sont invités à réfléchir sur un appel éventuel à pendre telle ou telle place, tel ou tel rôle dans nos Eglises, parce que nous appelons, et nous appelons beaucoup de jeunes.

Je crois qu’il ne faudrait plus dans ces cas-là, je reprend une expression qui fait un peu mal mais qui reflète peut-être le sentiment de certains parmi vous, il ne faudra plus marteler l’existence des SDV auprès des conseils diocésains. Il ne faudra plus rappeler que le SDV n’est ni facultatif, ni marginal dans la vie d’un diocèse. Au contraire ; si le SDV a ce souci d’aider les mouvements et services d’un diocèse à discerner les appels, à appeler les jeunes, alors sa place au cœur de l’Eglise se fera sans problème. Peut-être ne s’agit-il pas de faire immédiatement mais de porter ce souci de discernement auprès des mouvements et services qui appellent de manière nouvelle dans l’Eglise.

Dans cette perspective, ça a été évoqué par certains, je dirai est-ce qu’il n’y a pas un lien, quelque chose à faire avec tout ce que nous trouvons dans l’Eglise comme nouveauté au niveau catéchuménat, recommençants, gens qui redémarrent, laïcs qui s’interrogent fortement sur leur place dans l’Eglise. Est-ce que les groupes de recherche n’ont pas aussi à être en lien avec ces courants un peu nouveaux qui sont souvent très dynamiques, très riches, il y a des choses nouvelles là. Est-ce que les groupes de recherche n’ont pas des liens à poser aussi avec ces courants là ?

Deuxième perspective, dans ce paragraphe sur la force de l’Eglise qui se renouvelle, le rapport Dagens comme la lettre des évêques nous dit qu’il faut aujourd’hui passer de la pastorale de l’accueil à la pastorale de la proposition : proposer la foi.

Je crois que quand on entend "pastorale des vocations", "pastorale de l’appel" et "pastorale de la proposition de la foi", n’y a-t-il pas des liens très étroits ? Il n’existe pas de proposition de la foi sans appel, il n’existe pas d’appel dans l’Eglise sans approfondissement de sa foi en l’autre et en Dieu.

Alors, peut-être faut-il passer de simplement accueillir les jeunes qui se posent des questions, comme on dit parfois un peu pudiquement, à proposer à de nombreux jeunes d’entrer dans des groupes de recherche pour discerner à quoi leur foi les appelle.

Proposer la foi aujourd’hui : est-ce que les SDV ne peuvent-ils pas être force de proposition dans les diocèses avec, en particulier, ces groupes de recherche qui peuvent aider à discerner l’appel ?

 

J’ai envie de dire, pour conclure cette première partie, profitons que notre Eglise change, profitions que des choses nouvelles se mettent en place un peu partout. Le temps des commencements est toujours un temps favorable pour appeler, pour faire des choses neuves. Et, loin de se dire finalement que c’est un peu rude ce que nous vivons dans les SDV, disons-nous : prenons cette chance des temps nouveaux qu’il y a dans l’Eglise pour faire des choses neuves et trouver sa place dans les diocèses.

Une petite remarque subsidiaire - c’est une remarque que le Père Destable faisait à l’occasion d’un interview dans la revue des vocations - parce que ça touche fortement les changements qu’on vit dans les diocèses. Paul Destable disait : "s’il n’y a pas de tissu ecclésial, il est vain d’essayer de faire une pastorale des jeunes et une pastorale des vocations ou une pastorale de l’appel" Et ça c’est vraiment une question difficile : comment, moi je suis dans la région Centre, dans des endroits de milieux très ruraux, où les villages parfois se dépeuplent, où les jeunes sont très peu nombreux, c’est une question : quel tissu ecclésial pouvons-nous essayer de mettre en place, en œuvre, pour que des jeunes puissent y prendre place, pour qu’une pastorale des jeunes puisse naître et donc pour qu’une pastorale de l’appel puisse aussi naître ? Je crois que c’est une question difficile mais, là aussi, c’est une question que peut s’approprier un SDV.

