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Des figures du diaconat, ailleurs
Yves Brisciano
diacre du diocèse de Créteil
délégué adjoint pour le diaconat
diacre du diocèse de Créteil
délégué adjoint pour le diaconat
Il y a peu de temps, à peine quarante années que le concile Vatican II restaurait le diaconat comme ministère effectif. Cette restauration s’accompagnait d’une possibilité, pour chaque Eglise particulière ou conférence épiscopale, de le recevoir et de le promouvoir, tenant compte des réalités ecclésiales, sociales... différentes selon les pays et l’histoire de la présence de l’Eglise.
Ce choix a eu pour conséquences de faire apparaître, dans le monde, des « figures » de diacres bien différentes.
Ce choix plus ou moins précoce du redémarrage du diaconat conditionne aussi aujourd’hui la visibilité du ministère diaconal : le nombre de diacres mais aussi l’expérience acquise. Les Etats-Unis, l’Allemagne (et la sphère germanique) ont commencé plus tôt que la France ou l’Italie, qui elles-mêmes ont précédé des réalités beaucoup plus récentes telle que l’implantation dans des pays africains (plus fortement dans le sud du continent, République Sud-Africaine, Namibie, Zimbabwe...), ainsi que dans les pays d’Europe centrale (Hongrie, République Tchèque...) ou les pays d’Europe du Nord (Suède, Norvège...)
Avant de regarder quelques figures différentes du diaconat, examinons quelques statistiques de l’implantation du diaconat, ce qui donne une vision de sa disparité à travers le monde.
Ce choix a eu pour conséquences de faire apparaître, dans le monde, des « figures » de diacres bien différentes.
Ce choix plus ou moins précoce du redémarrage du diaconat conditionne aussi aujourd’hui la visibilité du ministère diaconal : le nombre de diacres mais aussi l’expérience acquise. Les Etats-Unis, l’Allemagne (et la sphère germanique) ont commencé plus tôt que la France ou l’Italie, qui elles-mêmes ont précédé des réalités beaucoup plus récentes telle que l’implantation dans des pays africains (plus fortement dans le sud du continent, République Sud-Africaine, Namibie, Zimbabwe...), ainsi que dans les pays d’Europe centrale (Hongrie, République Tchèque...) ou les pays d’Europe du Nord (Suède, Norvège...)
Avant de regarder quelques figures différentes du diaconat, examinons quelques statistiques de l’implantation du diaconat, ce qui donne une vision de sa disparité à travers le monde.
Les diacres permanents dans le monde
En janvier 2004, nous recensions approximativement 30 944 diacres permanents, répartis dans 132 pays. Et sur les 2 800 circonscriptions ecclésiastiques (diocèses, prélatures, etc.), les diacres sont présents dans environ 1 300, soit un peu plus de 46 %.
Le continent américain est celui qui compte le plus de diacres : 20 308, soit 65,6 % du total. Les Etats-Unis, à eux seuls, représentent 14 200 diacres soit 45,9 % de la population diaconale du monde et, si on rajoute ceux du Canada, nous arrivons à presque la moitié des diacres. Mais certains pays d’Amérique latine comme le Brésil, le Mexique, le Chili ou l’Argentine représentent plus de 3 400 diacres soit plus de 11 %. Il est aussi à noter que des petits pays comme Porto Rico et la République Dominicaine ont respectivement 402 et 309 diacres.
Pour le continent européen, nous pouvons dénombrer 9 961 diacres soit 32,2 % du total. Trois pays, l’Italie avec 2 748, l’Allemagne avec 2 582 et la France 1 800 diacres (2 000 à ce jour) représentent 71 % des diacres européens soit 23 % de l’ensemble mondial.
Vient ensuite le continent Africain avec 336 diacres, 1,1 % du total, mais dont 203 viennent de la République Sud-Africaine et 46 de Namibie. Les conférences épiscopales africaines vivent des réalités ecclésiales particulières (présence de nombreux catéchistes...) qui font que ce choix n’a pas été retenu, exception faite pour les deux pays déjà cités.
Enfin, deux continents aux réalités humaines, historiques et ecclésiales différentes ont peu de diacres : l’Océanie,, 195 (dont 56 pour l’Australie) soit 0,6 % du total et l’Asie, 144 diacres (38 en Inde) soit 0,5 % du total.
Pour une analyse plus complète de la réalité du diaconat, nous pouvons nous reporter au chapitre 6 du document réalisé par la commission théologique internationale et intitulé Le diaconat. Evolution et perspectives (1).
Je me permettrai donc de regarder comment, à travers telle ou telle expérience diaconale dans plusieurs pays du monde, les évêques ont mis en place un visage particulier du ministère diaconal, que ce soit dans les choix d’interpellation, les orientations dans la formation des diacres ou les missions qui leur sont confiées.
Le continent américain est celui qui compte le plus de diacres : 20 308, soit 65,6 % du total. Les Etats-Unis, à eux seuls, représentent 14 200 diacres soit 45,9 % de la population diaconale du monde et, si on rajoute ceux du Canada, nous arrivons à presque la moitié des diacres. Mais certains pays d’Amérique latine comme le Brésil, le Mexique, le Chili ou l’Argentine représentent plus de 3 400 diacres soit plus de 11 %. Il est aussi à noter que des petits pays comme Porto Rico et la République Dominicaine ont respectivement 402 et 309 diacres.
