Bonne route, Claude !


Au terme d’un mandat de six ans, le P. Claude Digonnet quitte sa responsabilité de coordonnateur du Service National des Vocations. La pastorale des vocations perd un homme rigoureux, simple et chaleureux, empli de bon sens et d’amour de l’Eglise. Nous lui souhaitons bonne route dans son diocèse du Puy et au service des Groupes Evangile et Mission. Voici la "Lettre aux amis" qu’il nous laisse au moment de son départ.

Chers amis,

Hier matin, lundi, en quittant mon village de Haute-Loire, je voyais des automobilistes racler le givre de leur pare-brise avant de prendre la route. Oui, il gelait encore hier 23 mai, à moins de 1 000 mètres d’altitude.
Cet après-midi, 36 heures plus tard, dans le parc de la Maison St Joseph, près de Lyon, je cherche l’ombre et l’abri du vent chaud du sud. Vingt degrés d’écart au moins !
J’étais ici à Lyon pour y rencontrer une dernière fois les Services des Vocations de la Région Centre-Est au titre de ma fonction de Responsable National. Quels sont mes sentiments et impressions au moment où je quitte le Service ? Ils ne sont pas très différents de ceux qui m’habitaient lorsqu’il y a sept ans je quittais le Nord Cameroun, pour la deuxième fois.
Un peu de tristesse à quitter des collaborateurs proches devenus peu à peu de vrais frères et soeurs, et d’abord les gens du 106 rue du Bac, équipe pastorale et équipe du service administratif. Mais aussi la quinzaine de responsables des diverses régions apostoliques de France, très liés à nos activités de l’équipe nationale. Au-delà encore, comme troisième cercle, les responsables diocésains et leurs équipes. J’ai vraiment beaucoup apprécié l’articulation harmonieuse de ces divers niveaux de responsabilité.
Autre sentiment que j’éprouve, comme au retour du Cameroun : la joie de retrouver mon diocèse, l’Eglise de mes racines. Une joie dont j’avais été rapidement frustré il y a six ans. Mais j’admets que c’était pour une bonne cause et pour une nouvelle mission à l’extérieur, un nouveau mandat de "Fidei Donum", que je n’avais pas du tout sollicité à la différence des départs vers le Cameroun en 1964 et 1980. Oui, je ne cache pas que je suis heureux de reprendre pied en Haute-Loire.
Je tiens aussi à partager la gratitude que j’éprouve à l’égard de tous ceux qui m’ont fait confiance, à commencer par ceux qui m’ont appelé à cette tâche au Service National des Vocations. Presque tous avaient à faire à un inconnu. Passe encore qu’il vienne du Puy, mais il arrivait via le fin fond de la brousse, à la frontière du Cameroun et du Tchad ! Et moi-même je n’étais pas du tout rassuré, on a pu s’en rendre compte. Très vite nous nous sommes mutuellement apprivoisés.
Je reconnais, après six ans, que j’ai beaucoup reçu sans savoir bien ce que j’ai donné. Mais je reconnais aussi que ce ne fut pas toujours évident.
En ce qui concerne le bilan du sexennat, il est difficile à établir et je ne suis peut-être pas le mieux placé pour le faire.
Si je ne croyais pas en l’avenir du Service National des Vocations, je n’aurais pas entrepris, avant de céder la place, la rénovation complète des locaux où il fonctionne. C’est fait et bien fait, au dire des visiteurs.
Là, bien sûr, n’est pas le plus important. Il faut bien reconnaître, hélas ! que les courbes d’entrées au séminaire ou noviciat restent depuis vingt ans désespérément plates, à un niveau extrêmement bas si l’on compare aux périodes antérieures. On ne voit pas encore d’évolution significative, sinon dans la façon plus sereine et sérieuse dont on parle des vocations, dans un certain nombre de lieux d’Eglise où il n’y a pas si longtemps le sujet était tabou. C’est une remarque récente d’un de nos plus proches collaborateurs. Je suis assez d’accord.
Je quitte donc le Service le 1er juin au terme d’un mandat de six ans.
Mon pied-à-terre sera désormais la paroisse de Ste Thérèse du Val-Vert au Puy. Du 11 au 30 juin j’aurai le bonheur de faire mon premier pèlerinage en Terre Sainte avec un groupe d’une quarantaine de stagiaires de l’Année de Formation aux ministères.
Du 1er au 7 juillet, animation de retraite au monastère cistercien de Notre Dame des Neiges.
Ensuite, un bon temps de repos, de ballades en montagne et de rencontres familiales durant le congé de mon frère Jean, prêtre "sans frontières" en Colombie.
Et à l’horizon de novembre ou décembre, envoyé par les Groupes Evangile et Mission au Cameroun Sud et Nord, ainsi qu’au Tchad, pour quatre à six semaines de visites et sessions-retraites. J’aurai auparavant commencé mon travail de formation permanente dans le diocèse du Puy.
A partir du début juillet, voici quelles seront mes coordonnées :
33 rue Henri Chas- 43000 LE PUY - tél. : 71.09.14.37
Et pour juillet et août : 71.59.86.17
J’aurai sans doute la possibilité et la grande joie de revoir bon nombre d’entre vous dans un avenir relativement proche.
D’ici là, je vous souhaite courage, paix et consolation dans l’Esprit de Celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts.
Je vous embrasse.

Claude Digonnet