"Taizé ? Lourdes ? C’était super !" Et après ?
Rassembler les jeunes, c’est une chose. Faire que cette étape ne soit pas un soufflé qui retombe aussi vite qu’il est monté, en est une autre. C’est le travail de nombreux responsables de Services des vocations parmi lesquels Jean-Marie Launay, responsable du SDV de Cambrai.
Nul ne peut contester l’importance des grands rassemblements de jeunes, que ce soit dans le cadre d’un diocèse ou d’un mouvement de jeunesse. Ils fleurissent un peu partout et tous les animateurs de jeunes se réjouissent de l’impact de ces temps forts sur la vie du mouvement, de l’aumônerie ou de la paroisse.
Depuis une quinzaine d’années, dans la région du Nord-Pas-de-Calais et donc, dans le diocèse de Cambrai, le Service des Vocations a fait le choix d’une participation active - avec l’ensemble de la pastorale des jeunes - à quelques temps forts de la vie diocésaine.
Après avoir évoqué trois de ces rassemblements, sera présentée la manière avec laquelle le SDV tente de se faire connaître auprès des jeunes participants pour leur proposer son service d’accompagnement de leur recherche spirituelle, au lendemain de ces moments forts de leur vie, en ayant conscience des limites de la méthode, ceci ouvrira ainsi un espace de dialogue destiné à accueillir les réactions des lecteurs de "Jeunes et Vocations".
1 - Le Saint-Cordon ? Taizé ? Lourdes ? C’était super !!!
- - Huit cents jeunes pour une rentrée en procession
Sans doute n’avez-vous jamais entendu parler du pèlerinage de Notre-Dame du Saint-Cordon à Valenciennes. Cette manifestation de foi très populaire qui rassemble chaque deuxième dimanche de septembre plus de dix mille pèlerins pour une marche de dix-huit kilomètres autour de la ville, fêtera son millénaire en 2008. Commémorant un geste miraculeux de la Vierge déposant un fil de lin autour d’une ville décimée par la peste, la dévotion à Notre-Dame n’a pas cessé à travers les âges, même si les plus jeunes générations ne se retrouvaient plus toujours dans le caractère traditionnel de la procession. Aussi, depuis vingt ans, les aumôneries des collèges et lycées publics et privés de la ville proposent un pélé-jeunes dont le succès va grandissant puisque, en 1993 et 1994, plus de huit cents jeunes parcoururent les 18 kilomètres de marche en alternant, dans la bonne humeur, le chant, le silence, et le partage lors des cinq grandes étapes du "Tour du Saint-Cordon".
Au départ strictement valenciennois, le tour devient le plus important rassemblement annuel de jeunes dans le diocèse et marque le signal de la rentrée de toutes les animations pastorales.
Si cette manifestation séculaire est mentionnée ici, c’est pour signifier que la pastorale des jeunes doit s’inscrire dans la vie d’une Eglise diocésaine à connaître et à aimer pour la servir, au sein d’un peuple souvent loin de la foi chrétienne mais pour lequel le témoignage de ces centaines de jeunes, par leur simple présence un peu sonore, contribue à donner de l’Eglise l’image vivante d’une foule en marche.
Et le SDV ? Comme dans la plupart des rendez-vous diocésains, il veut être partenaire de la conception, de la préparation et de l’animation de ce pèlerinage. Avec les aumôneries scolaires et étudiantes, les jeunesses mariales, les trois grandes familles scoutes et guides (bel oecuménisme autour de Marie), le MEJ, les paroisses et diverses associations locales de jeunes le SDV, outre la sensibilisation personnelle des accompagnateurs de jeunes, se veut simple présence auprès des autres composantes de la pastorale des jeunes. Les jeunes en lien avec le SDV reçoivent dès juillet une invitation au Saint-Cordon. Beaucoup sont présents, car pour la plupart, ils sont en lien avec les réseaux habituels de jeunes chrétiens dans le diocèse.
Les difficultés de ce genre de rendez-vous résident à la fois dans la courte durée (9h.-18 h.), dans le style de la journée (une marche jalonnée de cinq courtes étapes) et dans le nombre croissant de jeunes. Aussi, pour tenter de donner une suite, rendez-vous est donné le samedi suivant pour une grande veillée des jeunes réunissant à la basilique ou autres lieux plus adéquats, de trois cents à sept cents jeunes participants avec des témoins comme l’abbé Pierre, Eric Julien, une troupe de jeunes acteurs de Douai venus présenter "Romero" ou "Le Pain d’Emmaüs" ou encore, prochainement, Jean-Claude Gianadda, Jean Vanier. Cette soirée, plus intime, plus spirituelle, a pour objectif de lancer l’année dans un cadre festif, pour l’investissement plus grand de chacun des jeunes dans sa paroisse, son mouvement, son aumônerie. Armés de quelques tracts, des membres de l’antenne locale, proposent le rendez-vous de la journée diocésaine de rentrée des jeunes en lien avec le SDV, journée qui se situe le dimanche suivant, à l’occasion des ordinations diaconales (des futurs prêtres) pour la région Nord.
