Allers et retours des préoccupations vocationnelles


Jean-Pierre Boutinet, directeur de l’Institut de psychologie et de sciences sociales appliquées d’Angers, nous propose d’aborder la question des vocations sous l’angle sociologique.

Parler aujourd’hui de vocation s’avère une tâche redoutable dans une société qui semble avoir perdu ses marques en matière de conduites d’idéalisation (1) . Nous le ferons malgré tout ici à partir d’une double préoccupation quelque peu paradoxale. D’une part, nous nous situerons en position d’observation c’est-à-dire en extériorité avec un regard naïf ; nous le ferons en cherchant à comprendre la façon plus ou moins capricieuse par laquelle circule aujourd’hui le concept de vocation et de préférence dans certains milieux par rapport à d’autres. D’autre part, dissertant sur la vocation, objet à la fois extérieur et interne à tout individu nous ne manquerons pas de nous interroger sur ce que peut signifier pour nous-même aujourd’hui la référence à la vocation comme caractéristique d’une trajectoire orientée, trajectoire vécue et projetée.

Crise dans la signification latine de la vocation

Le concept de vocation est depuis longtemps familier des milieux religieux et le catholicisme notamment s’y réfère en permanence pour signifier ce double appel de son Dieu auquel le chrétien doit répondre, appel interne qu’il va identifier par un lent et long processus de discernement, appel externe qui lui est fait par l’institution Eglise l’envoyant pour telle ou telle mission. Ainsi définie dans la mouvance de l’Eglise romaine, la vocation religieuse et sacerdotale s’apparente davantage à ce que nous nommerons une conception latine de la vocation. Or une telle conception est en crise depuis que notre société industrielle en voie de se transformer en société post-industrielle a installé au nombre de ses valeurs de référence l’obsolescence et l’éphémère ; l’engagement permanent perd de son attrait et devient incompréhensible (2). Seul s’avère aujourd’hui objet de considération l’engagement provisoire, temporaire, susceptible d’être de temps à autre revisité.

De ce point de vue, la crise des vocations dans un pays comme la France au détour de la décennie 1960-1970 est à interpréter autant comme un signe annonciateur de notre post-modernité que comme le simple effet d’une évolution antérieure ; c’est le signe annonciateur d’une crise des autres engagements permanents, engagements professionnels de nature durable dans le même type d’activité ou d’entreprise mais surtout engagement conjugal avec le même partenaire pour toute une vie, sans droit à l’erreur, sans possibilité de réviser l’engagement. La permanence désormais a laissé la place au changement, pensé en termes d’innovation et d’obsolescence, et illustré par notre nouvel environnement communicationnel. Pour combien de temps allons-nous connaître une telle évolution ? Nous ne pouvons le dire. Nous pouvons seulement pointer ce nouvel environnement qu’il nous est donné de vivre à travers l’émergence envahissante de l’incertitude et la montée croissante de la complexité. Nous sommes donc aujourd’hui pour chacun d’entre nous en situation de gérer l’incertitude et la complexité, véhiculées par la diversité des réseaux informationnels et communicationnels auxquels nous participons.
Face à un tel décor la conception latine de la vocation qui valorise l’appel mais plus spécialement l’appel externe bute aujourd’hui devant une incompréhension culturelle à travers son caractère octroyé d’origine transcendante et à visée permanente ; un tel appel entend se déployer dans un contexte institutionnel marqué par sa certitude alors que l’environnement humain dans lequel il est lancé est au contraire confronté à une grande instabilité et à une remise en question permanente.
L’appel pourra curieusement faire dire à certains "appelés" qu’ils ont perdu en cours de route la vocation pour justifier ainsi leur bifurcation ; comme si la vocation latine devait être identifiée à un objet que l’on possède, que l’on conserve ou que l’on égare et que l’on perd. Cette vocation serait alors le fruit d’une activité de discernement susceptible d’indiquer que l’on possède ou pas dans son for interne le dit objet : conception qui sous bien des aspects apparaît comme quelque peu chosifiante.
Une telle conception, diffuse dans les milieux religieux, a comme autre caractéristique d’être marquée du côté de la génétique : traditionnellement depuis des siècles, en effet, la vocation sacerdotale ou religieuse concernait d’abord, avant toute expérience, les enfants et adolescents. De ce fait elle était vécue comme relevant de l’ordre d’une sorte de prédestination ; le seul mérite du jeune face à l’appel qui lui est alors lancé c’est d’apprendre à discerner c’est-à-dire à obtempérer à ce qui ne vient pas de lui et le dépasse. Or une telle conception qui a le mérite de plonger le jeune très tôt dans un habitus vocationnel et ecclésial est aujourd’hui tombée en désuétude. Les destinées individuelles, désormais, sont plus sensibles, dans une culture post-moderne, à l’auto-détermination et au bricolage de choix de vie qu’à l’appel.

