Rencontre avec les communautés nouvelles


Dimanche 31, 9 h 30.
Le temps de la rencontre avec quatre représentants des communautés nouvelles qui répondent à deux questions : comment la communauté est-elle connue ? Comment les jeunes sont-ils accompagnés jusque vers un choix définitif ?

La communauté du Chemin Neuf

La communauté du Chemin Neuf a commencé en 1973. J’y ai été appelé et je m’y suis engagé en 1974. Ordonné prêtre en 1982, je reviens de quatre ans au service de l’Eglise du Congo. A la demande de la Conférence épiscopale du Congo j’ai ouvert le séminaire propédeutique et j’en ai été le recteur jusqu’à cet été. J’ai été remplacé par un autre frère de la communauté qui était curé et membre du service des vocations dans le diocèse de Corbeil. J’ai participé à la marche du diocèse où nous sommes comme curé et membre du Conseil épiscopal.
La communauté est catholique à vocation œcuménique. Elle est composée d’hommes et de femmes (célibataires ou mariés) réunis par leur foi en Jésus-Christ et un désir commun de servir l’Eglise, l’Evangile et le Monde. Association de fidèles depuis 1980, statut définitif en 1984 et Institut religieux clérical de droit diocésain (1).

En général le premier contact avec la communauté se fait par le groupe de prière. "J’avais envie de prier". On ne fait pas de publicité, c’est le bouche à oreille.
Deux aspects :

  • En fait, nous n’avons pas voulu faire un groupe de prière mais partout où nous sommes, c’est la première communauté réunie pour prier qui ouvre ses portes à ceux qui veulent venir prier avec nous...
    Tous les membres de la communauté se retrouvent le mardi soir pour prier.
  • Chacun peut prier. Nous voulons prendre le risque d’une parole. Chacun peut être parole de Dieu pour l’autre y compris le dernier venu. Il s’agit d’Ecouter, de Discerner puis d’essayer d’en vivre. Prier ensemble est un risque.
    Il nous est arrivé de prendre des décisions à partir de ce que nous avions reçu et entendu en groupe de prière.

Eléments de pédagogie :

le témoignage : dire ce que Jésus a fait dans ma vie ; reconnaître le travail de Dieu dans mon histoire.

  • Expérience de Dieu : baptême dans le Saint Esprit
      • faire l’expérience de l’Amour de Dieu
      • reconnaître son péché pour reconnaître la miséricorde . Il est venu sauver ce qui était perdu. Jésus Sauveur.
        Fruit = Paix, Joie, goût de la prière, unité, Parole de Dieu.
  • Partage de cette expérience avec d’autres. Le regard change.
      • découverte de l’autre comme frère
      • Découverte de l’unité = Eucharistie
      • Découverte de la nécessité de se réconcilier si on veut (la réconciliation est du côté de la guérison)
  • Découverte du besoin d’accompagnement ; reconnaître les pas de Dieu dans sa vie.

Proposition de formation :
a) week-end, sessions, retraites
b) formation plus longue (formation intégrée)

      • trois mois à temps complet
      • huit week-end plus deux fois six jours
      • un an ou deux.

Quatre directions : Biblique, spirituelle et communautaire, humaine, ecclésiale
Service, témoignage accompagnement, disponibilité, discernement de l’état de vie, discernement de la mission.
c) Formation à long terme avec toujours la possibilité d’une réadaptation au point où on en est. Pour la communauté nous voulons être disponibles au Service de l’Eglise et travailler à l’unité de l’Eglise.
C’est ce que nous essayons de transmettre dans nos formations qui s’adressent à tout le monde.
Spiritualité = vision : Ignace, Thérèse, Jean-Marie Vianney, François, Thérèse de l’Enfant Jésus.
"Celui qui ne croit pas au miracle n’est pas réaliste".

*

Les Foyers de Charité

Je m’appelle Françoise Barbier, célibataire, je suis engagée à vie dans un laïcat consacré au sein du Foyer de Charité de Tressaint en Bretagne (diocèse de Saint Brieuc).
L’origine des Foyers de Charité se situe en 1936 à Chateauneuf de Galaure (Drôme) où Marthe Robin, paysanne sans instruction, entièrement paralysée pendant cinquante ans en reçut la "révélation" du Seigneur avec qui elle était en très profonde communion.
La mise en œuvre en revint au Père Finet, prêtre diocésain de Lyon. Le 1er novembre 1986, le Conseil Pontifical pour les Laïcs reconnaissait les Foyers de Charité (ad experimentum) comme Association privée de fidèles, à caractère international.

