Une Eglise appelée et appelante


Mgr Georges Pontier
Evêque de La Rochelle et Saintes

L’évêque que je suis peut-il rendre compte, à partir de son expérience pastorale, que l’Eglise diocésaine qu’il sert est tout entière appelée et tout entière appelante ? Je me propose donc de vous partager ce que je constate et expérimente, laissant à d’autres le soin de nous aider dans une réflexion plus théologique sur l’appel.

UNE ÉGLISE DIOCESAINE TOUT ENTIERE APPELEE

Je peux témoigner que le mystère de l’appel se déploie dans la vie des croyants de Charente-Maritime. De fait, fréquemment, la catégorie de l’appel est utilisée pour rendre compte de ce qui est vécu.

1 - " Viens ! "

Des personnes expérimentent qu’elles sont appelées et elles en parlent

L’appel est ici synonyme d’expérience spirituelle, d’expérience de Dieu. Il exprime cette dimension essentielle de la vie du croyant dans laquelle il se reconnaît établi dans une relation personnelle, vivante, interpellante avec Dieu.

En voici quelques exemples à partir de rencontres récentes : Ainsi cette jeune dame qui ne s’était jamais posé la question de Dieu, jusqu’à 40 ans et qui affirme : " Depuis que je connais le Christ, je suis changée, je suis tout autre. " Ou ce jeune homme qui, au cours d’un week-end, me partage sa recherche actuelle pour discerner le chemin pour sa vie. Ce jeune ingénieur, au retour d’une expérience forte de coopération à l’étranger, sent désormais que son métier ne pourra pas combler tout ce qu’il porte en lui. Il veut être accompagné quelque temps pour percevoir comment orienter une vie de laïc marié, ouverte aux appels du Christ.

Que de témoignages d’hommes et de femmes, de jeunes et d’adultes, qui déclarent : " Je me sens appelé. " Et cette expérience spirituelle conduit souvent à un changement de vie.

2 - " Ecoute ", " Vois ", " Regarde "

Des personnes entendent des appels qui s’adressent à notre Eglise

Église diocésaine tout entière appelée : tout entière attentive aux appels des hommes et reconnaissant en eux des appels qui viennent de Dieu.

L’appel est ici synonyme d’écoute des hommes, à l’image de ce Dieu qui se révèle à nous parce que les cris des hommes sont montés jusqu’à Lui. Ils viennent dire comme Dieu à Moïse : " J’ai vu la misère de mon peuple " (Ex 3, 7). Là encore, il n’est possible que d’énumérer certains de ces appels, parce que récents ou suggestifs.

Je pense à cette rencontre suscitée dans un quartier populaire de La Rochelle avec l’ensemble du tissu associatif pour partager les questions qui se posent à la vie de ses habitants et les initiatives qui sont prises.

Je viens de terminer une visite pastorale dans un secteur rural et les appels des jeunes adultes affrontés à l’entrée difficile dans la vie de la société sont ressentis fortement. Ou encore les appels de femmes seules avec enfants, ou les besoins spirituels des personnes en difficulté. Je pense également aux besoins de lieux de partage et de réflexion ressentis par des personnes travaillant aujourd’hui dans le monde de la santé.

Quand, pour les chrétiens, les besoins deviennent des appels, c’est le signe qu’ils inscrivent leur existence dans la dynamique de l’Alliance et que la voix de Dieu s’est faite, pour eux, humaine.

3 - " Va "

Des personnes répondent effectivement à des appels

L’appel est source d’initiatives. " Écoute et va ". Telle est encore une belle réalité dont je puis rendre compte.

Un petit groupe (prêtre, religieuse, laïc) s’est constitué récemment pour se former à l’accompagnement spirituel, à cause des demandes de plus en plus nombreuses exprimées dans ce sens. Sans faire de bruit, ils se donnent les moyens pour progresser et répondre à ces appels.

Je pense encore à ces jeunes chrétiens qui, dans l’enthousiasme des JMJ, ont suscité un groupe de partage entre catholiques, protestants, juifs et musulmans de leur âge, pour mieux connaître les dynamismes spirituels de chacun. Ils vivent ensemble dans les mêmes groupes et veulent se connaître plus profondément.

