Conclusions d’une première RécoSession

Père Cornet :

Il me semble que c’est à Paul VI que l’on peut attribuer cette citation : "Marie accompagne l’humanité dans son pèlerinage terrestre". Elle accompagne aussi de sa disponibilité, de son ouverture du cœur et du corps aux dons de Dieu, les Services Diocésains des Vocations. Elle les accompagne à sa manière, toute de discrétion car elle n’est pas bavarde et elle continue de nous dire "Faites tout ce qu’il vous dira".

C’est aussi l’occasion ici d’évoquer la vocation de Bernadette. Bernadette la première étonnée : "Si quelqu’un avait été plus pauvre que moi, c’est elle qui aurait été choisie", disait-elle. Bernadette qui disait encore : "Que fait-on d’un balai quand on s’en est servi ? On l’abandonne dans un coin". Après la reconnaissance par l’Eglise du mystère des apparitions, des congrégations se mettent - à cette époque-là c’était le recrutement - à "courir" après Bernadette. On voulait l’emmener ici ou là, on cherchait à tout prix à avoir, comme image d’un recrutement réussi, la petite visionnaire de Lourdes.

Avec Bernadette ça ne marchait pas, elle résistait, elle n’avait aucune ambition. Ce qui m’émerveille le plus dans la vocation de Bernadette, c’est qu’elle est allée au plus naturel, au plus familier : chez ces Sœurs de Nevers qui étaient là, qui l’avaient accueillie au moment de la préparation de sa première communion, qui lui avaient appris à lire.

Bernadette est entrée chez ces sœurs qui lui étaient familières, comme dans une grande famille, et entrée si pauvre que, le jour de sa profession, elle s’entendit dire : "Que va-t-on faire de vous ?" Il n’y a pas eu de réponse positive à cette question de la part de la Supérieure... Inutile Bernadette... Merci Seigneur.

P. Launay :

Où étions-nous donc pendant trois jours ? Au cénacle, au Thabor, où donc ? Nous étions dans le lieu très saint de cette Cité Saint Pierre comme au Buisson ardent de l’Exode. Un lieu très saint où il nous était bon d’ôter nos sandales devant la beauté de Dieu, le sourire de Marie de Lourdes, devant le regard du Christ posé sur chacun et chacune d’entre vous. Il nous était bon d’ôter nos sandales pendant trois jours devant les merveilles que vous êtes. Vous étiez beaux durant ces trois jours, de la beauté de celui qui nous attendait ici, pour nous transfigurer. De la beauté de votre enthousiasme et de votre dynamisme que vous mettez au service du Seigneur et de son Eglise. Où étions-nous donc ? Nous étions au Buisson ardent de l’Exode.

Combien étions-nous donc ? Deux cent quatre-vingt quatre ? Physiquement, oui. Mais nous étions bien plus avec les milliers de visages de nos équipes, de nos jeunes, de la "tribu Eglise" ou de l’extérieur, de tous ceux et celles pour lesquels nous nous sentons remplis de l’amour de Dieu lui-même et de sa tendresse. Nous étions des milliers.

Où allons-nous donc maintenant ? Nous allons redescendre de la montagne du Béout, de ce Buisson ardent de la Réco-Session. Mais nous ne repartons pas seuls. Certes, nous étions un peu comme en rêve mais c’est pour que le fardeau partagé de nos missions d’appel soient plus légers. Ce feu intérieur vécu au buisson ardent de la réco-session, il nous a été donné comme un cadeau pour que nous soyons provoqués à l’audace apostolique.

Oui, le dépouillement de l’exil, que nous avons bien pressenti dès le premier soir, n’est-il pas une grâce vraiment reçue pour nos SDV en recentrant toujours plus nos équipes et nos propositions sur l’essentiel : sur l’éternel amour, sur la tendresse de celui qui nous a ressuscités, re-suscités ici, trois jours durant ? En équipe nationale, nous sommes heureux d’avoir reçu l’idée de cette Réco-Session. Nous vous l’avons offerte et peut-être, à notre insu, va-t-elle faire école maintenant. Vous allez enfanter d’autres Réco-Session dans vos diocèses, dans vos équipes, dans vos instituts, dans tous ces lieux d’Eglise que vous aimez et que vous servez. Vous allez donner le goût aussi à d’autres pour toujours recentrer notre mission, sur ce qui est son essence. Alors, amis, en avant : Joyeux courage pour tenir, vers le Royaume tout près de nous, où nous sommes attendus par le Père !