3 - L’espérance d’une Eglise qui discerne les appels de l’Esprit

Si les temps sont favorables je pense que personne d’entre nous n’est d’un optimisme béat. Les temps sont peut-être favorables mais ils ne sont pas faciles. Et là aussi, en discutant avec les uns et les autres, l’optimisme n’est pas toujours de mise. On discute : diminution des prêtres, des vocations. l’un d’entre vous disait : "dans mon diocèse il y a quatre cents religieuses mais il n’y en a peut-être pas quatre qui ont moins de 40 ans" . On parle de certains séminaires où il n’y a pas de rentrée. On parle de la difficulté à rejoindre les jeunes. Il est vrai que de plus les temps de changement, les temps de mutation sont des temps difficiles. Notre Eglise change, notre Eglise se renouvelle mais notre Eglise a aussi le risque de laisser des gens sur le bord de la route. Parfois on a peur de s’engager dans des chemins nouveaux, on ne sait pas très bien comment sera fait demain, même dans les séminaires. Que dire à des futurs prêtres ? quel sera exactement l’exercice du ministère de prêtre dans dix ans ? Ce que sera un prêtre, on peut le dire mais quel sera l’exercice de son ministère ? peut-on dire énormément de choses.

Donc, les temps ne sont pas si faciles et dans cette situation je crois qu’il ne faut pas non plus tomber dans un optimisme béat. Quand on entend parler les responsables, ce n’est pas si facile que cela de faire partie d’un SDV. On n’est pas toujours bien accepté, s’il manque de jeunes on dit voyez ce que font les SDV, on compte… ah, c’est un bon SDV il y a beaucoup de séminaristes, celui-là est moins bon, il n’y en a pas beaucoup… Le cardinal Danneels nous invitait, il y a deux ans, à peut-être interpréter les temps que nous vivons d’une autre manière. D’abord en disant : vous êtes toujours là, vous tous qui travaillez dans les SDV et notre Eglise vit peut-être, par certains aspects, un temps de l’exil ou un temps de l’exode. Il y avait eu des discussions sur ce terme.Le cardinal Danneels nous rappelait que le temps de désert c’est souvent le temps privilégié où se manifeste la proximité de Dieu. Et je crois qu’on peut discerner à travers les échanges et ce que portent les uns et les autres ici, dans cette assemblée, qu’une espérance forte est encore très présente et que chez beaucoup de baptisés aujourd’hui, dans nos différents diocèses, dans nos communautés chrétiennes, le ton n’est pas, je crois, d’une manière générale à la morosité, au contraire. Pourquoi ?

On peut sans doute chercher plusieurs explications, plusieurs hypothèses mais j’ai une hypothèse qui peut peut-être nous intéresser, nous qui nous occupons de vocations et de discernement. Je crois que dans notre Eglise d’aujourd’hui, et nous tous présents à Lourdes, nous cherchons très fortement à discerner les appels de l’Esprit. Beaucoup de baptisés aujourd’hui dans notre Eglise sont attentifs, je ne sais pas si c’est plus qu’hier, mais en tout cas aujourd’hui ils sont fortement attentifs à discerner les appels de l’Esprit à la fois dans leur vie, à la fois dans le monde et dans l’Eglise. J’en prendrai simplement pour exemple tout ce que vous avez souligné sur l’importance des relectures. Qu’est-ce que c’est que relire si ce n’est sans cesse discerner la place de l’Esprit.

Et s’il fallait prendre un exemple pour illustrer l’espérance d’une Eglise qui discerne les appels de l’Esprits, j’en prendrai un : tout simplement ce que nous vivons actuellement à Lourdes. Regardons : des gens qui viennent de toute la France et même de plus loin, regardons les gens qui ont fait beaucoup de kilomètres pour venir, ça leur tient à cœur, regardons des laïcs, des religieux, des religieuses, des prêtres, même des évêques… quelque part l’Eglise ; des âges différents, pas mal de jeunes prêtres. On peut peut-être dire que c’est un signe de l’importance de cette session mais il faut faire attention parce que les prêtres plus âgés disent : il n’y en a que pour les jeunes prêtres… donc il faut être méfiant. beaucoup d’entre vous ont répondu et beaucoup vivent cette session comme quelque chose d’important parce que, quelque part, dans ce que nous vivons ici est en jeu notre mission, notre responsabilité en Eglise. Et je pense que nous faisons tous l’expérience que c’est en Eglise avec d’autres que nous pouvons discerner ce que l’Esprit dit aux Eglises diocésaines.

