Qu’attendent les jeunes de nos monastères - II -


Seconde voix de cette intervention, féminine celle-ci, en la personne de Soeur Françoise de Fouchecour du Carmel de Clamart.

La seconde voix reprend ce que vient de dire la première : la définition de la vocation que nous en donne le Père Paul : "Un chemin que l’on découvre avec l’aide de Dieu en faisant des pas, et en se faisant accompagner". Cette définition correspond à un itinéraire biblique et c’est ce chemin que nous allons scruter avant de poursuivre notre réflexion à propos des jeunes qui frappent à notre porte. Nous allons faire, selon la belle expression de sœur Dominique "une replongée dans notre cœur ecclésial, dans notre cœur biblique", sachant que "le grand moteur, c’est l’Esprit Saint" (Mgr Cornet).
Nous sommes en effet au cœur d’un double travail de l’Esprit chez les jeunes et dans nos communautés, comme en ce moment dans la médiation d’Eglise que sont les SDV et dans ce que nous sommes tous ici. Aujourd’hui, notre foi est renouvelée en l’action de l’Esprit ici, en l’appel de Dieu aujourd’hui, en l’Eglise Corps du Christ et Temple de l’Esprit, qui engendrera toujours des ouvriers pour la moisson moyennant et à travers notre prière et notre labeur.
Je voudrais illustrer cette forte conviction par une lecture du travail de l’Esprit Saint à travers quatre épisodes des Actes des Apôtres où l’on verra l’action simultanée de l’Esprit chez l’envoyé du seigneur, chez le néophyte, dans leur rencontre, et comme Il travaille et prépare l’un pour l’autre en vue de Son œuvre.
A cette lumière, nous verrons comment se poursuit aujourd’hui cette double action de l’Esprit, en nous, nos communautés, et "les jeunes qui frappent à notre porte" en vue de la manifestation de l’appel.

1 - Quelle lecture pouvons-nous faire du travail de l’Esprit Saint
dans quatre épisodes des Actes des Apôtres ?

Voici quatre épisodes significatifs : Philippe et l’eunuque ; Saül et Ananie ; Pierre et Corneille ; Paul, Silas et Lydie.

Philippe et l’eunuque

-  L’envoyé, Philippe est interpellé. "Avance, rejoins ce char". L’Esprit le saisit, lui donne d’ouvrir les Ecritures à l’eunuque, l’amène à s’immerger avec lui dans l’eau du baptême, et l’enlève à nouveau, mission accomplie.

-  l’eunuque lui, revenait de pèlerinage, lisait l:es Ecritures : l’Esprit œuvrait en lui. C’est le préalable à la rencontre de Philippe.
L’eunuque ne demandait rien, il cherchait ; c’est l’interpellation de Philippe mû par l’Esprit qui suscite la suite. L’attente de l’un, creusé par l’Esprit, est devenue appel pour l’autre mû par l’Esprit en vue de la manifestation pleine du Seigneur Jésus. De la rencontre a jailli l’illumination du baptême.

Saül et Ananie, Ac 9, 10-1

-  l’envoyé est Ananie : on sait son dialogue laborieux avec le Seigneur qui doit le convaincre d’aller vers Saül au point qu’une fois sa conviction faite il peut dire : "Saül, mon frère, c’est le Seigneur qui m’envoie".

- Saül, le néophyte, reçoit d’emblée la manifestation du Seigneur : "Je suis Jésus que tu persécutes". Après son zèle pour la persécution, quel préalable à sa rencontre avec Ananie !
L’initiation et le baptême de Saül sont le fruit du puissant travail de l’Esprit chez Saül et Ananie et de leur rencontre.

Pierre et Corneille, Ac 10

-  Pierre est donc l’envoyé. Il lui est dit par le Seigneur : "Prends la route sans te faire aucun scrupule car les hommes qui te cherchent, c’est moi qui les envoie". Et c’est le long travail de l’Esprit en Pierre pour le faire passer de son cœur de pierre et de jugement au cœur de miséricorde du Seigneur. Pierre découvre que Dieu est impartial, qu’en toutes nations, quiconque craint le Seigneur trouve accueil auprès de Dieu".