Vocation, scolarisation et crise des professions

Le modèle des choix professionnels vécus aujourd’hui par les jeunes vient bousculer la conception latine de la vocation ; ce modèle est d’abord pensé en termes de carrière à aménager et à réorienter constamment en fonction de la situation ; il ôte son caractère chosifiant à la valorisation d’une profession qui, dans notre culture, ne possède plus de charge identitaire forte. Les identités professionnelles sont aujourd’hui malmenées ; les professions ont des contours de plus en plus imprécis, lorsqu’elles ne disparaissent pas ; alors au concept même de profession trop précis on substitue ceux plus flous d’emploi voire d’activité professionnelle.
Les réseaux de scolarisation mis en place à partir des années 1960 ont déstabilisé la perspective génétique de la vocation qui nécessitait pour se développer un lieu scolaire protégé, à l’écart, pour faire éclore l’objet vocationnel dans un monde de stabilité aux repères identitaires bien définis. Enfin l’individualisation croissante de nos modes de vie et la montée du culte de l’acteur, sont en contradiction avec une logique de la prédestination. Faut-il ajouter que le système vocationnel était congruent avec une culture à dominante rurale ; il l’est plus difficilement lorsque la ville et tout ce qui lui est associé devient la référence incontournable.
La crise des vocations telle qu’elle se manifeste auprès des jeunes scolarisés, depuis une trentaine d’années particulièrement, est une crise de la vocation : crise d’un modèle associé à un certain contexte culturel, où l’emprise minoritaire de l’école était moins forte que maintenant, un modèle qui ne peut plus fonctionner aujourd’hui. La société scolaire très dominatrice dans notre culture post-industrielle secrète en effet des modes d’idéalisation différents de ce qu’ils étaient dans une société rurale, voire industrielle où les repères identitaires gardaient toute leur visibilité et leur contraste et vis-à-vis desquels on pouvait se situer en adhésion ou en rejet. Ajoutons que cette société scolaire jointe à la culture socio-technique a engendré un très fort courant de sécularisation ; ce courant efface la sensibilité religieuse et lorsque cette dernière demeure, Dieu pour les jeunes se définit plus dans une visée mondaine comme celui qui "aide à agir, soutient dans les difficultés et donne sens à la vie", pour reprendre les propres termes d’Y. Lambert et G. Michelat (3).
Aujourd’hui la question ne se pose plus pour un jeune, sauf exception, d’avoir ou pas la vocation ; elle se pose au contraire pour de nombreux jeunes de réaliser leur vocation à travers des tâches vocationnelles en direction du Tiers ou du Quart Monde, d’une cause à servir pour un temps donné. Les jeunes dans leur culture nous font ainsi passer au domaine de l’être vocationnel, alors que les pratiques liées à la pastorale des vocations, par exemple celles des homélies paroissiales, donnent l’impression d’en rester souvent à l’avoir vocationnel.