Qu’avons-nous fait ? Regardons la dimension liturgique de notre rencontre. La liturgie donne toujours une idée de ce qui est au cœur des choses. Nous avons commencé par l’écoute de la Parole, le rythme de l’office qui a rythmé toute notre rencontre, ce n’est pas toujours comme cela dans toutes les rencontres, l’eucharistie présidée par les évêques présents. J’ajouterai aussi, même si ce n’est pas directement de l’ordre liturgique, l’exhortation de Sœur Suzanne au début, qui nous rappelait de manière très forte, cela courait à travers toutes les lignes, qu’il s’agissait dans notre réflexion, dans notre action, dans notre mission de sans cesse nous centrer sur la personne du Christ. C’est un groupe de croyants rassemblés à l’écoute de la Parole, en Eglise, célébrant la Pâque du Seigneur. Cela nous dit quelques chose d’important : la question des vocations n’est pas d’abord l’appel de spécialistes qui veulent mettre en commun leurs techniques et leurs recettes. L’horizon de notre rencontre ne se situe pas dans l’élaboration d’un groupe de recherche idéal, avec un mode d’emploi en dix points. Notre rencontre est d’un autre ordre.

On peut aller encore plus loin. Vous avez vu que nous avons eu des méthodes très dynamiques, très modernes, très novatrices d’animation pendant toute cette session. Un méthode n’est jamais neutre, ça dit des choses sur le fond des affaires. Je pense que le SNV aurait pu choisir d’inviter, par exemple, quinze conférenciers très savants qui auraient pu reprendre, analyser tout ce qui se passe, etc. Non, pas du tout. La méthode utilisée, vous l’avez constaté, a été peut-être un peu décapante pour certains, surprenante pour d’autres, mais qu’est-ce qui est en jeu derrière cette méthode ? Ce qui est en jeu c’est : ne cherchez pas ailleurs des réponses à vos questions, à vos interrogations. Ne cherchez pas des sécurités dans de savantes analyses même si elles sont nécessaires, ne copiez pas ce qui se fait chez le voisin, même si les monographies sont très intéressantes, inventez les vôtres. Il y a peut-être là quelques chose de fort d’une expérience d’Eglise qui essaie de relire et de discerner dans sa propre pratique ce que l’Esprit fait. c’est dans ce que nous faisons dans notre vie d’Eglise, dans notre travail en SDV, dans nos connaissances du monde des jeunes, de la société, tout ce que vous portez les uns et les autres dans vos têtes et dans vos cœurs, c’est là qu’il nous a fallu discerner le travail de l’Esprit.

Les textes que vous avez produits, les réflexions qui ont été les vôtres, je crois que c’est fondamentalement une expérience d’Eglise, une expérience dans l’Esprit et qu’il ne faut pas chercher ailleurs, dans un premier temps, d’autres lieux pour fonder notre espérance et le dynamisme de notre mission. On pourrait dire : Voyez, voyez comment l’Esprit parle à l’Eglise à travers une telle session. Expérience de confiance, de communion, de foi, d’espérance.

Je dirai, pour appuyer cette analyse, que dans les éléments qui ont resurgit dans votre réflexion on va tout-à-fait dans ce sens-là :

L’importance de la relecture qui est soulignée de manière forte,

La place de l’accompagnement spirituel, pas simplement pour des jeunes qui se posent des questions, mais pour tous les jeunes qui fréquentent nos groupes de recherche,

L’importance de la prière pour les vocations. C’est une manière de se déposséder et de faire confiance.

Il y a vous voyez, ici, dans tout ce que nous avons vécu quelque chose qui nous dit que finalement même si les temps ne sont pas si faciles, il est possible aujourd’hui dans nos pratiques, dans notre vie d’Eglise, parce que nous relisons les signes de l’Esprit, de poser une espérance. Et c’est peut-être une manière d’expliquer pourquoi, dans notre Eglise en France, dans nos diocèses, le ton n’est pas à la morosité mais plutôt à la confiance et à l’invention

Je dirai que cette expérience d’Eglise est peut-être à revivre, monnayer, inventer d’une nouvelle manière quand vous rentrerez dans vos diocèses. Toutes les questions qui ont été posées, la manière de travailler, il y a là sans doute aussi une piste pour sensibiliser et dynamiser les Eglises diocésaines sur toutes ces questions de l’appel. Je ferai une petite parenthèse, parce que je pense qu’il faut peut-être le redire aussi, que c’est important de faire une expérience d’Eglise dans les conditions dans lesquelles nous l’avons vécue, le cadre mais aussi la manière avec laquelle l’équipe nationale organise par sa qualité d’accueil, pas sa délicatesse, par son, souci que nous vivions dans la convivialité, je crois que la manière avec laquelle nous vivons en Eglise dit quelques chose de cette Eglise. Merci à l’équipe nationale.

