Quelques miettes de "Manille 95" en guise de compte-rendu


La délégation française comprenait environ 350 jeunes. Elle a réussi à être représentative des différentes régions françaises, y compris l’outre-mer, de la variété des mouvements oeuvrant en France, et des différentes origines culturelles des jeunes vivant dans notre pays.

La mission de représenter les Services de Vocations s’est concrétisée de la manière suivante :

  • Acheminement et utilisation de quelques affiches, fascicules et images fournis par le SNV ou en stock dans le diocèse de Saint Denis ;
    L’éloignement et les inconnus ont rendu difficile les prévisions ; les affiches ont été utilisées pour signaler l’espace de prière et d’écoute "Aurora". Mais elles étaient un peu en décalage avec l’environnement et ont disparu dès le 3ème jour ! Des brochures ont éé emportées par des jeunes ou des moins jeunes... et les images ont servi à faire des cadeaux aux élèves du collège qui nous accueillait ! Cela m’aurait facilité de savoir que l’Ile-de-Frace donnait à chaque pèlerin un exemplaire de "Vocations Ile-de-France" au départ. Cela était-il le bon moment ? Personnellement j’aurais volontiers choisi le retour.
  • Organisation d’un espace "Aurora" permettant de faire le calme et de rencontrer un prêtre ou un adulte ; cela nous avait semblé important dans un contexte de rencontre de masse.
    L’espace a fonctionné durant deux à quatre heures chaque jour, c’est-à-dire pendant les temps libres. Les prêtres qui ont accepté de tenir la permanence disent avoir eu des rencontres sans être débordés ; à certains temps (après la réconciliation) des adultes laïcs ont été disponibles pour accueillir. Nous n’avons pas trouvé de solution pour que cela fonctionne en continu. Lors d’une réunion de l’équipe d’animation, certains ont proposé que ces adultes portent un badge "Ecoute" (par exemple). Nous ne l’avons pas mis en oeuvre. Dans l’ensemble, il m’a semblé que la forte proportion d’adultes (un pour cinq ou six ?) a rendu moins nécessaire cet espace puisque les jeunes ont trouvé facilement des accompagnateurs. Il a été utile et bien reçu par tous.
  • L’accompagnement d’une équipe en "immersion" c’est-à-dire d’une dizaine de jeunes pendant les deux journées passées dans un village sur les pentes du volcan Pinatubo et la présence quotidienne dans le groupe.
    Outre le fait que ce fut pour moi un temps fort, le compagnonnage avec une dizaine de jeunes très divers pendant deux jours et deux nuits a été un temps et un lieu de rencontre et d’accompagnement personnel.
    En outre, je me suis rendu disponible pour d’autres tâches d’intérêt général : animation d’une table ronde et mise en place du groupe français pour participer aux rassemblements avec le pape. A signaler que j’ai eu l’occasion de repérer le délégué aux vocations du diocèse de Vannes... sans avoir pris le temps d’échanger avec lui.

Réflexions après l’événement sur la dimension vocationnelle

Lorsque je relis des témoignages de jeunes et la lettre aux communautés chrétiennes écrite sur place par un groupe de jeunes après consultation de la délégation française, je constate que le thème de l’appel et de la mission est omniprésent.
Le thème de ce rassemblement y est pour beaucoup : "Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie."
Les choix pastoraux et pédagogiques du groupe français allaient dans le même sens :

  • la composition du groupe avait favorisé les "délégués" qui étaient donc des envoyés chargés de rendre compte ;
  • la préparation avait mis en valeur des groupes qui proposent des engagements.
    Les jeunes ont été envoyés dans des lieux philippins où des associations des personnes s’étaient engagées dans une action de lutte contre une forme ou une autre de pauvreté avec une forte composante spirituelle. Parmi ceux-ci, ils ont rencontré des français qui avaient tout quitté.
  • le climat et l’enthousiasme du rassemblement me semblent créer un contexte porteur favorable à entendre un appel ;
  • la vie de la délégation française a permis un travail ecclésial réel entre des composantes fort diverses. Il me semble que c’est au service des vocations, non pas de leur nombre, mais de leur qualité ;
  • au retour, les jeunes étaient invités à dire ce qu’ils avaient vu. Il semble que cela ait pu se faire dans beaucoup de lieux, à un échelon local. L’échelon intermédiaire - diocèse ou mouvement - semble avoir été accaparé davantage par des préoccupations hexagonales !

Questions

  • Il n’y a pas de difficulté aujourd’hui à faire des propositions dans le sens d’un engagement pour un temps déterminé, par exemple "Point-coeurs". C’est même une mode.
    Est-ce vraiment une manifestation de l’appel et de la mission qui prépare le terrain aux vocations spécifiques ?
    Y a-t-il une différence de degré ou bien de nature entre un appel à temps déterminé et un appel à temps indéterminé ?
  • L’une des communautés nouvelles présentes n’a pas caché qu’elle voyait dans sa présence une opération recrutement.
    Quel dialogue poursuivons-nous sur ces questions avec les responsables des communautés qui disent recruter ?

Dominique Lebrun
SDV St Denis-en-France