Diaconat - sacrement - vocation


Qu’est-ce qu’un diacre aujourd’hui ? Comment son ministère s’enracine-t-il dans le sacrement de l’ordre ? Le Père Michel Cancouët, eudiste, nous décrit l’historique et les déploiements actuels du diaconat.

Les diacres sont fortifiés par une grâce sacramentelle.

Le second Concile du Vatican l’enseigne : "Fortifiés par la grâce sacramentelle, ils sont au service du peuple de Dieu dans la diaconie de la liturgie, de la parole et de la charité en communion avec l’évêque et son presbyterium" (L.G. 29).

Et aujourd’hui, dans le temps de réception de Vatican II que nous sommes en train de vivre, s’il est certain que les diacres ordonnés exercent leur ministère dans la sainteté de cette grâce, il est moins certain que l’ensemble du Peuple de Dieu ait pris conscience du fait que le diaconat est sacrement et qu’il est, avec l’épiscopat et la prêtrise, le sacrement d’ordination. Car un long temps est toujours nécessaire lorsqu’il s’agit d’assimiler une doctrine qui paraît nouvelle même si elle est traditionnelle.

De plus, nous sommes dans le domaine des sacrements, c’est-à-dire dans celui des signes que Jésus fait à l’Eglise. Or ce domaine est celui du visible et du symbolique. La doctrine ne sera donc reçue que lorsque toutes les communautés chrétiennes auront vu, au contact de leurs diacres, le signe que Jésus leur adresse. Et les diacres sont encore trop peu nombreux pour que chacun dans l’Eglise puisse voir le signe, en le percevant comme tel dans un acte de foi. Aujourd’hui, c’est le signe des prêtres qui demeure le plus expressif du sacrement de l’ordre.

Diaconat-sacrement, c’est traditionnel

Depuis quinze siècles environ, et malgré une grande évolution dans la pratique du diaconat, la prière d’ordination des diacres dans l’Eglise latine demeure substantiellement inchangée. L’évêque impose les mains et invoque Dieu le Père :

"Regarde maintenant, Dieu très bon, celui à qui nous imposons les mains aujourd’hui : nous te supplions de le consacrer toi-même, pour qu’il serve dans l’ordre des diacres. Envoie sur lui, Seigneur, l’Esprit Saint. Qu’il soit ainsi fortifié des sept dons de ta grâce, pour remplir fidèlement son ministère".

Mais pendant un millénaire, ceux qui ont été ordonnés diacres ont presque tous été ordonnés prêtres peu de temps après le diaconat, si bien que la réflexion théologique sur les sacrements, intensément menée en Europe occidentale depuis le 12e siècle, a pris en compte tout naturellement la seule situation des prêtres.
On lisait dans les catéchismes récents : "Qu’est-ce que le sacrement de l’ordre ? C’est le sacrement qui fait les prêtres".

Cependant un acte de Pie XII, la constitution apostolique sur le sacrement de l’ordre de 1947, avait aidé les théologiens à recevoir le sacrement de l’ordre suivant trois degrés d’évêque, de prêtre et de diacre. Pie XII attirait ainsi l’attention sur les liturgies telles qu’elles se célèbrent dans toutes les Eglises : ordinations d’évêques, de prêtres ou de diacres lors de célébrations analogues où la prière pour la venue de l’Esprit Saint donne sens sacramentel à l’imposition des mains qui est le geste apostolique.

Vatican II pouvait alors expliquer clairement que l’épiscopat est sacramentel, mais n’a pas estimé bon de le dire aussi nettement pour le diaconat, se contentant des mots que je citais plus haut : des diacres "fortifiés par la grâce sacramentelle". Et le rapporteur du projet précisait en Concile : "La nature sacramentelle du diaconat, fondée dans la tradition et dans le magistère, est indiquée dans le texte de façon suffisante quoique prudente par les paroles "fortifiée par la grâce sacramentelle", pour que le concile ne semble pas condamner les rares auteurs récents qui hésitent sur ce point".

