Des religieuses qui crient l’Evangile par leur vie

Sœur Odette de la Croix est morte en se rendant à la messe vendredi 10 novembre dernier à 8 h.20. "Un vendredi, jour de la passion du Christ et jour de prière pour l’Islam".

Pour Sœur Annie, responsable de la Fraternité générale des Petites Sœurs du Sacré Cœur de Charles de Foucauld, les conditions dans lesquelles cette religieuse a donné sa vie, en Algérie, résument bien la mission de la congrégation.

Tout éloignait ces religieuses de la "une" des journaux. Elles vivaient de façon discrète au jour le jour en proximité avec des frères différents, de race et de religion.

En effet, "les petites sœurs sont appelées à une vie contemplative et cachée à l’image des trente ans de Nazareth, particulièrement avec les plus délaissés. Nous voulons crier l’Evangile par toute notre vie. Etre attentives à reconnaître les valeurs humaines et religieuses de nos frères différents, et à découvrir les traces de l’Esprit qui travaille le cœur de tous les hommes."

En Bolivie, au Mali, en Tunisie, en Espagne, en Algérie, Alger et Tamanrasset... elles ne sont qu’une cinquantaine à travers le monde. Modestes dans leurs effectifs comme elles souhaitent être cachées dans leurs actions.

Pour Sœur Annie, les paroles bouleversantes des voisins et des amis du quartier de Kouba, où les deux religieuses vivaient et ont été attaquées, montrent bien que tous ont compris le sens de leur présence et de leur maintien sur cette terre où repose Sœur Odette. "Elle a consacré sa vie pour ses frères dans la différence, pour qu’au sein d’une même nation ils aient eux aussi ce droit à la différence. Je demande que ces balles qui les ont criblées deviennent des graines, des semences porteuses de vie pour la paix en Algérie même."

Extrait du bulletin SNOP n° 975