Les Foyers de Charité sont connus principalement :

  • Pour les retraites qui y sont données. Elles durent cinq jours et visent à donner un enseignement doctrinal des fondements de la foi (retraites d’adultes, de jeunes de plus de 17 ans mais aussi retraites à Tressaint d’enfants et d’adolescents. Profession de foi, préparation à la confirmation et autres).
  • Par le bouche à oreille : témoignage de ceux qui en ont fait l’expérience.
      • pour les retraites des enfants et des adolescents : par les prêtres et les
        catéchistes ; des éducateurs scolaires ; des jeunes entre eux.
      • par le programme des retraites que nous envoyons deux fois par an à ceux qui sont déjà venus au Foyer.
      • par des initiatives privées : prospectus au fond des églises, dans les lieux d’accueil. Annonce des retraites dans les revues : "Prier", "Il est Vivant",
        les bulletins diocésains.

Les jeunes qui ont plus de 17 ans sont accueillis principalement au cours des retraites ou encore viennent nous aider une à deux semaines pendant leurs vacances.
Il n’y a alors pas d’accueil "privilégié" pour les jeunes. Chacun est donc accueilli au sein du peuple de Dieu, ce qui implique un grand éventail d’âges, d’origines, de milieux sociaux, d’états de vie, de situations.

Mais c’est aussi la Communauté tout entière qui l’accueille . Il découvrira sa spécificité tout au long de sa retraite car si le jeune écoute le prédicateur, plus encore il regarde la communauté.

  • Communauté résidentielle de prêtres et de laïcs, hommes et femmes célibataires, quelques familles. Ces laïcs vivent leur "sacerdoce royal de tout baptisé" (cf. 1 Pe 2,9) en très grande communion avec le sacerdoce ministériel du prêtre prédicateur de la retraite, qu’il appartienne ou non à la communauté.
  • Communauté qui durant la retraite est très proche d’eux : partage de certains repas, partage de la vie fraternelle par de petits travaux communautaires (mise du couvert, épluchages, vaisselle).
  • Communauté qui prend en charge l’animation de la prière : de la messe, du chapelet, de la prière de louange plus charismatique.

Une exigence : il est demandé expressément au jeune de vivre cette retraite en silence. Il est bien sûr proposé d’avoir une ou des rencontres personnelles avec un prêtre ou même des laïcs dans la communauté.
Quant aux retraites d’enfants et d’adolescents (de durée variable) les enseignements alternent avec des ateliers, des temps de prière silencieuse, la messe et la proposition du sacrement de réconciliation, dès que possible.

Enfin à chacune des retraites, quel que soit l’âge des participants, le prédicateur donne un enseignement spécifique où la vocation consacrée, prêtre ou religieux(se) est abordée clairement.

Comment les jeunes sont-ils accompagnés jusque vers un choix définitif ?
Un exemple proposé, celui de Mauricette.
Née dans une famille d’ouvriers non pratiquants, a vécu en ville. Elle a été "séduite" par la vie des religieuses de son école dès l’âge de 12 ans où elle a entendu son premier appel. Elle a fait sa première retraite au Foyer à 17 ans. Mauricette a parlé tout de suite de sa vocation à un prêtre.

  • Sur le conseil du Foyer, a mûri sa vocation pendant ses études d’infirmière et s’est fait accompagner par l’aumônier de son école. Il était lui-même en lien avec le Service Diocésain des Vocations. Mauricette est aujourd’hui religieuse d’un ordre apostolique de l’Ouest. Elle a 30 ans.
  • La retraite a été pour Mauricette le lieu qui lui a permis de formuler cet appel à un prêtre. Celui-ci lui a paru plus proche car "appelant" par son enseignement et sa possibilité d’écoute.
  • Le Foyer n’incite pas un jeune à contacter d’abord un "service" (c’est impersonnel pour lui et le sigle S.D.V. l’impressionne), mais il incite le jeune à parler de cet appel à une personne et tant mieux si elle fait partie du S.D.V.
  • Le Foyer insiste pour que le jeune ait une vie sacramentelle authentique, une insertion et un engagement dans l’église locale pour qu’il soit vraiment apôtre auprès de ceux qu’il approche.

