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Epouse de diacre, au service des vocations
Chantal Craipeau
épouse de diacre, membre du SDV de Luçon
épouse de diacre, membre du SDV de Luçon
Des “oui” successifs
Je suis mariée à Paul depuis vingt-neuf ans. Nous avons quatre enfants de 18 à 28 ans. Notre fille aînée est mariée et nous avons une petite-fille de neuf ans.
Mon mari est diacre permanent depuis six ans. Sa lettre de mission l’engage d’abord au sein de notre famille, ensuite au collège où il enseigne la musique et participe à l’équipe pastorale. Il exerce aussi sa mission sur le plan diocésain à la pastorale liturgique et sacramentelle, au service de la beauté du chant et de la liturgie.
Je travaille depuis un an au service diocésain des vocations où j’ai spécialement la mission d’organiser les temps forts pour les enfants et les jeunes de 9 à 14 ans. Notre équipe comporte six autres membres : trois prêtres, dont le responsable du SDV, une religieuse, un religieux et une mère de famille.
En préparant ce témoignage, je mesure l’originalité et la richesse de ma vie… Le baptême nous fait entrer dans une vie nouvelle : la vie avec Dieu. C’est la vocation de tout baptisé ! Pour moi, depuis quelques années, cette vocation est une réponse à des appels successifs.
Tout d’abord le oui dans le sacrement de mariage nous a engagés sur une route commune pour toute la vie. Nous voulions bâtir notre couple sur le roc (Mt 7, 21) avec la certitude de l’amour de Dieu pour nous et de sa présence quotidienne à nos côtés… Nous gardons ce moment comme un cadeau, un événement précieux pour toute notre vie.
Quand la question du diaconat permanent a été posée à mon mari, nous avons été surpris… C’est après plusieurs années de réflexion que nous nous sommes mis en route pour la formation.
Ce temps de cheminement vécu en couple a été riche de questionnements, ressourcements, enseignements et rencontres. Après discernement et abandon dans la foi… c’est d’un commun accord que nous avons accueilli l’appel de notre évêque pour le sacrement de l’ordre.
A l’ordination, comme toutes les épouses dont le mari est appelé au diaconat, j’ai répondu personnellement à la question posée par l’évêque. Le « oui » que j’ai prononcé venait à la suite de notre engagement dans le mariage et affirmait ma confiance dans le Seigneur avec l’assurance de la prière de la famille, des amis et de la communauté.
La célébration de l’ordination reste pour moi un temps de grâce, de joie et de paix. Les enfants étaient réunis avec la famille, les amis, l’équipe d’accompagnement. Nous étions portés... Nous nous sentions très proches l’un de l’autre. Pendant la prostration, je priais les saints avec toute l’assemblée pour nous, pour l’Eglise et pour le monde. Au moment du baiser de paix, j’étais heureuse de voir tous ses frères diacres l’embrasser : c’était très fort ! Un grand moment de bonheur.
Du côté de ma vie professionnelle, nous avons aussi posé des choix : mère au foyer, puis éducatrice surveillante dans un établissement scolaire puis animatrice en pastorale scolaire dans ce même collège (APS) pendant dix ans. En même temps, mon engagement dans la catéchèse m’a amenée durant toutes ces années, à suivre différentes formations proposées dans l’Eglise. La dernière étant la formation de théologie pratique (ITP) reçue à l’UCO à Angers (2002-2004). C’est à la suite de cette dernière que j’ai été appelée au SDV.
Ma formation initiale de laborantine n’a donc rien à voir avec mon travail au sein du SDV !
Mon mari est diacre permanent depuis six ans. Sa lettre de mission l’engage d’abord au sein de notre famille, ensuite au collège où il enseigne la musique et participe à l’équipe pastorale. Il exerce aussi sa mission sur le plan diocésain à la pastorale liturgique et sacramentelle, au service de la beauté du chant et de la liturgie.
Je travaille depuis un an au service diocésain des vocations où j’ai spécialement la mission d’organiser les temps forts pour les enfants et les jeunes de 9 à 14 ans. Notre équipe comporte six autres membres : trois prêtres, dont le responsable du SDV, une religieuse, un religieux et une mère de famille.
