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Proposer une démarche vocationnelle dans la société actuelle
Lorsqu’un jeune prend contact avec le S.D.V et entame une recherche vocationnelle, il est en droit d’attendre des animateurs qui l’accompagnent, un respect de ce qu’il est devenu au coeur d’une société moderne. Un tel respect n’interdit pas, bien sûr, les propositions ni même les exigences liées à la perspective d’un service du Christ et de l’Eglise. Cependant, I’accompagnement des jeunes souffre de moins en moins la globalisation et la normalisation.
Supérieur du séminaire de Lille
Pour les accompagnateurs, proposer une démarche vocationnelle, c’est servir la rencontre entre des jeunes issus de la modernité et l’appel du Christ et de l’Eglise. A distance des discours défaitistes et démobilisateurs, il nous faut redire que la période n’est ni plus ni moins favorable à la réception de l’appel et à l’élaboration de la réponse. Nous sommes, sur ce point comme sur d’autres, requis à une fidélité éclairée, intelligente et inventive qui nous permettra de revisiter les modalités proposées pour la réponse en fonction des réalités dans lequelles les jeunes jouent leur vie et se construisent en humanité. Il importe donc de fournir aux accompagnateurs quelques clés pour comprendre ce que les jeunes sont devenus, ce qui les a construits, ce qui les habite, ainsi que quelques repères pour une démarche vocationnelle à la hauteur des besoins de l’Eglise et de sa mission. Les quelques réflexions qui suivent voudraient apporter un éclairage sur ce questionnement. Elles ne prétendent ni à l’exclusivité ni à l’exhaustivité, car elles ont un caractère situé et particulier. Elles s’enracinent notamment, dans l’expérience de l’accueil de jeunes demandant à être admis au séminaire, et dans la prise en compte des conditions préalables à cette admission.
Les " enfants de la modernité "
Les questions qui ne manquent pas de se poser à une équipe d’animation pour l’admission de jeunes dans un séminaire, sont révélatrices de la situation nouvelle qui préside aux relations Eglise / société en cette fin de XXème siècle. Ce que je veux dire, c’est qu’il ne s’agit pas (ou pas seulement !) d’un problème intra-ecclésial, ni même de problèmes liés à la seule fragilité des jeunes, souvent bien réelle. Ne retenir que ce seul aspect serait laisser croire qu’il suffit de faire appel à des jeunes plus solides, plus équilibrés, mieux structurés humainement. Cela relève, je pense, de l’illusion. En effet, les jeunes que nous accueillons dans les S.D.V ou séminaires (mis à part ceux qui ont de véritables carences affectives et trouble psychologiques) sont les enfants construits par notre société moderne. Il ne sert à rien de se lamenter, de ressasser le temps des " vaches grasses ", ni même de moraliser. La société moderne est le cadre dans lequel l’Eglise doit désormais vivre sa mission. Essayons de comprendre qui sont ces jeunes qui nous arrivent.
Une société qui a échappé à l’emprise du religieux
Il ne s’agit pas de s’étendre sur le fait bien connu de la sécularisation, processus par lequel la société s’est affranchie des institutions du religieux. L’homme moderne, sûr de sa raison, entend définir par lui-même ce qu’il doit croire et penser, comment il va gérer son vivre ensemble. Cette revendication d’autonomie a profondément marqué la mentalité moderne. Ce qui est dit ici n’est pas un scoop, vous l’avez maintes fois entendu ou lu.
Cependant, il serait temps de prendre conscience de ce que nous pouvons appeler un second seuil de la sécularisation. A une revendication d’autonomie sur la base d’une confiance en la raison humaine, succède un désarroi basé sur un désenchantement. Jean-Claude Eslin parle de la "génération athée" des années 60-80. Les jeunes héritent d’une indifférence massive vis-à vis de la question de Dieu mise à mal par le XXème siècle finissant et son cortège de guerres et de barbarie. A l’athéïsme intellectuel et philosophique, correspond aujourd’hui " l’athéisme du charbonnier ", une sorte d’indifférence résultant d’une expérience du vide et de l’absurde. Le sentiment s’est d’ailleurs renforcé avec la crise que traverse notre société. La rationalité a fait la preuve de son incapacité à répondre pleinement aux aspirations profondes des hommes, à leur désir de bonheur et d’humanisation des relations. Mise au service d’une urbanisation galopante, d’une consommation envahissante et d’une économie où la finance domine, la modernité prend parfois un visage inhumain et laisse les hommes déboussolés, sans repères ni perspectives. Face à une faillite de la raison instrumentale, nos contemporains sont davantage sensibles au cœur. Nous nous trouvons face à une société qui souvent, renonce aux grands projets de transformation structurelle et avance à coup de cœur (cf. l’irrationalité exprimée lors de la mort de la princesse Diana ou l’engouement pour l’humanitaire, plus que pour le politique).
