Situation de la pastorale des jeunes et de la pastorale des vocations


Nouvelles sensibilités

Initiatives de prière

33. Dans les Eglises particulières, une tendance positive se fait jour au sujet du problème des vocations. Le signal le plus répandu est celui de nombreuses initiatives de prière : dans les communautés chrétiennes, dans les familles religieuses et monastiques, dans le monde des malades. Le monde des jeunes y semble en revanche moins sensible et vit plus la prière comme un temps de discernement d’une vocation que comme une intercession pour que l’Eglise ait de nouvelles vocations.

Magistère des Evêques

34. Un autre signal positif est le riche magistère des Evêques sur le thème des vocations (par exemple, en Italie, durant la dernière décennie, 68 lettres pastorales ont été écrites sur ce sujet). La préoccupation à ce niveau gagne du terrain pour différents motifs. Tout d’abord parce que le Concile et l’ensemble du magistère post-conciliaire attribuent à l’Evêque la responsabilité première de la pastorale des vocations ; mais également parce qu’aux dramatiques attentes de nombreuses communautés sans prêtre ou avec un prêtre âgé correspond une présence assez réduite de communautés de séminaristes. D’où le profond souci des Evêques et la recherche de solutions et de voies pour une pastorale des vocations capable de donner des signes d’espérance.

Les Evêques signalent généralement les services pastoraux suivants : l’invitation constante à la prière pour les vocations lors des rencontres ordinaires et extraordinaires avec les éducateurs de la foi et avec la communauté chrétienne ; les rencontres avec les jeunes de la Confirmation vécues comme occasions d’annonce et de proposition de vocations ; l’invitation constante faite aux curés de tenir compte de la dimension vocationnelle dans leur ministère ordinaire.

Renouvellement des paroisses

35. Certaines Conférences épiscopales, comme la France, invitent à réfléchir sur la situation des paroisses et sur leur influence sur la pastorale des vocations. C’est l’heure de la "redéfinition de la paroisse aussi bien du point de vue géographique que spirituel ". De nombreux diocèses ont entrepris une re-fondation du tissu social à travers une restructuration des paroisses : par exemple, un diocèse normand passe de 500 à 37 paroisses. Ce renouveau est une chance pour la pastorale des vocations grâce à de nouveaux dynamismes.

Comme signes d’un nouvel effort accompli dans de nombreuses paroisses, on peut relever : une plus grande sensibilité à l’égard du thème des vocations et la disponibilité - plus que dans un passé récent - à tenir compte de la dimension vocationnelle dans les multiples occasions ordinaires et extraordinaires d’évangélisation de la communauté ; l’animation des vocations dans la communauté grâce à des initiatives spécifiques (rencontres de prière pour les vocations, trois jours ou des semaines pour les vocations, la célébration de la Journée Mondiale de Prière pour les Vocations...) ; la mise à disposition d’un guide spirituel au long du chemin ordinaire de foi pour les jeunes gens et les jeunes filles en vue de leur orientation et d’un discernement de vocation ; l’attention aux propositions de pastorale des vocations offertes par le Centre Diocésain des Vocations.

Les catéchistes chargés des enfants et des jeunes - sur la base des catéchismes qui accordent une large place à la dimension vocationnelle de la vie chrétienne et la proposition de vocations spécifiques - deviennent petit à petit toujours plus sensibles à une catéchèse caractérisée par une première annonce de vocation. Les animateurs de la pastorale des jeunes sont plus conscients que l’éducation à la foi des jeunes est plus complète si elle est attentive à la dimension des vocations et ouverte à la proposition spécifique.

Recherche de modèles

36. Un autre signal assez récent, surtout dans les pays qui sont les plus fortement traversés par la sécularisation dévastatrice, est la requête avancée par des hommes et des femmes pour avoir des points de référence afin d’orienter les nouvelles sensibilités spirituelles naissantes. La demande religieuse, souvent confuse et contradictoire, fait appel à des modèles et à des communautés capables d’être significatifs sur le plan du témoignage de Dieu. Mais il est urgent d’aller au-delà d’une exigence et d’une sensibilité générale, tout comme il est urgent d’orienter les attentes de tant de jeunes qui cherchent Dieu et un sens à leur vie.

Complémentarité

37. "Une pastorale des vocations semble impensable sans la complémentarité d’une pastorale des jeunes" (religieux belges).

La conviction que la pastorale des vocations et la pastorale de la jeunesse sont complémentaires fait son chemin un peu chez tous. La catéchèse s’ouvre petit à petit à l’annonce-proposition de vocations.

Partout, le point faible de la pastorale est la période qui suit la Confirmation. Conscientes que les adolescents s’éloignent alors de la communauté chrétienne, les Eglises locales font beaucoup d’efforts pour proposer un service adapté à cet âge. A cette fin, des groupes spécifiques se forment dans les communautés paroissiales.

La pastorale des vocations cherche des liens avec la pastorale familiale. Dans les propositions ordinaires faites aux familles, mais surtout au sein des "Groupes familiaux", la prière pour les vocations chez leurs enfants et une catéchèse spécifique en vue de leur éducation vocationnelle commencent à prendre pied. De nombreuses familles chrétiennes - si l’on s’en tient aux données enregistrées au moment de l’entrée de leurs enfants dans les séminaires ou les noviciats - s’opposent ou n’approuvent pas le choix de leurs enfants, dans la mesure où ils répondent à une vocation consacrée.

Dans les écoles catholiques, des rencontres spécifiques de réflexion, de prière, de témoignage en vue d’une proposition vocationnelle, sont proposées.