Une jeune maman témoignait de son engagement à l’éveil à la foi pour rejoindre les jeunes parents de sa génération et entreprendre avec eux un chemin de partage.

Pour la deuxième année consécutive, le 1er mai s’est déroulé un pèlerinage des gens du voyage, à l’initiative de l’aumônerie, pour leur permettre de se repérer comme gens du voyage catholiques et membres de l’Église diocésaine. Un groupe de chrétiens mène depuis huit ans l’animation du festival de l’Inattendu, au même moment que les Francofolies de La Rochelle, pour rendre l’Église présente à cet événement et proposer un message original.

Ici, sous des formes diverses, l’appel a enfanté des initiatives. Je suis toujours impressionné lorsque je constate le nombre important de catholiques engagés dans la vie associative, de façon significative et variée.

4 - Une Eglise diocésaine tout entière appelée

Au-delà de ceux que j’ai déjà énumérés, à quels signes encore vérifier qu’une Église diocésaine se reconnaît tout entière appelée ?

  • La vocation baptismale des chrétiens est de mieux en mieux mise en valeur. Les services, les mouvements la rappellent à leurs membres. Il n’est pas rare que, dans les paroisses, on s’appuie sur les sacrements du baptême et de la confirmation pour appeler des chrétiens à prendre des responsabilités dans la catéchèse, dans le Service évangélique des Malades... Souvent même, au cours d’une célébration eucharistique l’un des premiers dimanches de l’année pastorale, ces personnes sont envoyées en mission. Vraiment, l’activité pastorale est toujours plus enracinée dans la dimension sacramentelle de nos vies, signe d’un appel et d’une mission.
  • Les demandes de formation ne sont pas nouvelles. Mais il m’apparaît que, de plus en plus, on désire qu’elles prennent en compte la Parole de Dieu goûtée pour elle-même et qu’elles conduisent à une intimité plus grande avec Dieu. Certains expriment par là la conviction que tout est réponse au Dieu qui appelle, qui conduit, qui suscite nos vies et celle de l’Église. La prière pour les vocations est de plus en plus fréquente dans la vie des communautés chrétiennes, lors des prières universelles comme à des occasions plus spécifiques liées à des événements de leur vie.
  • Le mariage chrétien est plus souvent présenté et vécu comme une réponse à un appel qui donne à voir en ce monde d’aujourd’hui le visage du Dieu d’amour.

Les initiatives et les propositions du Service diocésain des vocations sont, bien sûr, essentielles pour rappeler cela. Je ne les détaille pas ici. Mais il y a surtout le travail fait en collaboration avec les services ou les mouvements, pour rappeler à tous que la dimension de l’appel est constitutive de toute activité pastorale de l’Église.

La présence de communautés de vie contemplative comme celles de vie apostolique nous rappellent utilement que les appels divers ne sont que l’expression de l’appel fondamental qui nous oriente vers la rencontre de Dieu.

On ne peut taire ici la vie sacramentelle comme signe éminent de la reconnaissance et de l’expérience de l’appel. Les sacrements nous décentrent pour nous tourner vers Celui qui constitue son Église, la rassemble et la nourrit.

On pourrait ainsi multiplier les signes qui montrent que l’Église diocésaine se reconnaît comme tout entière appelée, même si chaque baptisé ne vit pas suffisamment cette dimension de la vie chrétienne.

QUELQUES QUESTIONS

Il m’apparaît toutefois nécessaire de garder bien à l’esprit quelques points de vigilance.

1- De l’appel perçu personnellement à son déploiement en Église

L’équilibre à tenir entre la dimension personnelle de tout appel, de toute expérience spirituelle, et la vie ecclésiale constitutive de l’être chrétien est souvent difficile à tenir.

