Au Portugal
Le décret conciliaire "Optatam Totius" établi en 1965 dit que l’œuvre des vocations dépasse les limites du diocèse, de la nation ou des familles religieuses (n°32). Cette orientation ouvre un horizon nouveau et commence une nouvelle phase de la pastorale des vocations.
Sur le chemin parcouru dans notre pays, il y a eu des moments historiques avec la création du Centre National en 1969 et son arrêt, neuf ans après. Les premières années de 1970 furent marquées par l’essai d’élaboration d’un plan national de la Pastorale des vocations qui n’a pas abouti. Presque dix ans après, entre 1979 et 1981, à la demande de la Congrégation de l’Education Catholique, divers diocèses ont élaboré et publié leur plan sur la pastorale des vocations.
Les deux premières sessions de formation organisées par le Centre National en 1969 et 1971, sur la "Théologie et pastorale des vocations" et sur "La pastorale de la jeunesse" ainsi que les congrès internationaux de 1971 et 1973, eurent une influence significative dans l’orientation prise par la pastorale des vocations, se mettant clairement dans l’horizon ouvert par le concile Vatican II. Les publications de ce Centre vont dans le même sens.
Début 1975, les promoteurs vocationaux des instituts religieux font sentir le besoin d’une collaboration avec les diocèses. Peu à peu les secrétariats diocésains se sont ouverts à cette perspective intégrant les religieux, les religieuses et les laïques.
En 1986, la Commission épiscopale du Clergé, des Séminaires et Vocations, qui coordonne la pastorale des vocations au Portugal, et la Commission des vocations des instituts religieux et séculiers, commencent à préparer ensemble une Session annuelle de formation pour animateurs des vocations, qui jusqu’alors étaient organisées en parallèle, destinées respectivement aux diocésains et aux religieux. Ces sessions viennent contribuer à une meilleure préparation théologique, spirituelle et pastorale de tous ceux qui sont engagés dans l’animation des vocations. En dehors de cela, ils favorisent une plus grande communion entre les participants, la connaissance et la comparaison des différentes initiatives et expériences.
En 1992, la Commission épiscopale publie le document "Pastorale des vocations - orientations générales pour les diocèses portugais" rédigé avec la participation des Secrétariats diocésains et quelques religieux. Ainsi se constitue une espèce de directoire pour les agents concernés par l’animation des vocations.
L’action des Services nationaux se maintient orientée dans le sens d’un appui aux Secrétariats diocésains et aux animateurs de vocations des instituts de vie consacrée. Le choix principal est la formation des animateurs de vocations moyennant des Sessions annuelles. Les thèmes de celles-ci reflètent les événements actuels (par exemple l’année internationale de la jeunesse), les circonstances et appels ecclésiaux (la première place à l’Eglise particulière, la nouvelle évangélisation) et les préoccupations des destinataires (accompagnement, espaces, formes et moyens de la pastorale des vocations).
Tout au long de ces années, l’appel et l’appui de la prière pour les vocations ont été bien présents. Dans ce sens a eu lieu la publication des diverses aides, spécialement à l’occasion de la Semaine des vocations et des séminaires diocésains. Le dialogue avec Dieu et l’exigence de bien célébrer la liturgie ont été également présents durant les sessions de formation des animateurs.
Dès le début des années 70, les responsables des vocations se manifestent conscients que le développement de la Pastorale des jeunes est fondamentale pour l’éveil des vocations. Le besoin d’actualiser et la recherche de chemins dans ce sens conduit à la réalisation de quelques sessions orientées surtout vers le concret. Ces initiatives furent un stimulant pour un travail avec les jeunes dans divers diocèses et instituts religieux.
On constate une convergence progressive pour une pastorale des vocations de communion et collaboration entre les diocèses et les instituts de vie consacrée et missionnaire. Il y a déjà un chemin de fait et la direction est indiquée. Mais il y a encore des obstacles à dépasser et un chemin à parcourir pour arriver à une pastorale pleinement ecclésiale orientée sans intérêt, à l’éveil de toutes les vocations, selon les dons que l’Esprit donne à chacun.