Pour le continent européen, nous pouvons dénombrer 9 961 diacres soit 32,2 % du total. Trois pays, l’Italie avec 2 748, l’Allemagne avec 2 582 et la France 1 800 diacres (2 000 à ce jour) représentent 71 % des diacres européens soit 23 % de l’ensemble mondial.
Vient ensuite le continent Africain avec 336 diacres, 1,1 % du total, mais dont 203 viennent de la République Sud-Africaine et 46 de Namibie. Les conférences épiscopales africaines vivent des réalités ecclésiales particulières (présence de nombreux catéchistes...) qui font que ce choix n’a pas été retenu, exception faite pour les deux pays déjà cités.
Enfin, deux continents aux réalités humaines, historiques et ecclésiales différentes ont peu de diacres : l’Océanie,, 195 (dont 56 pour l’Australie) soit 0,6 % du total et l’Asie, 144 diacres (38 en Inde) soit 0,5 % du total.
Pour une analyse plus complète de la réalité du diaconat, nous pouvons nous reporter au chapitre 6 du document réalisé par la commission théologique internationale et intitulé Le diaconat. Evolution et perspectives (1).
Je me permettrai donc de regarder comment, à travers telle ou telle expérience diaconale dans plusieurs pays du monde, les évêques ont mis en place un visage particulier du ministère diaconal, que ce soit dans les choix d’interpellation, les orientations dans la formation des diacres ou les missions qui leur sont confiées.
Le diaconat aux Etats-Unis (2)
Après la restauration du diaconat permanent, la conférence épiscopale des Etats-Unis a souhaité développer très vite ce ministère. Dès 1968, les premiers évêques ont trouvé opportun d’accepter des candidats. Ils citaient les raisons suivantes pour restaurer ce ministère :
- renforcer par la grâce du sacrement le nombre et la diversité des diacres ;
- recruter dans un ministère actif un nouveau groupe de chrétiens compétents ;
- répondre aux besoins croissants des chrétiens dans le domaine de la liturgie et du « caritatif » ;
- trouver une réponse officielle et sacramentelle dans des lieux où peu ou pas de prêtres sont disponibles.
A la question : « Quelles sont les différentes missions d’un diacre ? », l’épiscopat des Etats-Unis répond : « Comme ministre de la Parole, le diacre annonce la Parole de Dieu à travers le commentaire des textes et par son enseignement. Comme ministre des sacrements, le diacre baptise, préside les mariages et célèbre les funérailles. Comme ministre de la charité, le diacre est attentif à toutes les pauvretés aussi bien dans la gestion des ressources que dans la recherche des solutions pour combattre les inégalités et les injustices. »
Cette décision de l’épiscopat américain a, comme on le voit dans ses orientations premières, donné une coloration particulière au ministère diaconal. Nous pouvons aussi constater que le nombre de diacres ordonnés aux Etats-Unis s’est développé d’une manière importante ; 10 000 diacres ont été ordonnés de 1975 à 1995. De ce fait, la visibilité du ministère est réelle ; elle est passée de 1 diacre pour 16 paroisses en 1975 à plus de 2 diacres pour 3 paroisses à ce jour.
Le choix des évêques est donc de nommer les diacres dans une paroisse (80 %), les autres recevant une mission diocésaine, dans le milieu carcéral ou dans un service social. Et de ce fait, leur mission est visible par leur présence à l’eucharistie, dans la célébration des baptêmes, des mariages, des obsèques, la pastorale des malades et le catéchuménat ou la catéchèse des enfants. Dans leurs paroisses, les diacres portent le souci des plus pauvres et l’enquête du CARA précise que les choix de prédication sont marqués par leur ministère : 48 % des homélies sont centrées sur les exclus et les pauvres, 39 % sur le respect de la vie et 37 % la justice sociale.
Une autre donnée que nous pouvons relever est que seulement 38 % des diacres ont un travail « civil » et 62 % n’ont pas d’emploi « civil » (retraités ou salariés de l’Eglise). On note aussi que, sur la population diaconale, seulement 27 % reçoivent un salaire pour leur ministère (cela peut s’expliquer par la forte présence de retraités).
Cette décision de l’épiscopat américain a, comme on le voit dans ses orientations premières, donné une coloration particulière au ministère diaconal. Nous pouvons aussi constater que le nombre de diacres ordonnés aux Etats-Unis s’est développé d’une manière importante ; 10 000 diacres ont été ordonnés de 1975 à 1995. De ce fait, la visibilité du ministère est réelle ; elle est passée de 1 diacre pour 16 paroisses en 1975 à plus de 2 diacres pour 3 paroisses à ce jour.
Le choix des évêques est donc de nommer les diacres dans une paroisse (80 %), les autres recevant une mission diocésaine, dans le milieu carcéral ou dans un service social. Et de ce fait, leur mission est visible par leur présence à l’eucharistie, dans la célébration des baptêmes, des mariages, des obsèques, la pastorale des malades et le catéchuménat ou la catéchèse des enfants. Dans leurs paroisses, les diacres portent le souci des plus pauvres et l’enquête du CARA précise que les choix de prédication sont marqués par leur ministère : 48 % des homélies sont centrées sur les exclus et les pauvres, 39 % sur le respect de la vie et 37 % la justice sociale.