- Quant à Corneille - préalable en lui du travail de l’Esprit - déjà il partageait ses biens et il priait, et sa prière trouvait audience auprès du Seigneur : l’Esprit lui enjoint de chercher Pierre "Maintenant nous voici tous devant toi pour écouter tout ce que le Seigneur t’a chargé de nous dire". Alors, au cœur de leur rencontre, - et moyennant aussi une réelle conversion de Pierre - jaillit l’effusion de l’Esprit. "A peine avais-je pris la parole que l’Esprit tomba sur ceux qui l’écoutaient" !

Paul, Silas et Lydie, Ac 16

-  Paul, l’envoyé reçoit cette parole : "Passe en Macédoine, viens à notre secours" ; et là il se trouve que dans le groupe de ceux à qui il va parler, il y avait Lydie.

- Préalable du travail de l’Esprit, Lydie, elle, adorait Dieu. Paul ne savait pas à qui il s’adressait mais dans l’assistance - leur rencontre - Lydie était toute oreille car le Seigneur avait déjà ouvert son cœur pour la rendre attentive aux paroles de Paul. Elle l’invite avec insistance à venir chez elle, où se déploiera l’œuvre du Seigneur.

A partir de ces quatre flashes, un riche travail serait à faire pour notre enseignement, à travers la pédagogie du Seigneur auprès de l’envoyé dans le constat du préalable du travail du Seigneur qui seul peut ouvrir le cœur et l’oreille de ceux vers qui le disciple est envoyé. C’est dire l’enseignement pour notre foi. L’Esprit nous devance en ceux qui viennent à nous, la rencontre est déjà un fruit et nous percevrons :

  • à quel point l’Esprit nous travaille ainsi que nos communautés ; ce que vient de nous dire le Père Paul en est l’illustration ;
  • à quel point l’Esprit nous appelle à nous "déplacer", comme ceux que le Seigneur envoie, au cœur de nos exodes personnels et communautaires, à "plonger" dans l’Eau vive avec celui qui vient à nous ;
  • à quel point si le Seigneur a besoin de nous, c’est lui qui ouvre le cœur : point de crainte donc pour nous de nos insuffisances, mais nous laisser instruire, laissant tomber idées préconçues et jugement pour être vase de miséricorde. Le Seigneur n’attend pas pour agir que nous soyons au bout de notre pédagogie. Quand les jeunes viennent à nous, ils ne demandent parfois rien, ou comme l’a dit aussi le Père Paul, tout, trop ou quelque chose. Parfois ils ne savent pas comment nous le demander et il nous faut peut-être dire comme ce que nous avons lu dans les Actes : "Comprends-tu ce que tu lis ?" ou encore : "Puisque tu m’appelles, j’aimerais savoir pour quelle raison tu m’as fait venir ?"

La lecture de ces quelques situations privilégiées dans les Actes intensifie donc notre foi dans la primauté de l’action de l’Esprit Saint et elle nous étonne de ce qu’à la fois cette action a besoin de notre travail sur nous-mêmes, comme Pierre, et vers les autres pour les accueillir et les comprendre ; en même temps nous comprenons que cette action nous transcende, nous devance et nous bouscule. C’est donc asseoir notre conviction et notre foi pour faire maintenant à cette lumière une lecture de notre rencontre avec "les jeunes qui viennent frapper à notre porte".

2 - A la lumière de la Parole, lecture de nos rencontres
au monastère avec les jeunes qui frappent à notre porte

Nous reprendrons les deux moments de l’action de l’Esprit reconnus dans les Actes des Apôtres :

  • le préalable de l’action de l’Esprit
        • chez les jeunes
        • dans la communauté
  • le fruit de la rencontre, jeunes-monastères

Nos approches peuvent être bien différentes selon nos charismes et l’importance de nos monastères. Pour mener cette réflexion, j’ai bien sûr élargi ma propre expérience à celle d’une vingtaine de monastères. A travers la liberté de l’action souvent imprévisible de l’Esprit, nous avons pu dégager quelques constantes. Ce petit sondage est une approche à laquelle chacun pourra se confronter.

Sur 18 carmels de différentes régions pendant les cinq dernières années (1989 à 1994), les groupes étant mis à part, environ 120 personnes ont frappé à notre porte :

- soit en recherche directe de vocation, ou sous-jacente à une autre demande

- soit en recherche de vie chrétienne

- soit en quête d’un "lieu d’humanité", lieu de référence, de "valeur sûre".