Et pourtant, on n’en a pas fini avec le religieux
On a cru naïvement que le religieux appartenait aux restes d’une civilisation rurale que la modernité allait vite balayer. Or, la fin annoncée des religions n’est pas encore advenue. L’irréductible du religieux ne manque pas de poser question. On parle aujourd’hui d’un retour ou d’une recomposition du religieux. Preuve en sont les phénomènes divers qui secouent la société et étonnent les partisans d’une certaine idée de la laïcité. Pensons au réveil islamique en France dans les années 70, mais aussi au pape et au succès de ses voyages, les foules de jeunes aux JMJ, les demandes adressées au catéchuménat pour des commençants ou des recommençants, la soif de spiritualité chez nos contemporains et notamment, chez des jeunes, etc... En cette fin de XXème siècle, force nous est de constater que le religieux n’a pas été évacué du champ social.
Les deux affirmations cependant restent vraies. Le religieux travaille encore le champ social, mais la société est devenue massivement indifférente. C’est là une situation paradoxale qui rend prudent le père Billé dans son évaluation des JMJ. En effet, malgré tout, les Eglises semblent boudées encore par l’immense majorité des jeunes, nos séminaires ne se remplissent pas, les S.D.V ne sont pas submergés par les demandes. L’indifférence religieuse est encore massive. L’arbre d’un rassemblement réussi ne peut cacher la forêt de la désertification des institutions de la religion.
Nouvelles manières de croire
Dans cette société qui vit un rapport paradoxal au religieux, de nouvelles manières de croire apparaissent. Toutes les grandes religions en sont affectées [ 1 ] . Sur la base d’enquêtes réalisées auprès des jeunes, on peut mettre en évidence une individualisation du croire et une distanciation institutionnelle. Il y a du croyable disponible que l’individu va investir dans sa quête de sens. On parle de bricolage de croyances qui supporte mal un discours situé en tradition et un jeu de régulations institutionnelles. On choisit de croire ce qui semble répondre à ses attentes et ce qui peut offrir un cadre d’expérience gratifiante. On veut vérifier la crédibilité de ce qui est offert dans un " super marché de croyances ". Il ne s’agit pas de nous lamenter, ni de croire que les choses reviendront comme avant. La situation de crise vis-à-vis de l’institution est profonde et durable. L’alternative est simple : ou bien l’institution se raidit et se discrédite, ou bien elle se prépare à accueillir cette nouvelle manière de se situer dans l’existence croyante, en s’interdisant de penser que les solutions pour demain se situent dans le passé. Nous sommes condamnés à être inventifs pour proposer du neuf.
En posant un regard positif sur cette situation nouvelle, nous pouvons percevoir la grande disponibilité des jeunes à des propositions dans l’ordre du " croyable ". Nous n’avons pas affaire parmi les jeunes, à des croyants structurés, mais à des individus qui bricolent leur système de croyance à partir de ce qu’ils glanent dans une société devenue pluraliste. La source de cette recherche est l’insatisfaction dans laquelle la crise de la société les a plongés. Gagnés par le mal-vivre et le désenchantement, et pourtant en recherche de significations pour leur vie et de perspectives à investir pour leur avenir, les jeunes sont disponibles et prêts à accueillir la proposition de la foi. Mais ils le sont d’une façon différente de ce que nous avions pensé jusqu’à présent.