Conclusion

Les temps sont favorables pour que conjointement à tout ce qui va se développer dans la perspective d’une pastorale de la proposition de la foi, se développe aussi une pastorale large et dynamique de l’appel. Je pense qu’il nous faut travailler à lier plus fortement proposition de la foi et pastorale de l’appel. Si on veut dire les choses autrement, on peut dire que quelque chose de la proximité du Royaume, c’est à dire de la tendresse de Dieu pour tout homme, se dit aujourd’hui au monde, à notre société quand l’Eglise ose appeler, quand l’Eglise aide à discerner les appels de l’Esprit.

Il y a encore du travail à faire pour mettre en œuvre l’articulation difficile entre vocation, appel au sens large, au sens de la diversité des vocations baptismales dans le monde et dans l’Eglise et entre les vocations spécifiques vers le ministère, vers la vie religieuse. Je crois qu’il y a encore des choses. Mais je crois que nous pouvons garder la conviction qu’il nous faut permettre à tous les jeunes que nous rencontrons, et ceux vers lesquels nous sommes envoyés, de découvrir qu’approfondir sa vocation est un chemin d’humanité. Et pour reprendre ce que disait Sœur Suzanne en commençant cette session, pour nous chrétiens, notre baptême nous appelle à vivre et à proposer l’évangile comme un chemin d’humanité réussi. Ce chemin d’humanité sera réussi si des jeunes ou même des adultes sont appelés d’une manière ou d’une autre.

Je crois qu’il faut voir que le chemin parcouru est aussi important que le terme. Nous ne repartirons pas d’ici avec en poche, comme je le disais tout à l’heure, une plaquette ou un dépliant qui nous dit ce qu’il faut faire pour mettre en place le groupe de recherche idéal. Mais le chemin parcouru c’est cette expérience d’Eglise, cette expérience de discernement du travail de l’Esprit dans nos pratiques, dans nos missions, dans nos SDV. C’est cette expérience et ce chemin parcouru qui, finalement, confortent et nourrissent notre espérance.

Autre point, mais je crois qu’il est clair pour vous, une telle session peut inviter chacun des membres d’un SDV à approfondir la place d’un SDV dans la vie de l’Eglise. Le SDV ne fait nombre avec les autres services et mouvements parce qu’il est au service d’un appel qui le précède, d’un appel au service duquel il se trouve.

Pour terminer, une petite phrase un peu slogan mais tant pis il faut bien avoir des mots choc ! Je dirai : tout est nécessaire, rien n’est suffisant et tout est grâce.

Tout est nécessaire : je rappellerai ce que disait le cardinal Danneels, et Mgr Gilson quand il était le président de la CEMIOR "finalement ne nous plaignons pas, dans l’histoire de l’Eglise on n’a jamais eu des SDV qui travaillent aussi bien. j’ajouterai, c’est ce que dit Mgr Gilson : "on n’a jamais eu des séminaires qui fonctionnent aussi bien". Alors, tout est nécessaire, tout ce qui existe est bien, alors continuons, avançons.

Et pourtant, rien n’est suffisant. Les jeunes changent, notre Eglise change, notre monde change. Il nous faut sans cesse inventer, innover, l’Esprit parle à chaque époque de manière différente, rien n’est jamais suffisant même le groupe de recherche le plus huilé ou le plus performant.

Tout est nécessaire, rien n’est suffisant et tout est grâce. Je crois que cela a été souvent rappelé dans cette session, c’est l’initiative de Dieu qui est première. Un Dieu qui nous appelle ses enfants comme un père, le Christ qui nous appelle comme ses disciples et l’Esprit qui, sans cesse, nous appelle à vivre en témoins de l’Evangile.

Donc je crois tout est nécessaire, rien n’est suffisant et tout est grâce.