Retour à une conception anglo-saxonne de la vocation

L’effacement de la conception latine de la vocation correspond actuellement à une montée en puissance de la conception anglo-saxonne. Ainsi, paradoxalement, la vocation acquiert une nouvelle jeunesse dans la société civile au moment où elle se trouve en crise profonde dans la société religieuse. Selon la conception anglo-saxonne, héritière en cela de la théologie protestante, la vocation concerne davantage l’adulte que l’adolescent et a fortiori l’enfant. Certes, il pèse toujours sur cette conception, dans sa version religieuse, le sens de la prédestination ; mais ce sens est déplacé : c’est dans sa capacité de réalisation que l’homme saura à quoi il est prédestiné. Ce qui nous intéresse surtout ici c’est de constater que la conception protestante de la vocation a été laïcisée au point de constituer actuellement un thème majeur de la psychologie humaniste nord-américaine (4).
La conception latine avait l’habitude de valoriser la jeunesse et donc la précocité ; d’ailleurs lorsque la vocation n’était pas précoce on la spécifiait en parlant de vocation tardive ; cette vocation mettait l’accent sur son origine transcendante et donc sur ces conditions de réceptivité. La vocation anglo-saxonne au contraire s’intérsse plus à l’adulte sous un double aspect, celui de la maturité vocationnelle, celui du développement vocationnel ; ici la vocation n’est plus un état que l’on serait susceptible de posséder ou de perdre, c’est un processus : processus immanent à l’individu mais visant un idéal qui lui est transcendant et renvoyant l’individu à sa capacité de réalisation de soi à travers ses choix. C’est ce qu’exprime le terme allemand de Beruf (5) relayé par le terme anglais de Vocation ; l’un et l’autre insisteront sur le travail à réaliser, l’accomplissement dans le monde, les tâches de l’existence à assumer ; alors l’idéal recherché sera celui d’une maturité vocationnelle et le moyten pour servir cet idéal se concrétisera dans le développement vocationnel c’est-à-dire dans certains choix d’activités appropriées.
Quoi qu’il en soit, il est symptomatique de constater que depuis une vingtaine d’années les préoccupations des psychologues du développement se soient centrées sur l’adulte. Ils ont même forgé un nouveau concept, celui d’andragogie pour désigner les modes d’accompagnement de l’adulte dans son itinéraire de vie. Et parce que ce dernier devient de plus en plus fragilisé et zigzagant dans un environnement imprévisible, on semble avoir redécouvert le concept de vocation dans son acception anglo-saxonne pour aider cet adulte à définir le sens qu’il doit imprimer à son parcours et à ses réalisations.

Vocation et projet

Au moment où nous pensons que le terme est tombé en désuétude, dans les affres d’une société industrielle en mutation, nous observons donc un premier retour de la vocation en vue de signifier la singularité de la vie adulte. Second retour, que nous pouvons maintenant constater, celui qui passe par le projet. Avec la montée depuis une vingtaine d’années des préoccupations autour du projet, il y a bien souvent identification du projet de vie et des choix vocationnels (6) ; on en arrive même à parler de projet vocationnel ; ce projet dans le meilleur des cas n’est pas appréhendé comme réponse à un appel mais comme aspiration à un idéal. Une telle aspiration a certes besoin d’être purifiée de ses éléments par trop narcissiques et égocentriques ; elle le sera par l’épreuve du temps et la confrontation à l’environnement social.
La purification du projet vise à dégager le moi de ses prétentions abusives ; or cette purification se fera souvent sur le mode de l’exclusion et du rejet : ainsi le temps, les contraintes, l’environnement, vont me faire invalider des hypothèses, vont me faire rejeter des choix que j’avais ébauchés antérieurement. De ce point de vue l’orientation se concrétise autant, sinon plus, par exclusion d’hypothèses formulées antérieurement dans l’espace du rêve enfantin, que par choix de nouvelles hypothèses. A ce propos nos enquêtes auprès des jeunes scolarisés ont confirmé ce que d’autres recherches de leur côté montraient, à savoir que le processus d’orientation se faisait la plupart du temps non de façon positive en avançant, mais négativement à reculons, en excluant progressivement des options qui vont se trouver invalidées (7). Comment autrement comprendre que les élèves de classes de 5ème affirment savoir ce qu’ils vont faire plus tard avec davantage de certitudes que leurs aînés de classe de 3ème qui eux-mêmes se montrent plus déterminés que les futurs bacheliers de classes terminales !
En revenant accompagnée du projet, la vocation type anglo-saxon semble là encore contester le modèle génétique du type latin ; cette vocation-projet semble en effet se déterminer en partie négativement contre des choix posés antérieurement.