Une autre donnée que nous pouvons relever est que seulement 38 % des diacres ont un travail « civil » et 62 % n’ont pas d’emploi « civil » (retraités ou salariés de l’Eglise). On note aussi que, sur la population diaconale, seulement 27 % reçoivent un salaire pour leur ministère (cela peut s’expliquer par la forte présence de retraités).
Dans l’enquête du CARA sur le ministère diaconal, on peut aussi noter une question qui montre bien, ne serait-ce que par les seuls termes de la question, les choix faits pour le ministère diaconal : « Votre activité ministérielle est-elle à temps partiel ou à temps plein ? » Poser cette question montre bien que le ministère diaconal s’analyse par le quantifiable. La réponse est de 60 % pour un ministère à temps partiel, 30 % à temps plein, 10 % n’ayant plus de ministère (diacres âgés et retirés). Comme nous le voyons, le rétablissement du diaconat aux Etat-Unis prend plus une figure de suppléance ; toutefois, les évêques déclarent que ce qui est important pour un diacre n’est pas tant ce qu’il fait que ce qu’il est.
Le diaconat en Italie (3)
Avec près de 2 750 diacres, les évêques italiens ont fait le choix d’une présence importante des diacres dans l’Eglise. Mais ce choix quantitatif est variable d’un diocèse à l’autre. Si l’on regarde les choix de la conférence épiscopale de Lombardie, ce n’est qu’en 1982 que l’évêque de Brescia a sollicité l’archevêque de Milan, le cardinal Martini, pour le rétablissement du diaconat permanent dans son Eglise. C’est seulement en 1987, soit cinq ans après, que les cinq premiers candidats furent appelés dans le diocèse de Milan. Les premières ordinations furent célébrés en 1990. Aujourd’hui il y a environ 80 diacres dans ce diocèse et 30 candidats en formation dans les trois années préparatoires. Ce développement est globalement identique dans beaucoup de diocèses italiens.
Une caractéristique du visage du diaconat vient aussi du fait que les candidats sont dans la grande majorité interpellés soit par un prêtre, soit par une communauté, soit par un mouvement. Et dans le diocèse de Milan, il n’y a aucun candidat qui se soit présenté de lui-même. Ce choix semble répondre à une volonté de mettre l’accent sur telle ou telle diaconie diocésaine ou paroissiale.
Quelles sont donc les formes de ministère diaconal ? J’en reste à l’exemple du diocèse de Milan. La première chose que nous dit l’Eglise de ce diocèse, c’est qu’il est difficile de préciser une forme déterminée. En premier lieu, elle doit répondre aux besoins pastoraux d’autant plus divers qu’elle vit une profonde évolution (comme le monde).
Nous pouvons aussi constater que les évêques ont fait le choix d’appeler des hommes bien insérés dans une vie familiale, professionnelle et sociale. Un diacre calabrais me disait récemment que, pour les diacres allemands, il était considéré comme diacre à temps partiel alors que pour lui son ministère englobait toute sa vie, familiale, professionnelle (civile) et ecclésiale.
Toutefois, dans le vécu ecclésial, les missions sont données en respect de la situation personnelle, familiale et professionnelle de chacun, soit au niveau du diocèse (environ un tiers) soit au niveau des paroisses (environ deux tiers)
Certains ont la charge de l’animation du « caritatif » au niveau d’un secteur ou du diocèse, d’autres animent la pastorale familiale ou le catéchuménat, un autre encore dirige une maison d’accueil diocésaine pour travailleurs italiens ou étrangers (il est à noter qu’en Italie, beaucoup de services sociaux sont organisés par l’Eglise ou sont en lien avec elle). Un autre peut être chargé de travailler à la formation (institut de formation diocésain) et d’autres encore sont chargés de l’assistance spirituelle dans un cimetière urbain, de l’aumônerie des prisons ou des hôpitaux.
Au niveau des missions plus paroissiales, on retrouve la présence des diacres dans le catéchuménat, l’accompagnement des fiancés, la pastorale des malades, les mouvements d’action catholique, les mouvements et services paroissiaux.
L’archevêque Tettamanzi, en 2003, en rencontrant les diacres leur disait : « Si la mission se reçoit de l’Eglise, elle ne doit pas être vécue seulement avec générosité. Il faut parfois abandonner des schémas pré-établis, aller même quelque fois à l’encontre de ce qui est écrit sur papier. Il faut avoir les yeux et le cœur grands ouverts aux réalités du monde parce que l’Esprit souffle où il veut. Nous devons discerner, ne pas être emprisonnés, mais ouverts. En suivant le message de Jésus : “Annoncez le Royaume à tous les hommes”, le diacre est présent là où ne peut pas aller le prêtre. Il doit être témoin dans les réalités de la vie des hommes et du monde, de partout l’Evangile doit être annoncé. »
Comme on le voit à travers les réalités du diocèse de Milan, on trouve une proximité dans les choix d’expression du ministère entre les diacres en Italie et en France.
Une caractéristique du visage du diaconat vient aussi du fait que les candidats sont dans la grande majorité interpellés soit par un prêtre, soit par une communauté, soit par un mouvement. Et dans le diocèse de Milan, il n’y a aucun candidat qui se soit présenté de lui-même. Ce choix semble répondre à une volonté de mettre l’accent sur telle ou telle diaconie diocésaine ou paroissiale.