Proposer la foi et accompagner dans un devenir chrétien
Enfants de la modernité en crise, les jeunes d’aujourd’hui posent la question de Dieu de façon renouvelée par rapport aux générations plus anciennes. Il leur importe de savoir si la question de Dieu a une quelconque utilité pour leur vie de jeune. Ils veulent s’assurer de la crédibilité de ce qui leur est proposé. Il n’est pas étonnant de voir comment la foi qu’ils essayent de balbutier, se réfère fréquemment à des figures de l’humanitaire. Leur croire intègre souvent cette dimension. Des personnages comme Mère Teresa ou l’abbé Pierre gardent toute leur force suggestive et attractive. Les propositions que l’Eglise peut leur faire, la Parole qu’elle a mission de leur adresser doit aujourd’hui passer par l’épreuve de la crédibilité. Paul VI le disait déjà dans son exhortation apostolique Evangelii nuntiandi (n°41), et Jean-Paul II le réaffirme dans Redemptoris missio : " l’homme contemporain croit plus les témoins que les maîtres " (n° 42).
Les jeunes ne sont plus crispés dans une attitude de refus théorique de Dieu. Leur question principale n’est plus " qui est Dieu ? ", mais " où est Dieu ?... ce que les croyants en disent, est-ce crédible ? ". C’est finalement la question de l’homme moderne après Auschwitz [ 2 ] . On veut bien croire ce que les croyants disent de Dieu, mais comment le vérifier ? Où est le Dieu auquel ils prétendent rendre témoignage au cœur d’une société troublée ? L’absence de Dieu requiert les croyants que nous sommes à faire la preuve de l’authenticité de notre foi. On ne peut plus se payer de mots. La lettre aux catholiques de France interpellait les communautés sur les lieux de leur présence dans la société. C’est le témoignage fort de l’Eglise d’Algérie que nous recevons et qui nous interpelle. Présents sur les "lignes de fracture de l’humanité" [ 3 ] pour y témoigner de la puissance de vie et de réconciliation offerte par le Dieu de Jésus Christ, ces chrétiens nous montrent le chemin qui mène au coeur du mystère de notre foi.
La proposition de la foi ne peut être que le fait de croyants effectivement présents sur les lieux vitaux pour l’humanité. Cela nécessite un compagnonnage dans un cheminement, car il faut toujours se mettre en route quand on accepte d’accueillir l’Evangile. La question topologique précède toujours la question ontologique. La Parole longuement méditée par des centaines de milliers de jeunes aux J.M.J, nous le rappelle. " Maître, où demeures-tu ? - Venez et vous verrez ! " . Cette expérience qui suppose de suivre le Maître pour voir où il demeure, précède la question " Qui suis-je ? ". Pour proposer la foi aux jeunes, l’Eglise ne doit pas renverser l’ordre des choses. Pour l’Eglise aussi, le topologique précède l’ontologique, l’authenticité de notre présence au monde précède la question de notre identité. Si nos communautés d’Eglise consentent à ce retournement, elles auront davantage de chances de toucher les jeunes de la modernité et devenir appelantes au nom du Christ.
Tout n’est cependant pas encore gagné
Même si ce qui est dit jusqu’à présent a une part de vérité, ce n’est pas encore suffisant pour une pastorale des vocations. La manière de procéder doit intégrer la précédence du topologique sur l’ontologique. Et les propositions faites aux jeunes doivent se laisser juger à ce critère. Cependant, il serait illusoire de penser que l’Evangile coïncide avec l’attente des jeunes. Le chemin qu’ouvre l’appel du Christ n’est jamais dans la pure continuité de nos aspirations et de nos désirs. C’est vrai de toute vocation chrétienne. Disons-le tout net : il n’y aura pas de cheminement tranquille et " soft " pour qui consent à répondre à l’appel du Christ à servir son Eglise.
Voilà pourquoi il est nécessaire de bien identifier les résistances présentes chez les jeunes, liées à leur être-au-monde et à leur culture. L’individualisation du croire et la distanciation institutionnelle sont atteints de plein fouet par la proposition de cheminement vocationnel ou de formation que nous leur faisons dans les S.D.V ou les séminaires. Ce n’est pas rien de se laisser transformer pour répondre à l’appel du Christ et de l’Eglise. Toute vocation chrétienne suppose chez la personne, un consentement à exister autrement dans la société et avec les autres. A nous d’être inventifs pour proposer en direction des jeunes, des pratiques croyantes qui rendront possible l’aventure rude mais exaltante, de la réponse à l’appel du Christ.