Vocation en panne d’identification

Si nous revenons à la vocation religieuse, quelle que soit la signification qu’on lui donne, cette dernière ne peut se passer de pôles de référence, de modèles auxquels s’identifier. Le jeune ou le moins jeune qui envisage une vocation sacerdotale ou religieuse garde à sa disposition deux types d’identification possibles : une identification sociale aux aînés ayant choisi cette même vocation, prêtres, religieux, religieuses, et une identification mystique à Dieu, à l’image qu’il s’en fait. Ces deux identifications dans une culture technologique marquée par la post-modernité sont de plus en plus problématiques. D’un côté l’image du prêtre, du religieux, de la religieuse ne renvoie pas à une identité forte : le corps social vieillissant, la disparité des fonctions exercées, une certaine frugalité voire précarité d’existence, rendent difficiles des mécanismes d’identification. D’un autre côté, l’image de Dieu s’efface chez bon nombre de nos contemporains à commencer par les jeunes pour qui Dieu est lointain, de l’ordre du vraisemblable et non de celui d’un Etre personnalisé avec qui entrer en relation (8) ; pour ces jeunes Dieu laisse les hommes libres et n’intervient pas dans les affaires humaines à moins qu’il se transforme pour certains d’entre eux en un Dieu intimiste dans une volonté de fusion (9).
Ces deux identifications sont rendues d’autant plus problématiques que personne dans l’environnement ne les facilite : quels parents, quels éducateurs, quels amis verraient avec enthousiasme que l’un de leurs enfants, de leurs élèves ou de leurs compagnons de route opte pour une vocation religieuse ?

L’opératoire contre le symbolique

Nos institutions, religieuses comme profanes, sont entrées dans une sorte de crise larvée, de crise rampante. Dans un environnement caractérisé par son vide social elles vivent une perte de sens (10). Les centres vitaux sont désertés au profit de la périphérie ; c’est au moins le sens qu’il faut donner aux mécanismes d’exclusion sociale et de marginalisation, que l’on baptise souvent précarité. Nous nous sommes épuisés dans un activisme sans limites mais plein d’illusions, à travers le développement socio-technique et ses réalisations ; et nous en arrivons finalement à un moment où, fragilisés et démunis, nous nous sentons en panne de perspectives. Les institutions auxquelles nous participons sont atteintes du même mal ; elles sont menacées d’implosion. La crise des vocations est l’une des formes que prend l’implosion pour le catholicisme français ; ce dernier participe de ce fait à des évolutions voisines des institutions qui l’environnent.
La question centrale se pose alors face à une Eglise malade de ses rythmes, de sa frénésie de déclarations, de ses initiatives et actions en tous genres : comment cette Eglise peut-elle réinvestir un symbolique dans lequel se retrouvent nos contemporains, qui soit porteur d’un sens libérateur par rapport à ce qu’ils vivent ? Comment de ce fait va-t-elle intéresser des hommes, des femmes soucieux de hâter cette redécouverte pour notre temps d’un symbolisme chrétien qui ne soit ni un combat passéiste, ni une contestation par plaisir de ce qui se fait actuellement, ni une imitation de certaines tendances de la société civile, ni une fuite en avant ?

Et alors que faire ?