Quelles sont donc les formes de ministère diaconal ? J’en reste à l’exemple du diocèse de Milan. La première chose que nous dit l’Eglise de ce diocèse, c’est qu’il est difficile de préciser une forme déterminée. En premier lieu, elle doit répondre aux besoins pastoraux d’autant plus divers qu’elle vit une profonde évolution (comme le monde).
Nous pouvons aussi constater que les évêques ont fait le choix d’appeler des hommes bien insérés dans une vie familiale, professionnelle et sociale. Un diacre calabrais me disait récemment que, pour les diacres allemands, il était considéré comme diacre à temps partiel alors que pour lui son ministère englobait toute sa vie, familiale, professionnelle (civile) et ecclésiale.
Toutefois, dans le vécu ecclésial, les missions sont données en respect de la situation personnelle, familiale et professionnelle de chacun, soit au niveau du diocèse (environ un tiers) soit au niveau des paroisses (environ deux tiers)
Certains ont la charge de l’animation du « caritatif » au niveau d’un secteur ou du diocèse, d’autres animent la pastorale familiale ou le catéchuménat, un autre encore dirige une maison d’accueil diocésaine pour travailleurs italiens ou étrangers (il est à noter qu’en Italie, beaucoup de services sociaux sont organisés par l’Eglise ou sont en lien avec elle). Un autre peut être chargé de travailler à la formation (institut de formation diocésain) et d’autres encore sont chargés de l’assistance spirituelle dans un cimetière urbain, de l’aumônerie des prisons ou des hôpitaux.
Au niveau des missions plus paroissiales, on retrouve la présence des diacres dans le catéchuménat, l’accompagnement des fiancés, la pastorale des malades, les mouvements d’action catholique, les mouvements et services paroissiaux.
L’archevêque Tettamanzi, en 2003, en rencontrant les diacres leur disait : « Si la mission se reçoit de l’Eglise, elle ne doit pas être vécue seulement avec générosité. Il faut parfois abandonner des schémas pré-établis, aller même quelque fois à l’encontre de ce qui est écrit sur papier. Il faut avoir les yeux et le cœur grands ouverts aux réalités du monde parce que l’Esprit souffle où il veut. Nous devons discerner, ne pas être emprisonnés, mais ouverts. En suivant le message de Jésus : “Annoncez le Royaume à tous les hommes”, le diacre est présent là où ne peut pas aller le prêtre. Il doit être témoin dans les réalités de la vie des hommes et du monde, de partout l’Evangile doit être annoncé. »
Comme on le voit à travers les réalités du diocèse de Milan, on trouve une proximité dans les choix d’expression du ministère entre les diacres en Italie et en France.
Le diaconat en Allemagne (4)
Avec près de 2 600 diacres, l’Eglise d’Allemagne tient une place importante dans le paysage diaconal. C’est une des Eglises qui très tôt a rétabli le diaconat permanent. Sa structuration, son organisation, ses moyens humains et financiers sont liés à l’histoire et aux choix politiques de ce pays. La participation financière des fidèles aux Eglises est, on pourrait dire, « organisée par l’Etat » sous la forme d’un impôt. Les évêques allemands ont donc fait le choix d’une présence diaconale différente des évêques de France. Les Eglises allemandes (quelque soit la confession) ont souvent une place reconnue dans le domaine social, le domaine de la santé, de l’éducation, dans l’action caritative nationale ou de chaque « Land ».
Une des premières missions des diacres est donc d’être signe d’une Eglise servante dans un certain nombre de lieux ou de situations de pauvreté, mais la manière de vivre ce ministère est différente. Il n’est pas rare, lorsque je rencontre un diacre allemand qu’il me demande si le diaconat est ma profession principale (Hauptberuf). Effectivement, c’est une des caractéristiques qui donne une figure particulière au ministère diaconal.
Dans le diocèse de Rottenburg-Stuttgart où les premiers diacres ont été ordonnés en 1968, nous pouvons compter 237 diacres permanents et 600 prêtres. Parmi les diacres permanents, 51 sont à la retraite et 93 diacres ont une profession civile (certains à temps partiel). 93 diacres exercent leur ministère au titre d’une « profession principale » ce qui veut dire qu’ils sont rémunérés par l’Eglise. Sont diacres au titre d’une « profession principale », sur décision de l’évêque, essentiellement des diacres avec une profession civile ayant exercé leur ministère depuis plusieurs années.
Les diacres allemands qui, pour la plus grande part, ont fait une demande personnelle d’ordination, reçoivent une formation humaine, théologique, professionnelle d’un niveau souvent élevé et sanctionnée par un diplôme. Il n’est pas rare de rencontrer, en Allemagne, des diacres docteur ou professeur de théologie. Il est demandé que les diacres rémunérés aient une formation professionnelle complémentaire comme : éducateur, infirmier, agent pastoral, responsable d’action caritatives...