Des propositions adaptées et pertinentes
En ce domaine, évitons les faux procès du genre : les jeunes ne savent plus rien, ils n’ont plus de repères, etc. Se lamenter ne sert à rien et c’est injuste. Des pratiques spécifiques sont rendues nécessaires pour tenir compte de ce que sont les jeunes qui ne sont ni mieux ni pire qu’avant. L’enjeu d’une démarche vocationnelle, rappelons-le, c’est de mettre en œuvre des moyens pour servir la rencontre entre des jeunes nés dans la modernité (et appelés à y demeurer car c’est là qu’ils seront appelés à vivre l’Evangile et à servir l’Eglise), et les exigences de l’Eglise qui appelle des hommes à servir sa mission. Pour devenir féconde, cette rencontre doit prendre en compte certaines façons de vivre et de penser des jeunes et mettre en oeuvre des propositions pertinentes.
1 - Les jeunes sont souvent à distance des institutions
Ce n’est pas propre aux institutions du croire. Toutes les institutions sont suspectées car ils préfèrent les réseaux jugés plus souples et moins contraignants. Leur vie en Eglise se trouve affectée par ce trait de la mentalité moderne. Leur appartenance ecclésiale est souvent marquée par l’intensité de l’émotion et la ponctualité de l’expérience. Mais nous savons que nous ne pouvons vivre durablement l’Eglise à ce rythme. D’où la nécessité de propositions qui permettent l’enracinement dans une vie d’Eglise marquée par la continuité et l’épreuve de la quotidienneté.
2 - Nous avons déjà souligné la fragilité affective et psychologique des jeunes
Elle résulte de la perte des repères traditionnels dans le domaine des relations sociales. La négation de la distance avec les parents ou les " enseignants-copains" ne permet pas forcément une identification pourtant indispensable. Elle fragilise aussi sur le plan psychologique. La permissivité ambiante dans le domaine de la sexualité rend difficile la gestion positive des pulsions. Parfois même elles se trouvent mal orientées. La recherche du bien-être, du plaisir et de la réalisation harmonieuse de soi, rendent souvent insupportables la difficulté et l’exigence. Une recherche pour mettre sa vie en conformité avec l’appel du Christ, nécessite un travail de deuil auquel beaucoup de jeunes ne sont pas préparés. L’accompagnement dans le cadre du S.D.V doit pouvoir aider à construire un projet réaliste qui mette à jour le "prix à payer". Il s’agit de vérifier si le jeune est capable d’une réelle force d’âme pour affronter les difficultés.
3 - L’individualisation est une autre caractéristique de la mentalité moderne
Les candidats arrivent souvent avec un projet déjà constitué sur la base d’une expérience spirituelle et/ou ecclésiale. C’est leur projet, ça leur appartient. Et ils supportent difficilement un droit de regard de la part d’une institution comme le S.D.V.
Un accompagnement vocationnel doit être éducatif aussi sous cet aspect-là. Il s’agit d’habituer le jeune à parler son projet, le partager, consentir à le placer sous le regard de l’autre. Cela lui permettra d’objectiver et de désaffectiver. Il découvira que son projet résulte de choix entre plusieurs possibles, qu’il est relatif à une histoire et se trouve être de l’ordre du construit qui engage sa responsabilité. Son projet n’existe pas en soi, de façon idéelle. Devoir raconter son projet à d’autres c’est, d’une certaine manière, le déconstruire, en mesurer les aspects aléatoires, en définir les composantes et se rendre apte à en modifier l’agencement. Il n’y a rien de pire en ce domaine, qu’une spiritualisation globalisante qui rend le projet lisse, sans prise et intouchable. Une vraie démarche vocationnelle doit devenir le lieu de l’apprentissage de l’altérité. C’est toujours d’un Autre et des autres que nous nous recevons. C’est vrai de tout individu humain, à fortiori du chrétien. Le refus de l’expérience de l’altérité serait mortifère pour la foi chrétienne comme pour le projet vocationnel.
