796 jeunes en formation : l’enquête SNV


Le Service National des Vocations vient de faire paraître les résultats d’une enquête statistique menée auprès des jeunes en première et seconde année de formation (séminaire ou noviciat). Cette enquête, dont l’analyse a été confiée au Père Julien Potel, fait écho à une enquête similaire datant de 1981. En voici un bref résumé.

Conditions et but de la recherche

1 - Le Service National des Vocations prenait, au début de l’année 1995, l’initiative d’une recherche sur les personnes qui étaient en première et deuxième année de formation, en vue d’un ministère presbytéral, d’un engagement en vie consacrée ou dans un institut missionnaire.

2 - Elle a été voulue dans le souci de mesurer les évolutions intervenues depuis 1981, date à laquelle une enquête semblable avait été réalisée par le Service National des Vocations de l’époque.

3 - Le questionnaire, anonyme, a été préparé par une équipe de prêtres, religieux et de religieuses et laïcs du SNV et testé auprès de jeunes en formation et de formateurs ( prêtres, maître(sse)s des Novices). Ce questionnaire , dans sa forme définitive a été diffusée auprès des jeunes par les instances de la formation du clergé diocésain et des différents états de vie consacrée.

I. Qui sont les personnes en formation ?

Qui a répondu ?

Au total, 796 réponses sont revenues dont 482 hommes (60, 5 %) et 314 femmes (39, 5 %). En 1981, les personnes en formation qui avaient répondu étaient plus nombreuses : 908, dont 514 hommes (56,6 %) et 394 femmes (43,4 %).

Les réponses de 1995 représentent 87,6 % de celles de 1981.

Sur l’ensemble des personnes qui ont répondu, une faible proportion (4 %) a moins de 20 ans ; 16 % entre 21 et 23 ans. Une sur quatre a entre 24 et 26 ans et une sur cinq entre 30-34 ans. Mais les femmes sont proportionnellement plus âgées que les hommes.

Pratiquement, aucune n’a moins de 20 ans et à partir de 27 ans elles sont plus nombreuses que les hommes. Il y a plus de deux fois plus de femmes entre 35 et 39 ans et trois fois plus après 40 ans et plus.

Mais ces chiffres révèlent aussi, pour leur part, que la formation au ministère presbytéral n’est pas de même nature que la formation à la vie consacrée.

Catégorie d’âge

La comparaison entre 1981 et 1995 fait ressortir combien les personnes en formation maintenant sont plus âgées qu’il y a quatorze ans, surtout chez les hommes.

catégories d’âge
hommes %
femmes %
TOTAL %
20 ans et moins
6
0
4
21 à 23 ans
23
7
16
24 à 26 ans
27
19
24
27 à 29 ans
18
20
19
30 à 34 ans
16
26
20
35 à 39 ans
5
13
8
40 ans et plus
5
15
9

Destination et année de formation

Hommes
Femmes
Total
%
Clergé Diocésain
264
/
264
33,2
Vie Religieuse Apostolique
125
109
234
29,4
Vie religieuse Monastique
67
179
246
30,9
Institut Missionnaire
12
11
23
2,9
Institut Séculier
3
8
11
1,4
Autre
6
2
8
1
non déterminé
2
5
10
1,3
TOTAUX
482
314
796
100

Sur l’ensemble des personnes qui ont répondu, une sur trois (33, 2 %) se destine au clergé diocésain, trois sur dix (30, 9) à la vie religieuse monastique et autant pour ainsi dire à la vie religieuse apostolique (29, 4 %). Parmi les hommes, 54, 8 %, pensent au clergé diocésain (un peu plus de la moitié). Ils sont 26 % (le quart) qui se destinent à la vie religieuse apostolique : sur les 125, cinquante neuf sont des Frères de Saint Jean. Enfin 67 hommes pensent à la vie religieuse monastique.

Origines

origine
hommes
femmes
TOTAL
plutôt urbaine
65,2 %
67,8 %
66,2 %
plutôt rurale
34,0 %
31,2 %
32,9 %
indéterminé
0,8 %
1,0 %
0,9 %

Les établissements scolaires fréquentés,
la participation à des mouvements et services d’Eglise

Si l’on enlève le primaire où autant de personnes ont fréquenté le privé et le public puis l’enseignement supérieur, c’est l’enseignement privé qui a été le plus fréquenté : au total 94 % et 80 %. Les jeunes en formation ont participé massivement à des mouvements et services d’Eglise. Les secteurs d’activité cités ici montrent déjà leur grande diversité qui reflète celle de l’Eglise.
D’abord le monde scolaire puis Universitaire et les grandes Ecoles : les aumôneries, au total 382 (pour les collèges et lycées) et 208 pour les aumôneries d’étudiants. Vient ensuite le Scoutisme, toutes orientations confondues (Scouts de France, Scouts d’Europe se taillant la "grosse part" (153 et 150).

