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Quelles religieux(ses) et quelles laïcs(ques) consacré(e) en pastorale des vocations ?
Bien que cela fasse partie des soucis et de la prière de ceux et celles qui vivent une vocation spécifique dans l’Eglise, on ne s’improvise pas en pastorale des vocations.
Une chose est de se sentir concerné par la relève, de prier pour les vocations, de témoigner par toute sa vie, que ce qu’on donne à voir en vaut la peine, une autre est d’être engagé dans la pastorale des vocations.
• La première condition pour ce service est d’être en lien avec des jeunes : être à leur contact, connaître leurs aspirations, leur langage, leur monde, la manière dont ils appréhendent le sens de leur vie et les réalités de la foi. Tout ceci se fait par des moyens divers (monde scolaire - mouvements - catéchèse - éducation, etc.)
• Il faut encore avoir une certaine expérience d’accompagnement de ces jeunes (en groupe ou individuellement).
L’engagement en service des vocations provoquera à l’accompagnement de manière plus précise, mais l’écoute des jeunes, le dialogue avec eux sont un terrain propice préalable à l’accompagnement spirituel.
• S’engager en SDV suppose qu’on a le sens de l’objectif visé : non pas évangéliser au sens large, catéchiser, mais proprement aider à discerner la vocation d’un jeune : ce à quoi il est appelé dans l’Eglise.
Une aptitude au discernement proprement dit et une capacité à se former en ce sens est nécessaire (sessions - supervisions - ateliers...)
• Il est important de signaler ici la capacité de prendre distance face aux situations, aux sentiments, aux enjeux exprimés par les jeunes, pour les aider à trouver en eux-mêmes, librement devant Dieu leur propre chemin. Ceci a pour conséquence une nécessaire et constante conversion au désintéressement personnel, une disponibilité psychologique, affective et spirituelle face aux jeunes et aux diverses vocations ecclésiales.
• Il est exigeant aujourd’hui de travailler à la pastorale des vocations, d’autant plus que le contexte ecclésial est un contexte de pauvreté :
Peu de prêtres, peu de consacré(e)s. Ceci entraîne des réactions de peur, de fermeture sur sa propre vocation (sacerdotale, religieuse, etc.) ; des réactions de "recrutement" pour sa "chapelle", qui provoquent inévitablement une pression, même involontaire, sur les jeunes et un cloisonnement néfaste des pastorales.
• Développer une attitude ouverte à tout ce qui naît aujourd’hui, est indispensable. Il est nécessaire par conséquent de se former à un juste sens de l’Eglise selon Vatican II :
. Une Eglise communion de communautés diversifiées où le même sang de Jésus-Christ circule pour le Bien de tous et où l’Esprit Saint n’a jamais manqué. Une Eglise Corps du Christ.
. Une Eglise peuple de Dieu, avec la variété de ses visages tous nécessaires et complémentaires. Apprendre à aimer l’Eglise telle qu’elle est, où chaque jeune peut trouver sa place et non celle que l’accompagnateur pourrait projeter sur lui.
• Pour cela le service des vocations demande que l’on s’informe de tout ce qui se vit dans l’Eglise, et qu’on soit ouvert aux formes d’appels de Dieu dans le monde d’aujourd’hui : savoir transmettre cette information même à quelqu’un qui semble sûr de son appel (faire jouer la distance est une chance de confirmation).
• Les personnes engagées en service des vocations sauront communiquer les informations, être en lien avec les instances auxquelles elles appartiennent, spécialement les congrégations.
• Communiquer, se former, s’informer, demande du temps. Tout comme les relations avec les jeunes eux-mêmes.
Ici se pose le problème déjà abordé des mandats des religieux(ses) en service des vocations, de leur statut au sein de l’équipe diocésaine ou régionale.
Quoiqu’il en soit, il est urgent que les congrégations soient de plus en plus en lien les uns avec les autres, et avec les services des vocations, pour une meilleure concertation et un meilleur service des jeunes, de l’Eglise, de chaque vocation spécifique, de chaque congrégation.
Il revient aux Supérieure()s Majeur(e)s de veiller au choix des frères et soeurs délégués dans les services (les indications ci-dessus peuvent guider leur choix). Les religieux(ses) et les laïques consacrées, engagés ensuite sur le terrain, seront les premiers relais de la communication.
Dominique Sadoux, rscj
Maurice Riguet, osfs