Conclusion :

Le Foyer de Charité est un lieu de passage : si la vocation, souvent profondément enfouie au fond de la personne, peut y éclore, elle aura à se développer dans un autre milieu.
Certains jeunes viendront une seule fois au Foyer, y entendront un appel qu’ils écouteront ou qu’ils enfouiront et on ne les reverra jamais.
D’autres trouveront dans le Foyer ce lieu stable où ils pourront ponctuellement nourrir leur vocation ou l’affermir en y vivant une année sabbatique (c’est arrivé plusieurs fois).
De toute façon le Foyer n’est jamais unique dans le cheminement du jeune.

*

La communauté de l’Emmanuel

Comment la communauté est-elle connue ?
La communauté est connue par les sessions de Paray -le-Monial, par les groupes de prière, par les fondations "Amour et Vérité", le Forum International des jeunes, FIDESCO, Présence et Témoignage, par les publications "Il est Vivant", Editions de l’Emmanuel...

Comment les jeunes sont-ils accompagnés jusque vers un choix définitif ?
La communauté de l’Emmanuel est une association de fidèles, comprenant les différents états de vie : couples, familles, célibataires, prêtres et consacrés dans le célibat. Elle a pour but de participer selon ses grâces propres, à la mission de l’Eglise.
Deux réalités communautaires servent de base à l’accompagnement plus spécifique des jeunes en recherche : l’accompagnement et la formation.

  • L’accompagnement :
    Chaque membre de la communauté, quel que soit son état de vie, vit cette réalité de l’accompagnement. Les couples sont accompagnés par des couples, les célibataires hommes par des hommes, mariés ou non, les célibataires femmes par des femmes, mariées ou non. La fréquence de cet accompagnement est normalement de toutes les trois semaines pour les nouveaux communautaires, toutes les quatre à cinq semaines pour les plus anciens.
    Cet accompagnement est une relation d’aide, de soutien, de conseil (jamais d’autorité) au service de la personne, pour son propre cheminement vers la sainteté, à travers les grâces et la vie communautaires.
  • La formation communautaire de base :
    Les thèmes en sont les suivants (sans ordre de priorité) : équilibre de vie, formation à la prière, structure de la personnalité à la lumière de Dieu, sens du service, charité fraternelle, vocation de l’homme, travail et vie dans le monde, évangélisation, compassion, sens de la responsabilité, apprentissage de la liberté, "maisonnée" et accompagnement, ainsi qu’une base biblique et théologique donnée lors des rencontres communautaires mensuelles.
  • Accueil et accompagnement des jeunes en projet de vie spécifique :

    a) accueil
    Un premier accueil se fait dans les lieux où nous rencontrons les jeunes : assemblées de prière animées par la communauté, sessions d’été à Paray-le-Monial, différentes activités proposées par la communauté pour l’évangélisation des jeunes (pèlerinages, week-ends de formation spirituelle et humaine...)
    Si un jeune se pose la question d’un appel à une vie consacrée, le premier accueil est celui de chacun de nous, à savoir : écouter.
    A travers cette présence à l’autre, différentes possibilités peuvent lui être proposées pour continuer sa recherche.
    Nous pouvons le mettre en contact avec des frères ou sœurs de la communauté qui sont dans sa région, lui donner l’adresse d’une autre communauté, d’un prêtre ou d’un monastère. Ce qui importe, c’est de voir avec ce jeune ce qui va l’aider dans sa recherche et l’affermir dans sa vie chrétienne.
    Si un jeune désire une consécration dans le célibat au sein de la communauté, la première étape est de lui permettre de connaître la communauté qui sera le lieu de sa consécration au service de l’Eglise.

    b) accompagnement spécifique
    Dès le début du cheminement communautaire, après avoir rencontré l’un d’entre nous plusieurs fois afin d’apprécier son appel à la communauté, le responsable de la région communautaire propose un accompagnateur(trice).
    Si au cours de ce cheminement communautaire, le jeune se pose la question du célibat consacré, son accompagnateur (qui n’est pas nécessairement un consacré, et même rarement) lui propose de rencontrer un des responsables consacrés dans le célibat qui sera plus apte à comprendre sa demande.

    Deux possibilités : suite à cette rencontre, il est probable ou clair que son appel n’est pas dans la communauté (ce qu’il avait cru au départ). On l’encourage alors à prendre contact avec d’autres lieux d’Eglise ou communautés selon ses désirs ou attraits personnels, à faire différents stages. Si cela n’est pas déjà fait, on l’encourage à prendre contact avec un prêtre de son choix, pour continuer sa recherche et son discernement. Le cheminement communautaire commencé aura été un support pour cette recherche, par une orientation de sa vie concrète à la lumière de Dieu.
    Ou bien l’appel à la communauté s’est précisé et il envisage une consécration dans le célibat au sein de la communauté.