12 de 16 à 18 ans 20 de 30 à 35 ans
48 de 20 à 25 ans 10 de 35 à 40 ans
22 de 25 à 30 ans 2 autour de 50 ans

Ce sont des filles, et j’ajouterai plusieurs garçons, en quête de dialogue et de vie religieuse qui, ont trouvé dans l’un ou l’autre monastère un point d’impact en plus de leur lieu d’accompagnement :

3 sont entrés en vie religieuse
1 entré au séminaire à la suite d’une rencontre au carmel.

Sur l’ensemble, il y a eu beaucoup de dialogues, des redémarrages dans le sens de la vie, des orientations de vie chrétienne, des rencontres qui ont eu des issues sur la pastorale sacramentelle, d’autres qui ont tourné court ; et en recherches directes vocationnelles, un certain nombre de stages.

Sur ces 120 jeunes, il y a eu :

- 27 entrées effectives au monastère. Sur ce nombre, 9 sorties ou reculs pour maturation.
Il y en a donc actuellement 18 dans ces différents monastères, postulantes, novices ou professes temporaires

- 11 sont en cheminement préalable à un stage ou une entrée.

A - Préalable de l’action de l’Esprit chez les jeunes

Aperçu rapide sur la terre ensemencée d’Esprit que sont ces jeunes frappant à notre porte :

- leur terreau d’origine

- par quelles médiations sont-elles venues à nous ?

- quelques situations particulières rencontrées.

1 - Terreau d’origine

- leur milieu familial : familles nombreuses ou éclatées, tous azimut

- leur milieu professionnel : le plus souvent intellectuel, de professions libérales.
Une gamme de leurs activités : Beaux-Arts, infirmières, médecins, assistantes sociales, aide familiale, secrétaire trilingue, études universitaires variées, monde agricole... selon la région.

2 - Qui ou ce qui les a conduites au monastère
Sur les 120, vingt-six sont passées par les services de vocations régionaux, ou en lien avec un membre (prêtre ou religieuse) de l’équipe d’animation, qu’elles y aient été conviées par le monastère, ou qu’elles y soient allées d’elles-mêmes.
Un certain nombre est passé par des groupes de vocation de congrégations, de communautés nouvelles : Emmanuel, Béatitudes, Chemin neuf, de groupes paroissiaux, ou de groupe de vie et de prière type "laboratoire d’Eglise" (voir "Cahiers pour croire aujourd’hui" n°134, intervention de Luc Pareydt) ou simplement par relation, attiré :

- très souvent par la fréquentation de lieux de prière : Eucharistie, office divin, j’en souligne l’importance, attirés par la qualité de prière, la beauté de la liturgie et des lieux, la paix et la sérénité et la joie, première amorce à des contacts ;

- par la rencontre de leur propre groupe de caté ou d’aumônerie (plus jeunes), avec le monastère ;

- par le Guide des monastères, des comptes-rendus de professions ou célébrations dans un journal local, ou émission radio ;

- par d’autres monastères du même Ordre ou autre ; bienfait de nos relations de plus en plus étroites au niveau SDM.

3 - Quelques situations particulières rencontrées

- de cultures très différentes d’origine : Mexique, Chili, Zaïre, Corée, etc.

- de situations particulières : divorcées...

- de chemin de conversion très radicale de jeunes en recherche authentique, avec toute une démarche catéchétique, et une forte expérience du Christ ; de jeunes ayant baigné dans le monde de la drogue, de la liberté sexuelle, très ardentes dans leur renouveau et leur conversion mais pour lesquelles la vie religieuse semble ardue, possible peut-être après un long labeur de guérison.

B - Préalable de l’action de l’Esprit dans les communautés

C’est la mise au travail des communautés au service de l’Eglise et des vocations, lieu "tremplin" ou port définitif, toujours dans la liberté d’un accompagnement qui ne retient pa s, au service des jeunes et de la grande mission de l’Eglise.
Si les jeunes viennent vers nous, notre mouvement est certes d’Accueil. Cet accueil se situe déjà dans le mouvement même que nous vivons vers le cœur de la communauté qui est

