- accueil
- > Eglise et Vocations
- > 1997
- > n°087
- > Dossier
- > "Les JMJ m’ont fait aimer l’Eglise..."
"Les JMJ m’ont fait aimer l’Eglise..."
La découverte de l’Eglise, de sa beauté, de la joie "d’en être"... C’est peut-être le dénominateur commun de ces témoignages de jeunes. Des responsables SDV les ont recueillis pour nous d’un peu partout en France, quelques semaines après les JMJ. On sort de leur lecture comme d’un parcours de santé : revigoré.
choriste
Mes JMJ Août 1997
Jours de fête, dans la Capitale en liesse ! Des visages souriants que l’on approche sans peur pour découvrir des horizons lointains ou proches ; on est à l’écoute d’émotions nouvelles, dans la joie et la tristesse. Toutes ces vies déferlent comme une lame contre mon coeur qui refleurit plus qu’au printemps, dans la chaleur des voix et des langues du monde... Un Eden, l’idéal d’une terre fraternelle, façonne la réalité, la transforme dans les rires de nos 20 ans.
La Sorbonne prend sa place au carrefour des nations : les amphithéâtres résonnent des témoignages d’étudiants, à travers le monde. Quel enseignement supérieur pour demain ? Quel étudiant formons-nous pour une société que nous espérons plus juste, plus ouverte et tolérante, dans cette mondialisation que nous vivons ? En Afrique du Sud, l’étudiant s’engage à transformer son pays pour que l’intégration des races soit harmonieuse. Aux Etats-Unis faire des études supérieures est un droit et donne l’occasion de s’épanouir en se cultivant et en prenant part à diverses associations. Mais pourquoi étudier tant d’années si le métier ne correspond pas aux attentes, et que le chômage guette les jeunes diplômés ? Au Cameroun, point de travail pour eux, mais dans leur esprit devenu plus ouvert, une lampe ne s’est-elle pas allumée, dont ils doivent entretenir la flamme ?
Jeudi soir, Notre-Dame prend les couleurs du soleil couchant et les tons chantants de nos voix, clamant Ora pro nobis ! Elle devient un instant la lumière intérieure qui doit illuminer nos ténèbres et nous mener à l’amour. "Jesus, interior light, help me to find my way for love !", paroles émouvantes qui font tressaillir en moi des rêves oubliés ; je ne reconnais plus ma voix, animée comme par un esprit nouveau. L’assemblée ondule dans la danse tenant des cierges, petites étoiles qui vacillent au-dessus des têtes.
Lentement la procession s’engage vers Saint Germain-des-Prés, suivant des chanteurs curieusement harnachés qui clament dans des haut-parleurs des refrains et des prières, repris en choeur. La veillée se poursuit toute la nuit, hymnes succèdent aux lectures et prières silencieuses. L’ostensoir nous éblouit soudain comme un soleil dont les rayons brûlent le coeur. Est-ce là le centre de l’être et de l’absolu, l’essence de l’amour ?
A Longchamp, plus de barrières pour me séparer de toi, frère, Soeur, enfant de Dieu : "Jean Paul II, el papa, te quiere tot el mundo". Oui, tu es notre père à tous, pour que la fête demeure dans l’amour et la réconciliation, et aussi dans la santé, comme à minuit, tu sonnes l’extinction des feux jusqu’aux laudes matinales. Se reposer et bien manger, c’est aussi l’essence de l’humanité ! Bâtisseur de paix, il te faut être fort pour mener à bien ta mission dans le troisième millénaire.
"Ecoutez cher ami, la douce nuit qui marche !" C’est la veillée. Prière, méditation, puis danses éperdues avec la terre entière. Quelques pèlerins s’endorment, mais au dessus de leurs têtes, des faisceaux de lumière déploient des ailes de papillon en se croisant dans d’infinis aller-retour. La nuit résonne de chants, de mélodies jouées à la guitare, au milieu de voix joyeuses qui, dans toutes les langues du monde, entonnent leurs " alleluia !", devant la croix... la croix, dressée, lumineuse comme un grand phare, vers le soleil levant, au milieu des étoiles.
Demain se lève : derrière les frontières de Longchamp s’étend la Ville, oppressante sous l’astre de feu mais resplendissante aussi, dans sa robe d’or, quand le visage d’une femme sans logis assise sur un banc s’illumine et qu’elle veut partager avec nous le bonheur de cette semaine, éclatant de rire quand je lui donne le sac des JMJ !
Le miracle c’est aussi le sourire radieux d’un algérien de 50 ans, quand tout un groupe de Philippins et de Libanais monte dans le bus, et qu’il entend notre enthousiasme envers le pape ! Et ce jeune maghrébin, interviewé à la télévision, qui place son espoir en lui, comme promesse d’un avenir plus fraternel. Oui, "Jean Paulo, secundo, te quiere tot el mundo !" .
20 ans - Le Mans
Les mots d’ordre des volontaires étaient
Sourire, Souplesse, Solidarité... nous pouvions rajouter Sérénité, Sodexho, Sommeil (remarquable par sa rareté !). Mais nous aurions surtout envie de dire Partage, Humanité, Grandeur.
Partage... parce qu’au sein de l’équipe de volontaires formée autour d’Anne-Emmanuelle, nos origines étaient variées, nos parcours dans la foi très divers et nos tempéraments différents. Parfois complémentaires, tous intéressants et nouveaux, et, aujourd’hui, changés par ces dix jours. Nous avons appris à nous découvrir à travers le service. Découvrir les talents et les qualités de chacun, à travers l’accueil des délégations étrangères (Orly Ouest pendant 2 jours), puis pendant les distributions des repas aux pèlerins.
Le travail n’était pas de tout repos et la patience nous manquait parfois... la vie en équipe n’est pas toujours facile !... mais nous n’étions pas seuls... Quelqu’un ici nous rassemblait... non pas le Pape, le Christ.