Sans arrêt des passages sont à effectuer :

- le passage de la séduction du Christ au partage de la vie communautaire réelle, humble et réaliste. Un certain nombre de jeunes ou d’adultes convertis se mettent en marche à partir d’une expérience spirituelle forte. L’affectivité prend une grande place. La découverte de la vie ecclésiale n’est pas évidente pour eux ;

- le passage que doivent vivre des catéchumènes entourés et accompagnés pour parvenir, lors de leur vie de néophytes, à trouver leur juste place dans la communauté chrétienne ;

- le passage des militants engagés intensément dans un aspect de la mission vers l’acceptation de la "banale" variété des membres de l’Église.

Percevoir les appels dans une complémentarité réelle, reconnue, souhaitée et respectée n’est pas chemin facile. Il faut une belle maturation spirituelle.

2 - Aussi me semble-t-il important de se doter de deux "ministères"

Nos Eglises ont besoin d’accompagnateurs spirituels pour aider le plus grand nombre possible de ses membres à se reconnaître " appelés ", à lire et à comprendre leur histoire spirituelle personnelle, à la situer dans la vie communautaire.

Nos Églises ont besoin du charisme de personnes qui sachent faire du lien, qui sachent relier à l’Eglise et dans l’Eglise. On a besoin de " passeurs ". Le ministère du prêtre est bien de cet ordre. Des chrétiens possèdent aussi cette capacité dans nos communautés.

Eglise diocésaine tout entière appelée : cette dimension de sa vie se perçoit grâce à la place faite à la Parole de Dieu, à la dimension sacramentelle de l’Eglise, à la communion ecclésiale, à la capacité d’écouter les cris d’aujourd’hui. Et le ministère ordonné me semble être au service de la reconnaissance des appels. Les personnes attendent cela et veulent que soit reconnue cette dimension dans leur vie et leurs activités.

UNE ÉGLISE DIOCÉSAINE TOUT ENTIERE APPELANTE

Je n’aurai pas la prétention de prétendre que l’Église diocésaine, dans la variété de ses membres comme dans celle de ses services, de ses mouvements, de ses paroisses, est tout entière appelante ! Le lecteur ne me croirait pas !

Par contre, il est bien évident que c’est sa condition : elle est appelée à être tout entière appelante. D’ailleurs, j’userai en premier, pour en témoigner, de ce que j’appelle la contre-épreuve.

1 - La contre-épreuve

"Ils ont des oreilles et n’entendent pas..."

Comment ne pas évoquer que cette réalité de l’appel est vécue aujourd’hui dans un contexte de réelle pauvreté ecclésiale ?

La tentation de se décourager est grande, ou plutôt celle d’avoir le regard obscurci par la nostalgie des "temps anciens", ceux où ça répondait ! La non-réponse nous éprouve ! La pauvreté doit prendre sens. Comment être semeurs d’espérance, continuer à jeter le filet sans se décourager ?

L’absence de perspectives est également là, éprouvante. On ne voit pas bien où on va, même ce qu’il faudrait privilégier. On en est réduit aux objectifs ponctuels, successifs, au court terme alors qu’on aimerait voir loin !

Ce temps nous invite au dépouillement et à la confiance. L’épreuve nous introduit dans le mystère pascal : l’étonnant visage du Crucité qui ensemence cette terre par le don total de lui-même, aux apparences d’échec, aux perspectives bouchées, nous invite à la confiance : "Entre tes mains, Père, je remets mon esprit."

Notre seule force est en Dieu. La mettre ailleurs nous prépare des désillusions destabilisatrices. "Est-ce maintenant que tu vas rétablir la royauté en Israël ?" La tentation est toujours là !

Nous sommes témoins du Christ mort et ressuscité grâce à l’Esprit qui nous a été donné. Et l’épreuv nous conduit à nous le rappeler !

Quand l’Église diocésaine n’est pas appelante, ça se sait ! Et l’évêque est assez bien placé pour le savoir et pour demeurer dans l’humilité ! Il n’est pas exceptionnel que je sois l’objet de courriers ou d’interpellations vives. Deux raisons majeures sont invoquées :

Les ratés relationnels sont sûrement une des manifestations les plus fréquentes de la déception ressentie par certains : mauvais accueil d’une demande, sentiment de ne pas avoir été écouté, excès de paroles, froideur des cérémonies. Nous connaissons tous des personnes qui, à tort ou à raison, en sont restées, et pour longtemps, au souvenir d’un événement maladroit, malheureux, peut-être même coupable.

