Les aumôneries et les choix des étudiants
La vie étudiante est la période pendant laquelle les étudiants ont à faire des choix fondamentaux ; c’est la période des questions qui engagent toute une vie : "Quel débouché professionnel, au terme de mes études, compte tenu de la conjoncture économique actuelle ?", "Avec qui faire ma vie ?", "Que vais-je faire de ma vie ?". Il n’est pas rare que ces choix soient à faire en même temps, avec la nécessité d’une hiérarchie à inventer pour les appréhender au mieux.
L’expérience des aumôniers témoigne de la lente maturation des projets, des réussites et des échecs dans les réponses que se donnent les étudiants ; elle témoigne également de la difficulté qu’il y a à choisir et à décider. Et en même temps elle se laisse interpeller pour mieux correspondre à la demande souvent implicite de moyens ou de critères pour réussir les choix.
1 - Aumôniers, nous sommes souvent témoins
de la difficulté devant laquelle des étudiants se trouvent face à leur avenir.
"Que choisir ?"
"Que vais-je faire de ma vie en choisissant tel type de métier ?"
"Comment choisir ?"
Il n’est pas toujours aisé de suivre la bonne filière en première année de fac et de se reconvertir après échec en DEUG.
Au terme des études, quelle est l’insertion professionnelle possible et la mieux adaptée ? La question se pose sérieusement lorsque l’on voit des étudiants de Grandes Ecoles chercher un emploi plus difficilement aujourd’hui qu’hier. Certains font des études parce qu’ils ont des décisions à prendre et qu’ils ne réussissent pas à les prendre.
Dans les études longues, comme médecine par exemple, avec le concours de l’internat, il n’est pas facile d’avancer vers l’avenir dans une "ambiance de concours" où l’étudiant fait tout pour rester le plus longtemps possible sur les rails de l’hôpital universitaire. Cette étape des études ne doit pas empêcher quelqu’un de réfléchir sur ce qu’il veut faire. Or le danger des études longues, c’est qu’elles risquent d’empêcher les choix : l’étudiant arrive à 30 ans sans avoir décidé. S’il doit devenir médecin généraliste, que ce soit par choix et non par constat d’échec ! L’internat n’est qu’une étape ! S’il est vécu comme lieu d’engagement trop fort, il risque de fragiliser le candidat. Comment assumer le fait de ne pas réaliser ce que l’on voulait ?
La question des choix pour les étudiants est importante et la crise est dans les réponses dans la mesure où ce sont les événements qui décident. Apprendre à choisir ne se fait pas sans ruptures et sans faire usage de sa liberté.
Se donner les moyens d’une formation maîtrisée pour faire face aux réalités dans lesquelles la vie professionnelle engage, réclame une certaine vigilance et un choix personnel assez fort. C’est ce qu’un jeune professionnel, marié et père de trois petits enfants, cadre financier dans une entreprise, voulait faire comprendre aux étudiants, lors de la session nationale de la Mission étudiante à Nancy en septembre dernier. Comparant sa vie étudiante récente et sa vie professionnelle actuelle, il parlait d’une "césure" entre le monde universitaire et le monde professionnel, un passage qui n’est pas facile à opérer et qui peut se décrire selon cinq plans avec l’impression dominante que le sens d’un mouvement s’inverse.
Premier plan : dans la vie professionnelle, il s’agit plutôt de donner que de recevoir, alors que l’étudiant reçoit."Il va falloir donner, se prendre en charge ; c’est un véritable changement qui peut paraître évident, mais qui nous transforme. La prise de responsabilités dans un univers social, économique, contraint à devoir choisir, à effectuer des choix."
L’engagement au sein du monde professionnel est beaucoup plus limité qu’à l’université où les palettes de possibilités sont offertes. Le jeune professionnel est obligé de passer du rêve à la réalité : dans l’entreprise, il faut réaliser et c’est une exigence. Il faut parfois répondre à des attentes qui ne plaisent pas toujours et décider.