Humanité... parce qu’au delà de la foi, il y avait là des adultes qui, dans le cadre de leur profession, nous accompagnaient. Service d’ordre, employés de la Sodexho (entreprise de restauration). Ça n’est pas forcément pour le Christ qu’ils se levaient à 5 heures du matin pour ne se coucher que bien plus tard. Mais ils sont venus à la rencontre de nous tous.
Leur travail n’était pas facile et nous voulions les entourer de notre sourire, de notre jeunesse et de nos forces, leur faire découvrir qui était ce "peuple JMJ" et ces petits hommes verts que nous étions. Ils nous ont apportés leurs compétences et leurs énergies. Ouvrant tous une parenthèse dans nos vies respectives, n’ayant sans doute pas beaucoup de choses en commun, nous nous sommes véritablement rencontrés et enrichis.
Grandeur... parce que nous avons pris conscience qu’une jeunesse se levait pour le message de l’Evangile. Malgré nos doutes, nos questions ou nos refus, nous étions là, nombreux, pour le service, et plus encore en pèlerinage. Nous, volontaires, nous avons aimé servir cette jeunesse et voir l’envers du décor de cette manifestation. Nous avons pris conscience de l’investissement humain et matériel que demandait l’événement. Mais il est difficile de tout vous raconter et de retracer par écrit ce que l’on a au fond du coeur maintenant.
Nous repartons tous avec l’envie de transmettre à l’Eglise et au monde ce qui nous a animés, que ce soit la venue du pape, le message du Christ, nos interrogations ou le plaisir du service.
30 ans, mariée, deux enfants
Le jeudi 21 août je suis allée avec Romain à la veillée organisée par le Service des Vocations à Notre-Dame. Elle était très belle, assez priante. Un texte sur l’appel, les réponses possibles, l’appel à faire Eglise, à être des pierres vivantes ("Quelle pierre seras-tu ? Quelle sera ta place ? Ecoute la voix du Seigneur"). Chaque phrase était répétée en trois ou quatre langues et des jeux de lumière sur la façade de Notre-Dame accompagnaient le tout. J’ai bien aimé le moment où ils ont projeté des visages sur la façade, illustrant la phrase : "Vous êtes des Pierres vivantes de l’Eglise".
Et puis c’était l’église (l’Eglise) qui s’adressait à nous dans tout ce spectacle : c’était très fort ! Puis procession aux flambeaux jusqu’à Saint Germain-des-Prés où il y avait possibilité de rester prier toute la nuit. Mais nous n’y sommes pas restés longtemps, à cause de l’heure du dernier métro, et pour garder un peu de temps pour dormir.
19 ans
Les JM ce n’était pas des vacances ! ... mais un véritable pélé où nous étions tous invités à méditer notre vie de chrétien mais aussi à vivre une expérience d’Eglise, le tout dans un bain de foule, une foule vivante, dynamique, heureuse.
Tous étions présents : favorisés - défavorisés - malades - handicapés - bien portants - nations libres, en paix ou peuples déchirés par la guerre, la persécution - pays proches ou lointains...
J’ai regardé, admiré ces jeunes marqués par la souffrance qui ne laissait rien paraître si ce n’est leur foi fervente pour Notre Seigneur... Et ce sont des hommes et des femmes debout ! La souffrance est un écrin d’amour, je le crois mais quand cela m’arrive je ne fais pas comme eux, je me replie. Bonne leçon pour moi.
J’avais peur. Pourquoi ? C’est si simple de se laisser porter. Pourquoi compliquer les choses ? Savoir reconnaître que l’on est petit et se remettre dans les mains du Seigneur.
Je ne savais pas où j’allais. Ma vie, quelle tournure ? Veillée des vocations = place au silence, écouter ce que le Seigneur murmure au fond de mon coeur. Ne pas avoir peur, faire confiance. Vivre dans la joie, l’amour, la simplicité. Ma, mes vocations, la façon de les vivre. Quel enrichissement personnel ? Et les autres autour de moi ? Mon rôle de jeune ? Rester debout.
Un des temps forts que j’ai le plus aimé : la veillée pour les vocations à Notre-Dame. Elle était riche. Rien n’était laissé au hasard. Elle faisait un tout pour une Eglise d’hommes et de femmes qui se complètent et je pense que cette veillée de prière n’a laissé de glace aucune des personnes présentes.
Pendant les différentes traductions et les chants - simples et répétitifs comme ceux de Taizé - j’ai eu le temps de méditer au fur et à mesure ce qui était dit par des phrases courtes, très ciblées, explicites... Je suis descendue au plus profond de moi-même tout en restant en communion avec ce peuple qui cherche et se cherche. En deux heures, quelle évolution... certaines choses compliquées pour moi devenaient claires.
Mes vocations sont trouvées : je suis mariée, j’ai deux enfants, j’ai une vie professionnelle, quelques engagements paroissiaux. Mais encore ? J’ai réalisé qu’avec les grandes vocations il y a les petites vocations (= la couleur des grandes) et c’est maintenant là que je vais travailler à mon retour.
J’ai réfléchi sur l’image que je donne aux autres, sur mon rayonnement. Est-ce que je donne envie de suivre Jésus ? Quels moyens je donne aux autres de vivre ce que je vis ?...
Etre une famille unie, oui, mais il y a plus : Comment mettre Dieu au centre, comment le faire accepter, connaître, aimer par mon conjoint, mes enfants ?
Professionnellement, je suis partie à Paris avec des soucis relationnels dans ma hiérarchie. Faut-il se battre, prouver ? J’ai réalisé que cela n’en valait pas la peine. La paix vaut mieux que mon sens de l’honneur, ma fierté. La seule chose importante est de continuer de travailler avec le sourire, amour et disponibilité. Tant pis si cela dérange.
La Veillée baptismale avait vraiment sa place dans ces JMJ, car, finalement, c’est un peuple de baptisés qui était présent. Nous avons toujours besoin d’être replongés au coeur de cet engagement, de le méditer, de prier pour ne pas s’éloigner. Le pape nous a même reparlé de notre vocation personnelle que l’on doit réaliser. Il nous a demandé d’être des témoins.