    Avant de le laisser s’avancer vers une première étape, être attentif au fait qu’il ait les aptitudes requises pour une telle forme d’engagement (consécration dans le monde) : bon équilibre psychologique et affectif, formation humaine, autonomie d’existence. Favoriser, le cas échéant, ce travail de base qui va se continuer à travers les structures communautaires : maisonnée (résidentielle ou non), accompagnement, service, que vivent tous les communautaires.
    Une première démarche est faite en vue d’un célibat consacré, en présence des membres de la communauté, que nous appelons étape d’accueil. C’est un temps de discernement et de vérification de l’appel à une vie consacrée.
    A partir de cette étape, nous proposons une formation spécifique à la vie consacrée. Cette formation spécifique, doublée d’un accompagnement par un consacré dans le célibat, se fait suivant des modalités diverses, compte tenu des régions. Quelques consacré(e)s, avec un prêtre, sont chargés de la mise en place de cette formation dans chaque région.
    Après un an environ, il peut s’avancer vers une deuxième étape qui est celle de formation à proprement parler. Cette étape est de deux ans minimum. Le jeune continue de participer à la vie communautaire, comme un membre à part entière de la communauté. Il participe également aux rencontres spécifiques des consacré(e)s dans le célibat
    Cette étape de formation comporte une année de rupture, soit avec la vie professionnelle, soit avec le service apostolique. Elle peut aussi être vécue en fin d’études ou à la charnière de deux niveaux d’études. C’est un temps privilégié d’enracinement en Dieu, par la prière, la Lectio Divina et la vie fraternelle.
    Les jeunes reçoivent aussi une formation biblique et théologique plus approfondie suivant les besoins et les capacités de chacun. Ils font également des stages de compassion et d’évangélisation (mission communautaire à l’étranger ou mission avec l’école d’évangélisation de Paray-le-Monial ou de Birkenstein en Allemagne).
    Tout au long de cette étape, s’affine la vocation spécifique de chacun, et le lieu de sa consécration (vie professionnelle, apostolique, études, mission en d’autres pays, lieux de compassion - par exemple le centre Tibériade qui accueille les sidéens - et d’évangélisation divers) qui lui sera proposé par la suite, suivant l’appel personnel et les missions communautaires. Il vivra sa consécration dans les grâces communautaires, avec les différents états de vie.
    L’étape de formation se termine par l’engagement temporaire, qui dure trois ans et qui peut être renouvelé pour trois ans ou devenir définitif.

Conclusion :
Ce parcours permet de situer nos pratiques d’accompagnement, reçues et mises en place au fur et à mesure des années. Différents points se dégagent de cette expérience.

  • La mentalité des jeunes change vite, en fonction des mutations du monde ambiant, aussi devons-nous proposer ce qui est essentiel et toujours actuel, à savoir un chemin de vérité et de sainteté : notre appartenance au Christ, pour et dans le monde d’aujourd’hui.
  • Les jeunes sont souvent insécurisés et immatures, tout en ayant une grande ouverture d’esprit. Un accompagnement personnel et fréquent, avec des bases concrètes de formation, favorisent leur édification humaine et spirituelle.
  • Ils ont très souvent à découvrir ce qu’est l’Eglise et la vie liturgique, ce qui est indispensable à un enracinement stable.
  • Dès le départ, il faut parler de vocation chrétienne au sens large d’appel à la sainteté pour tous, ce qui leur permet de se situer à travers leur appel spécifique, dans la communion ecclésiale.

*

La Communauté du Pain de Vie-Peuple

Nous n’avons pas de pastorale des vocations, ce n’est pas un souci. Sans doute parce que la communauté est jeune : 17 ans, et que son souci a été de vivre l’évangile avant de penser à se structurer. Par exemple, la répartition géographique en Provinces est récente. Pour l’instant nous avons des vocations, sans que ce soit la grande affluence et ce ne sont pas spécialement des jeunes.

Mais pour les fondateurs, et c’est un sentiment partagé par tous ceux qui ont prononcé leurs vœux définitifs, qu’importe que nous soyons trente ou trois mille, qu’importe que nous durions vingt ans ou des siècles ; ce qui nous importe, c’est la fidélité au charisme de la communauté, au don de Dieu, à son appel premier. Nous ne pensons d’ailleurs pas être appelés à devenir très nombreux.

