- accueil
- > Eglise et Vocations
- > 2005
- > n°118
- > Les diocèses en recherche
- > Relire sa vie
Relire sa vie
Diocèse de Strasbourg
Relire sa vie
C’est une démarche essentielle pour progresser dans la vie spirituelle même s’il n’est pas facile, dans le contexte actuel de notre société, de la mettre en place.
La relecture est une pratique proprement biblique. Le Peuple de Dieu vit un événement, trouve des solutions pour vivre (épreuve, bataille, vie du Peuple…) puis, il relit son histoire. C’est alors qu’il reconnaît que Dieu était là, avec lui, alors qu’il ne le savait pas. Il loue Dieu pour sa présence aimante, pour son salut, il demande pardon pour ses raideurs, ses faux pas, son péché, il écrit son histoire pour en « faire mémoire », il la célèbre… Son histoire devient « Histoire Sainte ».
Deux fiches sont proposées, l’une pour le confirmand, l’autre pour l’accompagnateur.
Fiche du confirmand
Sa finalité
Prendre conscience de la présence de Dieu, du travail de l’Esprit-Saint dans ta vie. « Dieu est là et je ne le savais pas »… (Gn 28,16) ; reconnaître le chemin parcouru et la manière dont Dieu fait route avec toi. « Ta main me conduit, ta droite me saisit ». (Ps 139,10)
Apprendre à regarder ta vie en vérité, à te connaître vraiment dans la reconnaissance de ce qui est beau et bon mais aussi de tes pauvretés, de tes échecs.
Reconnaître les appels de Dieu qui te parle à travers les événements, les personnes et l’écoute de sa Parole et voir comment il est possible ou non de les mettre en œuvre.
Accéder à une liberté plus grande de décision.
Des moyens
Les moyens demandent un peu d’expérience. Au début, le conseil d’un accompagnateur est fortement recommandé. Il t’aidera à la relecture.
Pour débuter, apprends « le silence » tellement essentiel pour entrer dans une écoute profonde.
Apprends à exprimer ce que tu ressens. C’est souvent très difficile. N’hésite pas à prendre des moyens tout simples : photo, chanson, poème, métaphore, écriture, dessin… Il est possible aussi de découvrir de manière nouvelle les cinq sens : voir, toucher, entendre, goûter, sentir ? Qu’est-ce qui te touche, te rejoint, t’étonne, suscite un intérêt ? Exprime-toi là-dessus.
Fais le récit de ton histoire pour vérifier si tu as bien compris ce que tu exprimes et si tu peux relier (relire) les fils de son déroulement.
Un exemple de relecture du parcours
Tu peux relire l’ensemble de ton parcours de préparation à la confirmation pour y trouver la trace de Dieu.
Rappelle-toi ce qui t’a conduit à la décision de te mettre en route pour préparer la confirmation. Tu peux te rappeler la personne que tu as rencontrée personnellement pour t’inscrire… Qu’est-ce que tu demandais ? Qu’est-ce que cette personne t’avait dit ?
Depuis, tu marches, tu avances, tu as participé aux rencontres avec le groupe de préparation à la confirmation : rappelle-toi ces différentes rencontres et leur contenu… Rappelle-toi aussi ce qui s’est passé entre les rencontres : les questions que tu as pu te poser, les difficultés que tu as rencontrées.
Et maintenant, où en es-tu de ta démarche personnelle, de ta prière, de ta relation à Dieu ? Comment comprends-tu ta vie de baptisé, ta prière, l’Eucharistie, l’Église, les sacrements, la communauté chrétienne ? C’est sûr, quelque chose a bougé ! Tu n’es plus le même ! Regarde comment ta foi a mûri.
Regarde ce qui a changé dans ta manière de concevoir ton avenir avec Dieu.
A ton tour, loue Dieu pour sa présence en toi et avec toi (son Esprit, le groupe, les accompagnateurs, les amis…). Note les « passages » que tu as opérés. Demande pardon pour les « passages » que tu n’as pas osé entreprendre. Note ce à quoi tout cela t’engage pour la suite (des éléments que tu pourras reprendre dans ta demande). Célèbre-le avec un accompagnateur du groupe. Il sera là pour être témoin, au nom de l’Église, de l’œuvre de Dieu dans ta vie.
Guide de l’accompagnateur
Sa finalité
- Aider le confirmand à prendre conscience de la présence de Dieu, du travail de l’Esprit-Saint dans sa vie. « Dieu est là et je ne le savais pas »… (Gn 28,16) ; reconnaître le chemin parcouru et la manière dont Dieu fait route avec lui. « Ta main me conduit, ta droite me saisit ». (Ps 139,10)
L’aider à regarder sa vie en vérité, à se connaître vraiment dans la reconnaissance de ce qui est beau et bon mais aussi de ses pauvretés, de ses échecs.
L’aider à reconnaître les appels de Dieu qui lui parle à travers les événements, les personnes et l’écoute de sa Parole et voir comment il est possible ou non de les mettre en œuvre.
Lui permettre d’accéder à une liberté plus grande de décision.
Des moyens
Les moyens demandent de la part de l’accompagnateur un peu d’expérience pour aider à la relecture.
Ce n’est pas une investigation psychologique, c’est un exercice spirituel. Il doit rendre le jeune présent à son histoire, à la réalité de son parcours, à sa vie d’aujourd’hui. Il doit lui permettre de découvrir que son histoire est une « Histoire Sainte » parce que Dieu est présent, même s’il ne le savait pas (Jacob).
Pour débuter, apprendre « le silence » tellement essentiel pour entrer dans une écoute profonde.
Les jeunes ont du mal à exprimer ce qu’ils ressentent et parfois il est bon de prendre des moyens tout simples. Par exemple en découvrant de manière nouvelle ses cinq sens : voir, toucher, entendre, goûter, sentir ? Qu’est-ce qui me touche, me rejoint, m’étonne, suscite un intérêt ? Inviter chacun à s’exprimer.
Cette relecture se fera de préférence en se promenant (ce qui évite le face à face avec le confirmand souvent ému par ce qu’il a trouvé dans son histoire).
Possibilité d’utiliser le photo langage qui aidera chacun à s’exprimer. Cela peut être une base de départ.
Permettre au confirmand de faire le récit de son histoire dans le respect le plus total de ce qu’il dit. Dans la mesure du possible, il vaut mieux demander de préparer l’entretien par écrit pour éviter de se raconter. Cela permet aussi de prendre de la distance.
Insister pour qu’il n’en reste pas à la seule histoire « religieuse ». Il a grandi, il a mûri, il a vécu sa vie… Dieu est présent dans sa vie : qu’il prenne en compte tout ce qui fait sa vie.
C’est un exercice pour le confirmand et non un droit pour l’accompagnateur qui voudrait vérifier ce que la personne retire du parcours ou de la rencontre…
A partir de ce qu’il dit, essayer de reformuler pour vérifier si on a bien compris ce qu’il exprime. Poser, si nécessaire, telle ou telle question qui l’aidera à aller plus profondément ou à préciser sa pensée. Tacher d’être le plus discret possible. Éviter tout commentaire en cours de route. Encourager si c’est trop laborieux ou inciter à résumer si c’est trop « verbeux ». Pas de jugement de valeur ni d’appréciation.
Souligner une expression, un comportement pour l’aider à une prise de conscience.
En finale, il s’agit d’aider la personne à célébrer cette histoire avec Dieu et en Église : rendre grâce, remettre à Dieu ce qui est plus difficile ou plus douloureux.