Maman, j’aimerais être prêtre !


Quatre mamans du diocèse de Lille ont entendu une telle déclaration dans la bouche de l’un de leurs enfants. Elles se sont rencontrées pour confronter leurs réactions et réfléchir...
Après la rencontre, l’une de ces mamans a fait le point par écrit. Voici son témoignage.

La rencontre avec d’autres mamans m’a déculpabilisée ! L’attitude des enfants qui émettent le souhait d’être prêtre ou religieuse montre dans tous les cas qu’il ne s’agit pas d’une pression de l’entourage mais bien d’un désir spontané qui déroute souvent les familles et les catéchistes.
Notre réaction est aussi quasiment la même : réaliser les difficultés que ce choix représente (séparation des familles, des amis, don de soi aux autres...). Cela vient peut-être du fait que nos familles sont moins nombreuses et que cela est vécu comme une difficulté de plus à vivre en "famille".
Ensemble nous avons partagé nos inquiétudes. Le fait de les exprimer, de comparer nos situations, a permis de réaliser que nos réactions sont tout à fait naturelles et saines pour des parents attentifs à leurs enfants.
Mais au travers des cas de figure différents, il y a toujours notre souhait commun de voir nos enfants épanouis et heureux, quel que soit leur choix de vie plus tard.
Nous nous sommes confortées les unes les autres, sinon réconfortées, dans l’attitude à adopter au quotidien avec nos enfants :

- écoute et respect de leur désir d’être prêtre, religieux ou religieuse ;

- incitation à vivre une vie d’enfant et d’adolescent épanouie, auprès d’autres chrétiens : groupes de jeunes, communautés paroissiales... ;

- leur montrer qu’aimer Dieu c’est déjà aujourd’hui lui dire qu’on l’aime dans notre vie de tous les jours, en famille, en classe, avec les copains, et dans la prière ;

- surtout nous faire très discrets pour mieux respecter leur liberté.

En tout cas, cela a changé mon regard sur la situation déconcertante où nous nous trouvons dans de tels cas. Mon attitude sera, non plus d’"évacuer" le problème, mais d’écouter l’enfant, de l’"entendre".
Bien que la perspective de ce choix par un de mes propres enfants me semble encore difficile à accepter, avoir découvert que ce choix puisse être pour lui le chemin de sa réalisation, de son bonheur, m’a permis d’envisager plus sereinement et sous un angle positif une vie consacrée à Dieu et aux autres. n
(Extrait de la revue "Eglise de Lille", avril 1993)