La boucle s’est bouclée ce soir là ! Toute la semaine nous avons avancé dans la connaissance, la méditation, la prière. "Maître, où demeures-tu ?" Nous nous sommes préparé le coeur, l’esprit à ces grands moments de Longchamp. Cette fête baptismale a été un immense "Je crois" et le lendemain, le pape nous envoyait en mission : "Soyez disciples et témoins du Christ" ; "Partez sur les routes du monde" ; "Venez et voyez" : j’ai vu et compris !...
Et samedi, avec le baptême de dix catéchumènes, nous nous sommes rappelés notre propre baptême, notre engagement à suivre le Christ. Il faut maintenant poursuivie avec foi notre vie en affirmant notre vocation à laquelle Dieu nous appelle, à construire une Eglise vivante, dynamique, humaine à l’image de Dieu.
La marche vers Longchamp, dans l’effort et la joie, sous un soleil ardent, pousse notre réflexion sur notre marche vers l’an 2000, vers l’avenir de tous. Hommes de demain, mettons-nous au travail pour continuer à faire vivre notre Seigneur parmi nous.
Parallèlement, le travail formidable, indispensable, parfois dans l’ombre des milliers de bénévoles m’a beaucoup interpellée et m’a éblouie. Dans l’humilité ils m’ont dit qu’ils faisaient peu mais à eux tous ils ont fait des miracles. Le miracle d’un rassemblement immense, fou et réussi qui, je pense, marquera longtemps les esprits et les coeurs.
En partant à Paris, j’avais des doutes et, j’avoue, un peu peur. Le thème "Venez et voyez" m’a convaincue. Aujourd’hui, plus forte et plus sûre de cet Amour infini, je veux absolument le transmettre à mes enfants, mon mari, à tous.
Merci, Saint Père, de ce rendez-vous donné pour des journées inqualifiables tellement elles sont fortes. Merci pour votre confiance en nous, pour votre force de stimulation.
séminariste
- Olivier, tu es Séminariste, en troisième année. Qu’est-ce qui t’a marqué pendant les JMJ ?
- D’une part, Paris et sa banlieue rayonnantes de vie, de joie, de fraternité aux couleurs du monde. D’autre part, des rencontres inoubliables avec des chrétiens de nombreux pays, d’anonymes dans le bus et le métro, avec les pouvoirs publics pour la préparation et le bon déroulement de cet événement. Egalement, des catéchèses qui posent des questions essentielles et qui donnent des réponses, une proposition de la rencontre et de la suite du Christ. Des témoignages très variés dans le cadre du Festival de la Jeunesse. Et encore, des temps de prière et de célébrations (messes, chemin de croix, réconciliation) recueillis et festifs. La proposition d’exemples de vie de jeunes adultes qui ont su inventer leur chemin de sainteté : Frédéric Ozanam et Thérèse de Lisieux. Enfin, une Eglise joyeuse de se rassembler, de partager et de s’ouvrir à d’autres pour écouter la parole de Dieu, confesser la même foi et célébrer l’Eucharistie et le Christ ressuscité, le premier jour de la semaine.
- Vous êtes-vous retrouvés entre séminaristes ?
- Oui. Ce fut possible pendant une messe le mercredi 20 août, en fin d’après-midi, à l’église Saint Germain-des-Prés, vidée de toutes ses chaises. Unis dans la prière, nous avons tous dit, d’une seule voix, la prière que quelques-uns avaient composée pour l’occasion : "Seigneur Jésus-Christ, Toi qui nous appelles à te servir comme prêtres dans l’Eglise du troisième millénaire, Tu nous as donné l’audace de répondre à ton appel. Toi, le Maître de la moisson, apprends-nous à te suivie sans compter, apprends-nous à garder fidèlement ta parole, apprends-nous à dire avec Marie : "Fiat, que ta volonté soit faite", afin que nous devenions les pasteurs dont le monde a besoin. " A la fin, chacun était invité à rester pour dîner dans la convivialité et l’amitié.
- As-tu vécu la veillée de prière pour les vocations sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame ?
- Nous y avons eu la lecture du message de Jean Paul II à l’intention des séminaristes, "Vous êtes un don pour l’Eglise qui lui permet de se tourner avec confiance vers l’avenir. Le peuple de Dieu se réjouit lorsque des jeunes acceptent de se préparer au sacerdoce, indispensable pour sa croissance et pour sa sanctification". Aux ,jeunes qui pensent à la vie religieuse ou à la vie consacrée, "Par la pratique des conseils évangéliques, par votre vie de prière et par l’exercice de la charité, vous dévoilez aux hommes le visage de Dieu et vous participez activement à la croissance du peuple de Dieu. "
Ensuite, alors que la nuit était tombée, a commencé un temps alternant des chants et une découverte des vocations particulières à l’aide d’un troubadour des temps modernes et de photos ou de textes projetés sur la façade restaurée de Notre-Dame. Enfin, la veillée a continué par une procession vers l’église Saint Germain-des-Prés avec des chants pour soutenir notre méditation dans les ruelles bordées de restaurants aux portes grandes ouvertes par cette douce soirée d’été. Ceux qui le souhaitaient restaient pour une adoration du Saint Sacrement.
séminariste
A l’accueil de Saint Germain-des-Prés, devant l’église, il était possible de rencontrer d’autres séminaristes. J’ai pu ainsi voir de nombreux autres jeunes comme moi qui se préparent au sacerdoce. A l’intérieur, une exposition, un accueil personnel et un lieu de prière étaient à même de toucher de nombreux jeunes : ce lieu était marqué à la fois par un grand recueillement et une glande joie.