En préparant ce témoignage, je mesure l’originalité et la richesse de ma vie… Le baptême nous fait entrer dans une vie nouvelle : la vie avec Dieu. C’est la vocation de tout baptisé ! Pour moi, depuis quelques années, cette vocation est une réponse à des appels successifs.
Tout d’abord le oui dans le sacrement de mariage nous a engagés sur une route commune pour toute la vie. Nous voulions bâtir notre couple sur le roc (Mt 7, 21) avec la certitude de l’amour de Dieu pour nous et de sa présence quotidienne à nos côtés… Nous gardons ce moment comme un cadeau, un événement précieux pour toute notre vie.
Quand la question du diaconat permanent a été posée à mon mari, nous avons été surpris… C’est après plusieurs années de réflexion que nous nous sommes mis en route pour la formation.
Ce temps de cheminement vécu en couple a été riche de questionnements, ressourcements, enseignements et rencontres. Après discernement et abandon dans la foi… c’est d’un commun accord que nous avons accueilli l’appel de notre évêque pour le sacrement de l’ordre.
A l’ordination, comme toutes les épouses dont le mari est appelé au diaconat, j’ai répondu personnellement à la question posée par l’évêque. Le « oui » que j’ai prononcé venait à la suite de notre engagement dans le mariage et affirmait ma confiance dans le Seigneur avec l’assurance de la prière de la famille, des amis et de la communauté.
La célébration de l’ordination reste pour moi un temps de grâce, de joie et de paix. Les enfants étaient réunis avec la famille, les amis, l’équipe d’accompagnement. Nous étions portés... Nous nous sentions très proches l’un de l’autre. Pendant la prostration, je priais les saints avec toute l’assemblée pour nous, pour l’Eglise et pour le monde. Au moment du baiser de paix, j’étais heureuse de voir tous ses frères diacres l’embrasser : c’était très fort ! Un grand moment de bonheur.
Du côté de ma vie professionnelle, nous avons aussi posé des choix : mère au foyer, puis éducatrice surveillante dans un établissement scolaire puis animatrice en pastorale scolaire dans ce même collège (APS) pendant dix ans. En même temps, mon engagement dans la catéchèse m’a amenée durant toutes ces années, à suivre différentes formations proposées dans l’Eglise. La dernière étant la formation de théologie pratique (ITP) reçue à l’UCO à Angers (2002-2004). C’est à la suite de cette dernière que j’ai été appelée au SDV.
Ma formation initiale de laborantine n’a donc rien à voir avec mon travail au sein du SDV !
La complémentarité, une richesse pour l’Eglise
« Vous êtes le Corps du Christ, chacun de nous est un membre de son Corps » (1 Co 12,12).
Dans la vie de tous les jours
L’ordination fait de mon mari un clerc pour la vie ! Il fait partie des ministres ordonnés et moi je reste cependant laïque. Mais le mariage reste le premier sacrement. Il faut bien avouer que ce n’est pas simple à comprendre. Ce n’est que dans la foi que j’entends cela…
Le temps de prière partagé nous aide à rester unis dans le Christ. Nous avons commencé à prier ensemble quand les enfants étaient petits. Progressivement, après l’ordination, j’ai participé plus régulièrement à la prière des heures. Ce temps devient très important pour nous deux.
De nombreuses occasions nous permettent de vivre des moments très riches : les préparations et les célébrations aux mariages, les baptêmes, les sépultures dans nos familles… Je n’accompagne pas mon mari à chaque fois mais selon les circonstances et nos disponibilités. Mais il est sûr que la formation commune et nos engagements respectifs nous aident à garder ce même esprit de service à la suite du Christ serviteur. Je suis heureuse que mon mari apporte du bonheur autour de lui dans son travail quotidien... et qu’il annonce la Bonne Nouvelle du Christ.
Le temps de prière partagé nous aide à rester unis dans le Christ. Nous avons commencé à prier ensemble quand les enfants étaient petits. Progressivement, après l’ordination, j’ai participé plus régulièrement à la prière des heures. Ce temps devient très important pour nous deux.