Deuxième plan : la relation aux autres."Etudiants, on a le choix de ses amis, des associations que l’on peut rejoindre... Le monde professionnel nous impose de nous intégrer dans une organisation ; je suis en train de vivre la confrontation des cultures dans une entreprise américaine ! Il faut déchiffrer les codes et donner les bonnes réponses. Ce n’est pas très facile à déceler. On a également à vivre avec des gens qui sont stressés, paranoïaques, déprimés et ce n’est pas toujours facile à supporter. Il y a aussi ce rapport avec la hiérarchie, le rapport avec ses subordonnés, qui n’est pas facile à trouver. Quand on était étudiant, il y avait un certain plan horizontal alors qu’à l’entreprise on se situe sur un plan vertical. Il faut être l’homme transversal ; c’est un mot à la mode. Il arrive que l’on trouve des équipes bien soudées, mais malheureusement, c’est souvent bien superficiel."
Troisième plan : la relation au travail. "Par rapport à une formation universitaire, les objectifs dans l’entreprise sont concis, limités, précis, voire répétitifs. On ne peut pas se contenter d’une note ou d’une moyenne. : on doit être efficace et on doit réussir. Dans le monde professionnel, il n’y a pas de notes, mais des gratifications sous forme de salaires, de primes, d’avancement, voire de licenciement ou de mise sur voie de garage. Voilà l’échelle des récompenses."
Quatrième plan : la relation au temps."Le temps dans la formation est à la fois dense, limité, sélectif : il s’agit de digérer tout un ensemble d’informations. Dans le monde professionnel, on perd un peu la notion du temps : on a des horaires étendus, on nous demande beaucoup de choses, il y a des sollicitations diffuses et permanentes : le téléphone, les dérangements au bureau..."
Dernier plan : le rapport à l’argent. "Dans le domaine professionnel, les besoins, les dépenses pour tenir son rang social, entraînent la nécessité d’accumuler, d’emprunter, parfois de vivre au-dessus de ses moyens, alors que dans le monde étudiant, ces préoccupations ne sont pas du même ordre...
Dans le monde professionnel, il n’est pas facile d’être pleinement homme, d’avoir une vraie parole ; il faut que nous le sachions dès le départ et que nous nous formions durant notre formation universitaire."
En favorisant la rencontre avec de jeunes professionnels, l’aumônerie aide ceux qui sont en route vers la vie active à faire des choix ; elle leur donne à voir divers types d’engagements, les aide à comprendre que les choix d’aujourd’hui, souvent petits, préparent à des choix plus exigeants demain.
2 - Les choix de l’avenir se posent aussi en termes de "vocation", de "projet de vie"
Personnellement, j’ai été frappé, lors du pélerinage organisé par le réseau ignatien à Loyola en juillet 1991, par les interrogations sérieuses de ceux et celles que j’accompagnais. Il faut tout d’abord du temps pour qu’une bonne communication puisse exister à l’intérieur d’une équipe formée de manière spontanée au premier jour de la marche : cinq garçons et quatre filles, pour la plupart en fin d’études. Le climat de confiance était assez fort dans le groupe, pour ne pas dire exceptionnel, et les confidences ont pu se livrer dès l’instant qu’une participante a confié qu’elle venait de rompre ses fiançailles à quelques jours de leur célébration et que c’était la raison pour laquelle elle s’était engagée à ce pélerinage : pour rencontrer d’autres et se récupérer un peu. Jusque-là, rien ne transparaissait de son drame intérieur ; elle avait même accepté la responsabilité d’animer l’équipe et de veiller à son bon fonctionnement. Cette confidence, rendue possible, en appelait d’autres, avec la même tonalité de sérieux et d’humanité.
Trois garçons sur les cinq se posaient la question du célibat et de l’engagement religieux ou presbytéral. Un seul était accompagné individuellement et voulait mettre à profit sa dernière année d’études pour se donner les moyens de décider. Pour les deux autres, la perspective d’un an de service national et de deux ans de coopération était accueillie comme un temps possible et nécessaire de réflexion. Ce qui est étonnant, c’est que c’est au terme des études que la question vient se poser réellement et de manière forte : "Je suis diplômé, j’ai la possibilité de choisir l’exercice de mon métier d’ingénieur... mais cela ne répond pas à une question plus fondamentale que je me pose depuis un certain temps sans avoir eu la possibilité jusqu’ici de la prendre au sérieux : que vais-je faire de ma vie ? Quel sens lui donner ?... Depuis les classes "prépa", je suis pris dans un engrenage et c’est maintenant que je sens le moment venu de réfléchir autrement".
