Accueil dans nos communautés


C’est à Pâques 1990 que l’idée a germé en nous d’ouvrir notre communauté à des jeunes qui souhaiteraient faire une expérience de vie communautaire.
Cette idée vint, je crois, de ce qu’il nous semblait que la Vie religieuse apostolique était mal connue et aussi de ce que nous avions la chance d’être une communauté assez jeune puisqu’il y a deux soeurs étudiantes parmi nous. Nous partions du principe que nous voulions permettre à celles qui désirent nous connaître du dedans de faire cette expérience gratuitement, c’est-à-dire sans avoir un projet de vie religieuse.
Nous nous situons dans un Foyer d’étudiantes, nous n’avions donc pas trop de problèmes de logement.
Nous avons fait savoir ce projet autour de nous et aux diverses responsables ou accompagnatrices de jeunes en recherche ou non. Notre invitation était rédigée comme suit :
"La communauté Sainte Ursule de Paris (de spiritualité ignatienne, composée de cinq soeurs diversement engagées et vivant dans un Foyer international d’étudiantes) te fait cette proposition, à toi, étudiante ou jeune au travail, de 20 à 30 ans :
’Si tu es chrétienne et que tu désires aller plus loin, si tu souhaites approfondir les dimensions évangéliques de ta vie, elle t’invite à faire, pendant un an, une expérience de vie communautaire comme lieu de discernement. Ceci dans un grand climat de liberté.’
C’est avec toi que nous fixerons les règles du jeu. En voici les conditions pratiques :

- chambre dans le Foyer à 1 300 fr. (selon tes moyens)

- repas avec la communauté selon l’emploi du temps, participation financière de 400 à 700 fr. par mois

- partage de la vie quotidienne (repas, rencontre, prière, services...)

- préparation du projet en septembre avec la communauté.
S’adresser à..."

Nous avons eu deux demandes en juillet-août :

- une infirmière au travail, ancienne "boot people" désirant connaître une vie normale avant d’entrer dans la vie. Accompagnée par l’une d’entre nous.

- une secrétaire voulant prendre du recul vis-à-vis d’un garçon pour discerner entre le mariage et la vie religieuse, et pour faire le point au niveau de sa foi avec une soeur qui l’accompagnerait.
Nous avons donc commencé dès septembre après les avoir accueillies une première fois fin août et nous avons élaboré ensemble le projet de l’année avec elles.
Nous avons aménagé nos horaires pour qu’elles puissent participer à la prière du soir après le travail et fait le programme d’année au niveau des rencontres.
Assez vite nous avons découvert tout ce que cette expérience nous apportait d’enrichissement au niveau des questions posées qui nous invitaient à retrouver le sens des choses habituelles, à répondre aux grandes questions qu’elles nous posaient sur notre vie, sur la foi, mais aussi d’exigences en temps donné, en longueur de repas le soir, en ouverture de toute notre vie, à l’exception de quelques réunions entre nous. Mais aussi du danger de facilité, pour des jeunes, d’une vie organisée, chaleureuse, sans les engagements ni les exigences de la vie religieuse, même si elles participaient un peu aux services communautaires.
Après quelques mois, l’une d’elles nous a quittées pour se marier, l’autre a demandé de faire une seconde année.
Nous pensons pouvoir dire que ce fut une expérience positive si nous regardons le chemin parcouru par chacune d’elles : un couple qui se construit et s’engage ; une jeune déracinée qui s’ouvre et s’intègre bien et qui au long de ces deux années avec nous a discerné dans la liberté qu’elle n’était pas appelée à la vie même vie que nous.
Nous ne savons pas encore si nous allons refaire la proposition l’an prochain, la question va se poser d’ici peu.

Sr Annunciata