- celui de l’Alliance avec le Seigneur dans la louange et dans le secret

- et celui de la Communion tissée entre nous et en Eglise : notre "mission" première.
Pour nous est vitale, bien sûr, la qualité de la prière, du silence où Dieu passe. Et elle devient un lieu offert où Dieu lui-même se donne à ceux qui viennent. Le Père Paul et Mgr Cornet ont apporté leur témoignage de l’expérience de Dieu vécue par des jeunes dans le Silence suivant la prière liturgique. Il y aurait bien d’autres témoignages à donner.
Notre mouvement vers ces jeunes est aussi notre labeur en la Communauté même, Corps du Christ, Temple de l’Esprit ; car toute la fécondité de la vie religieuse dépend de la qualité de la vie fraternelle menée en commun (§ 55, Doc. vie fraternelle, fév. 1994).
Plus intense est cet amour, plus grande est la crédibilité du message annoncé, plus perceptible au cœur de l’Eglise (id.). Cet amour qui unit incite à communiquer aux autres l’expérience de la communion avec Dieu et avec ses frères ; la communauté fraternelle devient missionnaire de cet amour (id. §.56).

C - La Rencontre jeunes-monastère :
quand les jeunes frappent à notre porte

Je vais aborder plus directement des itinéraires tels qu’ils se sont présentés. Ils seront peut-être pour vous l’écho d’itinéraires connus à travers lesquels nous pouvons décrypter le travail de l’Esprit dans les préalables à leur venue. Nous pourrons en faire aussi une lecture de l’accompagnement, du suivi, des questions qui leur sont posées, et qui nous sont posées, et de la manifestation de la décision, de l’appel.

Je vous propose deux itinéraires que je regarde en parallèle parce qu’ils ont à peu près le même profil de cheminement. A travers des personnalités différentes, ils ont sensiblement le même parcours avec deux communautés différentes. Une grande ressemblance dans les préalables (ces préalables ou l’Esprit est à l’œuvre) à la venue au monastère, la demande et le chemin amorcé, les stages. Ils aboutissent à deux décisions différentes :

- pour l’une, un enracinement heureux, en cours, au carmel

- pour l’autre, après la décision de l’entrée, un brusque changement d’orientation vers le mariage, heureux.
Leur préalable : une vie de prière intense avec une profonde expérience de Dieu enracinée pour l’une dans une communauté charismatique, pour l’autre dans des groupes de jeunes et un engagement dans la vie liturgique paroissiale.
Leur demande en venant au monastère (Guide des monastères, père spirituel sj) : être toute au Christ, et donner sa vie pour ses frères.

Après un suivi de dialogues réguliers, la communauté accepte le stage mais demande un temps de maturation en prenant un vrai travail et en prenant de la distance par rapport à la famille - suivi régulier d’un père spirituel.

Les jeunes sont mises au travail par l’attente, l’affrontement au réel. Elles ont accueilli la demande en dialogue, réflexion et docilité, dans la dépossession momentanée du projet.

Pendant ce temps le chemin est jalonné, dans des choix libres posés en référence à leur désir profond, avec un regard silencieux de notre part sur les choix posés (par exemple : choix de vacances, d’options de formation), sur les actes posés dans le sens de l’ouverture du cocon.

Pour l’une, ces demandes ont accru sa détermination, un chemin de libération de blocage relationnel s’est ouvert, elle est entrée au monastère, y est maintenant professe temporaire, très heureuse.
Pour l’autre, cela a remis en cause son projet. Cela l’a acculée à la prise de conscience que "le carmel toujours" n’était pas possible. Cela a été pour elle un déplacement important, car elle était très attachée ; elle a fait sa bascule au nom du Christ pour être fidèle à la Vie qui montait en elle ; et c’est pour le Christ qu’elle vient de se marier, heureuse vraiment.

Pour l’une, la communauté a joué le travail du discernement et de l’Accueil.
Pour l’autre la communauté a dû ouvrir les mains, et se laisser appauvrir de la quasi certitude de l’arrivée d’une fille "idéale" : d’où la mise en route de
Tout un labeur de réflexion, de remise en cause mutuelle parfois, et finalement du creusement du sens de l’Alliance et de la vocation baptismale, dans la vie consacrée, dans le mariage..