Vingt ans plus tard, prudence et hésitations n’étaient plus de mise : dans le code de droit canonique, publié par Jean Paul II en 1983, il est écrit des diacres, aussi bien que des prêtres et des évêques, qu’ils sont, par le sacrement de l’ordre, "consacrés et députés, pour être pasteurs du Peuple de Dieu... en remplissant, en la personne du Christ Chef les fonctions d’enseignement, de sanctification et de gouvernement". (Code de droit canonique n° 1008 et 1009).

Sacrement, action de Jésus

On ne se fait pas chrétien, on le devient dans le baptême. On ne se fait pas diacre, on le devient par ordination.

Celui qui baptise ne baptise pas en son nom, mais au nom du Seigneur Jésus, comme le disait l’apôtre Pierre le jour de Pentecôte à la foule assemblée qui demandait : "Que faire ?" - "Que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus-Christ" (Ac 2, 38) "Au nom de Jésus-Christ" signifie qu’en réalité, le baptême se reçoit par l’autorité de Jésus : c’est le baptême de Jésus ; c’est Jésus qui baptise.
De même celui qui ordonne un diacre n’ordonne pas en son nom, mais au nom du Seigneur Jésus. En fait, c’est Jésus, porteur de l’Esprit Saint, qui ordonne et demande à Dieu le Père d’accorder l’Esprit Saint : c’est Jésus qui donne un diacre à l’ Eglise.

Car il est le Seigneur ressuscité qui est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde (cf. Mat. 28, 20), de telle façon que chaque acte sacramentel est d’abord le sien avant d’être le nôtre. Vatican II le dit fort bien en L.G.21 : "Assis à la droite de Dieu le Père, il ne cesse d’être présent à la communauté de ses évêques. C’est par eux en tout premier lieu, par leur service éminent, qu’il prêche la parole de Dieu à toutes les nations et administre continuellement aux croyants les sacrements de la foi".

Bien évidemment, l’acte de Jésus ne se voit pas. Dans la liturgie d’ordination, nous voyons et entendons un évêque, mais nous savons que Jésus lui-même prend sous sa main le nouveau diacre lorsque l’évêque, en imposant les mains, actualise en quelque sorte le geste de Jésus bénissant que saint Luc fait contempler à la fin de l’évangile :" (Jésus) les emmena jusque vers Béthanie et , levant les mains, il les bénit, et comme il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel" (Lc 24, 50-51).

Dans l’acte symbolique d’ordination, nous avons appris à symboliser, c’est-à-dire à mettre ensemble, à faire concorder l’acte de Jésus et l’acte de son évêque. Il serait même plus exact de dire que c’est Jésus qui produit cette opération symbolique et fait concorder son acte et l’acte de son évêque.
En conséquence, nous accueillons les diacres comme des hommes dont Jésus fait don à l’Eglise. Si le récent concile a décidé d’instaurer l’ordre des diacres comme degré permanent du sacrement de l’ordre, c’est sans aucun doute parce que Dieu, "Maître des temps et de l’histoire", juge bon de réaliser aujourd’hui par ces diacres une part de son projet de salut sur l’humanité actuelle.

Je ne veux donc pas céder à la tentation de proposer à ces diacres un programme trop détaillé pour leur ministère. Je pense qu’ils n’ont pas à reproduire seulement les modèles de diacres anciens que furent Laurent, Vincent ou Ephrem, car les temps ont changé. Je pense qu’ils ne sont pas ordonnés pour suppléer à ce qui manque au service pastoral des prêtres ou des évêques, car ils ne sont ni prêtres, ni évêques. Ils ne sont pas ordonnés non plus pour suppléer à ce qui manque au témoignage des laïcs, car ils ne sont pas laïcs. Je sais par contre que Jésus nous les donne pour rendre manifeste aujourd’hui un aspect de son ministère personnel.