Ce type de questions d’orientation de vie se posait davantage il y a quelques années, au moment de la terminale ou de la première année de fac ; aujourd’hui, peut-être, il semble que s’opère un déplacement vers la fin des études pour ce genre d’interrogation, au moins chez certains.
Le fait d’entreprendre des études sur la base de concours initiaux (filière Grandes Ecoles) engage tout un processus de formation où la vie semble toute programmée ; au terme du parcours, la question la plus fondamentale, celle de la vocation, s’impose à certains, alors que pour d’autres elle risque de rester dans l’ombre.
Il arrive qu’à l’aumônerie, une étudiante ou un étudiant révèle son désir d’une vocation spécifique, et qu’à l’occasion une soirée d’échange sur le sujet des vocations soit organisée.
Des aumôniers s’interrogent et expriment leur question : comment vivons-nous l’appel à l’aumônerie ? N’y a-t-il pas hypertrophie de l’appel explicite ? A quels appels de l’Esprit nous rendons-nous présents dans nos aumôneries ? Quelle révélation des diverses vocations qui font l’Eglise réalisons-nous à partir de nos engagements différents ?
3 Les aumôniers et les aumôneries face aux choix des étudiants
Pour les prêtres, diacres, religieux et religieuses, laïcs envoyés au service des aumôneries universitaires et des Grandes Ecoles, la trajectoire humaine et spirituelle de chacun des étudiants rencontrés est bien la dimension essentielle de la mission reçue.
Garder ce souci de chacun n’est pas facile à porter, même s’il est considéré comme étant le coeur de notre présence au service des étudiants. Nous essayons d’être à l’écoute de ce que disent les étudiants, lorsqu’ils ont l’occasion d’exprimer ce qui les a aidés à l’aumônerie à devenir ce qu’ils sont, ce qui les a aidés à opérer les choix nécessaires. L’aumônerie joue un rôle dans la progression des personnes, dans le discernement des choix, dans le mûrissement de la vocation, même si ce rôle n’est pas toujours exprimé.
Nous cherchons à entendre ce que l’aumônerie, comme lieu de vie et où la vie s’alimente, permet de découvrir comme appels de Dieu et des hommes en particulier dans l’enseignement supérieur. Après les Journées nationales étudiantes organisées dans la plupart des villes universitaires de France en mars 1993, sur le thème des études : "Quelle formation humaniste recevons-nous dans l’enseignement supérieur ? Quels types d’hommes et de femmes façonne-t-on ?", notre intention est bien de chercher à repérer quels sont les appels de Dieu à recevoir en médecine, sciences...
Une pédagogie du choix qui passe par l’éveil à la profondeur de la vie humaine animée par le Dieu vivant et l’engagement à la suite de Jésus-Christ dans son combat pour le salut des hommes.
Nous vivons et travaillons dans un monde de rendement et de compétition. La valeur dominante est l’utile. L’idéal humain est d’avoir plus, plus que les autres. Il y a là une logique interne qui influence grandement les individus et les groupes humains non touchés directement par les précarités d’aujourd’hui. Il est d’autant plus urgent de se référer à une autre logique, celle qui fait appel au gratuit et au désintéressé.
Nous pourrions comme cela passer en revue les valeurs humaines et les dynamismes dominants reconnus chez les étudiants d’aujourd’hui et dans la société contemporaine pour déterminer en quoi ils ont besoin d’être purifiés.
Ainsi, tout ce qui, chez l’étudiant, concourt à construire l’homme réellement, c’est-à-dire à promouvoir son intelligence, sa liberté, sa culture, sa responsabilité, tout ce qui est effort vrai d’humanisation, rencontre le projet de Dieu, rencontre l’énergie de son Esprit, à condition d’établir qu’il y a, de fait, progrès en humanité.
Egalement, tout ce qui concourt à mettre l’étudiant en relation avec d’autres, à l’ouvrir aux dimensions de l’existence souvent laissées dans l’ombre, tout ce qui va concourir à le faire sortir de lui-même, de sa solitude, du repliement orgueilleux sur soi, rencontre précisément l’Esprit de liberté qui introduit à la reconnaissance des autres comme frères.
Tout ce qui crée une communion rencontre l’Esprit d’amour. Tout ce qui divise est contre l’Esprit. Tout ce qui va dans le sens de la construction d’une communauté d’hommes ouverte aux différences est selon l’Esprit de Dieu.