Les modèles auxquels nous nous référons évoluent et se détériorent ; un certain modèle de vocation sacerdotale et religieuse semble aujourd’hui cassé. Toute époque comporte en germe des possibilités inédites de répondre aux questions redoutables qui lui sont posées. Alors comment rester attentifs à certaines de ces possibilités qui existent aujourd’hui, pour les saisir ? Les institutions vieillissent, se sclérosent, périclitent et disparaissent ; c’est une loi inexorable de la vie. Ces institutions, lorsqu’elles acceptent de se renouveler, le font toujours aux marges ; l’histoire religieuse est remplie d’exemples de tels renouvellements. Remontons seulement jusqu’au siècle dernier qui fut marqué après le temps des Lumières par la prolifération de nouvelles congrégations religieuses, notamment féminines. Et sans doute ce qui se passe aujourd’hui avec les mouvements dits charismatiques ou bien les nouvelles communautés de vie, avec les rassemblements de jeunes pour des temps forts à Lourdes ou Taizé ou Varsovie, peut être considéré comme un renouvellement possible mais non exclusif d’autres initiatives.
Comment hâter ce renouvellement ? Sans doute en enrichissant notre concept de vocation, en le sortant de son unidimensionnalité appauvrissante qui se limite la plupart du temps au vivier asséché de jeunes en mal d’appel ; les formes de vocations et les moyens pour les réaliser doivent être considérés comme extrêmement changeants et souples ; comment donc remettre un peu d’inédit dans la représentation que nous nous faisons de la vocation ? Peut-être en essayant d’effectuer un passage entre les deux versants latin et anglo-saxon de la vocation que nous avons évoqués ci-dessus ; certainement en redéfinissant des pôles d’identification mobilisateurs : parler de vocation ce n’est finalement pas en rester à une chosification de l’individu et de son appel ; c’est signifier une relation préférentielle à travers la vocation à  : relation de la personne aux tâches urgentes et significatives à réaliser, qui revêtent aujourd’hui un sens pour elle et pour la communauté qui l’environne.


Jean-Pierre Boutinet

Notes

1) G. Lipovetsky ne vient-il pas de faire paraître un livre au titre suggestif, voir provocateur, traduisant cette dés-idéalisation en cours : "Le crépuscule du devoir" [ Retour au Texte ]

2) Dans notre enquête publiée en 1985, sur 5 000 lycéens interrogés de l’Enseignement catholique, 13 seulement envisageaient les perspectives d’une vocation sacerdotale ou religieuse. (cf. J.P. Boutinet, P. Cousin, M. Morfin ; "Aspirations religieuses des jeunes lycéens" - Paris, L’Harmattan, 1985 . [ Retour au Texte ]

3) cf. Un état des lieux, introduction à l’ouvrage collectif "Crépuscule des religions chez les jeunes" - Paris, L’Harmattan, 1992 [ Retour au Texte ]

4) On pourra se référer aux grands classiques de la psychologie humaniste tels que : J. Crites "Vocational Psychology Mc Graw Hill - New York, 1969, J.L. Holland, "The Psychology of vocationnal Choice - a theory of personnality, types and environmental models" Ginn New York, 1966 [ Retour au Texte ]

5) Sur les origines religieuses de la signification de Beruf, cf. M. Weber, la notion de "beruf" chez Luther, in "L’éthique protestante de l’esprit du capitalisme", Paris, Plon, 1964 trad. [ Retour au Texte ]

6) Sur l’actualité du projet mais aussi sur les relations vocation-projet. Cf. notre travail "Anthropologie du projett", Paris, PUF, 1992, 2ème Edit. [ Retour au Texte ]

7) Cf. notre étude, en collaboration avec A. Delaleu, L’école face au projet d’insertion des jeunes, "Bulletin de Psychologie de la Sorbonne", pp.63-94 [ Retour au Texte ]

8) Cf. à ce sujet notre travail"Aspirations religieuses des jeunes lycéens", op.cit. : nous y montrons cette image effacée de Dieu chez les jeunes et cet extrême relativisme qui les caractérise. [ Retour au Texte ]

9) Cf. l’étude de J. Potel : Les représentations de Dieu chez les jeunes catholiques in "Crépuscule des religions chez les jeunes" Paris, L’Harmattan, 1992, pp.176. Voir aussi dans le même ouvrage la contribution de P. Cousin "Qui est Dieu pour vous ?" Cette contribution met en évidence chez les lycéens un Dieu intérieur à la dimension de chaque subjectivité. [ Retour au Texte ]

10) Cette perte de sens a déjà été soulignée voici plusieurs années par le sociologue Y. Barel dans "La société du vide", Paris, Le Seuil, 1984. Elle est sans doute le point de convergence des quatre tendances que décèlent Y. Lambert et G. Michelat dans notre culture post-moderne : hédonisme, pragmatisme, individualisme, relativisme. Cf. leur introduction déjà citée à "Crépuscule des religions chez les jeunes", Paris. [ Retour au Texte ]