Il est évidemment très difficile de mesurer l’impact réel d’un tel rassemblement. Au niveau d’un SDV, quelles répercussions ? Impossible de l’estimer honnêtement. Ce rendez-vous annuel de rentrée est nécessaire pour la découverte de l’Eglise d’un diocèse, et pour donner conscience aux jeunes qu’ils ne sont pas tout seuls. Mais il est certainement insuffisant pour servir une pastorale vocationnelle suivie, pour laquelle Taizé et Lourdes offrent des possibilités toutes autres.
- Taizé, ou l’expérience de Dieu
En 1990, une communauté religieuse proposait à des jeunes en lien avec le SDV, de vivre la première semaine des vacances de printemps à Taizé. Cette première équipe de vingt jeunes et accompagnateurs allait rapidement grossir d’année en année. Aujourd’hui, la proposition est faite conjointement par les aumôneries de l’enseignement public du diocèse, des groupes de jeunes en paroisse ou en lycée catholique, l’aumônerie étudiante et bien sûr le SDV pour lesquels la colline de Taizé constitua rapidement le rassemblement naturel de réseaux de jeunes chrétiens de l’ensemble du diocèse. En 1994 et 1995, quatre ou cinq bus emmenèrent deux cent vingt jeunes et accompagnateurs pour une semaine de rencontre internationale.
Chaque année, la moitié des jeunes viennent pour la première fois, bien souvent appelés par d’autres, comme en témoigne Jérôme, 18 ans, dans un courrier : "Depuis quelque temps, je recherche quelque chose pour donner suite à ma confirmation. Puis, nombreux sont mes camarades (Anne, Sophie, Jean, Caroline, Agnès) qui me parlent de Taizé d’une façon tellement pleine de foi et d’amitié, qu’aujourd’hui, je souhaiterais comme eux boire à cette source.." et Sylvie, 23 ans : "L’aventure de Taizé m’a beaucoup apporté ; j’ai découvert la prière, l’intensité qu’elle peut avoir. Cette ’retraite’ m’a permis de faire le point sur ma vocation."
Pour beaucoup, Taizé c’est l’expérience nouvelle de la prière personnelle prolongée, de la simplicité et de la beauté de la liturgie et du chant, des gestes qui parlent, comme le front posé sur la croix, de la réconciliation, de la rencontre d’autres cultures, du premier apprentissage biblique, du témoignage communautaire de frères jeunes et vivants et de la fatigue accumulée au fil de la semaine dans des conditions souvent précaires !
- Lourdes, où tous sont frères
Les diocèses du Nord comptent parmi les plus gros "consommateurs" de la cité mariale ! Chaque été, vers le 18 août, six trains acheminent quatre mille pèlerins cambrésiens dont deux cent cinquante malades et près de huit cents jeunes de cinq à vingt-cinq ans. Trois propositions de pélés plus adaptés sont faites pour les moins de quatorze ans, les quinze-seize ans et les plus de dix-sept ans. Tous, invités, ne répondent pas présents, certains préférant rester en famille. Cent cinquante jeunes de plus de dix-sept ans participent au pélé-jeunes soit en hôtel, soit au camp des jeunes, soit à la Cité-Secours.
Le SDV est très présent à Lourdes puisque la plupart des accompagnateurs sont membres d’antenne ou animateurs de groupes SDV-Lycée ou groupes de recherche. L’expérience de Lourdes et, particulièrement celle vécue au camp des jeunes, est propice à l’écoute de l’appel et au service des frères dans les tâches quotidiennes. C’est aussi le lieu où chacun peut expérimenter la catholicité de l’Eglise. Enfin, la souffrance et la joie fraternelle manifestées à Lourdes marquent l’itinéraire d’un jeune et chacun sait combien la grotte de Massabielle fut un lieu majeur dans la vocation de nombreux jeunes d’aujourd’hui et d’hier. Ainsi, Gilles, 21 ans, écrit "Merci pour ce pélé à Lourdes, qui m’a fait avancer dans ma foi et dans ma recherche d’une vocation dans l’Eglise."