Ces convictions qui nous animent, comme aumôniers, lorsque nous favorisons l’ouverture, le partage, la convivialité, le service, chez les étudiants à travers les propositions de l’aumônerie, ne nous font pas oublier que le réel est complexe et que tous ces dynamismes dont nous parlons contiennent leur part d’ambigüité. Nous sommes en effet habités par des forces contradictoires qui nous laissent dans l’incertitude de l’issue possible, ou pour la vie ou pour la mort, pour l’amour ou pour la violence... Cela nous rappelle que la foi n’est pas nécessairement dans le prolongement de ces dynamismes qui charrient le meilleur et le pire. Ce n’est pas parce que je vais vivre un dynamisme de fraternité à l’aumônerie, dans un groupe de réflexion, qu’automatiquement je vais devenir chrétien. C’est évident.
S’il existe un rapport entre ces dynamismes repérés dans la vie des étudiants et la foi, il ne s’agit pas d’un rapport direct et continu, sinon la foi serait le fruit de l’effort humain, alors qu’elle est fondamentalement don gratuit. On ne peut jamais déclarer chrétienne une valeur si généreuse soit-elle. La foi n’est pas le simple écho du sens que les jeunes donnent à leur vie, mais le don qui permet d’accueillir l’inattendu de Dieu qui opère une rupture, qui appelle à une conversion. Par contre la foi va s’incarner dans ces dynamismes qui vont être le lieu possible d’une expérience chrétienne. Ainsi, la rencontre de l’autre jusque dans le conflit, dans la différence, implique déjà une mort à soi-même, à ses idées, à sa vérité ; à l’aumônerie, comme lieu de diversité des sensibilités, des cultures, cette reconnaissance implique en même temps un don de soi aux autres en acceptant qu’il ait sa place et qu’il vive.
C’est bien une prédisposition à accueillir la révélation d’un Dieu qui nous appelle à le reconnaître comme Père. A l’instant même où il nous demande de reconnaître les autres comme frères.
Une pastorale du sens et des personnes, par l’attention à l’histoire de chacun, à son besoin de sens, à son projet. Ceci nous impose disponibilité et capacité à faire mémoire de ce dont nous sommes témoins dans la durée, et cela passe par la conversion de notre regard et de notre oreille.
En dehors de l’accompagnement personnel, qui est loin d’être reconnu de fait comme moyen privilégié aussi bien chez les étudiants que chez les aumôniers, la pratique de la relecture tend à trouver sa place de plus en plus. Cette relecture est proposée comme exercice lors de reprises de stages pour des élèves ingénieurs ou pour des étudiants du monde de la santé ; elle s’impose lors des temps d’évaluation des activités de l’aumônerie où les étudiants responsables s’enrichissent mutuellement de leur expérience et manifestent progressivement les changements qui s’opèrent en eux dans la découverte qu’ils font de l’Eglise et de sa mission ; elle se fait le plus habituellement de manière informelle à l’occasion d’un événement marquant, d’une réflexion à partir d’un livre, d’un temps privilégié comme une marche ou un week-end où l’on prend le temps d’échanger.
La préparation à la confirmation, au mariage sont également des temps forts où chacun peut exprimer le sens de sa démarche et l’histoire de sa vie de foi.
Une pastorale qui cherche à se donner les moyens de ses convictions : au niveau national, en 1993, les propositions faites par l’aumônerie "Chrétiens en Grande Ecole" et la Mission Etudiante sont tout particulièrement éloquentes :
- la rencontre nationale des 23 et 24 janvier à l’Ecole polytechnique pour les 400 élèves venus des grandes écoles d’Ile-de-France et des autres régions avait pour thème : "Dans nos compromis... quelle fidélité à l’évangile ?". Un chrétien en Grande Ecole est obligé de faire des compromis, avec sa vie d’étudiant, avec sa vie de chrétien. Trois pistes de réflexion étaient proposées pour un échange ; elles mettaient l’accent sur la vie professionnelle, la vie sociale, la vie affective de l’étudiant.
