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Paroles "sur" la vie consacrée... Paroles "de" la vie consacrée
Les 6 et 7 mars 1995, a eu lieu la rencontre annuelle des Supérieures Majeures, déléguées dans les Régions (elles participent aux CRV), Atelier national auquel se joignent une déléguée des moniales, une déléguée des Instituts de Vie contemplative, une déléguée des Instituts Séculiers.
Un premier partage a permis de faire écho d’expériences vécues dans l’un ou l’autre diocèse, expériences ayant permis une parole "sur" la vie consacrée. Partage riche et varié : ici c’est la réalisation d’un livret présentant les divers Instituts religieux féminins du diocèse ; là, c’est une CRV qui prend pour thème : SDV et Vie religieuse (consacrée) ; ailleurs c’est la parole d’un évêque, une conférence de presse, une année sainte Claire.
Voici quelques échos de ces "paroles" :
- Expérience vécue dans le diocèse d’Annecy
- Expérience vécue dans le diocèse de Saint Brieuc
- Projet d’une journée sur la vie consacrée dans le diocèse de Poitiers... Mgr Rouet pose ses questions, note des urgences.
1 - Expérience vécue dans le diocèse d’Annecy
- L’événement : célébrer le 8e centenaire de Sainte Claire
- La proposition : Les Clarisses d’Evian en lien avec les Capucins (villes proches) ont proposé aux 65 paroisses du Chablais d’aller célébrer sainte Claire chez elles.
- L’expérience : En réunion de zone pastorale, il a été proposé aux responsables de secteur d’accueillir, un dimanche par mois, une délégation franciscaine - habituellement deux Clarisses et un ou deux Capucins. Les Frères sont chauffeurs, monteurs d’exposition, priants... et interviennent éventuellement dans la célébration (présidence, lecture, prière d’intercession). Aux Sœurs est accordé le temps de l’homélie.
Au pied de l’autel, un Christ de saint Damien et une veilleuse ; des portraits sur bois de François et de Claire sont un appui pour le témoignage. Les Sœurs présentent le message de Sainte Claire : la pauvreté et la joie, la vie fraternelle comme signes évangéliques. Elles soulignent ainsi ce qui caractérise leur vie de Clarisses : "Une vie très simple, faite de prière, de travail et de partage fraternel, mais marquée de deux exigences essentielles : la pauvreté d’abord... et la vie communautaire fraternelle..."
Après la messe, les gens regardent les panneaux préparés par les Clarisses de Nantes pour évoquer la vie de Claire et les deux panneaux qui disent la vie tourmentée du monastère d’Evian ; enfin, un panneau sur la répartition du temps d’une journée de Clarisse. Un stand de presse avec albums, BD, rosaire, revues, cartes... complètent l’information.
- Les réactions : les plus fréquentes sont des réactions d’étonnement : "Cette vie cloîtrée, ça existe encore ! " "Des jeunes Frères Capucins, je ne savais pas qu’il y en avait chez vous". "C’est une précieuse opération-vérité : on nous voit comme des gens normaux, sans l’auréole dont on nous a trop souvent affublés à distance."
Des personnes se confient à la prière des Sœurs et confient des intentions de prière qui leur tiennent à cœur. Pour elles, les moniales sont des gens de la prière et de l’intercession.
Les Assemblées paroissiales paraissent contentes que Sœurs et Frères viennent à leur rencontre. Elles comprennent bien que la sortie des Clarisses reste exceptionnelle et limitée au huitième centenaire. Certains découvrent un visage d’Eglise complémentaire dans leurs engagements. C’est la reconnaissance de la Vie consacrée contemplative.
Sainte Claire est-elle mieux connue ? On ne lui porte pas un intérêt très soutenu, sauf les prénommées Claire, heureuses de s’informer. On attend davantage le témoignage personnel des Frères et des Sœurs. Le témoignage de l’équipe Frères-Sœurs a frappé les gens qui ont découvert la Famille franciscaine.
Les Sœurs ont la joie de découvrir une Eglise minoritaire, certes, mais active, des liturgies soigneusement préparées, des laïcs très présents, des initiatives pour faire participer les enfants.
2 - Dans le diocèse de Saint Brieuc
Le 2 novembre 1994 : Conférence de presse pour présenter l’Année Vie religieuse
Présents : le Père évêque, le délégué épiscopal à la Vie religieuse, une déléguée de la CSM plus deux Sœurs et un Frère pour l’atelier vocation à la Vie consacrée, des journalistes de Ouest-France, Télégramme, Radio-Clarté, Vie diocésaine (invités).
Absent : le représentant du journal La Croix.
- Parole "de" la Ve consacrée - rencontre occasion pour :
- préciser les différences entre "Vie religieuse", principalement concernée par cette année diocésaine et "Vie consacrée" au sens large
- dissocier cette Année Vie religieuse du récent Synode sur la Vie consacrée
- donner des chiffres : nombre de congrégations, de religieux et de religieuses dans le diocèse, et ceux envoyés en mission hors diocèse.