Hormis le Champ de Mars et Longchamp, le temps fort des J.MJ. était la veillée sur le parvis de Notre-Dame. Alors que la nuit tombait, nous avons pu entendre un très beau texte de Jean Paul II, puis la veillée. Ce fut un spectacle total avec des projections géantes sur la façade de la cathédrale, de nombreux chants repris en choeur par la chorale et la foule massée sur le parvis. De plus, le créateur de ce spectacle passait parmi nous ce qui me donnait l’impression de faire partie de la veillée.
Les chants étaient très bien choisis, car leur brièveté permettait une mémorisation quasi instantanée. La sélection d’images projetées était très bonne et la lecture du texte était soutenue par la projection de motifs lumineux qui ajoutaient à la magie de la représentation. Notre-Dame était utilisée comme une scène géante. Malgré tous ces moyens, nous étions donc vraiment une partie intégrante de la veillée. Les termes d’unité et de foi qualifieraient bien cette soirée devant Notre-Dame qui a marqué de nombreuses personnes : les témoignages recueillis autour de moi ont corroboré mon expérience. Il me semble que la cause des vocations a été vraiment servie excellemment ce soir là.
23 ans, Aix-en-Provence
Lorsque je pense aux JMJ, je pense à l’Eglise dans sa beauté cachée, j’y pense avec un serrement au coeur car les JMJ m’ont fait aimer l’Eglise plus que jamais. Les moments forts des JMJ n’ont pas été pour moi les grands rassemblements de Longchamp ou du Champ-de-Mars mais des moments plus intimes : moments de prière, comme le chapelet international avec l’abbé Pierre, l’adoration après le chemin de croix, les catéchèses, la vie partagée avec les autres pendant dix ,jours à travers les pique-niques ou les nuits au gymnase. Je crois plus que jamais à cette phrase de l’Evangile : "Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom, je suis au milieu d’eux".
Ce qui compte, ce n’est pas le nombre, c’est de faire Eglise avec des jeunes d’autres pays, de goûter à la joie de prier ensemble, d’être ensemble avec le Christ. Mon expérience des JMJ, c’est que vivre sa foi avec d’autres, vivre sa relation au Christ en groupe est la plus belle façon de vivre notre amour pour le Christ. Le Christ se fait sentir d’une manière toute particulière lorsque nous faisons un groupe, lorsque nous faisons Eglise. Le souvenir des JMJ me pousse à vivre en Eglise et à chercher le Christ au plus profond de son Eglise, même s’il nous paraît parfois que l’Eglise ne ressemble pas toujours au Christ.
En entrant cette année en Propédeutique à Aix, je me donne un an pour chercher à savoir comment le Christ m’appelle à l’aimer. La seule chose dont je suis sûr, c’est que je veux suivre le Christ avec radicalité et que je veux faire partager cette joie du Christ : après les JMJ, en effet, on ne peut plus douter sur le fait que vivre en Eglise sa relation au Christ est source d’une immense joie, une joie que l’on ne peut pas ne pas avoir envie de partager avec ceux que l’on connaît. Cette année offerte au Christ, je veux la vivre comme le prolongement, pendant un an, de ce que j’ai vécu aux JMJ. Je ne crois pas exagérer en disant cela, car j’y retrouve ce qui a fait pour moi que les JMJ furent un moment fort : dire sa foi avec d’autres, prier en Eglise, être disponible au Christ à travers la prière et la messe quotidienne, une vie communautaire qui ouvre aux autres et porte la prière.
25 ans, Aix-en-Provence
Je voudrais d’abord souligner l’enthousiasme, l’euphorie même, dans lequel je me trouvais ce jeudi 21 août, en revenant du Champ-de-Mars. Mon esprit, à ce moment-là, n’était pas vraiment porté à la méditation et au recueillement. La veillée sur le parvis de Notre-Dame allait m’y faire entrer.
Très vite, en effet, l’oratorio, par son jeu de son et lumière, par les questions qu’il posait, les réponses qu’il renvoyait à nos éventuelles interrogations sur les vocations, me plongea dans un intense climat de prière. Ce spectacle avait réussi à susciter une atmosphère générale de prière, à tel point que j’étais parvenu à faire le vide autour de moi, pour me concentrer sur l’essentiel de la veillée et en tirer le meilleur bénéfice.
Cet oratorio m’a emporté sur les chemins d’une méditation intérieure quant au sens à donner à ma vie en me faisant découvrir l’immense amour de Dieu pour nous, pour moi, à travers les textes des hymnes de l’œuvre et les images lumineuses projetées sur la façade de Notre-Dame.
Oui, je peux dire que cette veillée m’a vraiment interpellé ! Plus tard, nous nous sommes rendus en procession, derrière la croix de l’année sainte, pour une adoration nocturne en l’église Saint Germain-des-Prés. Là, le Christ m’attendait pour que je vive avec lui une relation plus intime afin de connaître ses volontés.
24 ans, Aix-en-Provence
Cette soirée devant Notre-Dame fut pour toutes les personnes un moment d’intense communion autour du Christ Serviteur qui a donné sa vie pour nous. Derrière les chants aux apparences incantatoires se cachait une profonde prière, un amour unique pour le Dieu unique. Tous, séminaristes, prêtres, évêques, religieuses et religieux, consacrés ou laïcs, nous nous sentons unis par le même Esprit, le même désir de servir l’Eglise, de se livrer pour elle comme Notre Seigneur le fit.
Aux appels de l’Eglise : "seras-tu prêtre ?", je répondais : "oui" . "Seras-tu prêtre du Seigneur, pierre d’autel qui célèbre la vie nouvelle ?", je criais "oui !" "Seras-tu prêtre du Seigneur Pasteur de son peuple, consolateur et bâtisseur ?" -"oui" encore. "Seras-tu prêtre du Seigneur annonçant sa parole pour que grandisse la foi de ses serviteurs ?" - "oui" toujours.
En ce soir, j’ai ressenti l’Eglise comme ma mère ou plutôt comme mon épouse future, car être prêtre, n’est-ce pas devenir semblable au Christ-Epoux, partager l’amour qu’il a pour elle ? Aimer l’Eglise et se livrer pour elle, ce n’est pas autre chose qu’aimer le Christ et s’aimer soi-même, car on ne peut haïr son propre corps. Or, ce soir-là, nous n’avons formé, qu’un seul corps, et nous nous sommes sentis heureux, membres d’une même famille, et j’ai été fortifié par cet amour fraternel qui nous a réunis.