Vers le milieu des années 80, commence à se développer le pré-séminaire ou Séminaire en Famille, comme structure de formation, accompagnement et discernement des vocations. En plusieurs diocèses et instituts religieux cette nouvelle manière de faire remplace, au moins en partie, le rôle des petits séminaires. C’est une option qui vient favoriser la pastorale des vocations en offrant aux adolescents une formation et un accompagnement qui leur permettent de grandir et mûrir dans leur milieu familial et social normal.
Après tout ce chemin, à quelles convictions arrive-t-on ?
Dans une Eglise qui a découvert la racine baptismale de toute vocation spécifique, c’est indispensable que la pastorale des vocations soit basée sur une idée plus large de vocation. Celle-ci complète le projet humain et l’appel à une vie chrétienne. Favoriser le développement et le mûrissement de celle-ci de manière à s’épanouir dans une forme spécifique d’être et de servir l’Eglise, selon le don reçu de l’Esprit, c’est la tâche de la pastorale des vocations. Elle sera attentive à la diversité vue comme exigence de service et complémentarité du don commun auquel participent tous les fidèles.
La vie chrétienne et ecclésiale étant fondamentalement communion et mission, la pastorale des vocations construite sur cette base se place dans la même ligne. Ainsi, l’union et la collaboration de tous les animateurs des vocations sont des conditions indispensables. L’action parallèle de divergence et de compétition n’a pas de sens. Toute pastorale des vocations est ecclésiale. Pour cela chaque animateur est au service de toutes les vocations et non seulement de la sienne, dans un accueil plein de la gratuité du don divin et dans le respect total de la liberté de la personne qui est appelée. Il cherche le bien de toute l’Eglise et pas seulement celui de son propre séminaire ou institut.
La pastorale des vocations est l’œuvre de toute la communauté chrétienne, malgré la diversité des tâches attribuées à ses membres. La perspective vocationnelle est partie entière et fruit mûr de tout le travail pastoral : éducation de la foi, célébration de la liturgie et développement de la communauté croyante. Pourtant une pastorale spécifiquement vocationnelle a un sens et se révèle nécessaire comme service d’appui aux communautés pour ne pas négliger cette dimension et pour accompagner, discerner et former les signes de vocation.
L’Evangile écouté et proclamé, la prière et l’expérience de Dieu et le dévouement au service des autres, motivé par la foi, sont des moyens importants dans une pastorale des vocations. C’est à travers cela que les destinataires de l’appel divin peuvent percevoir la voix de Dieu et cultiver la disponibilité pour y correspondre.
Le témoignage de vie joyeuse, dévouée et généreuse de la vocation propre, les retraites ou Exercices spirituels et l’accompagnement personnel du cheminement chrétien sont également des moyens indispensables pour éveiller l’attention à l’appel du Seigneur au don total de soi-même.
Essais et voies nouvelles de la pastorale des vocations
Au niveau national il n’y a pas de grandes initiatives car les structures de la pastorale des vocations n’ont pas vraiment une nature exécutive et la disponibilité des personnes engagées est très limitée.
Dans les diocèses, l’une ou l’autre initiative montre quelques nouveautés : trois diocèses du sud ont organisé ensemble une année vocationnelle orientée vers un travail avec les jeunes, dédié à la famille, et qui, maintenant, se prolonge pour trois ans. Il y a eu aussi des expériences d’ouverture des communautés religieuses aux jeunes pour un temps passé ensemble et la connaissance de la vie religieuse, pendant une journée. Un diocèse a organisé un service d’accueil, de réflexion et de prière pour les jeunes.
L’organisation mensuelle de temps forts de prière destinés aux jeunes et en collaboration avec la pastorale des jeunes est une autre initiative prometteuse dans un autre diocèse.
Jorge Manuel Faria Quarda