Sacrement du diaconat, signe de Jésus

C’est à Cana de Galilée que Jésus fit le premier signe messianique, prototype direct des autres signes de sa vie publique et prototype indirect des sacrements à venir. Or l’évangéliste note trois conséquences du signe de Cana, en plus du vin surabondant généreusement accordé aux gens de la noce :

- Jésus manifesta sa gloire,

- ses disciples crurent en lui,

- après quoi, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères
et ses disciples (cf. Jn 2, 11-12)

De la même manière, le second concile du Vatican - constitution sur la liturgie n° 7 & 59, repris par le code de droit canonique n° 840 - invite à discerner en chaque signe sacramentel, en plus de la sanctification accordée à celui qui reçoit le sacrement, trois conséquences pour l’Eglise :

- action de grâces à Dieu pour Jésus qui se révèle,

- croissance de la foi,

- construction de l’Eglise.

Comment Jésus manifeste-t-il sa gloire et se révèle-t-il par le ministère des diacres ?
Le nom que portent les diacres oriente la réponse. Diacre, c’est celui qui assure le service des convives d’un repas : tel est le nom donné par Jean aux servants de la noce de Cana que la Mère de Jésus invite à se mettre à la disposition de son fils : "Quoiqu’il vous dise, faites-le". (Jn 2, 5). Quant à Jésus lui-même, il considère toute son existence comme une diaconie, lui "qui n’est pas venu pour être servi mais pour servir - en grec diakonèsai : faire le diacre -, et donner sa vie en moyen libératoire pour la multitude" (Mc 14, 45).

Les diacres sont donc appelés à signifier la gloire paradoxale de Jésus comme serviteur de tous. Or Jésus est celui qui invite à célébrer la joie du repas d’alliance avec Dieu. Mais avant de fêter l’alliance nouvelle et éternelle, la nuit où il fut livré, Jésus a pris le temps de préparer les hommes à leur rencontre avec Dieu. Il a effectué cette préparation en appelant à la conversion, en proclamant les béatitudes et en enseignant : c’est le service de la parole. Il a effectué cette préparation en conviant des disciples à le suivre, en accueillant des pécheurs, en guérissant des malades : c’est le service pastoral de celui qui désire connaître chacun des siens par son nom et l’aimer personnellement. Voilà la diaconie de Jésus et sa gloire de serviteur. C’est ainsi qu’il a glorifié le Père. Je dis parfois aux diacres, sachant, bien entendu, que la formule est trop simple : "Regardez Jésus vivre sa vie terrestre ; laïc, trente ans, diacre, trois ans, prêtre, trois jours" !

Car c’est bien comme le Christ a agi pendant les années de sa vie publique et dans le dynamisme de cette vie active de Jésus que les diacres apprennent sans cesse comment signifier à leur tour aujourd’hui la diaconie de Jésus en inventant les moyens de leur action et en aimant les hommes.

Signe de Jésus pour les croyants dans l’Eglise

Je notais que les signes proposés par Jésus font grandir la foi des disciples. Cependant Jésus constatait lui-même que tous n’ont pas compris les signes de sa vie humaine : "Amen, amen je vous dis, ce n’est pas parce que vous avez vu des signes que vous me cherchez, mais parce que vous avez mangé des pains à satiété" (Jn 6, 26).

Les diacres ne sont donc pas surpris si peu de gens au total comprennent leur mission et voient Jésus agir par leur ministère. C’est normal en effet pour des personnes qui ne croient pas encore ou croient mal en Jésus. Evêques et prêtres font d’ailleurs la même expérience que les diacres. A la rigueur, on dira d’eux comme on a dit de Jésus : "C’est un homme de bien" (Jn 7, 34) et on mesurera leur efficacité à leur engagement social ou au résultat vérifiable de leur activité en faveur des pauvres et des souffrants. Et ceci est déjà important, comme fut admirable la qualité des relations humaines et amicales de Jésus.
Mais seuls les croyants ont capacité de voir les signes : eux savent que c’est le Christ qui, par le travail de ses diacres, rencontre personnellement ceux et celles qui ont besoin d’être aimés dans leurs détresses et libérés de leurs liens.