La mission confiée aux diacres est réellement au service des plus petits mais l’exercice de cette mission se fait dans le cadre d’institutions d’Eglise. Je rapporte l’exemple d’Estéban car il me semble représentatif (sur le fond de sa mission) de beaucoup de diacres allemands. Estéban, d’origine colombienne, a commencé des études de théologie dans son pays, puis s’est expatrié en Allemagne ; il a continué ses études et a passé un doctorat à l’université de Tübingen. Après son mariage, il part avec sa femme comme missionnaire « laïque » au Zimbabwe. Là il travaille avec des réfugiés. De retour en Allemagne il souhaite devenir diacre. Aujourd’hui (il a 40 ans) l’Eglise lui confie une mission dans sa ville comme diacre dans un centre de rétention pour réfugiés et étrangers sans papiers. Accueil, écoute, soutien, aide et intervention pour des demandes d’asile, c’est une grande partie de son « travail salarié » et c’est aussi son ministère. Quand il prêche, c’est éclairé de cette vie qu’il commente l’Evangile. Mais il sait qu’il peut aussi, pour les besoins de l’Eglise, être appelé ailleurs, dans une paroisse ou pour une autre activité ministérielle.
Nous pourrions dire, en quelque sorte, que les choix faits par l’épiscopat allemand donnent un visage du ministère diaconal plus proche, par son statut, de la figure presbytérale.
Nous remarquons aussi que ces choix sont similaires à ceux faits par d’autres conférences épiscopales présentes dans l’ensemble de la sphère germanophone comme en Autriche, en Suisse alémanique ou dans certains pays (Europe centrale, Afrique, Amérique Latine) dans lesquels l’Eglise allemande est présente à travers la « Caritas » ou les diacres envoyés en mission.
Une des premières missions des diacres est donc d’être signe d’une Eglise servante dans un certain nombre de lieux ou de situations de pauvreté, mais la manière de vivre ce ministère est différente. Il n’est pas rare, lorsque je rencontre un diacre allemand qu’il me demande si le diaconat est ma profession principale (Hauptberuf). Effectivement, c’est une des caractéristiques qui donne une figure particulière au ministère diaconal.
Dans le diocèse de Rottenburg-Stuttgart où les premiers diacres ont été ordonnés en 1968, nous pouvons compter 237 diacres permanents et 600 prêtres. Parmi les diacres permanents, 51 sont à la retraite et 93 diacres ont une profession civile (certains à temps partiel). 93 diacres exercent leur ministère au titre d’une « profession principale » ce qui veut dire qu’ils sont rémunérés par l’Eglise. Sont diacres au titre d’une « profession principale », sur décision de l’évêque, essentiellement des diacres avec une profession civile ayant exercé leur ministère depuis plusieurs années.
Les diacres allemands qui, pour la plus grande part, ont fait une demande personnelle d’ordination, reçoivent une formation humaine, théologique, professionnelle d’un niveau souvent élevé et sanctionnée par un diplôme. Il n’est pas rare de rencontrer, en Allemagne, des diacres docteur ou professeur de théologie. Il est demandé que les diacres rémunérés aient une formation professionnelle complémentaire comme : éducateur, infirmier, agent pastoral, responsable d’action caritatives...
La mission confiée aux diacres est réellement au service des plus petits mais l’exercice de cette mission se fait dans le cadre d’institutions d’Eglise. Je rapporte l’exemple d’Estéban car il me semble représentatif (sur le fond de sa mission) de beaucoup de diacres allemands. Estéban, d’origine colombienne, a commencé des études de théologie dans son pays, puis s’est expatrié en Allemagne ; il a continué ses études et a passé un doctorat à l’université de Tübingen. Après son mariage, il part avec sa femme comme missionnaire « laïque » au Zimbabwe. Là il travaille avec des réfugiés. De retour en Allemagne il souhaite devenir diacre. Aujourd’hui (il a 40 ans) l’Eglise lui confie une mission dans sa ville comme diacre dans un centre de rétention pour réfugiés et étrangers sans papiers. Accueil, écoute, soutien, aide et intervention pour des demandes d’asile, c’est une grande partie de son « travail salarié » et c’est aussi son ministère. Quand il prêche, c’est éclairé de cette vie qu’il commente l’Evangile. Mais il sait qu’il peut aussi, pour les besoins de l’Eglise, être appelé ailleurs, dans une paroisse ou pour une autre activité ministérielle.
Nous pourrions dire, en quelque sorte, que les choix faits par l’épiscopat allemand donnent un visage du ministère diaconal plus proche, par son statut, de la figure presbytérale.
Nous remarquons aussi que ces choix sont similaires à ceux faits par d’autres conférences épiscopales présentes dans l’ensemble de la sphère germanophone comme en Autriche, en Suisse alémanique ou dans certains pays (Europe centrale, Afrique, Amérique Latine) dans lesquels l’Eglise allemande est présente à travers la « Caritas » ou les diacres envoyés en mission.
Le diaconat en Hongrie (5)
Dans ce pays, le diaconat s’est développé dans deux directions. Bien sûr, en Hongrie le diaconat n’a pu débuter qu’après 1990, après la clarification de la situation politique. Lors de ces dix dernières années, cinquante-deux diacres ont été ordonnés. Dans quatre à cinq diocèses ont été mises en place ainsi des formations initiale et permanente et il y a maintenant des groupes de diacres.
Depuis ce renouveau, différents diocèses ont organisé des synodes, qui réclament partout - du moins en théorie - le développement énergique du diaconat. Les raisons de ces exigences semblent être, de manière évidente, le manque croissant de prêtres. Par conséquent, les candidats au ministère diaconal ont été recherchés surtout parmi les animateurs paroissiaux et les catéchistes. La pénurie de prêtres et le groupe de candidats visé semblent donc forcer le diaconat en Hongrie à jouer un rôle de remplacement. C’est la première figure du diaconat qui s’est développée.
