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Accompagnement de groupes
Les trois expériences suivantes ont été présentées comme exemples lors de la session de formation à l’accompagnement des jeunes, qui a lieu chaque année à Manrèse en collaboration étroite avec le SNV.
Voici quelques aspects, en vrac, du rôle d’accompagnatrice de groupe de jeunes que je vous partage à partir de mon expérience (notamment d’accompagnement de Communauté Vie Chrétienne - CVX)
Créer un climat de confiance me paraît aussi important quand les jeunes ne se connaissent pas que quand certains se connaissent déjà. Cela dépend de l’attitude de l’accompagnateur mais aussi des membres du groupe. Je suis attentive à ce que la confiance s’établisse. Pour cela, dès la première rencontre du groupe, j’en situe l’importance, les enjeux (liberté de parole, respect) et propose des moyens (écoute, non jugement, commencer le partage par un tour de table,...)
Il faut parfois plusieurs mois avant que le groupe devienne un espace de confiance vraie.
Dès le départ je précise quel est mon rôle. Les jeunes ne comprennent pas spontanément que quelqu’un dans un groupe ne partage pas comme eux. Pendant une réunion, quand chacun s’est exprimé, lors de l’échange qui suit, si un jeune me demande de prendre part à titre personnel, je réponds directement à la demande sauf si j’estime que cela peut ne pas être heureux pour le groupe.
Quand il y a échange après le tour de table, je n’interviens pas tout de suite. C’est là, je crois, une des particularités de l’accompagnement de groupes : dans une certaine mesure les prises de parole sont comme des éléments de réponse, des éclaircissements, des "balles" qui sont renvoyées entre les jeunes eux-mêmes.
Une seconde particularité, qui n’est pas toujours évidente pour moi, c’est que le groupe en tant que tel a ses propres mouvements : des hauts, des bas, une progression. Je suis particulièrement attentive au climat de confiance, aux signes de liberté d’expression, au sens des silences entre les prises de paroles, à la gestion du temps que se donne le groupe, à l’ouverture sur l’extérieur (désir de faire des choses en dehors des réunions, sens de l’appartenance à un ensemble plus grand), à la prise en charge de la vie du groupe, à évaluer la manière de vivre les rencontres...
Pour terminer, voici quelques autres points en bref mais qui mériteraient aussi plus de développements :
Le rôle de l’accompagnateur est plus fort lors d’une crise dans le groupe.
La diversité et le grand nombre de membres sont sources de richesses mais aussi de difficultés.
Habituellement, je n’accompagne pas individuellement les membres des groupes dont j’assure l’accompagnement.
Le cas échéant, dès que possible, le groupe se choisit un coordinateur ou responsable, avec lequel je suis davantage en lien.
Il y a des circonstances qui peuvent conduire à passer le relais à un autre accompagnateur.
Marie Dolores Marco