Le message inaccepté est la seconde raison de la rupture de certains avec l’Église. Ici, je constate la difficulté de l’annonce de l’Évangile aujourd’hui comme à toute époque. Je pense aux incompréhensions de certains baptisés par rapport à la liturgie de l’Église, ou par rapport à sa parole sur la vie morale individuelle, ou sur des problèmes de société comme celui des étrangers.

Manifestement, l’Église a vocation à être appelante, et je constate que certains qui attendent cela ne l’ont pas trouvé ! Je ne me prononce pas ici sur la justesse de leurs réactions. Mais le fait qu’elles existent montre bien que, par sa vie, l’Eglise est attendue et qu’elle se révèle ou non appelante.

2 - Des personnes appelantes

C’est peut-être ce qui me paraît le plus important, le plus réel et tout à la fois le plus secret et le plus méconnu. En fait, lorsque j’ai l’occasion de parler avec des personnes qui reprennent le chemin de la foi et de la vie ecclésiale, c’est presque toujours parce qu’ils ont rencontré sur leur route un ou une baptisé(e) proche, rayonnant, lumineux. Dans nos zones rurales, la présence de ceux que nous appelons les chrétiens-relais est merveilleuse. Vraiment, le témoignage de chaque baptisé est essentiel et nous renvoie, me semble-t-il, à cette présence de l’Esprit à l’œuvre dans le cœur de chacun, mystérieusement mais bien réellement. Il se sert de nous, même à notre insu. La proximité du témoignage des baptisés est ce qui rend notre Église éminemment appelante.

3 - Des communautés chrétiennes appelantes

Plutôt que de décrire telle ou telle réalité, je voudrais mentionner des constantes que je retrouve lorsque je constate que telle paroisse, tel mouvement, tel service a un rayonnement apostolique, qu’il est appelant.

  • Une expérience communautaire réelle, ou un lieu de vie. Aujourd’hui, un certain nombre de nos contemporains recherchent ce type de lieu, de contexte, où peut s’expérimenter une qualité de relations qui déborde, d’ailleurs, le temps de la rencontre. " Quelque chose s’y passe ", dit-on.
  • La relecture de la vie. Permettre de comprendre le sens de ce qui marque nos vies est une revendication importante. Je pense ici à la pédagogie de certains temps forts proposés aux jeunes en particulier.
  • Le débat et le témoignage. Pouvoir partager son expérience et accueillir celle des autres, entendre comment la rencontre de Dieu a marqué la vie d’un homme, d’une femme, exprimer son point de vue : voilà encore des ingrédients indispensables pour être aujourd’hui appelant.
  • L’expérience de Dieu. On ne demande pas seulement d’entendre parler de Dieu, de savoir des choses sur Dieu, on veut pouvoir Le rencontrer, être guidé sur ce chemin, pouvoir y progresser. Il y a une véritable attente à ce sujet, dont témoigne d’ailleurs la recherche tâtonnante de certains de nos contemporains.

J’ajoute volontiers, parce que je le constate, que la pastorale ordinaire est appelante : je pense à la catéchèse, au CPM, au groupe de préparation au baptême, ou encore à la pastorale du deuil, celle de la santé ; je pense à la liturgie : autant de lieux à partir desquels se mettent en route de nombreuses personnes. Ainsi, un pourcentage non négligeable de catéchumènes se met chaque année en route à cause du baptême d’un de leurs enfants !

4 - Une institution qui appelle

De manière plus spécifique, notre Église diocésaine pratique l’interpellation.

a - Pour des services d’Église

Je ne parle pas ici des multiples bénévoles à l’œuvre dans la vie de nos communautés chrétiennes, mais plus spécialement de ceux et celles auxquels sont confiés des responsabilités plus globales : membres des Équipes d’Animation pastorale, animateurs pastoraux, chefs de service. Ces personnes sont interpellées pour un service précis, important, durable et bénéficiant d’une lettre de mission. C’est une trentaine de personnes qui sont dans ce cas. Une large consultation précède l’appel.