Parallèlement à cette situation naissait en 1998 à Kecskemét l’idée d’un projet de modèle diaconal nouveau. Un diacre d’une paroisse d’une grande ville devait être « employé » pour remplir les tâches « typiquement diaconales ». Les points d’attention de la paroisse étaient la présence dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite, les prisons et la situation de ceux qui venaient d’être libérés de prison. Le diacre devait, dans un premier temps, découvrir les besoins de ces « communautés » et leurs problèmes, les analyser, trouver une réponse adéquate, déterminer des méthodes de travail et les expérimenter. Ensuite il devrait assurer l’animation, la formation et l’accompagnement permanent d’un groupe de bénévoles qui rempliraient des missions concrètes. Le projet était réalisé grâce au soutien financier de l’organisation d’entraide allemande « Renovabis »
Puis de nouveaux problèmes, imprévus, arrivèrent : il n’y avait dans la ville en question aucune aide pour des drogués, alors que les dépendances (alcool, drogue, jeu) avaient augmenté de manière considérable.
Nous avons réussi à trouver une réponse - en lien avec la « Caritas » - dans la forme d’un centre de conseil psychologique (comparable à ce qui existe en Allemagne). Le vrai moteur et accompagnateur de ce centre paroissial « Caritas » n’était pas le diacre en tant que personne, mais le groupe d’accompagnement en entier. Ainsi on a pu relier dès le départ, sous la direction spirituelle d’un diacre, l’activité professionnelle de ce centre « Caritas » et les interventions des bénévoles du centre paroissial « Caritas ».
Ce modèle peut être considéré comme une autre direction de développement du diaconat en Hongrie.
Depuis ce renouveau, différents diocèses ont organisé des synodes, qui réclament partout - du moins en théorie - le développement énergique du diaconat. Les raisons de ces exigences semblent être, de manière évidente, le manque croissant de prêtres. Par conséquent, les candidats au ministère diaconal ont été recherchés surtout parmi les animateurs paroissiaux et les catéchistes. La pénurie de prêtres et le groupe de candidats visé semblent donc forcer le diaconat en Hongrie à jouer un rôle de remplacement. C’est la première figure du diaconat qui s’est développée.
Parallèlement à cette situation naissait en 1998 à Kecskemét l’idée d’un projet de modèle diaconal nouveau. Un diacre d’une paroisse d’une grande ville devait être « employé » pour remplir les tâches « typiquement diaconales ». Les points d’attention de la paroisse étaient la présence dans les hôpitaux, dans les maisons de retraite, les prisons et la situation de ceux qui venaient d’être libérés de prison. Le diacre devait, dans un premier temps, découvrir les besoins de ces « communautés » et leurs problèmes, les analyser, trouver une réponse adéquate, déterminer des méthodes de travail et les expérimenter. Ensuite il devrait assurer l’animation, la formation et l’accompagnement permanent d’un groupe de bénévoles qui rempliraient des missions concrètes. Le projet était réalisé grâce au soutien financier de l’organisation d’entraide allemande « Renovabis »
Puis de nouveaux problèmes, imprévus, arrivèrent : il n’y avait dans la ville en question aucune aide pour des drogués, alors que les dépendances (alcool, drogue, jeu) avaient augmenté de manière considérable.
Nous avons réussi à trouver une réponse - en lien avec la « Caritas » - dans la forme d’un centre de conseil psychologique (comparable à ce qui existe en Allemagne). Le vrai moteur et accompagnateur de ce centre paroissial « Caritas » n’était pas le diacre en tant que personne, mais le groupe d’accompagnement en entier. Ainsi on a pu relier dès le départ, sous la direction spirituelle d’un diacre, l’activité professionnelle de ce centre « Caritas » et les interventions des bénévoles du centre paroissial « Caritas ».
Ce modèle peut être considéré comme une autre direction de développement du diaconat en Hongrie.
Le diaconat en République Tchèque (6)
Tout comme en Hongrie et d’autres pays d’Europe Centrale, le rétablissement du diaconat est récent, et le développement du ministère est inégal d’un diocèse à l’autre. Il y a, à ce jour (janvier 2004), 147 diacres en République Tchèque.
Pour être franc, la notion de diaconie était pour mes frères et moi un terme que nous n’avons pas entendu de manière formelle pendant notre formation avant l’ordination. Notre formation était plus une préparation à soutenir des prêtres qu’une préparation aux activités et services diaconaux. Il s’agissait davantage de devenir un prêtre de remplacement qu’un diacre. Mais cette époque est déjà révolue.
Dans notre pays, la pauvreté est bien présente. Contrairement aux pays du tiers-monde, il s’agit chez nous surtout de pauvreté morale, de détresse morale, qui résultent de quarante ans de communisme. L’augmentation des chômeurs dans certaines régions - à cause d’une production dans l’industrie lourde qui ne s’inscrit pas dans les lois économiques - est à l’origine d’une forme particulière de haine entre hommes qui vivent une situation sociale difficile. Ils se souviennent des soi-disant « meilleurs temps » du socialisme. On doit comprendre leurs difficultés et on ne doit pas les condamner. Paradoxalement cette haine est aussi dirigée contre l’Eglise, qui pourtant était la première à être persécutée sous le système socialiste.