21 ans, Aix-en-Provence
Je suis revenue le cœur dilaté par l’Amour du Seigneur, ce jeudi 21 août. "N’aie pas peur, n’aie pas peur !". Cette peur, ô combien je l’ai ressentie face à l’incommensurabilité de l’Amour de Dieu. Elle m’étreint encore lorsque Jésus m’appelle à l’aimer. Quel vertige me saisit lorsqu’il m’invite à tout quitter pour le suivre totalement, radicalement !
"Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique". Cette phrase et tant d’autres résonnent en mon cœur. La vocation du chrétien est l’Amour, mais quelle est ma place dans l’Eglise ? Deux mois plus tard, je ne puis dire quelle pierre je suis. Je sais seulement que je souhaite reposer près de la Pierre d’angle. L’oratorio m’aide à redire chaque jour, souvent difficilement : "Fiat, Seigneur, aide-moi à m’abandonner sans mesure ; non pas ma volonté, mais ta volonté !!"
Aulnay-sous-Bois
Jésus parcourait les villes et les villages et il appelait des hommes et des femmes à devenir ses disciples. Patricia, Marie-Claude et moi parcourions Paris depuis quatre jours à l’écoute de son message pendant les JMJ.
Après avoir accueilli Jean Paul II au Champ-de-Mars, nos pas nous avaient conduits en cette douce soirée d’été sur le parvis de Notre-Dame. Là, un oratorio pour les vocations nous était proposé. Des éclairages enjolivaient la façade, d’où l’on avait ôté les échafaudages. Les sculptures du fronton paraissaient presque vivantes. Les arbres aussi étaient éclairés : rouge, orange, violet, bleu, jaune, vert, comme les chasubles des prêtres l’après-midi au Champ-de-Mars. Chaque spectateur-pèlerin avait reçu un cierge recouvert d’une corolle de papier blanc sur laquelle les paroles des chants étaient inscrites.
Nous étions plusieurs milliers, assis sur le parvis ou à même les trottoirs, laïcs et prêtres, religieux et diacres, petites sœurs de diverses communautés, de tous les horizons et de toutes les couleurs, à chanter à l’unisson, en même temps que la chorale installée devant le porche de la belle cathédrale. Les visages étaient éclairés par nos lanternes d’espérance que nous avions allumées les uns aux autres dans un geste fraternel.
Des questions nous venaient à l’esprit. Celui qui est assis à côté de moi : peut-être est-il baptisé ? peut-être ne croit-il pas ? Est-il Vietnamien ? Polonais ? Rwandais ? Irlandais ? Peu importe sa couleur. Il est venu comme nous partager musique et lumière, espérance et prière. Demain son combat sera peut-être de trouver du travail pour nourrir sa famille, de lutter contre la maladie, de supporter une dictature ou de trouver sa voie dans la vie. Cette soirée, parenthèse lumineuse dans nos vies agitées, nous rassemble tous. Et nous chantons : "Ta vie est un mystère d’amour, un lieu sacré. Accepte de porter l’appel que Dieu dépose en toi comme un feu. Ne reste pas seul. Une pierre ne trouve sa place qu’entre d’autres pierres".
La musique est magnifique : l’écouter auprès de ces saints sculptées il y a plusieurs siècles, face à cette cathédrale dans laquelle demain un laïc comme nous, Frédéric Ozanam, appelé à témoigner comme nous, sera honoré, lui donne une valeur et une beauté particulière. Cette soirée me donne aussi l’occasion de réfléchir sur ma vocation de baptisée et de catéchiste. "N’ayez pas peur", nous dit Jean Paul II. Comme la petite Thérèse qui nous disait qu’il ne fallait pas avoir peur et vivre la tendresse de Dieu dans un monde violent, faisons rayonner cette "lumière intérieure" et demandons à Jésus de nous aider à trouver notre chemin d’amour. Moine, moniale, consacré, missionnaire, diacre, prêtre, célibataire, mari ou femme, tous chercheurs de Dieu, notre vocation est de semer notre foi autour de nous comme notre évêque Olivier de Berranger nous l’a rappelé début octobre à Saint Denis.
A la fin de l’oratorio, nous sommes partis en procession dans les rues du quartier latin jusqu’à l’église Saint Germain-des-Prés où une nuit de prière pour les vocations se déroulait. Nous entendant chanter le Sanctus et l’Alleluia, des parisiens et des touristes, attablés aux terrasses des cafés, se sont joints à nous. Il y avait du vent ce soir-là et la lumière de nos cierges était comme notre foi, fragile et vacillante, mais j’espère qu’elle était capable de porter nos frères vers la lumière du Christ.
Cet oratorio des vocations nous a fait passer une soirée inoubliable tant sur le plan esthétique que spirituel, une soirée où la musique et les mots, les silences et les prières prenaient tout leur sens car partagés fraternellement. Merci, Seigneur, de nous l’avoir fait vivre !
Vannes
Savoir se donner aux autres comme Jésus-Christ, Seigneur, l’a fait avant nous. Chacun d’entre nous doit transmettre sa joie de vivre aux gens qu’il rencontre dans sa vie quotidienne pour l’améliorer. Aujourd’hui, le matérialisme a pris une grande place dans notre vie de jeunes. Nous ne savons pas assez écouter et comprendre les autres, mais le Seigneur est là chaque jour pour nous entendre. Voilà les messages que j’ai retenu de la veillée devant Notre Dame.
Les JMJ m’ont permis de voir que beaucoup de jeunes croient en Jésus-Christ comme moi. Cela m’a forgé parce que j’étais désespéré de ne voir que des personnes âgées aux messes de mon canton.