- la session des Adrets à Pâques : "Apprendre à choisir". Pour entrer dans la vie adulte, il faut prendre de nombreuses décisions : emploi du temps quotidien, filière de formation, option, stage, vacances, métier, profession, femme ou mari, vie religieuse ou sacerdotale... Choisir ou suivre le cours des choses ? Et bientôt : un, deux ou trois enfants ? S’enraciner, déménager ? Agir dans la société, dans l’Eglise ? Où, quand, comment, combien de temps ?... Je dois me décider avec les autres : serai-je acteur, victime ou solidaire ? Et Dieu dans tout cela ?
A partir de méthodes actives, d’enseignements, de réflexions personnelles et en groupe, avec des temps de prière et de célébration, la session me fait progresser dans la connaissance de ce que je cherche et me prépare à trouver comment le réaliser dans le monde d’aujourd’hui.
Dieu me fait signe, je le rencontre dans mes choix et dans ma liberté.
- l’université d’été à l’Arbresle, du 17 au 27 août : "Croyants, héritiers et novateurs". Dix jours pour se former à l’intelligence de la foi, rencontrer d’autres visages, se détendre et célébrer.
Madame Danièle Hervieu-Léger a signalé dans ses écrits le fait que "le christianisme d’aujourd’hui se réalise de manière privilégiée dans des communautés émotionnelles, c’est-à-dire dans des communautés dans lesquelles on met en avant l’expérience, l’authenticité des trajectoires singulières, l’importance qu’il y a à se dire mutuellement ce qui fait signe pour soi, où l’on valorise la place des relations affectives".
Les aumôniers d’étudiants n’échappent pas à cette caractéristique contemporaine. Le but de ces dix jours est de permettre aux participants de reconnaître quelle est leur foi, celle qui parle à leur coeur avec ce qu’elle comporte d’authentique et de vrai, et de les aider à découvrir les trésors de la Tradition et de l’Ecriture. Regarder ce qui a changé au fil des ans permet de mieux se situer aujourd’hui, de comprendre ce que l’on croit et d’envisager le présent et l’avenir de manière responsable.
- la session nationale de Nantes (30 août-3 septembre) pour 150 aumôniers et 150 délégués étudiants de toutes les villes universitaires de France.
Après avoir pris le temps depuis septembre 1992 pour appréhender au plus juste ce que retient l’expérience des étudiants en matière de formation humaine dans l’enseignement supérieur, nous proposons à notre prochaine session nationale de considérer les appels possibles dans l’Esprit chez les étudiants chrétiens :
"Profession, engagement, vocation
choisir aujourd’hui
pour le service de Dieu et des hommes."
Des témoignages divers d’engagements, de choix de vie, nous manifesteront comment sont frayés des chemins de croissance à travers la vie étudiante et l’aumônerie. Nous avons demandé à Hippolyte Simon de nous rendre le service d’opérer un certain toilettage des mots comme "vocation", "appel", "volonté de Dieu" et de nous aider à percevoir l’action dynamique de l’Esprit dans la vie du chrétien. Nous aurons l’occasion de rencontrer divers formateurs dans le domaine de la préparation au mariage, de la vie religieuse, presbytérale. L’objectif d’une session est de nous rendre attentifs ensemble, aumôniers et étudiants, dans l’exercice de notre co-responsabilité habituelle dans l’aumônerie universitaire, à mieux servir les appels de Dieu et des hommes et à créer les conditions favorables qui puissent rendre possibles les choix que l’Esprit suscite aujourd’hui dans l’Eglise.
- un week-end pour aumôniers, début décembre, organisé conjointement par le S.N.V. et la Mission Etudiante sur l’éveil et l’accompagnement des étudiants à leur vocation.
Tout ceci concourt à manifester que nous cherchons à mieux servir la vocation de chacun ; celle-ci doit être saisie dans le mouvement même de la vie, comme une expérience spirituelle dans laquelle il nous faut entrer progressivement. C’est une découverte à faire, une rencontre à vivre, un dialogue à établir, un consentement à donner : la liberté de chacun est appelée à s’ouvrir avec joie et bonheur à la présence du Dieu qui nous invite à nous inventer nous-mêmes avec lui. La diversité des vocations des aumôniers au service des étudiants est également une richesse dont il nous faut tenir compte : chaque type de vocation a une parole originale à tenir, et la complémentarité vécue entre prêtres, religieux, religieuses et laïcs doit exprimer avec plus de force le mystère de l’Eglise manifestant l’Esprit qui souffle où il veut.
Claude Schockert