Voilà la réalité au contact de laquelle nous nous trouvons comme diacres. Nous devrions bien sûr considérer cet état de fait dans notre société comme diaconie, un lieu où l’action diaconale est nécessaire. Nous pouvons dire qu’il s’agit d’une diaconie mouvante. Notre famille constitue en premier lieu une situation diaconale très sensible. La plupart de nous sont des diacres exerçant une profession civile. Ce champ, cette atmosphère « post-communiste » qui nous entoure est aussi une diaconie pour nous, dans laquelle le diacre doit remplir sa mission politique prophétique.
Dans cette diaconie (comme dans toute autre diaconie) notre rôle est d’être un artisan de paix, d’être un exemple, une oasis d’authenticité et de paix. Cette mission ne prend jamais fin, mais nous avons aussi reçu beaucoup de grâce pour cette mission.
Une autre de nos missions diaconales est notre activité spirituelle et caritative dans les hôpitaux et maisons de retraite où nous vivons aussi avec les malades et les personnes âgées la force commune de la prière.
L’aspect le plus difficile de notre service se situe, selon mon expérience, dans nos paroisses, dans les relations entre prêtres, diacres et laïques. C’est vraiment paradoxal !
Comme nous le voyons à travers ces deux témoignages, le ministère diaconal, à peine naissant en Europe Centrale, n’a pas encore trouvé pleinement sa place dans l’Eglise. Nous ne pouvons pas dire non plus qu’entre des pays qui ont vécu des réalités politiques identiques les visages du diaconat soient identiques. On pense plus, en Hongrie, à une proximité avec la figure allemande qu’en République Tchèque. Mais je pense qu’il est encore beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions. Pour les autres pays de cette même sphère géopolitique, le nombre de diacres est encore à ce jour très faible et l’on ne peut encore rien dire de précis sur une orientation du ministère diaconal.
Pour être franc, la notion de diaconie était pour mes frères et moi un terme que nous n’avons pas entendu de manière formelle pendant notre formation avant l’ordination. Notre formation était plus une préparation à soutenir des prêtres qu’une préparation aux activités et services diaconaux. Il s’agissait davantage de devenir un prêtre de remplacement qu’un diacre. Mais cette époque est déjà révolue.
Dans notre pays, la pauvreté est bien présente. Contrairement aux pays du tiers-monde, il s’agit chez nous surtout de pauvreté morale, de détresse morale, qui résultent de quarante ans de communisme. L’augmentation des chômeurs dans certaines régions - à cause d’une production dans l’industrie lourde qui ne s’inscrit pas dans les lois économiques - est à l’origine d’une forme particulière de haine entre hommes qui vivent une situation sociale difficile. Ils se souviennent des soi-disant « meilleurs temps » du socialisme. On doit comprendre leurs difficultés et on ne doit pas les condamner. Paradoxalement cette haine est aussi dirigée contre l’Eglise, qui pourtant était la première à être persécutée sous le système socialiste.
Voilà la réalité au contact de laquelle nous nous trouvons comme diacres. Nous devrions bien sûr considérer cet état de fait dans notre société comme diaconie, un lieu où l’action diaconale est nécessaire. Nous pouvons dire qu’il s’agit d’une diaconie mouvante. Notre famille constitue en premier lieu une situation diaconale très sensible. La plupart de nous sont des diacres exerçant une profession civile. Ce champ, cette atmosphère « post-communiste » qui nous entoure est aussi une diaconie pour nous, dans laquelle le diacre doit remplir sa mission politique prophétique.
Dans cette diaconie (comme dans toute autre diaconie) notre rôle est d’être un artisan de paix, d’être un exemple, une oasis d’authenticité et de paix. Cette mission ne prend jamais fin, mais nous avons aussi reçu beaucoup de grâce pour cette mission.
Une autre de nos missions diaconales est notre activité spirituelle et caritative dans les hôpitaux et maisons de retraite où nous vivons aussi avec les malades et les personnes âgées la force commune de la prière.
L’aspect le plus difficile de notre service se situe, selon mon expérience, dans nos paroisses, dans les relations entre prêtres, diacres et laïques. C’est vraiment paradoxal !
Comme nous le voyons à travers ces deux témoignages, le ministère diaconal, à peine naissant en Europe Centrale, n’a pas encore trouvé pleinement sa place dans l’Eglise. Nous ne pouvons pas dire non plus qu’entre des pays qui ont vécu des réalités politiques identiques les visages du diaconat soient identiques. On pense plus, en Hongrie, à une proximité avec la figure allemande qu’en République Tchèque. Mais je pense qu’il est encore beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions. Pour les autres pays de cette même sphère géopolitique, le nombre de diacres est encore à ce jour très faible et l’on ne peut encore rien dire de précis sur une orientation du ministère diaconal.
Le diaconat en Suède (7)
L’originalité du diaconat en Suède provient du fait que l’Eglise catholique est très minoritaire dans ce pays : seulement 2 % de la population (160 000 catholiques). L’immense majorité appartient à l’Eglise luthérienne de Suède qui est de fait religion d’Etat. Une autre originalité vient de ce que la plupart des catholiques sont d’origine immigrée et une grande majorité est issue de la population chaldéenne d’Irak. Une autre particularité : il existe, dans l’Eglise luthérienne, des diacres et des diaconesses ! Bien sûr il y a peu de diacres permanents catholiques, vingt-et-un dans tout le pays et plus spécialement dans les grandes villes. Ils sont tous d’origine suédoise. Et pour la grande majorité, ils ont une profession civile, à l’inverse des diacres luthériens qui sont diacres « à plein temps ».