Nous avons cette même attitude appelante par rapport au ministère diaconal. Et, à nouveau, la question de l’appel au ministère presbytéral est répercutée de façon plus forte et personnalisée.

b - Par sa vie sacramentelle et liturgique

Il m’apparaît vraiment, comme je l’exprimais ci-dessus, que la vie sacramentelle et liturgique des communautés chrétiennes est un lieu appelant. La qualité des célébrations, celle de l’accueil et de la préparation des personnes, comme celle du suivi, expriment une capacité d’attraction, d’approfondissement auprès de ceux qui en bénéficient.

 

Le service du catéchuménat est vraiment un lieu appelant. Dans les doyennés où il est vivant et bien organisé, se lèvent chaque année des catéchumènes.

Même si c’est de façon moins spectaculaire, les moments de préparation au baptême des petits enfants ou au mariage sont aujourd’hui missionnaires et appelants. Sont vécus là des temps forts de vie ecclésiale et cela porte du fruit.

c - Par sa présence au monde

La communauté chrétienne offre un visage positif par son souci de rejoindre les dynamismes comme les questions d’aujourd’hui. Je vois l’importance des contacts avec le tissu associatif, ou municipal, la participation des chrétiens dans ces lieux, l’ouverture des prêtres et responsables de communauté, les partenariats instaurés dans le social (équipes SOS), le culturel ou le loisir (PRTL), le professionnel (MRJC, Mission ouvrière).

L’Église est attendue par sa manière d’être et pour son message. Aujourd’hui, sa parole sur des problèmes de société interpelle, suscite réaction, intérêt, débat : je pense aux questions posées par la présence des étrangers dans notre société, par la mondialisation de l’économie, par les évolutions dans la législation sur la famille, par les problèmes éthiques, par le souci des jeunes. Le projet diocésain nous invite sans cesse à être une Église qui prend part aux grands enjeux humains de la société d’aujourd’hui. Nos initiatives dans le monde de la santé, du tourisme, dans le domaine social ou des handicapés, dans celui de l’université ne sont pas sans échos.

De cette réflexion, je voudrais retenir quelques constantes présentes dans ces lieux ou initiatives appelants :

- la capacité d’écoute et d’accueil de ceux qui nous entourent ou viennent demander un service à l’Eglise

- la présence aux pauvres et à ceux qui sont en difficulté ou qui traversent une épreuve

- le témoignage de l’expérience de Dieu qui nous fait vivre

- l’annonce d’un message libérateur

- la disponibilité à entrer dans des partenariats pour des projets constructifs.

En conclusion, il me paraît important d’insister sur les médiations de l’appel en un moment où le "ressenti" prend le pas sur le "réfléchi", l’immédiat sur le durable, l’individualisme sur le communautaire, l’extraordinaire sur le réel. Le visage du Dieu incarné est effacé par celui du Dieu interventionniste.

D’autre part, la médiation apparaît nécessaire pour rejoindre ceux et celles qui ne sont plus interpellés ou rejoints grâce à des liens et des rythmes sociaux qui inscrivaient dans les vies des Français un contact avec l’Église. La médiation de l’Église est indispensable pour être cette communauté dans laquelle se donnent à voir les signes du Royaume, où peuvent se vivre une recherche spirituelle, une expérience fraternelle, une interpellation pour des engagements dans la vie quotidienne.

Si l’Église oublie qu’elle est tout entière appelée, elle s’éloigne de la source qui la suscite, si elle oublie d’être tout entière appelante, elle est comme un arbre sans branche ni feuille, qui se complaît dans son hiver.

" Dans l’histoire de l’Église, le dynamisme missionnaire a toujours été un signe de vitalité, de même que son affaiblissement est le signe d’une crise de la foi. " (Redemptoris Missio, n° 2).