Pastorale des jeunes et des vocations


"Ce dont on a besoin, c’est d’une Eglise pour les jeunes. .."A partir de cette phrase de Jean Paul II, le P. Longin donne quelques points de repères.
Une Eglise pour les jeunes est une Eglise qui a d’abord le souci de fonder des communautés avec les jeunes.

Une Eglise qui va vers les jeunes

o C’est une Eglise qui désire, met en œuvre, soutient et accompagne la naissance et l’existence des différentes communautés au service des jeunes : aumôneries, mouvements, etc.

Par exemple : en équipe d’animation pastorale ou en conseil pastoral, plutôt que de s’interroger sur la place des jeunes à l’église ou leur représentation à telle ou telle instance, regardons d’abord et à fond :

- qui sont les jeunes, que vivent-ils ? Quels lieux d’Eglise leur sont proposés ?

- Quels mouvements d’Action Catholique ou éducatif, quels groupes "18-25", aumôneries, etc. faudrait-il faire naître, ou soutenir ?

- Quels jeunes et quels adultes pourrait-on appeler pour fonder, être responsables, soutenir, accompagner... ?

o C’est une Eglise qui envoie des responsables et des accompagnateurs prêtres, religieux(ses), laïcs, animateurs en Pastorale au service de ces différentes communautés :

- Choix prioritaire de nominations de prêtres au service des jeunes ; l’absence de prêtres en paroisse est plus "visible" que leur absence auprès d’un mouvement, d’une aumônerie !

- Des responsables et des accompagnateurs qui passent du temps avec les jeunes, dans les différents moments de leur vie de groupe. C’est une nécessité pour rendre humain et "visible" le ministère de prêtre, une des conditions pour que des jeunes se posent la question d’être prêtre.

- Des responsables et accompagnateurs "exigeants" sur les propositions faites par les aumôneries, mouvements, etc. ; qu’on aille jusqu’au bout du projet pastoral ; une qualité de vie ecclésiale. Un article "d’Appels" (n°106- pp.16-17) souligne que les diverses pédagogies des mouvements, des aumôneries de l’Enseignement public, etc. portent bien les questions de l’appel, des choix de vie, du discernement.

- Parmi ces propositions, que les mouvements, aumôneries scolaires et universitaires, etc. intensifient leurs initiatives de récollections-retraites de discernement, etc. : récos en ACE et en JOC, temps forts au MEJ, chez les Scouts et les Guides, week-end, marches, retraites avec la Mission étudiante, groupes 18-25... Nous sommes témoins des fruits de ces initiatives pour l’approfondissement d’une foi personnelle partagée en communauté, la maturation de projets de vie.

o C’est une Eglise qui n’attend pas que les jeunes viennent à elle pour célébrer l’Eucharistie, mais "c’est l’Eucharistie qui va vers les jeunes".

o C’est une Eglise qui ose proposer à des jeunes de prendre des responsabilités : responsables de clubs ACE, de groupes scouts ou guides, animateurs de plus jeunes en aumônerie, responsables dans leur propre groupe... Si on respecte bien leur cheminement de jeunes, avec ses fragilités et ses richesses, cette responsabilité est le plus souvent un lieu d’épanouissement personnel, de la découverte du goût pour servir et prendre des responsabilités, d’un renouvellement de la foi...
Cela donne de la valeur à ce qu’ils sont et à leur vie ; c’est un "terrain" pour l’appel...

Quelques chemins...

o La pastorale du sacrement de la Confirmation révèle de grandes richesses et porte du fruit. Etant l’un des délégués de l’archevêque pour célébrer la Confirmation, je suis témoin de la grande qualité du cheminement et de la démarche des jeunes. Les lettres personnelles qu’ils nous écrivent pour demander ce sacrement sont très fortes ; les questions : "Que veux-tu faire de ta vie ?", l’appel aux vocations presbytérales et religieuses peuvent prendre leur place dans la préparation.

o De l’appel communautaire à l’appel personnel. Beaucoup de mouvements, aumôneries, etc. ont des propositions spécifiques et positives concernant les projets de vie, les différentes vocations.

Mais l’accompagnement personnel des jeunes permet d’aller plus loin dans l’interpellation respectueuse du jeune. Nous n’osons peut-être pas assez. Importance donc de l’accompagnement personnel, ponctuel ou suivi.

o Cette responsabilité de l’appel n’est pas réservée à ceux qui accompagnent habituellement des jeunes. En juillet, j’ai rencontré un prêtre animateur d’un secteur pastoral et une responsable d’aumônerie scolaire.

Sensibles à ce lien entre Pastorales des jeunes et des Vocations, ils ont aussi rappelé deux choses : - Que les prêtres parlent simplement et clairement entre eux du ministère presbytéral et de leur responsabilité dans l’appel - Sensibiliser les équipes d’animation pastorale et l’ensemble des chrétiens à leur rôle concret dans l’appel.

o Diverses propositions faites par les diocèses entrent dans ce dynamisme de la pastorale des jeunes et le souci d’aider à un discernement : Ecoles de la Foi, service ecclésial Jeunes...

o Une Eglise où se dit plus de choses sur les jeunes tels qu’ils sont, leurs projets... et sur les visages des diverses communautés chrétiennes, sur les ministères dont elles ont besoin.

De nombreux jeunes, appartenant à un mouvement, une aumônerie universitaire, scolaire, etc. bien à l’aise dans leur peau et dans le monde, assez remarquables au niveau spirituel apostolique, missionnaire... se sont réellement posés la question du ministère presbytéral, de la vie religieuse ; ils sont parfois allés très loin dans la réflexion. Parle-t-on assez, ensemble, des raisons pour lesquelles ils font d’autres choix ?

Père Yves Longin, vicaire épiscopal, diocèse de Lyon