Que le signe soit compris ou ne le soit pas, que Jésus soit reconnu pour ce qu’il est ou ne le soit pas, Jésus agit en faveur des hommes. Cependant, en notre temps de réception du diaconat, il importe que les chrétiens du moins affinent leur regard et entrent de mieux en mieux dans l’intelligence du signe que Jésus fait : ils y parviendront en regardant agir des diacres, tout comme en célébrant sans cesse l’eucharistie, ils entrent de mieux en mieux dans l’intelligence de cet autre mystère de la foi.

Je notais encore que les signes de Jésus construisent l’Eglise. Et j’applique sans hésiter aux diacres ce que le décret conciliaire sur les prêtres (n°2) écrit des prêtres : "Leur fonction, en tant qu’elle est unie à l’ordre épiscopal, participe à l’autorité par laquelle le Christ lui-même construit, sanctifie et gouverne son Corps". Dans la construction de l’Eglise, les diacres sont avec les prêtres, dans la communion des évêques, du côté de l’architecte et maître du chantier, le Seigneur Jésus. Le mot autorité ne me fait pas peur, puisque c’est celle du Christ, et que, selon l’étymologie, l’autorité est la qualité de celui qui fait grandir et valorise les autres. Mais là où l’évêque et les prêtres ont plutôt la responsabilité de coordonner les pierres vivantes que sont les baptisés dans l’unité de l’édifice, les diacres paraissent plutôt chargés de rendre chacun apte à prendre place heureusement dans l’ensemble.

C’est la grâce que demande pour eux l’évêque qui les ordonne : "Fais croître en eux les vertus évangéliques ; qu’ils fassent preuve d’une charité sincère, prennent soin des malades et des pauvres et s’efforcent de vivre selon l’Esprit". Les diacres sont assez bien figurés par les serviteurs de la parabole du festin nuptial auxquels le roi dit : " Allez donc aux places d’où partent les chemins et convoquez à la noce tous ceux que vous trouverez". Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins et rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, mauvais et bons. Et la salle de noce fut remplie de convives". (Mat. 22, 8-10).

Il serait toutefois contraire à la vérité sacramentelle de réserver aux diacres le souci des pauvres et des exclus et de cantonner évêques et prêtres dans le travail en faveur des autres. En effet les évêques possèdent en plénitude la responsabilité à laquelle participent leurs diacres. Quant aux prêtres actuels, ils ont tous d’abord été ordonnés diacres et n’ont pas attendu l’instauration du diaconat comme ordre permanent pour chercher avec le Christ la brebis perdue ou égarée. Aussi le nom que portent les diacres et les missions qui leur sont confiées rappellent-ils aux autres pasteurs de l’Eglise toute l’ampleur de leur propre diaconie, tandis qu’ils rappellent à tous les baptisés l’urgence de l’engagement envers les moins heureux.
Au total, par le signe des diacres, Jésus met en place une Eglise au service des hommes.

Diaconat et vocations des autres

Dans la lettre aux Ephésiens, l’apôtre Paul, qui se dit lui-même volontiers diacre du Christ Jésus, explique pourquoi Jésus ressuscité a donné à l’Eglise des ministres divers :

"C’est lui qui a donné certains comme apôtres, d’autres encore comme prophètes, comme évangélistes, d’autres enfin comme pasteurs et chargés de l’enseignement afin de mettre les saints en état d’accomplir le ministère - la diaconie -, pour bâtir le corps du Christ".(Eph. 4, 11-12).

En ce texte, comme en toutes les lettres de Paul, l’expression "les saints" désigne tous les baptisés, sanctifiés par le baptême. Ainsi dans la pensée de Paul, les ministres de l’Eglise ne lui sont pas donnés pour agir seuls mais au contraire pour mettre les baptisés au travail ; ils veillent à ce que nul ne reste au chômage sur le chantier de Dieu ; ils partagent le travail et créent des emplois, si bien qu’on ne devrait plus pouvoir dire au maître de la vigne venant sur la place à la onzième heure : "Personne ne nous a embauchés". (Mat. 20, 7).

