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Sur le terrain
Pas de panique !
Dans votre groupe de caté, un garçon de 9 ans... 12 ans, déclare qu’il veut devenir prêtre. Ou bien cette fille vient vous confier, l’air songeur : "Et pourquoi je ne serais pas religieuse ?" Vous voilà pris de court. Quelques gamins du groupe se sont mis à rire ou bien vous vous êtes souvenue des religieuses chez lesquelles vous étiez jadis en pension !
Comment réagir, à court terme, à long terme ?
A court terme
Quels que soient vos sentiments ou vos réactions restez calmes. Demandez-vous ce que peut signifier ce désir ou cette question : simple parole comme ça ou réflexion que mille petits signes faisait pressentir depuis quelque temps ? De toutes façons, le temps est un vérificateur de première classe. Il n’y a pas le feu au lac !
Mettez de côté (autant que possible) vos propres peurs, vos doutes éventuellement vos mauvais souvenirs, les expériences négatives que vous avez pu avoir à propos de prêtres ou de religieuses.
Dieu fait sans cesse du nouveau et les jeunes n’ont pas à subir nos vieilles histoires.
Jouez à fond la carte du respect. Respectez l’enfant au point où il en est. Trop jeune pour décider certes, mais pas trop jeune pour y penser. Prenez en compte une aspiration qui a pu être déclenchée par un évènement, une lecture, une rencontre marquante. "Qu’est-ce qui te fais dire cela ?". Mais laissez-lui aussi le droit à l’erreur, au rêve. Ne l’enfermez pas dans cette parole qu’il a dite un jour.
Enfin, priez en silence, comme on se tient devant un mystère qui nous dépasse et qu’on accueille dans la foi.
A plus long terme
Si le jeune continue d’en parler ou au moins laisse deviner qu’il y pense, notre tâche est de lui créer des conditions favorables pour sa progression.
Garder le contact avec lui, avec ce rien de complicité que donne un secret partagé. Rester accueillant aux confidences, mais ne pas poser trop de questions.
Manifester en paroles et en actes notre estime pour la vie sacerdotale et religieuse. Que la question des vocations apparaisse comme naturelle, normale et non comme un tabou. Qu’on l’aborde de façon dédramatisée, régulièrement.
Favoriser des rencontres de qualité avec des témoins qui vivent quelque chose de fort : couples, chrétiens engagés, prêtres, missionnaires, religieux, religieuses. Et nous-mêmes, savoir parler de notre vie avec Dieu, de ce que représente pour nous l’Eglise.
Accueillir le jeune dans les activités de l’Eglise : qu’il sente qu’on lui fait confiance, qu’on a besoin de lui. Lui confier des responsabilités à sa mesure.
Aider l’enfant à incarner sa foi dans le réel, à mettre ses actes en accord avec ses projets. Un projet qui ne modifie pas, si peu que ce soit, le comportement est une illusion sans fondement.
Cet effort d’authenticité est inséparable d’un enracinement intérieur, d’une initiation à l’intimité avec le Christ. Cette initiation passe par l’accompagnement personnel par un prêtre, une religieuse, un animateur -et aussi par le sacrement de réconciliation.
Par delà la participation aux divers groupes de jeunes, faire vivre à l’enfant des temps forts plus exigeants et plus nourrissants : pélé, réco... Les prises de conscience décisives se font souvent dans des moments intenses, vécus hors du cadre habituel, avec d’autres jeunes qui vivent la même recherche.
Vient un moment où il faut susciter des groupes spécifiques à l’intérieur d’une paroisse, d’une aumônerie ou alors créer une antenne locale du SDV.
Il y a aussi les propositions diocésaines du Service des Vocations : camps d’été, week-ends, accompagnement.
Et au terme, comme pendant tout le processus, il faut porter les jeunes dans la prière. La prière qui réveille la mémoire, la nôtre surtout ; la prière qui entretient l’attention, cette forme intense et cachée de l’amour.
Denis Marion