De nombreuses occasions nous permettent de vivre des moments très riches : les préparations et les célébrations aux mariages, les baptêmes, les sépultures dans nos familles… Je n’accompagne pas mon mari à chaque fois mais selon les circonstances et nos disponibilités. Mais il est sûr que la formation commune et nos engagements respectifs nous aident à garder ce même esprit de service à la suite du Christ serviteur. Je suis heureuse que mon mari apporte du bonheur autour de lui dans son travail quotidien... et qu’il annonce la Bonne Nouvelle du Christ.
Expérience au sein du collège
Durant six années nous avons travaillé ensemble dans un même établissement catholique. Cette expérience fut très riche car en mission d’animatrice en pastorale, je savais que je pouvais compter sur lui pour des conseils ou des appuis précieux pour certaines orientations pastorales à encourager. Il m’a beaucoup soutenue dans l’élaboration de la structure « écoute » pour les jeunes. Je sais que son soutien était valorisé par la grâce du diaconat.
Expérience au sein de l’équipe diocésaine des diacres et de leurs épouses
Des rencontres des diacres et de leurs épouses ont lieu régulièrement. Nous aimons nous retrouver pour échanger sur notre vie. Ces échanges nous disent combien le diaconat enrichit le couple : dialogue, respect, changement de regard sur les autres, et ouverture sur le monde et l’Eglise. Ces moments sont l’occasion de prendre conscience de la richesse et de la complémentarité des époux pour la mission.
Expérience au sein de l’Eglise diocésaine
Le diacre est au service de son évêque, mais il vit aussi sa mission dans sa paroisse. Le lien avec les prêtres et les laïcs est important. L’épouse est, elle aussi, au carrefour de ces rencontres multiples… Par exemple, il y a une semaine, une amie me demandait l’homélie que mon mari a prononcée à la fête de Toussaint. Deux jours plus tard une autre personne s’adressait à moi car elle désirait l’homélie faite par le prêtre à la célébration du 2 novembre !
Chacun a bien sa place et pour moi, épouse de diacre, il s’agit de prendre toute ma place mais… rien que ma place ! Lors de la formation des diacres, en parlant des épouses, il est souvent fait référence à « Marie qui méditait toutes ces choses dans son cœur… » (Lc 2,15-19).
Chacun a bien sa place et pour moi, épouse de diacre, il s’agit de prendre toute ma place mais… rien que ma place ! Lors de la formation des diacres, en parlant des épouses, il est souvent fait référence à « Marie qui méditait toutes ces choses dans son cœur… » (Lc 2,15-19).
Le service des vocations au service de l’Eglise
Au service des vocations, je découvre l’Eglise sous un angle neuf. La pastorale des vocations est un vaste chantier où « la moisson est abondante. » La mission du SDV s’insère dans la pastorale du diocèse au carrefour des différents services et mouvements. « Le SDV est au cœur de l’Eglise et sa mission est dans la mission même de l’Eglise » nous disait le Père Maillard à Rennes en réunion provinciale.
Des divers enseignements reçus depuis un an (au congrès de Lyon en particulier), je retiens surtout l’importance de l’appel, de l’engagement, du discernement, de l’accompagnement… Cela rejoint bien ce que j’ai vécu, en particulier dans mon engagement dans l’animation de la pastorale au collège. J’ai pu y vérifier l’épanouissement des personnes qui acceptaient de s’engager dans la catéchèse et le bonheur des jeunes lors des temps forts ou pèlerinages. Je peux affirmer que l’appel de Dieu fait grandir et que l’attachement au Christ vient épanouir tout homme !
Moi-même, je sais combien l’appel peut travailler, déstabiliser… mais je sais aussi, en vivant avec Paul mon mari depuis vingt-neuf ans et en ayant la chance de côtoyer de nombreux prêtres, qu’il est possible aujourd’hui d’être heureux en se donnant gratuitement pour le Seigneur. Ce n’est pas toujours facile ! Les agendas sont souvent chargés mais la grâce du sacrement est grande !