La soirée à Notre-Dame et les JMJ ont été des moments de réflexion importants pour moi, à cette période. La célébration la plus forte a été le baptême des dix jeunes du monde entier parce que l’attention des jeunes était importante.
21 ans, diocèse de Nevers
"Qui veut aller à la veillée vocations à Notre-Dame ?" Alors nous formons une petite chaîne pour ne pas se perdre et sortir de la foule. Nous ne sommes que cinq pour le repas : "Il nous manque une personne pour manger. Qui n’a pas de groupe ? " Dans la poussière, nous partageons notre taboulé. "Dépêchons-nous si nous voulons une place à Notre-Dame, il risque d’y avoir du monde".
Encore un petit bout de chemin en RER, égayé, comme il se doit depuis quelques jours, par des chants d’espérance qui se font écho d’un quai à l’autre. Oh ! des chaises nous attendent face à Notre-Dame. Nous avions l’habitude de nous asseoir par terre pendant les catéchèses, les célébrations, le Festival de la Jeunesse... et nous y dormirons même à Longchamp !
Nous nous rassemblons sur le parvis pour rencontrer le Christ et l’écouter. Le message du pape sur les vocations : Seigneur, tu nous appelles, comment te suivre ? Etre prêtre, séminariste, penser à la vie religieuse pour écouter les autres et vivre une relation avec les autres.
Mais, Seigneur, de moi qu’attends-tu ? je ne suis pas séminariste et je ne pense pas à la vie religieuse... Entouré d’un prêtre, d’un jeune qui aujourd’hui est séminariste et d’un autre qui pense sérieusement à la vie religieuse, je me demande si cette veillée allait m’être destinée.
Et d’un seul coup, la façade de Notre-Dame se met à briller, prend le visage de l’Eglise et me parle. Chaque pierre formant l’église reçoit la lumière et s’anime, et sur le parvis, chacun de nous, Pierre Vivante formant l’Eglise, reçoit la lumière et chante : "Jésus, interior light, don’t let my darkness speak to me".
La croix de Jésus, projetée sur la cathédrale me rappelle qu’il a donné sa vie pour moi, qu’il se donne aujourd’hui pour moi. Il m’invite aussi à le suivre, à ma manière.
"Seras-tu prêtre ?" ; "Seras-tu moine ou moniale ?" ; "Seras-tu père ou mère de famille ?". Moi aussi j’ai ma place, je suis une Pierre dans cette Eglise, moi aussi Dieu m’appelle à construire l’Eglise, à bâtir la civilisation de l’Amour. "Jesus, interior light, help me to find my way for love".
Alors, je n’ai plus qu’à me charger de ma pelle et de ma truelle, d’un peu de ciment et d’écouter les conseils d’un bon architecte : si c’était Sainte Thérèse !
Oui, le Seigneur appelle chacun à faire de sa vie quelque chose de magnifique. La disponibi1ité à son appel est le chemin pour réussir pleinement sa vie. En sortant de cette veillée, débordant d’action de grâces une nouvelle fois pour la vocation qui est la mienne, je souhaitais que beaucoup de jeunes puissent à leur tour entendre l’appel du Seigneur à le suivre et à servir l’Eglise.
J’ai vécu les JMJ comme un pèlerinage à la carte. Chaque jour, je me fixais un petit itinéraire grâce aux nombreux points de festivités qui nous étaient offertes. Et si je suis allée à la veillée des vocations, c’est peut-être que, quelquefois, je me pose des questions sur ma vocation, l’appel de Dieu, comment le discerner... J’ai pris le temps de prier pour les vocations, prier pour les prêtres, religieux et religieuses qui m’aident à découvrir Jésus-Christ, à vivre ma foi.
Cette veillée, je l’ai vécue au coeur de Paris, entourée de jeunes du monde entier. C’était une image très forte d’être unis tous ensemble par la prière. Je sentais la présence de Dieu dans le coeur de chacun. Belle preuve d’amour et d’espérance, car habituellement les gens me semblent si solitaires, vivant à cent à l’heure, tête baissée.
Enfin, dans mon coeur résonnait vraiment la question : "Seigneur, qu’attends-tu de moi ?" Cette question a dû résonner chez les autres jeunes venus des quatre coins du monde. Avec les journées pleinement vécues dans le diocèse, ces JMJ ont été pour moi une nouvelle source de dynamisme spirituel.
La question de la vocation est bien souvent pensée comme un privilège ne concernant que quelques élus pour le presbytérat ou la vie consacrée. Quand elle nous vient à l’esprit, d’emblée nous la repoussons en disant, "cela ne me concerne pas ! ". Qui cela concerne-t-il alors ?
Lors de la veillée de prière sur les vocations sur le parvis de Notre-Dame, il nous a été donné de vivre un temps très fort, très grand dans la foi. C’était une prière dans laquelle nous étions immergés par la musique et le chant et par les projections lumineuses sur la cathédrale de Paris.
Bertrand, prêtre du diocèse de Bourges, soulignait " l’utilisation presque magique des lieux ". Laurent, étudiant, fut, quant à lui, impressionné par ce " son et lumière absolument superbe ". C’était véritablement une veillée dans toute sa dimension de prière, de communion et d’universalité. Yann, séminariste, remarque la ferveur dans la prière mais surtout " l’universalité des vocations " de l’Eglise, tout simplement par la présence de deux rangs de séminaristes canadiens juste devant et du nombre imposant de participants venant du monde entier, priant en toutes langues.
La prière est toujours restée très profonde et vivante. Peut-être cela est-il dû au fait que cette veillée n’était pas seulement un " très beau spectacle, très classique " comme le dit Bertrand, mais aussi l’image de " l’Eglise jeune, avec les deux pieds dans le troisième millénaire ancrée dans la tradition ", comme l’affirme Yann.
