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Salon du lycéen et de l’étudiant de Lille
Salon du lycéen et de l’étudiant de Lille.
Le Service Diocésain des Vocations de Lille, Arras, Cambrai et le séminaire inter diocésain ont ouvert, cette année, un stand intitulé : "Métiers d’Eglise, pourquoi pas ?". Plus de cinquante personnes : laïcs, séminaristes, diacres, religieuses et religieux, prêtres ont assure une présence durant ces trois jours pour près de soixante mille visiteurs dont la plupart des jeunes.
1 - Constatations :
Beaucoup de passage, beaucoup de rencontres... Le nombre des fiches (370 environ) sur lesquelles les jeunes ont laissé leurs coordonnées pour recevoir les résultats du sondage en témoigne.
Souvent on note que les gens (plus précisément les jeunes) étaient peu étonnés de voir là un stand "métiers d’Eglise". D’autres ont signalé un certain étonnement ; mais souvent dans un sens positif (on est surpris, mais on trouve cela plutôt bien). Quelquefois l’étonnement portait sur le fait même des "métiers d’Eglise" : ça existe encore ? ça veut dire quoi ? Réactions d’adultes (plusieurs fois) : "Métiers d’Eglise ? Je dirais plutôt que c’est une vocation..."
On signale plusieurs fois des questions de jeunes chrétiens, un peu isolés, cherchant les moyens de rencontrer d’autres jeunes chrétiens, contents d’entendre parler des aumôneries d’étudiants. Et aussi des rencontres de jeunes qui tenaient le stand avec d’autres jeunes déjà engagés dans l’Eglise.
Dans un certain nombre de cas (impossible à chiffrer mais non négligeable), cela a été l’occasion pour des jeunes de manifester un intérêt pour les "métiers d’Eglise", de demander des informations à ce sujet, de parler de vocation, soit en général, soit en s’impliquant davantage. Même si, éventuellement, ils précisaient qu’ils n’avaient "nullement l’intention de devenir prêtre ou religieux(se)".
Il y a eu des questions sur les diacres ou sur les ministères de laïcs (à cause de la difficulté du célibat ?).
On note plusieurs fois que des jeunes ignoraient l’existence des permanents laïcs. Quelques jeunes étaient envoyés par leur curé ou leurs parents. Dans certains cas : visite du stand en famille, ou encore des parents qui se renseignent, qui manifestent leur enthousiasme.
Une (ou plusieurs ?) demande d’information sur la coopération.
Quelquefois, on signale de la méfiance de la part de certains jeunes. De rares cas d’adultes franchement hostiles. Mais ce type de réaction semble avoir été nettement moins fréquent que les réactions positives.
Plusieurs fois on note une attitude ouverte de la part de jeunes non chrétiens (entre autres, des musulmans). On signale aussi de bons contacts avec les autres stands (par exemple celui de l’ONISEP).
Plus généralement, à propos du comportement de jeunes dans le salon :
on est ébloui par le nombre de propositions. En sortant d’ici, on a envie de tout faire seulement voilà... comment choisir ?
des jeunes qui ne savaient pas ce qu’ils venaient chercher là.
Des jeunes qui désirent tout de suite une école, un métier, plutôt que d’interroger sur leurs désirs, leurs goûts, leurs aptitudes.
Remarques de lycéens visitant le Salon : "C’est nul. Il n’y a rien". Réflexion de l’adulte qui les accompagnait :"lls zappent à une vitesse affolante".
2 - Réflexions sur...
....l’importance du stand
"Un lieu de rencontre, de questionnement, presque un carrefour dans le salon".
Une présence de l’Eglise : "Une expérience forte de l’Eglise qui sort de chez elle..." l’Eglise qui sort de chez elle. C’est un peu audacieux, elle ne le fait pas habituellement. Cela peut donner goût à d’autres lieux d’Eglise, d’autres communautés, de le faire à leur manière.
Dans un monde marqué par la puissance technologique, le stand "Métiers d’Eglise" était comme une rupture ; quelques photos ; des mains ; le dépouillement le plus total : fragilité et vulnérabilité.
L’Eglise risque de disparaître du paysage des jeunes, d’où l’importance de la rendre visible dans de tels lieux de passage. Cela dit, le stand se prêtait bien à la prise de contact, mais n’était pas adapté à une écoute approfondie.
.... la préparation et l’organisation
II faut souligner l’enthousiasme, le soutien et l’intérêt des organisateurs de ce salon, en particulier de sa directrice. Des liens, des relations se sont tissées. C’est peut-être révélateur que l’Eglise doit davantage se rendre présente comme partenaire original dans des lieux publics.
Ce stand est devenu, non seulement l’affaire des SDV et du séminaire, mais aussi des Eglises diocésaines.
D’où la nécessité de mettre en place très tôt une équipe de pilotage composée de personnes des services d’Eglise concernés et également appeler des personnes au nom de leurs compétences professionnelles. Faire aussi un travail sérieux de communication. Là aussi faire appel à des personnes compétentes et surtout connues et reconnues dans le milieu de la communication. Souhait plusieurs fois exprimé de davantage de liens, dans la préparation, avec diverses communautés d’Eglise : les aumôneries d’étudiants, les aumôneries de lycées et les mouvements.
Cela révèle
-"Un besoin de parler, d’échanger, d’écouter... L’ignorance immense, vide de Dieu. Indifférence. Pas d’espérance. Pas d’envie de vivre. Le dégoût d’étudier." "Méconnaissance de l’Eglise, et donc des vocations."
- "Un monde "hyper-informé"... basé sur la compétitivité. Quelque chose qui se reconstruit peu à peu, après l’ébranlement de Mai 68. L’Eglise évolue. Des jeunes qui cherchent des références ; qu’est-ce que l’Eglise a à proposer ?
- "Un stand intéressant parce qu’insolite, hors normes... Notre présence n’était pas perçue comme celle d’une agence de recrutement. Chez l’un ou l’autre interlocuteur, l’Eglise semble crédible comme acteur de l’orientation des jeunes : aide pour donner des valeurs aux jeunes, pour inviter à des choix, pour proposer autre chose que des métiers à fric.
3 - Appels
Pour les SDV : appel à être encore plus en lien avec les différentes communautés chrétiennes. En particulier avec les aumôneries de l’enseignement secondaire (compte-rendu du Conseil pastoral du SDV.
Appel à être davantage à l’écoute des jeunes, en particulier des lycéens (qui se retrouvent moins dans nos propositions que les étudiants).
Appel à être présents dans d’autres lieux du même genre, dans des lieux de "plein vent". Appel à rechercher des collaborations avec les acteurs de la formation et de l’orientation des jeunes.
Pères Paul Agneray et Pierre Samain