Situons dans cette perspective, ouverte par la lettre aux Ephésiens, le rapport des diacres aux vocations. Il leur revient de mettre les baptisés en état de travailler et de leur procurer les occasions de servir, puisqu’ils savent, par leur propre expérience du travail apostolique, que demeurer sans emploi dans la construction du Corps du Christ dévaloriserait en quelque manière un baptisé, un peu comme le chômeur souffrant d’être inutile.

Appeler des baptisés à catéchiser les jeunes, puis les former ou les faire former à ce travail. Appeler enfants et jeunes à agir. Eveiller les bien-portants au souci des malades. Donner, même aux plus démunis, le courage et les moyens de soutenir leurs frères. Ouvrir des retraités aux possibilités de donner leur temps et leur expérience.
Tout cela, c’est déceler et discerner des aptitudes naturelles, mais également les charismes, dont la liste est longue dans la première lettre aux Corinthiens ou la lettre aux Romains, chapitre 2 : depuis l’enseignement jusqu’à la foi, la bienfaisance et la miséricorde... La liste n’est pas close, puisque l’Esprit Saint ne cesse de renouveler l’Eglise. Et la capacité de discerner les vocations, fruit de l’ordination, conduit également des diacres le cas échéant, à guider tel ou telle vers la profession religieuse.

Pour les diacres en effet, mettre les autres à l’ouvrage est une capacité qui jaillit de l’ordination elle-même dans la mesure où ils poursuivent ainsi la mission propre d’un Jésus qui regarde les hommes en les libérant et en les faisant agir : Jésus annonçait la proximité du règne de Dieu, mais choisissait aussi et envoyait des disciples accomplir la même mission avec le même pouvoir.

En parcourant l’histoire de l’Eglise ancienne, on constate bien que, lorsque le diaconat était vivant comme il le redevient aujourd’hui, les diacres n’étaient jamais seuls à exercer la diaconie, mais le faisaient avec un clergé divers de sous-diacres, diaconesses, acolytes et portiers, des baptisés institués à des ministères dirions-nous aujourd’hui. Tous collaboraient. Certes, en notre temps il n’est plus besoin d’organiser la diaconie en clergé, et ce serait anachronique et nocif là où la société civile et l’Eglise sont autonomes et où cela permet aux chrétiens de s’engager aussi bien dans la société civile que dans l’Eglise. Cependant laïcs et laïques continuent à avoir besoin de l’animation des diacres pour découvrir leurs propres qualités et prendre des engagements aussi bien dans l’Eglise que dans le monde. Les diacres eux-mêmes se situent d’ailleurs presque tous par leur activité et leur mission autant dans l’Eglise que dans le monde.

Diacres et vocation au diaconat

Lorsque les premiers diacres ont été appelés et ordonnés il y a vingt ans, il est clair que les diacres, qui n’existaient pas, n’ont joué aucun rôle dans la mise en place du diaconat. Mais les circonstances ont changé. Désormais si quelqu’un désire devenir diacre, il voit vivre et travailler des diacres. De plus ces diacres ont acquis l’expérience du ministère avec ses joies et ses difficultés. Ils savent concrètement les répercussions du diaconat sur leur famille et leur métier s’ils sont mariés, ou sur leur communauté s’ils sont religieux. Les femmes de diacres, de leur côté, peuvent dire aux femmes d’éventuels diacres quels changements l’ordination entraîne dans une famille.

Dans ces conditions nouvelles, il me paraît que l’avenir du diaconat repose surtout maintenant sur les diacres actuels, qu’il s’agisse d’éveiller les vocations, ou de former les candidats, ou de conseiller les évêques au moment de l’appel à l’ordination. Ainsi l’appel intérieur au service que suggère l’Esprit Saint se fortifiera et se précisera par des médiations fraternelles et compétentes.

Michel Cancouët, eudiste