Enfin les Mouvements d’action Catholique (205 au total : ACE, JOC, MRJC, JEC etc...) et l’investissement en paroisse, liturgie etc. le MEJ : Mouvement Eucharistique des Jeunes avec 128, la catéchèse et le catéchuménat. Puis de nombreux mouvements, groupes et associations (humanitaires, caritatifs..) et bien sûr, mais dans une proportion très limitée, membres actifs ou responsables dans les SDV.

Age du premier "appel" et réponse à cet appel

Par rapport à l’étude de 1981, les jeunes en formation en 1995 ont répondu plus tardivement. En 1981, 31, 7 % des hommes et 32, 4 % des femmes affirmaient avoir répondu à l’appel entre 20-24 ans pour 40 et 35 % en 1995.

Les proportions entre 25-29 ans étaient voici quinze ans de 15 et 24 %, maintenant elles sont de 18 et 28 %, pour la période entre 30-39 ans, en 1981, il y en avait 4, 6 % et 11 % ; en 1995, 9 et 15 %. C’est une confirmation d’observations faites au sujet de l’âge : les femmes sont plus âgées que les hommes.

Les rapports avec les Services des Vocations

Le questionnaire envisageait une réflexion sur les rapports avec les Services des Vocations sur le plan des diocèses, et l’aide que pouvait apporter le SDV. L’étude montre d’une façon très claire que l’accompagnement personnel l’emporte de loin : 40 % en première aide et 37 % en seconde (77 % au total)

Les lieux importants pour la vocation

Pour dire ce qui a eu le plus d’importance pour leur vocation, une personne sur deux met en tête , la famille (52%) et les femmes (55%) en proportion plus grande que les hommes (49%).

Déjà en 1981, la famille était mise comme premier lieu important pour la vocation (46 % des hommes, 48 % parmi les femmes et 47 % pour l’ensemble). C’est dire que son rôle est solide et essentiel.

Les personnes qui répondent à l’enquête appartiennent à des familles plus nombreuses en moyenne que la moyenne de la famille française. Ce constat était aussi celui de 1981.

La profession des parents

Après avoir regardé la profession des parents dont les enfants sont en formation, une question leur était posée : Quelles sont les principales professions des parents, selon les trois principales destinations des personnes en formation ?

CLERGE DIOCESAIN   VIE RELIGIEUSE
APOSTOLIQUE
  VIE RELIGIEUSE
MONASTIQUE
 
TOTAUX (264)
%
(234)
%
(246)
ù%
ingénieurs - cadre
12,5
agriculteur
11,5
agriculteur
10,5
profession libérale
8,7
ingénieur - cadre
10,2
militaire - police
9,4
agriculteur
8,7
artisan
9,8
ingénieur - cadre
8,5
ouvrier qualifié
7,9
ouvrier qualifié
8,9
cadre administratif
8,5

Profil religieux des parents

Il se vérifie une fois de plus - pour 1981 et 1995 - que les femmes ont un niveau religieux plus élevé que les hommes. Ensuite, de fait, les personnes en formation sont issues de familles catholiques atteignant une situation religieuse très élevée.

 
MERE
PERE
 
1995
1981
1995
1981
Catholique pratiquant engagé en Eglise
46,5 %
41 %
35,1 %
31,7 %
Catholique pratiquant sans engagement
33,1 %
39 %
31,5 %
37,8 %
Catholique sans engagement ni pratique
14,8 %
15,3 %
21,8 %
23 %
Indifférent religieusement
1,8 %
0,5 %
5,1 %
2,8 %
Hostile ou en opposition
0,6 %
0,2 %
2,5 %
0,5 %
Autre religion
1,5 %
-
2,5 %
-
Indéterminé
1,6 %
4,9 %
1,2 %
4,2 %

II. Conceptions du ministère presbytéral et de la vie consacrée

La deuxième partie de l’enquête se propose de saisir comment les personnes en formation conçoivent leur tâche dans l’avenir. Là, nous pénétrons dans l’univers des "images" mentales ou des représentations internes collectives concernant le ministère presbytéral diocésain, la vie consacrée et le départ en mission à l’étranger.

Les candidats au ministère insistent sur les sacrements, comme élément essentiel du ministère presbytéral…

Mais aussi l’annonce de la Parole de Dieu ( dont le coeur est l’Evangile)., avec un accent particulier vers un enseignement : ministère de la Parole... Les sacrements sont aussi un moyen d’ "être signe et serviteur du Christ".

Quant à la vie consacrée, l’insistance est plus particulièrement orientée vers la prière et l’oraison, la contemplation et la vie fraternelle ou communautaire, le lien avec l’Eucharistie demeure très fort : "Célébrer et vivre l’Eucharistie au quotidien. "

Note -------------------------------------

Le document complet et détaillé de cette enquête statistique, comprenant les conclusions du Père Julien Potel, est disponible sur commande au Service national des vocations, (l’ex. : 125,00 F franco).