Quelques réflexions en conclusion de ces deux itinéraires :

  • Importance du désintéressement au service des jeunes, la communauté peut alors librement poursuivre son chemin dans la joie qu’une jeune ait trouvé son chemin de vie ; parfois le Seigneur nous demande s’Il ne vaut pas pour nous plus que dix fils ?
  • L’amour du Christ fort et engagé se vit aussi rayonnant par des laïcs ;
  • nécessité de poser des jalons forts qui font surgir les plus profonds désirs, source de libération ;
  • prise de conscience des déplacements que jeunes et communauté ont à vivre les uns par les autres ;
  • l’œuvre de l’Esprit déroute et l’on doit se garder des jugements trop hâtifs.

Je vous propose maintenant la lecture d’un troisième cheminement. Dix ans d’accompagnement d’une jeune venant à 21 ans faire une retraite en quête de la volonté de Dieu. Le carmel se dessine dans la lumière et la joie.
Deux ans de cheminement où il lui est demandé de terminer ses études, de s’engager dans un travail professionnel. La décision de l’entrée est évidente. Trois années au carmel font ressurgir les blocages familiaux, étouffement dans la vie relationnelle sans aucune remise en cause de l’appartenance au Christ. Il faut prendre la douloureuse décision d’un recul en fidélité à l’appel du Christ à "choisir la vie".

Nous lui demandons :

- un suivi psychologique qui deviendra quatre ans de psychothérapie

- un accompagnement régulier spirituel extérieur,
en même temps que se poursuit incessamment le dialogue avec la prieure.

Ce temps hors monastère avec sa reprise en main du travail est une kénose énorme, une remise en cause dans sa foi, dans sa vocation, dans le choix du monastère, tout y est passé, tout a été repris, toute situation retournée. Fil continu de l’appel, parfois souterrain : Dieu est fidèle, c’est ce qui a fait basculer son chemin et cela ce n’est pas nous qui pouvons le procurer ni à nous ni aux jeunes.
Prochainement, elle s’apprête à vivre la deuxième partie du psaume 125 : "on s’en vient en chantant, on rapporte les gerbes".

La communauté a dû vivre "le choix pour la vie" de la jeune ; la communauté poursuit son labeur de déprise, de confiance, de remise inconditionnelle,
seulement branchée sur son propre chemin parfois rude et bouleversé pour que la vie éclate en la jeune.

Quelques réflexions en conclusion de cet itinéraire :

Pour la jeune, déplacement, dépossession de tout projet, accueil à neuf du don de Dieu, grande docilité au Christ en tout. Le signe, la marque de l’Esprit  : l’Appel resurgit à travers toutes les épreuves.
Pour la communauté, perception de l’importance de la mise au clair des relations familiales

  • au-delà de cette jeune un suivi en psychothérapie n’est pas anormal, clarification importante dans ce domaine avant l’entrée si possible, reprise plus tard si nécessaire ;
  • aujourd’hui, beaucoup de familles éclatées, cela engendre des problèmes d’intégration au cœur des communautés, "famille réunie au nom du Seigneur" ;
  • un enseignement souvent retenu : vérifier non seulement la capacité à l’Autre, mais la capacité à l’intégration communautaire.

Nous aurions pu évoquer d’autres chemins de jeunes. Dans chacun l’Esprit est actif et Il agit en correspondance avec les communautés pour que l’appel du Christ aujourd’hui trouve des terres, où la Semence s’implante et croisse.

Conclusion

Au terme de ce partage, nous avons pu sentir notre foi réveillée en l’action de l’Esprit qui travaille dans les préalables , "qui mène" (comme le disait le Père Lescanne). Si les jeunes appellent les jeunes, "l’Esprit aussi parle à notre esprit", il n’est pas sectaire ; quand il est en un lieu, il communique avec lui-même, présent en un autre lieu et notre labeur est peut-être de le lui permettre. Les jeunes par leur demande réveillent l’action de l’Esprit dans nos communautés. Ils stimulent l’énergie de communion animant nos communautés. Aucun démarche des jeunes vers nous n’est neutre ; il y a une semence.
Notre diaconie d’accueil branchée sur le vaste cœur de l’Eglise est vraiment un lieu de travail de l’Esprit.

et pour ensemencer les cœurs que seul le Seigneur peut ouvrir, comme l’oreille de Lydie
et aussi pour rejaillir sur la communauté en fruit de "conversion qui mènent à la Vie". (Ac 11, 18).

Sœur Françoise de Fouchécour, carmélite