Aider les jeunes à accueillir le don qui leur est fait


Mgr Joseph Duval, archevêque de Rouen, insiste sur l’importance de la qualité de la célébration. Elle est, pour les jeunes, un moyen indispensable de marquer la gravité de l’étape qu’ils vivent.

Olivier, en classe de troisième, raconte ensuite son itinéraire.

Mgr Joseph Duval
archevêque de Rouen

Dans le diocèse, le sacrement de confirmation est célébré pour des jeunes qui, la plupart du temps, sont en classe de troisième, seconde et première. Un certain nombre est confirmé à l’occasion d’un pèlerinage de jeunes qui a lieu chaque année alternativement à Rome et Assise. Ordinairement, je dans un certain nombre de familles on ne fait guère d’effort pour accompagner le jeune confirmand. Je ferai la même remarque pour les jeunes des établissements catholiques qui sont confirmés sans que les membres de la communauté éducative se sentent concernés le moins du monde.

Les jeunes sont conscients qu’ils font une démarche qui les engage. Dans la préparation, on insiste peut être trop sur cet aspect qui devient prépondérant. Il leur est plus difficile de se mettre en état d’accueil du don qui leur est fait. Mais à cet âge qui n’est pas très mystique, les jeunes sont plus sensibles à ce qu’ils font plutôt qu’à ce qu’ils reçoivent.

Je constate, ce qui n’est pas une nouveauté, que la qualité de la célébration contribue beaucoup à faire découvrir qu’il se passe quelque chose dans la célébration du sacrement.C’est l’émotion ressentie qui marque et qui, peut-être, par la suite, aide à faire mémoire du sacrement reçu. La tentation des adultes qui accompagnent les jeunes est de vouloir des célébrations simples. Je crois que c’est une erreur pédagogique. Ce qui est important pour la vie ne peut pas se vivre dans la banalité, du moins pas pour les jeunes.

Pour moi, la célébration de la confirmation est une grâce. A force de parler de l’Esprit Saint et de son action dans la vie des baptisés, ma foi en la présence de l’Esprit Saint dans ma vie et dans la vie de l’Eglise ne fait que grandir. Je découvre encore aujourd’hui les grâces du sacrement de confirmation que j’ai reçu alors que je n’avais que dix ans. C’est pourquoi je me dis : " laissons aux jeunes confirmés le temps de découvrir la présence de l’Esprit Saint dans leur vie ".

" Moi et Dieu nous avons fait du chemin ensemble. "

Lettre d’un confirmand en classe de 3ème dans un collège de l’enseignement public. Novembre 97

Je vous écris moi, Olivier, pour vous demander de recevoir le sacrement de confirmation. Je ne sais pas trop pourquoi. Je pense que je le veux pour rentrer un peu plus dans cette grande famille de Dieu, mais aussi pour faire un pas de plus vers Lui. Je veux renouveler mon baptême. Mes parents ont voulu m’engager vers Dieu. Cette fois ci, ce sera moi qui m’engagerai.

Vous savez, depuis tout petit, moi et Dieu nous avons fait du chemin ensemble. Depuis quelques mois, presque tous les soirs, je consacre cinq minutes à prier Jésus avec une bougie allumée, avec un crucifix que ma grand mère m’a acheté lors de mon baptême et un livre de prière. Je demande à Jésus qu’il m’aide à continuer ma route vers Dieu.

Vous le savez peut-être, mais plus tard, je voudrais être prêtre pour aider les autres et pour faire toutes les bonnes choses que Jésus demande. Peut-être qu’un jour, moi aussi, je serai à votre place dans votre bureau, sur cette chaise qui vous est assignée, en train de lire les lettres de demande de confirmation de jeunes qui ne savent sûrement pas quoi écrire à leur archevêque.

Voilà. Bon courage pour toutes les lettres que vous avez à lire. Préparez bien votre homélie pour dimanche.

A dimanche.

Olivier