La particularité de l’Eglise catholique de Suède fait que la mission des diacres se vit dans des paroisses multiculturelles. Leurs missions englobent en premier lieu leur famille et leur travail (attention particulière à une insertion professionnelle), mais elles sont le plus souvent en lien avec une pastorale paroissiale habituelle : accompagnement vers les sacrements, célébration de baptêmes, de mariages, etc. Les diacres ont souvent aussi, dans leurs paroisses, une mission de présence auprès de ces chrétiens immigrés et sont largement engagés dans l’œcuménisme.
Aujourd’hui, si les interpellations en vue du diaconat sont faites au niveau des paroisses sur la base d’appels à une première réflexion, l’Eglise fait souvent le choix d’interpeller des hommes en relation avec des diaconies qu’elle décide comme prioritaires (immigration, santé...)
Nous pourrions aussi regarder les différentes figures du diaconat dans d’autres pays. Je pense aux pays africains, plus spécialement à la Namibie, l’Afrique du Sud ou le Zimbabwe où beaucoup de diacres vivent leur ministère auprès des réfugiés ou des malades du sida. Regarder le vécu des diacres à Cuba, au Brésil ou dans d’autres pays d’Amérique du Sud où la misère est immense et où justement la présence diaconale se situe aussi au cœur de la vie des hommes.
Mais bien au-delà de ces approches différentes du ministère, liées aux choix pastoraux de chaque évêque ou des conférences épiscopales, je voudrais souligner qu’en ordonnant des hommes diacres, signe du Christ serviteur, l’Eglise se fait pleinement servante. Que mes frères diacres soient docteur en théologie ou bien engagés dans des organisations ouvrières, qu’ils soient permanents (au sens professionnel) d’Eglise ou paysans, qu’ils soient responsables de la « Caritas » ou accompagnant des jeunes des cités ou des favelas… leur présence, leur témoignage, dans des lieux où l’Eglise rassemblée est quelque fois éloignée, est bien le signe du Christ lavant les pieds de ses disciples. « Ce que vous avez fait aux plus petits c’est à moi que vous l’avez fait. »
La particularité de l’Eglise catholique de Suède fait que la mission des diacres se vit dans des paroisses multiculturelles. Leurs missions englobent en premier lieu leur famille et leur travail (attention particulière à une insertion professionnelle), mais elles sont le plus souvent en lien avec une pastorale paroissiale habituelle : accompagnement vers les sacrements, célébration de baptêmes, de mariages, etc. Les diacres ont souvent aussi, dans leurs paroisses, une mission de présence auprès de ces chrétiens immigrés et sont largement engagés dans l’œcuménisme.
Aujourd’hui, si les interpellations en vue du diaconat sont faites au niveau des paroisses sur la base d’appels à une première réflexion, l’Eglise fait souvent le choix d’interpeller des hommes en relation avec des diaconies qu’elle décide comme prioritaires (immigration, santé...)
Nous pourrions aussi regarder les différentes figures du diaconat dans d’autres pays. Je pense aux pays africains, plus spécialement à la Namibie, l’Afrique du Sud ou le Zimbabwe où beaucoup de diacres vivent leur ministère auprès des réfugiés ou des malades du sida. Regarder le vécu des diacres à Cuba, au Brésil ou dans d’autres pays d’Amérique du Sud où la misère est immense et où justement la présence diaconale se situe aussi au cœur de la vie des hommes.
Mais bien au-delà de ces approches différentes du ministère, liées aux choix pastoraux de chaque évêque ou des conférences épiscopales, je voudrais souligner qu’en ordonnant des hommes diacres, signe du Christ serviteur, l’Eglise se fait pleinement servante. Que mes frères diacres soient docteur en théologie ou bien engagés dans des organisations ouvrières, qu’ils soient permanents (au sens professionnel) d’Eglise ou paysans, qu’ils soient responsables de la « Caritas » ou accompagnant des jeunes des cités ou des favelas… leur présence, leur témoignage, dans des lieux où l’Eglise rassemblée est quelque fois éloignée, est bien le signe du Christ lavant les pieds de ses disciples. « Ce que vous avez fait aux plus petits c’est à moi que vous l’avez fait. »
Notes :
(1) Comité théologique international, Le diaconat, évolution et perspectives, Cerf, 2004, 142 p.
(2) Sources : document du NCCB (National Conférence of Catholic Bishops) et du CARA (Center for applied Research in the Apostolate).
(3) Sources : « Il diaconato permanente un dono nuevo e antico », revue du comité diocésain du diaconat du diocèse de Milan.
(4) Sources : Documents du diocèse de Rottenburg- Stuttgart.
(5) Sources : exposé de Ferenc Molnar, diacre de Kecskemét délégué au CID.
(6) « Développement du diaconat dans la république tchèque ». Source : exposée de Jiri Palacky diacre à Brno, délégué du CID.
(7) Sources : interview de Goran Faldt, diacre à Jönköping.