2 - Les retours dans la plaine
Le SDV s’investit donc naturellement dans la préparation et l’animation du Saint-Cordon et des semaines de Taizé et de Lourdes, constatant avec émerveillement l’importance de ces hauts lieux pour les premiers appels dans le coeur des jeunes, provoquant ainsi en eux le désir d’aller plus loin dans la recherche. C’est pourquoi, depuis cinq ans, un effort important est fait au moment des retours de pélés. Pour oser proposer aux jeunes un bon accompagnement de leur difficile retour à la vie quotidienne, il est essentiel que le SDV soit d’une part, membre à part entière de la pastorale des jeunes du diocèse et que, d’autre part, il soit audacieux aussi bien en invitant les adultes à être davantage appelants en direction des jeunes, que dans la proposition faite directement aux jeunes qui ont participé aux rassemblements.
- Le SDV, partenaire de la pastorale des jeunes
C’est en juin 1988 que se constituait progressivement le CEPAGE (Conseil pour la Pastorale des Jeunes) dans la lignée des orientations diocésaines. Ce groupe, animé par un vicaire épiscopal, regroupe les responsables ou délégués de l’ACE, de la catéchèse, de la JOC, des Scouts de France, du MRJC, de l’Enseignement catholique, de l’aumônerie de l’Enseignement public et du SDV.
Cette instance veut permettre la connaissance, le dialogue, le partage entre les différents mouvements et services déjà cités, que le MEJ, les Guides de France et la commission "Adolescence" chargée de la pastorale de la confirmation ont progressivement rejoint. C’est en Eglise diocésaine, en tenant compte des diversités, que tous ces acteurs désirent "être mieux" au service des jeunes et harmoniser les propositions de chacun. Le SDV ne pourra accomplir son service spécifique que dans le cadre d’une pastorale diocésaine de jeunes. Longtemps, le SDV était perçu comme recruteur de prêtres et de religieuses ; aussi, nombre d’acteurs de la pastorale des jeunes gardaient une méfiance vis-à-vis des propositions du Service des Vocations. Le temps est long pour se faire reconnaître, non comme concurrent ou comme chasseur de tête, mais bien comme service pour la vie des jeunes, dans la discrétion et la liberté.
Plus largement, il s’agit de rappeler sans cesse que l’Eglise est un corps qui a besoin de tous ses membres, indispensables et articulés les uns aux autres ; de plus, dans une Eglise où le rôle et la spécificité de tous les ministères - ordonnés ou non - et de tous les charismes ne sont plus aussi clairs qu’autrefois, la mission de sensibilisation et d’éveil est plus importante à réaliser qu’autrefois, en partenariat avec ceux qui ont reçu mission auprès des jeunes. Dire que cette tâche est terminée serait prétentieux : de nombreux soupçons pèsent encore sur le travail du SDV et nombre d’accompagnateurs craignent une emprise du Service sur les jeunes accompagnés. Mais il faut considérer comme une chance le fait que, dès sa constitution, le SDV ait été partie prenante de ce "CEPAGE".
Outre le fait de nous rassembler tous les deux mois environ, le CEPAGE organise chaque année en février, une journée de formation pour accompagnateurs de jeunes autour d’un thème concernant la vie des jeunes.
- Appeler avec audace
Les accompagnateurs de jeunes
Trois ou quatre fois par an, le SDV publie une lettre recto-verso donnant les nouvelles de la vie du service. Trois cents religieux, laïcs, prêtres proche du monde des jeunes reçoivent ce courrier de nouvelles diverses. Jointe à ce courrier, une fois par an, en juillet, une feuille intitulée "Osez appeler" propose à ces accompagnateurs de noter et d’envoyer au SDV les coordonnées des jeunes de treize à seize ans ou de dix-sept ans et plus qui pourraient être intéressés par les propositions du Service. Le programme des temps forts de l’année scolaire en préparation est également joint. Bon an, mal an, une centaine de noms reviennent au SDV, provenant d’une bonne douzaine d’accompagnateurs. La proportion peut paraître faible, mais petit à petit, la conscience que chacun est invité à être médiateur de l’appel du Seigneur, fait son chemin. Il est sûr que le procédé n’est pas apprécié par tous, certains accompagnateurs ayant déjà exprimé que, jamais, ils ne communiqueraient de noms au SDV Le sentiment de "propriété" des jeunes n’est donc pas éteint ! Alors, il faut sans cesse expliquer et ré-expliquer que le SDV, loin de vouloir mettre la main sur tel ou telle, n’a d’autre objectif que de servir les questions de jeunes qui s’interrogent peut-être sur leur manière de donner leur vie, interrogations peut-être déjà perçues par l’accompagnateur du mouvement ou du groupe de jeunes.
