Un projet de charte pour un SDV


Le diocèse de Châlons a mis au point un texte de référence pour le service des vocations et sa mission. En voici l’essentiel.

1 - Convictions

La diversité (des vocations) dans le peuple de Dieu n’est pas le résultat du hasard ; elle n’est pas, non plus, une simple question de distribution de tâches : nous croyons qu’elle est le résultat de l’Amour du Père pour tous les hommes. En les vivant, chacun atteindra sa pleine ressemblance à Dieu.

o Le baptême est d’abord le signe que Dieu aime celui qui le reçoit ; il est aussi l’accueil de l’appel que Dieu fait à chacun de se réaliser dans le service des autres. C’est ce qu’on appelle la vocation baptismale ou encore la vocation commune.

Tous les baptisés ont la responsabilité de s’aider les uns les autres à vivre cela ; les pasteurs ont particulièrement à y veiller.

o Outre cette vocation commune, chaque membre du peuple de Dieu est aussi appelé à tenir une place, c’est-à-dire à accueillir une responsabilité. Cela se fait en fonction des besoins de la communauté mais aussi en respect de chaque liberté personnelle. Aider chacun à vivre cela s’appelle pastorale des vocations.

Toutes les vocations sont au service des autres vocations pour les faire réussir.

o L’Eglise ne serait pas l’Eglise si les laïcs n’exerçaient pas les responsabilités qui sont les leurs dans le monde.

Depuis la consécration toute simple de ce qu’ils font pour le service de Dieu et des hommes jusqu’à des engagements responsables dans la transformation du monde, les laïcs vivent l’essentiel de la mission dans leur vie quotidienne.

o II est parfois nécessaire que ce type d’engagement dans le monde soit particulièrement soutenu par des services d’Eglise, et certains laïcs y exerceront de réelles responsabilités qu’on appelle ministères. Il s’agira toujours de responsabilités exercées dans des secteurs vitaux pour la mission de l’Eglise, laïcs reconnus par les responsables de l’Eglise locale.

o Présentes au milieu des autres vocations, il en est qui sont plus spécialement destinées à faire que la vocation des autres soit authentique ; on les appelle vocations spécifiques.

Ainsi au cœur - parce que, sinon, l’Eglise ne serait pas celle que Jésus Ressuscité a envoyé aux nations - il y faut le ministère épiscopal, organisateur de la charité du Christ, chargé d’envoyer chacun à sa part de mission.

Ainsi, pour que soit l’Eglise de Jésus-Christ, il faut que les membres du Corps soient reliés à la Tête qu’est Jésus. Cette fonction essentielle est celle des prêtres, par l’annonce de la Parole du Christ, et par le don des sacrements. Elle se réalise de diverses façons et si le visage du prêtre a changé à travers l’histoire, il est aussi multiple dans sa façon de s’exercer (l’image du prêtre diocésain a besoin d’être tout à la fois valorisée et manifestée dans sa diversité : prêtre de paroisse, aumônier d’action catholique ou d’hôpital ou de jeunes, prêtre au travail...)

Ainsi également, pour que l’Eglise soit celle qu’a voulue le Christ au soir du Jeudi Saint, il faut qu’à son exemple, elle soit servante du dessein du Père pour faire réussir le monde dans le Royaume. Les diacres ont cette mission précise de nous le rappeler, et la diversité de leurs situations est une chance pour que cet esprit de service nous gagne tous.

Mais l’Eglise risque "d’avoir la grosse tête" si elle oubliait qu’elle n’est qu’au service du Royaume de Dieu : les religieux et religieuses apostoliques ou contemplatifs - dans la variété très grande qui caractérise leurs services particuliers ou leurs spiritualités - sont là pour être le signe que le bonheur consiste à se donner tout entier à Dieu, que le terme du voyage n’est pas ici-bas !

2 - La pastorale des vocations

1 - L’attention par tous les membres de l’Eglise à ce que chacun puisse prendre sa place s’appelle pastorale des vocations.

2 - Si cette attention doit être vécue dans toutes les structures de l’Eglise (paroisses, secteurs, mouvements, etc.), il est normal qu’une aide leur soit apportée :

- pour que chaque instance puisse s’interroger sur la façon dont elle vit cette pastorale,

- pour aider au cheminement des vocations spécifiques.

3 - II y a deux volets à cette pastorale :

- celui qui touche les enfants, les adolescents et les jeunes à qui il s’agit de faire découvrir leur vocation personnelle ;

- celui qui consiste à aider les adultes dans le discernement nécessaire aux différents appels qu’ils lancent ou qu’ils reçoivent :

4 - Le service des vocations aura donc ces deux dimensions, il devra prioritairement collaborer avec les secteurs pastoraux qui sont les plus proches des personnes.

A - En direction des enfants, des adolescents et des jeunes

o En direction des enfants, il veillera à ce que ceux et celles d’entre eux qui manifestent plus de goût pour la prière et les réalités spirituelles aient les moyens d’y progresser effectivement ; pour ceux qui ont particulièrement le sens des autres, il veillera à enraciner cette générosité ; il aidera aussi à ce qu’on sache accueillir avec sagesse la confidence d’un enfant désireux d’une vocation.

o En direction des adolescents, il participera activement, spécialement par une aide auprès des animateurs responsables, à ce qu’une étape vers le sacrement de confirmation permette aux adolescents de réfléchir de façon adaptée à leurs choix essentiels (profession, état de vie...)

o En direction des jeunes : en lien très étroit avec la pastorale des jeunes, il participera à des propositions tant sur la vocation baptismale que sur les vocations spécifiques (week-ends dans des monastères, par exemple...)

o En direction des adolescents et des jeunes exprimant une volonté de recherche vers une vocation plus spécifique, il organisera des groupes de rencontre où ils puissent cheminer ensemble de façon adaptée, et fera les discernements nécessaires.

B - En direction des adultes

En direction des adultes, le service devra faire des propositions explicites pour aider des personnes désireuses de découvrir ou approfondir leur vocation personnelle (récollections diverses, etc.)

En direction de l’ensemble de l’Eglise, il fera en sorte qu’une attitude vocationnelle préside à toute organisation ecclésiale ; que chacun se sente responsable de l’éveil, de l’appel et parfois même de l’accompagnement de toutes les vocations ; que la disponibilité à l’Esprit empêche la fonctionnarisation des missions données à chacun.

Dans le respect du chemin de chacun, une petite équipe sera chargée de faire en sorte que soient toujours soutenues les personnes qui ont accepté, à un moment ou à un autre, de se poser des questions sur ce que le Seigneur attendait d’elles.

Il en sera de même pour celles qui ont cessé d’exercer une responsabilité pour quelque raison que ce soit, et celles dont on pressent qu’elles pourraient un jour être appelées de façon plus explicite.

Conclusion

C’est dans cet esprit que le service animera la journée mondiale des vocations, qu’il proposera un élan neuf pour une réelle prière pour les vocations à travers tout le diocèse, et qu’il mettra à la disposition tous les moyens concrets pour aider à cette pastorale.

L’embauche d’un permanent doit être envisagée.

Un réseau de correspondants sera le signe que les secteurs pastoraux portent réellement ce souci.