4 - Les jeunes sont aussi marqués par une recherche de spiritualité liée à la quête de sens, mais aussi à un sentiment diffus de mal-vivre au coeur d’une société en crise
Cette recherche est souvent déterminée par un désir de bien-être individuel, de gratification, de confort intellectuel et de rapidité de consommation. Il y a une spiritualité flottante qui devient attirante pour nos contemporains parce qu’elle " n’implique pas de pratique culturelle et de rapport à des autorités et à des traditions comme les religions et qu’elle n’a pas à se justifier par des arguments rationnels comme la théologie " [ 4 ] .
Dans la même ligne, Jacques Deperne dans un article intitulé " Spirituel : attention danger ! " [ 5 ] , met en garde contre une spiritualité devenue produit de consommation. " ll vaut mieux savoir, écrit-il, que pour espérer obtenir un état de libération, de réalisation, de non-dualité, d’illumination... c’est sa vie entière qu’il faut engager, s’impliquer à tous les instants de l’existence ".
Un accompagnement qui veut éduquer à la spiritualité chrétienne, devra tenir compte de ce contexte et vérifier ses propositions. En particulier, il lui faudra veiller à ne pas sombrer dans la quête d’une spiritualité qui ne serait qu’exotisme ou recherche de soi (réalisation, non-dualité, harmonie). Nous savons, depuis saint Paul, que la spiritualité chrétienne s’inscrit dans un combat entre soi et soi, entre le vieil homme et l’homme renouvelé par le Christ (cf. Rom 7, 15.ss).
Il faut toujours suspecter une spiritualité qui valoriserait indûment la spiritualité de l’exil pour parler de notre présence au monde. Le Christ qui nous a donné la Parole, ne prie pas le Père pour que nous soyons enlevés du monde (Jean 17,15). La suite du Christ ne conduit pas vers un ailleurs, mais invite à un autrement. Mgr Coffy écrivait en 1971 : l’Eglise n’est pas une humanité à part, mais une part de l’humanité... elle ne vit pas autre chose, mais elle vit autrement les choses, et ce qui qualifie cet autrement, c’est le théologal [6].
La démarche vocationnelle doit devenir le lieu où l’on cultive l’autrement, mais non l’ailleurs. L’autrement s’accommode rarement de l’ailleurs. C’est au coeur de leur insertion dans les réalités sociales et de leurs solidarités humaines que les jeunes en cheminement vocationnel pourront, avec un accompagnement, une formation et des moments forts d’identification, découvrir et faire cette expérience spirituelle de l’autrement de l’Evangile. C’est alors qu’un discernement deviendra possible et amènera le jeune à la décision de s’engager pour signifier l’autrement de Dieu dans le quotidien de la vie des hommes.
Il ne pouvait s’agir de donner des " recettes " pour accompagner les jeunes en recherche vocationnelle. Les réflexions proposées ne peuvent dispenser de la recherche. Elles auraient atteint leur but si, évoquant la complexité de l’aujourd’hui, elles rendaient vigilants pour comprendre, audacieux pour inventer et proposer, espérants en l’avenir que l’appel du Christ ne cesse d’ouvrir au cœur de notre monde et de notre Eglise.
Notes
1 - Les nouvelles manières de croire, Leïla BABES (dir), Editions de l’Atelier, 1996. Ce sont les actes d’un colloque qui s’est tenu sur ce thème à la Faculté de théologie de Lille. On y trouve notamment à propos du christianisme, les contributions de Jean Joncheray, Jean-Paul Willaime, Jean Baubérot et Jean-Luc Brunin. [ Retour au texte ]
2 - Hans JONAS, Le concept de Dieu après Auschwitz, Ed. Payot et Rivages / Petite bibliothèque, 1994.[ Retour au texte ]
3 - L’expression est de Pierre CLAVERIE.[ Retour au texte ]
4 - Jean-Louis SCHLEGEL, Religions à la carte, Hachette, 1995.[ Retour au texte ]
5 - L’Actualité religieuse, Hors série n° 7, mars 96, " Quelle spiritualité pour l’an 2000 ? ", pages 56-57.[ Retour au texte ]
6 - L’Eglise, signe de salut au milieu des hommes, Lourdes 1971, Le Centurion, page 53[ Retour au texte ]