Le monde a besoin de gratuité, de temps donné et les ministres ordonnés pour toute la vie sont des témoins nécessaires dans le monde d’aujourd’hui. Les religieux et les religieuses aussi, à leur manière, sont signes de l’amour gratuit de Dieu pour le monde et signes d’un engagement possible pour l’éternité.
Ma position de laïque me fait rencontrer de nombreux animateurs en pastorale engagés avec une lettre de mission de l’évêque pour un temps donné. Parfois je suis témoin d’une incompréhension mutuelle entre diacres et laïcs en mission. L’articulation n’est pas toujours facile ! Mais je pense qu’une connaissance plus grande des uns et des autres pourrait sans doute faciliter les liens pour mieux collaborer à la même mission.
Humainement, c’est un peu fou de croire aujourd’hui que des jeunes peuvent s’engager entièrement pour le Christ ! Sagesse ou folie (1 Co 1, 26) ? Comme le dit saint Paul, la tension est grande entre désir et don, entre rêve et réalité, entre réalisme et espérance ! Mais je crois en la puissance de la Parole de Dieu et en la nécessité de l’Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne. Nous avons besoin de prêtres et je suis heureuse de participer humblement à ce grand chantier. Nous ne devrions jamais oublier que « les dons de la grâce sont variés… selon le même Esprit » (1 Co 12, 1-11).
Seigneur, donne-nous la grâce de te louer, et de te remercier pour la vie que tu nous donnes ! Eclaire-nous, apprends-nous à entrer dans ton grand champ d’amour pour ta plus grande gloire et le salut du monde.
Des divers enseignements reçus depuis un an (au congrès de Lyon en particulier), je retiens surtout l’importance de l’appel, de l’engagement, du discernement, de l’accompagnement… Cela rejoint bien ce que j’ai vécu, en particulier dans mon engagement dans l’animation de la pastorale au collège. J’ai pu y vérifier l’épanouissement des personnes qui acceptaient de s’engager dans la catéchèse et le bonheur des jeunes lors des temps forts ou pèlerinages. Je peux affirmer que l’appel de Dieu fait grandir et que l’attachement au Christ vient épanouir tout homme !
Moi-même, je sais combien l’appel peut travailler, déstabiliser… mais je sais aussi, en vivant avec Paul mon mari depuis vingt-neuf ans et en ayant la chance de côtoyer de nombreux prêtres, qu’il est possible aujourd’hui d’être heureux en se donnant gratuitement pour le Seigneur. Ce n’est pas toujours facile ! Les agendas sont souvent chargés mais la grâce du sacrement est grande !
Le monde a besoin de gratuité, de temps donné et les ministres ordonnés pour toute la vie sont des témoins nécessaires dans le monde d’aujourd’hui. Les religieux et les religieuses aussi, à leur manière, sont signes de l’amour gratuit de Dieu pour le monde et signes d’un engagement possible pour l’éternité.
Ma position de laïque me fait rencontrer de nombreux animateurs en pastorale engagés avec une lettre de mission de l’évêque pour un temps donné. Parfois je suis témoin d’une incompréhension mutuelle entre diacres et laïcs en mission. L’articulation n’est pas toujours facile ! Mais je pense qu’une connaissance plus grande des uns et des autres pourrait sans doute faciliter les liens pour mieux collaborer à la même mission.
Humainement, c’est un peu fou de croire aujourd’hui que des jeunes peuvent s’engager entièrement pour le Christ ! Sagesse ou folie (1 Co 1, 26) ? Comme le dit saint Paul, la tension est grande entre désir et don, entre rêve et réalité, entre réalisme et espérance ! Mais je crois en la puissance de la Parole de Dieu et en la nécessité de l’Eucharistie, source et sommet de toute vie chrétienne. Nous avons besoin de prêtres et je suis heureuse de participer humblement à ce grand chantier. Nous ne devrions jamais oublier que « les dons de la grâce sont variés… selon le même Esprit » (1 Co 12, 1-11).
Seigneur, donne-nous la grâce de te louer, et de te remercier pour la vie que tu nous donnes ! Eclaire-nous, apprends-nous à entrer dans ton grand champ d’amour pour ta plus grande gloire et le salut du monde.