Les jeunes eux-mêmes
A cette centaine de jeunes dont les coordonnées sont confiées au SDV (la confidentialité est de mise), ainsi qu’à tous les jeunes du diocèse ayant vécu à Taizé ou Lourdes, ou ayant été confirmés dans l’année (ce n’est pas toujours facile d’avoir les coordonnées), le SDV fait parvenir une lettre personnelle dont voici le texte intégral, afin qu’ils puissent recevoir toutes les observations nécessaires pour nous aider mutuellement dans ce service qui est le nôtre :
Bonjour,
Tu te demandes peut-être d’où vient cette lettre et pourquoi tu la reçois. Je me présente donc à toi : âgé de 41 ans, prêtre diocésain depuis dix ans, je suis au service de l’Eglise catholique, dans le diocèse de Cambrai dont tu fais partie également ; voici six ans, le Père Jacques Delaporte, notre évêque, m’a confié la responsabilité du Service Diocésain des Vocations, tout en étant attaché à la paroisse de Saint-Saulve, dans la banlieue de Valenciennes.
Le SDV ? Comme toi, peut-être, je ne savais pas ce que c’était. Rien qu’à entendre le nom, je m’imaginais un lieu de recrutement pour prêtres ou religieuses, et comme j’étais jaloux de ma liberté, je n’y ai pas participé et je le regrette lorsque je vois la qualité du partage qui s’y vit dans l’écoute, la liberté et le respect de chacun.
J’ai découvert, grâce à l’équipe diocésaine et à la centaine de laïcs, prêtres, diacres et religieux qui participent à la mission du SDV, que le Service Diocésain des Vocations
rappelle à chaque baptisé qu’il est appelé à servir
éveille les plus jeunes à tous les beaux chemins possibles pour suivre Jésus, au service des hommes
accompagne les ados et grands jeunes de dix-sept à vingt cinq ans qui portent au coeur une question personnelle : "Je sens que Dieu m’appelle à faire quelque chose de ma vie : comment savoir ? à qui en parler ?"
Le SDV est un lieu où, pendant une ou plusieurs années, lors de temps forts, des retraites ou dans des groupes de recherche (tu trouveras le détail sur le programme 1995-96 joint), des jeunes, en toute discrétion, relisent leur vie quotidienne en y découvrant les signes de l’appel du Seigneur, afin de pouvoir Lui répondre dans une joyeuse liberté.
A ce jour, dans le diocèse, soixante-dix jeunes filles et garçons de plus de seize ans ont demandé un lien personnel avec le SDV. Peut-être seras-tu surpris par l’abondance des propositions ! Il ne s’agit pas de tout faire, mais de choisir ce qui correspond le mieux à tes attentes, tout en poursuivant tes engagements dans ton lycée, ta fac, ton aumônerie, ton mouvement, ta paroisse, ton quartier. On ne dit pas "je suis au SDV" comme on dit "je suis au MEJ, ou je suis scout.". Le SDV veut servir tes questions personnelles sur ton avenir que Dieu te pose au coeur de ces engagements humains ou d’Eglise.
Ce courrier est adressé à tous ceux qui ont participé aux temps forts de Taizé, de Lourdes, à tous les jeunes confirmés de cette année, ainsi qu’à tous ceux dont le nom, en toute discrétion et liberté, a été conseillé par un ami qui connaît le SDV, un prêtre, une religieuse ou un laïc, qui ont pensé que tu pouvais être concerné.
Si tu es intéressé, tu me renvoies le talon ci-dessous et tu recevras régulièrement le courrier et les invitations aux temps forts du SDV. Si tu n’es pas intéressé, tu ne donnes pas suite bien sûr.
En espérant ne pas t’avoir importuné, je te souhaite bon courage et gai visage pour tout ce que tu entreprends.
Jean-Marie
Avec l’équipe diocésaine, nous avons le projet de modifier ce courrier que d’aucuns estiment trop long, trop personnalisé, peu concret. Peut-être le lecteur formulera-t-il telle ou telle remarque aussi bien sur le procédé que sur le contenu de la lettre.
Il faut enfin souligner que cette lettre n’est pas le seul moyen de rejoindre des jeunes ! En effet, sur le terrain, par le biais des antennes et des accompagnateurs SDV dans les aumôneries, mouvements, paroisses, des jeunes sont invités à découvrir les propositions du SDV dont les tracts sont largement diffusés.