Cette veillée alliait la technologie du son et lumière à la tradition, de part le support de la cathédrale. La cathédrale " est le centre de l’Eglise diocésaine, le siège de l’Evêque (...). C’est en effet autour des Evêques, successeurs des Apôtres, que se construit l’Eglise dont le Christ est la pierre angulaire " nous dit Jean-Paul II dans son message écrit pour cette veillée. Chacun d’entre nous s’est senti inscrit dans cette unité et cette continuité de la tradition de l’Eglise.
" Un des moments les plus importants des ces Journées", pour Yann et "un grand sentiment de prière dans la communion et l’unité", pour Laurent. Mais ce qui est primordial, c’est que tout baptisé se rende compte qu’il est lui même appelé par le Christ dans sa vie et dans ses actes à suivre le Chemin de l’Evangile.
26 ans
23 ans
Fin juillet, une petite annonce retient notre attention "Recherche 4 secrétaires bilingues pour le mois d’août". Une aubaine pour les deux chômeuses que nous sommes ! Un coup de fil, et nous voilà embarquées dans l’aventure d’un job d’été pas tout à fait comme les autres : il s’agit en effet de travailler au comité inscriptions des JMJ, au QG parisien. Au fait, c’est quoi les JMJ ?
Les JMJ pour nous, c’est d’abord une table de travail couverte de formulaires d’inscriptions qui arrivent par dizaines des quatre coins de la planète, c’est un ordinateur dans lequel il faut rentrer toutes ces données, c’est un téléphone qui sonne en permanence et qu’il faut parfois décrocher pour appeler un responsable de groupe à Taiwan, en Syrie et aux États-Unis.
Les JMJ, c’est aussi une ambiance de travail très sympa qui permet de supporter un rythme de travail un peu fou, jusqu’à 18 heures par jour, 7 jours sur 7, sans compter que nous rêvons toute la nuit de porte d’accès et de forfaits avec ou sans repas. C’est la rencontre enrichissante avec des jeunes qui sont impliqués dans ce projet depuis déjà longtemps (deux ans pour certains). Les JMJ, c’est encore la tension et la nervosité qui montent lorsque la date fatidique approche, les cernes qui se creusent...
Les JMJ, pour nous, c’est aussi le bonheur de croiser les premiers pèlerins dans le métro, ces pèlerins dont nous avons tant préparé l’arrivée ! Même si au début on a du mal à voir un pèlerin sans immédiatement repérer son numéro de groupe et se souvenir des problèmes que ce dernier a pu nous causer...
Cloîtrées dans nos bureaux, c’est surtout grâce à la télévision, installée pour l’occasion et à laquelle nous jetons un coup d’œil entre deux coups de fil, que nous commençons à participer aux JMJ.
Jeudi, quand même, nous parvenons à nous échapper pour aller accueillir le pape au Champ-de-Mars. C’est là que la contamination commence véritablement... Nous sommes gagnées par la joie immense qui se dégage de ce rassemblement, la joie d’accueillir ce pape venu spécialement pour nous voir, la joie de faire partie d’une Église jeune et dynamique. Oubliés, les tracasseries administratives et le travail qui nous attend le lendemain.
Les JMJ deviennent pour nous ce moment privilégié de rencontre avec d’autres chrétiens et avec Dieu. C’est avec le même bonheur que nous participons ensuite au week-end à Longchamp. Cela nous fait chaud au cœur de voir tant de jeunes venus partager leur foi, venus aussi dire leur espoir et le enthousiasme de vivre dans ce monde où tout n’est pas rose.
En résumé, les JMJ n’ont donc pas été un petit boulot banal : elles marquent un jalon important dans notre vie spirituelle, nous en sortons revigorées, enthousiastes et optimistes. Comme dans la parabole, nous étions ces ouvriers inactifs que le propriétaire a trouvés et envoyés dans sa vigne en fin d’après-midi et qui, le soir venu, ont reçu autant que ceux qui avaient travaillé toute la journée.
Au fond ce qui nous a le plus touchées, ce pour quoi nous sommes reconnaissantes c’est que Dieu soit venu nous chercher, nous qui nous nous tenions encore "sur la place".
Arles
Les JMJ étaient pour moi un lieu où je pouvais préparer mon discernement, ce n’était pas facile. J’ai choisi la veillée des vocations pour voir un peu si c’était cela que je cherchais et je cherche encore. Cette veillée m’a beaucoup touchée.
Durant cette veillée j’ai compris que Dieu existe et qu’il est présent dans chacun de nos cœurs. Avant cette rencontre avec tous ces jeunes, je n’étais pas très sûre que Dieu existe, mais tous ces jeunes m’ont permis de penser que ce Dieu Tout-Puissant est avec moi : maintenant je peux transmettre le message de Dieu à ceux qui se trouvent dans la même situation que j’étais.
Cette veillée était pour moi le lieu où j’ai pu recevoir le signe de Dieu pour éclairer ma vie. Le message du Saint Père était très beau, ainsi que l’exposition sur Sainte Thérèse et tous ceux qui transmettent le message de Dieu. Merci pour tout.
Quelle invitation nous était faite ce soir du jeudi 21 août dernier, sur le parvis de Notre-Dame de Paris : "Si tu lui donnes la vie..." ! "C’était pour moi le rappel que toute la vie chrétienne, au sens large, est un appel à la sainteté" dit une jeune.
"Pour moi, dit un autre jeune, j’ai pris conscience de cette continuité de l’annonce de l’Evangile, faite au long des siècles, de témoins en témoins. Et ça m’a révélé un aspect de l’Eglise dont je n’étais pas conscient".
"Où sera ta pierre ?" "J’avoue, dit un troisième jeune, que je me suis laissé porter par cette question. C’est vrai que l’Eglise a besoin de moi, c’est vrai que j’ai besoin de faire des choix, pour comprendre le sens de ma vie. Astucieux ce coup de la pierre ; face à ce si bel édifice qu’est Notre-Dame... ! Maintenant, je n’entre plus dans une église sans penser : "C’est vrai, où sera ma pierre ?"