- donner des exemples pris dans le diocèse de différentes formes de présence religieuse et d’engagements concrets, actuels.
- parler des rapports prêtres diocésains/religieux, religieuses.
- présenter Service des Vocations et Atelier "Vie religieuse"
- et, bien sûr, présenter l’esprit de notre démarche pour "faire mieux connaître la Vie religieuse d’aujourd’hui" et le déroulement de l’Année.
- Parole "sur" la Vie consacrée
En réponse à notre parole, très bien reçue :- d’une part, enquête préalable réalisée par les membres de l’atelier auprès de "proches" (travail professionnel ou engagement en Eglise) : "Sur quels aspects de nos vies souhaiteriez-vous un éclairage ? " - Réponses quasi-unanimes : Qui fait quoi dans la communauté (cuisine, courses, ménage...) ? Quels rapports à l’argent (salaires, impôts, achat et entretien bâtiments, voitures...) ? Quels rapports aux "médias" (TV, presse...) ? Quand et comment priez-vous (hors "couvent") ?
- D’autre part, après la conférence de presse, interviewers "interviewés" pendant quasiment le même temps, soit 3/4 d’heure : "Vous-mêmes, vous sentez-vous concernés par notre démarche ? Comment réagissez-vous ? " - Réponses unanimes : oui, concernés comme journalistes mais aussi comme individus : problème d’articulation avec des Sœurs dans sa paroisse pour l’un, méconnaissance de la vie religieuse hors couvent ou Institution, pour un autre ("Après la disparition des Sœurs dans les écoles et hôpitaux, je croyais qu’il n’y en avait plus ; depuis que je suis journaliste, j’en rencontre souvent mais je ne sais plus du tout comment elles vivent."). Tous quatre étaient très intéressés par les réponses et se reconnaissent dans les questions ayant émergé de l’enquête préalable...
- d’une part, enquête préalable réalisée par les membres de l’atelier auprès de "proches" (travail professionnel ou engagement en Eglise) : "Sur quels aspects de nos vies souhaiteriez-vous un éclairage ? " - Réponses quasi-unanimes : Qui fait quoi dans la communauté (cuisine, courses, ménage...) ? Quels rapports à l’argent (salaires, impôts, achat et entretien bâtiments, voitures...) ? Quels rapports aux "médias" (TV, presse...) ? Quand et comment priez-vous (hors "couvent") ?
3 -Dans le diocèse de Poitiers
"La Vie religieuse interpelle notre Eglise, et lui donne sa pleine dimension comme Eglise. Nous devons avancer dans le dialogue entre le Corps Eglise et la Vie religieuse qui est constitutive de cette vie de l’Eglise." (Mgr Rouet,évêque de Poitiers).
Il note des urgences :
- Que chaque Congrégation se pose sur un charisme précis... C’est toujours l’appel du Christ devant la détresse des hommes. Quelle est l’intuition fondatrice de chaque Congrégation ? La Vie religieuse doit faire apparaître les différents charismes et par là apprendre aux chrétiens que l’Eglise est "plurielle".
- La Vie religieuse témoigne que nous servons l’Esprit qui vient du Christ et non tout "le spirituel" qui va dans tous les sens dans la recherche de sens que vivent les hommes (apparitions ici et là). La vie de l’Esprit est incarnée et pour les religieux et les religieuses passe par les vœux.
- La Vie religieuse dit à l’Eglise que tout en elle n’est pas "sacramentel". On fait de l’Eglise une organisation, un fonctionnement... On la fonde sur les prêtres... La Vie religieuse est une réponse au souffle de l’Esprit, elle est du côté de la réponse à ce souffle. Elle témoigne de la liberté, de la réponse du cœur, de la mobilité... Elle ne se laisse pas enfermer dans le service qu’elle peut rendre.
- La Vie religieuse n’est pas du côté des principes. L’Eglise non plus. Le monde veut des actes et non des principes. Quels actes de la part de la vie religieuse aujourd’hui ? Quels lieux d’accueils pour la jeunesse en détresse ? Pour l’écoute des rejetés ? des blessés par la vie ? Quels actes, pour quelle part d’humanité aujourd’hui ? Comment servir la Foi et la Culture ?
- La Vie religieuse aujourd’hui a pour mission le soutien spirituel des laïcs engagés en Eglise. Où trouveront-ils le silence, la prière, des lieux de croissance spirituelle ? Où apprendront-ils à gérer les nouveaux conflits vécus dans l’Eglise ? Nous avons à retrouver une Eglise qui accueille le Souffle de l’Esprit qui est l’âme d’un fonctionnement. Et là, nous attendons le souffle de vos charismes.