Ce ne sont pas moins de cinq cents à sept cents courriers qui, chaque été, partent aux quatre coins du diocèse. Très peu de réponses, quantitativement parlant, mais ne serait-ce que pour une seule, l’investissement vaut le coup. De plus, c’est de cette manière, que la grande majorité des jeunes chrétiens engagés dans le diocèse, entendent parler du SDV et de ses activités. Notre mission n’est-elle pas de servir ceux et celles qui ont besoin de notre écoute, de notre accompagnement et de notre témoignage ? Le Service aura conclu sa mission lorsque tous les jeunes qui avaient besoin de lui auront eu connaissance des propositions. C’est dire que la mission ne sera jamais terminée !
Les réponses sont souvent très riches de joie et d’émotion, comme en témoignent ces extraits de lettres :
"Je suis très contente que vous m’ayez écrit malgré tout l’étonnement que j’ai éprouvé en ouvrant votre lettre. Je ne sais pas comment mes intentions sur la vocation que j’ai choisie vous sont parvenues, mais j’en suis très heureuse car je ne savais pas où m’adresser à ce sujet." Caroline, 17 ans.
"Merci de me prévenir des temps forts que vous organiserez pour cette nouvelle année. Ils sont précieux pour nous aider à discerner l’appel que nous pensons recevoir du Seigneur. Il est aussi enrichissant et réconfortant de rencontrer des jeunes de dix-sept, dix-huit ans qui pensent être appelés." Marc, 17 ans.
"Merci de m’avoir contactée, oui, je suis intéressée par le SDV. A ’cette main tendue qui invite à la danse’ je réponds positivement car je crois bien, après avoir lu la présentation que tu m’en donnes, que le SDV peut m’aider à découvrir , à trouver ces trucs qui manquent dans ma demeure." Odile, 22 ans.
"Depuis mon retour de Lourdes, l’année dernière, j’ai commencé à me poser quelques questions sur la vocation ; au départ, j’ai plutôt voulu les ignorer, ne pas les prendre au sérieux ; actuellement, c’est plutôt le contraire, pouvez-vous m’aider à répondre à quelques questions que je me pose ?" Sylvie, 22 ans.
A ce jour, suite à ce courrier ou à d’autres relais, soixante-dix jeunes ont demandé personnellement un lien avec le Service des Vocations. Les motivations sont diverses entre celui qui exprime son désir de formation vers le ministère de prêtre et celui qui veut s’inscrire pour Taizé l’an prochain et qui ne participera à aucun des temps forts de l’année. Parmi ces jeunes, trente sont accompagnés en groupe de recherche ou en groupes SDV-Lycée. En juillet prochain, avec le programme de l’année à venir, chaque jeune en lien recevra un courrier lui demandant d’exprimer son désir de rester en lien avec le SDV à partir de la prochaine rentrée. Cinquante pour cent d’entre eux ne donneront pas suite et seront ainsi "rayés" des listes tandis qu’une vingtaine ou une trentaine de "nouveaux" rejoindront les anciens, car ils auront répondu positivement à la lettre de présentation du SDV reçue au lendemain de Taizé, de Lourdes, ou de la confirmation.
Travailler en confiance
Le lecteur aura bien perçu la conviction d’un SDV quant à sa participation aux grands rassemblements de son diocèse. Il aura également senti ses difficultés à mesurer les retombées de ces temps forts et à évaluer la justesse du relais qu’il propose pour la croissance spirituelle en Eglise, de la vocation personnelle des jeunes participants. Peu importe. C’est sur la confiance que repose une pastorale vocationnelle : confiance dans le travail de l’Esprit Saint dans le coeur des jeunes attirés par Taizé, Lourdes et autres lieux de grâce ; confiance dans leur enthousiasme et dans leur réponse libre aux appels entendus dans la prière et la fraternité vécues en ces lieux ; confiance encore dans ce que ce même Esprit de Pentecôte nous inspire de proposer pour aider ces jeunes dans leur recherche ; confiance enfin dans ce qui ne tardera pas à germer, à mesure de ce que nos Eglises diocésaines proposeront comme projets évangéliques enthousiasmants et que des jeunes désireront servir dans la multiplicité des vocations.
C’est peut-être l’absence de projets dynamiques dont souffrent le plus nos Eglises d’Europe, absence d’enthousiasme peut-être à l’origine de la désaffection de nombreux jeunes chrétiens. Or, comme le rappelait Mgr Orchampt, évêque d’Angers, dans sa dernière homélie de Pâques : "Si notre Eglise n’est pas celle du projet, donnera-t-elle envie de vivre ?"
Jean-Marie Launay,
responsable du SDV de Cambrai