A la fois beau et simple, on pourrait suivre aisément grâce aux lumignons, au chanteur, aux chants style "chants de Taizé", je n’ai pas vu le temps passer ; et puis ce qui m’a surpris, c’est que ça m’a pris, ça m’invitait à ne pas en rester là, à aller plus loin, enfin, du moins c’est ce que je veux !"
"Nous voulons... ! " tels étaient les premiers mots de cet oratorio pour les vocations... "Que l’Esprit parle à notre esprit, dans le silence".
30 ans
La plus forte impression qui m’habite, après deux mois, est celle d’une Eglise vivante : vivante à travers toutes ces personnes réunies au nom de Jésus, vivante à travers cette joie, cette allégresse, les chants, les sourires, les visages ouverts et les regards pétillants. Pendant cette semaine, la foi était palpable, l’Espérance visible. J’ai eu la chance de pouvoir croiser d’autres personnes de pays différents, parfois venues de très loin pour certaines et cela m’a fait un peu plus réaliser la grandeur, la beauté et la diversité contenue dans ce puzzle qui est communauté chrétienne.
Cela m’a permis de me poser les vraies questions : "Où en suis-je vis-à-vis de Dieu ? Suis-je sur le bon chemin, celui de la vérité ? " Cette halte, cet arrêt pour reprendre souffle hors du temps quotidien m’ont donné de nouveaux éclairages. "Effata", voilà le mot qui résume le mieux les JMJ que j’ai vécues : essayer d’être toujours plus et toujours mieux l’instrument de l’Amour de Dieu, d’agir en son nom.
L’oratorio composé par Eric Julien, par sa modernité, par sa gaîté, par son accessibilité m’a fait toucher du doigt que l’Eglise est une vieille dame, mais qu’elle se renouvelle sans cesse : nous sommes tous des pierres vivantes. Les familles sont aussi des berceaux de vocations et nous prions pour qu’elles mettent des enfants au monde, qu’elles les éduquent dans la foi, et qu’au moment opportun, elle fassent pas barrière à l’appel, mais au contraire encouragent leurs enfants. Tout cela a été ressenti grâce à la musique, aux images projetées sur la façade de la cathédrale.
Cette soirée m’a permis de réaliser mon appartenance à une immense famille. Toutes les petites bougies qui brillaient dans la nuit de Paris étaient les témoins de notre foi, et parfois dans un seul élan, se mettaient à danser au rythme de la musique. Nous étions présents pour dire "oui" "Seigneur qu’attends-tu de moi ? " Nous ne recevons pas tous le même appel mais chaque réponse positive, à la mesure de soi, contribue à la vivacité et à la force de notre Eglise, pour le service de Dieu.
Instant magique de la sensation de l’universalité de l’Eglise : ce n’était pas ce soir, dans la nuit de Paris, à Notre-Dame, mais aussi partout ailleurs que Dieu est présent et que des hommes et des femmes vivent avec et par Lui. Cette merveilleuse soirée nous a préparés à prier pour cela, pour toutes les pierres vivantes déjà en place et pour toutes celles qui ne sont pas encore scellées.
Je suis repartie de Paris remplie d’espérance et avec l’idée d’essayer d’alléger le travail du prêtre de ma paroisse afin qu’il puisse consacrer son temps à l’essentiel auprès des fidèles. Des JMJ qui portent des fruits !
17 ans, terminale, A.E.P. La Rochelle
Qu’elle était belle notre Eglise le soir du 21 août 1997 qui accueillait sur le parvis de Notre-Dame ses enfants venus des quatre coins du monde. Eglise multicolore, Eglise en fête, Eglise du Christ rassemblée pour crier au monde que notre Dieu est le Dieu qui permet à chacun de s’épanouir, à chacun de trouver et de vivre sa vocation.
Nous avons aussi demandé l’aide des saints et des bienheureux et tout spécialement ceux que le Saint Père a évoqué comme exemple. "Ora pro nobis", oui priez pour nous ! J’aimerai évoquer Thérèse de l’Enfant Jésus si présente. Que nous soyons évêques, prêtres, diacres, religieux, religieuses, laïcs consacrés ou mariés, nous avons tous en commun la même vocation comme le disait si bien la petite Thérèse : "Au coeur de l’Eglise ma mère, je serai l’amour, ainsi je serai tout "
24 ans
Des mots, de la musique, des chants puis le très long message du pape, lu en français puis traduit en plusieurs langues. Un message pour les séminaristes qui devaient réveiller leurs interrogations et les confirmer dans leur bon choix de futur prêtre diocésain. Un message pour eux spécialement, qui ont commencé à répondre "oui" à l’appel du Christ "Oui, j’ai envie de te suivre pour servir ton Eglise".
C’était un peu dommage pour nous les filles que ce message ne soit que pour nos frères qui peuvent servir plus pleinement. Mais nous aussi nous pouvons répondre à d’autre genre d’appel. A nous de chercher, de prier pour suivre Jésus sur notre propre voie et aussi d’aider nos frères à s’engager.
De nouveaux des chants et une prière commune entre intervenants et la foule immense réunie dans la nuit. Des bougies allumées et le départ en procession sur le quai de la Seine puis dans les petites rues pavoisées en jaune et blanc, couleurs papales, en direction de St Germain-des-Prés où nous avons terminé cette veillée par une nuit d’adoration et de prière pour les vocations.
16 ans, 1ère, A.E.P La Rochelle
Cette veillée m’a confortée dans l’idée que j’ai de ma vocation, la place que je veux accorder à Dieu dans ma vie. Grâce à ma soeur, j’ai pu faire partie de la chorale. Après les répétitions, il est agréable de constater le résultat positif de son travail. Vu de la scène, les pèlerins ont facilement participé à la veillée. Les chants répétitifs invitent à entrer, tout doucement, dans la profondeur d’un message sur Dieu, sur les hommes, sur la vie. L’ambiance générale m’a transporté !
L’image qu’il me reste de cette veillée est celle de jeunes chantant leur foi dont la résonance transportait le message bien au-delà des "barrières de sécurité !"