Comment la communauté est-elle connue ?
Là encore ce n’est pas vraiment un souci. Jusqu’à présent nous n’avons rien fait pour être connus et je pense que nous sommes sûrement les moins connus des communautés nouvelles. Sans doute parce que nous n’avons pas d’œuvres extérieures à proprement parler, nous ne bâtissons pas de grandes réalisations visibles en faveur des pauvres, nous les accueillons au sein du peuple que nous formons, nous partageons tout simplement notre vie avec eux.
En France nous ne sommes pratiquement pas impliqués dans la pastorale et nous n’avons pas une vocation d’animation paroissiale ou autre, nous n’organisons pas de rassemblements. Nous n’avons pratiquement pas de publications, nous n’éditons ni revues, ni cassettes, ni vidéos. Nous refusons tous moyens d’évangélisation autre que le témoignage d’une vie radicalement évangélique. Comme Jésus nous vivons pauvres au milieu d’un peuple de pauvres. Une des paroles fondatrices de la communauté est celle même entendue par Jésus dans la synagogue de Nazareth : "L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a consacré par l’onction, pour porter la Bonne Nouvelle aux pauvres."

Ce sont les pauvres qui nous font connaître. Eux, ils nous connaissent par le bouche à oreille, par les services sociaux avec lesquels nous sommes appelés à collaborer. Nous sommes surtout connus par notre service auprès des pauvres. Pour ce service nous sommes en relations avec d’autres réalités d’Eglise, d’autres communautés, d’autres structures d’accueil, chrétiennes ou non.
Nous pouvons être connus aussi par la prédication. Nous sommes régulièrement invités à témoigner, à enseigner à l’occasion de week-ends, de retraites, de rassemblements dans des communautés, des paroisses, des groupes de prière du Renouveau charismatique.

Pour ce qui est des jeunes, vous allez penser que, vraiment, au Pain de Vie nous n’avons pas de soucis. C’est vrai que jusqu’à ces dernières années, nous ne nous étions pas spécialement intéressés à la question des jeunes. Ce n’était pas un souci tout simplement parce que nous étions tous jeunes ! Le Pain de Vie était une jeune communauté, constituée de jeunes !
Mais voilà le virage récent. Nos enfants ont grandi, et il y a maintenant dans la communauté des adolescents, des jeunes adultes et ce sont eux qui nous interpellent. Ce sont nos propres enfants qui nous provoquent sur le terrain et nous invitent à nous intéresser à l’évangélisation des jeunes, à leur accueil dans la communauté, à leur accompagnement.
La communauté prend conscience de certaines réalités au fur et à mesure de sa naissance, naissance de peuple.

Concrètement que leur proposons-nous ?
Depuis quelques années, nous organisons des camps d’été d’un mois pour les 16-25 ans environ, dans nos fraternités d’Afrique, du Pérou, d’Europe de l’Est. Des pays en voie de développement. Un peu de tourisme, mais surtout la vie avec les gens (prière, travail) et toujours un projet de chantier, une réalisation concrète. Le but est de sensibiliser les jeunes aux problèmes du développement, leur montrer la réalité du tiers-monde, les ouvrir à d’autre cultures.
C’est ainsi que durant l’été 1992 un groupe a été très marqué par son camp en Afrique. Ils ont creusé la terre pour en tirer la glaise, fabriqué des briques, construit des cases au Bénin. Ils ont travaillé avec les Touareg et les lépreux du Niger avec lesquels nous cheminons. A leur retour en France ils ont voulu "faire quelque chose". Ils ont fondé les Compagnons de l’Avenir, groupe intégré au Pain de Vie, accompagné par le fondateur mais organisé, structuré par les jeunes et pour l’évangélisation des jeunes.

Cette année nous avons démarré dans notre fraternité de Belgique une école "Evangile et développement". Des jeunes, pendant une année mènent une vie de travail et de prière, sont formés, informés et éveillés aux problèmes de développement, précarité, pauvreté, tiers-monde, non violence par des intervenants invités à la communauté à cet effet. Ils participent dans d’autres pays à quelques réalisations : une chapelle en Algérie, les sans abri en Pologne... Prendre la mesure du pluralisme, être confronté à d’autres cultures, sortir de la société, de notre culture occidentale, qui n’est pas le nombril du monde.

Mais, comme vous le constatez, ce sont des réalisations récentes. Nous commençons tout juste à nous investir auprès des jeunes. Nous n’avons encore ni le recul, ni l’expérience pour en parler davantage. Seulement des idées que nous essayons de concrétiser.

Note -----------------------------------------

1. - Depuis juin 92 exactement, pour mettre au clair les question d’incardination (NDLR) [ Reoutr au Texte ]