La vocation missionnaire et Redemptoris Missio
Le Père Marcel Zago est le supérieur général de la congrégation des Oblats de Marie Immaculée.
Il intervient à la session au titre de sa responsabilité dans la rédaction de l’encyclique Redemptoris Missio.
C’est un honneur pour moi de pouvoir parler aux animateurs vocationnels des diocèses français. En tant que missionnaire en Asie et ensuite comme Supérieur général d’une Congrégation internationale, j’ai pu rencontrer des missionnaires français dans un grand nombre de pays de tous les continents et j’ai pu admirer leur esprit missionnaire, leur créativité et leur façon de vivre proche des gens. Une des contributions les plus significatives de l’Eglise qui est en France à l’Eglise universelle a été l’envoi de missionnaires qui ont fondé des Eglises vivantes, ouvert des voies neuves et incarné l’idéal missionnaire de façon dynamique.
C’est donc avec grande joie que je vous parle sur un sujet qui me tient à coeur, en partant d’un document important pour l’Eglise d’aujourd’hui et représentatif du pontificat de Jean Paul II. Un théologien français bien connu écrivait que Redemptoris Missio constitue : "comme une Charte de la mission de l’Eglise du Christ à la veille du troisième millénaire de la Rédemption (...) (et) illustre parfaitement ce que peut être la réception active du Concile dans la fidélité à ses enseignements comme aux leçons de l’histoire présente de l’Eglise"(1)
1.1. Dans l’Encyclique Redemptoris Missio, Jean Paul II indique les vocations missionnaires spécifiques et ad vitam comme étant une nécessité permanente et actuelle de l’Eglise (2), comme un paradigme de l’engagement missionnaire et du don radical de soi, et comme signe de la vitalité de toute l’Eglise(3). Elles contribuent à la communion entre les Eglises (4), et davantage encore à leur qualité missionnaire qui est un signe essentiel de leur qualité d’Eglise (5). Promouvoir les vocations est un des buts de l’Encyclique (6). Favoriser leur croissance est un devoir pour chaque Eglise (7), pour la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples (8) et pour les Oeuvres Pontificales Missionnaires (9) ; elles constituent le coeur de la coopération (10)et un but spécifique de l’animation missionnaire (11).
Pour les promouvoir, le pape s’adresse à diverses catégories de personnes dans l’Eglise : aux évêques(12), aux prêtres (13), aux religieux et religieuses(14), aux laïcs individuellement et aux mouvements de laïcs (15), aux familles (16) et plus particulièrement aux jeunes (17).
1.2. Pareille insistance de la part du pape peut sembler irréaliste ou du moins utopique. En effet, au cours des dernières années, les vocations missionnaires sont devenues plus rares dans la majeure partie des pays occidentaux, tout comme les vocations sacerdotales et religieuses, même si on note une augmentation dans les pays du Tiers Monde. Or, les vocations diminuent à un moment où la condition de pays de mission s’amplifie dans les pays d’ancienne chrétienté. "Avant même le Concile, on disait de certaines grandes villes ou de terres chrétiennes qu’elles étaient devenues des ’pays de mission’, et la situation ne s’est certainement pas améliorée dans les années qui ont suivi" (RM.32). Le pape est conscient de cette situation nouvelle et la décrit de diverses manières (18). Et c’est précisément en tenant compte également de cette situation, qu’il veut promouvoir la mission ad gentes et les vocations missionnaires spécifiques et ad vitam.
1.3. On ne peut comprendre l’actualité et l’urgence des vocations missionnaires, que dans l’optique du caractère essentiellement missionnaire de l’Eglise et de l’urgence de la mission ad gentes dans le monde d’aujourd’hui.
Je voudrais développer en grandes lignes six points :
Pas d’Eglise sans mission ad gentes ;
Pas de charismes sans mission ;
Pas de mission sans missionnaires ;
Pas de coopération missionnaire sans vocations missionnaires spécifiques ;
Pas de vocations missionnaires sans spiritualité missionnaire ;...
Je terminerai par un regard sur le document post-synodal sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles.
Pas d’Eglise sans mission ad gentes
Le Concile de Vatican II a clairement affirmé que "l’Eglise est par nature missionnaire" (19). Elle l’est par son rapport avec la Trinité, dont elle tire son origine propre. Elle l’est également en raison de ceux et celles auxquels elle est envoyée, c’est-à-dire tous les êtres humains. L’Encyclique missionnaire de Jean Paul II se meut dans la même perspective, en y apportant des accentuations et des motivations tirées surtout du Nouveau Testament.
Rappelons cinq convictions exprimées avec force par l’Encyclique.
2.1. La mission d’évangélisation est le premier devoir de l’Eglise (20) en vertu de la vie qu’elle a reçue (21) et du mandat du Christ (22)."
"L’évangélisation missionnaire constitue le premier service que l’Eglise peut rendre à tout homme et à l’humanité entière dans le monde actuel" (RM.2).
"L’urgence de l’activité missionnaire résulte de la nouveauté radicale de la vie apportée par le Christ et vécue par ses disciples." (RM 7)
"L’annonce a, en permanence, la priorité dans la mission. L’Eglise ne peut se soustraire au mandat explicite du Christ ; elle ne peut pas priver les hommes de la Bonne Nouvelle qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés par lui" (RM.44).
"L’Eglise est missionnaire par nature, car le précepte du Christ n’est pas quelque chose de contingent ni d’extérieur, mais il est au coeur même de l’Eglise. Il en résulte que toute l’Eglise et chacune des Eglises, est envoyée aux païens" (RM.62).
2.2. Le chemin de l’Eglise au long de l’histoire est avant tout missionnaire, comme l’indique le mandat proclamé dans les Actes (23). Sous la poussée de l’Esprit la communauté des disciples du Christ va au-delà des barrières géographiques et culturelles. C’est précisément la mission "ad gentes" qui aide à approfondir la foi et à l’inculturer (24).
En regardant l’histoire et la situation de l’humanité, le pape s’exclame : "L’action missionnaire n’en est qu’à ses débuts" (25) et il nous invite à l’engagement : "il est aujourd’hui demandé à tous les chrétiens, aux Eglises particulières et à l’Eglise universelle le même courage que celui qui animait les missionnaires du passé, la même disponibilité à écouter la voix de l’Esprit" (RM.30)
2.3. L’Eglise se renouvelle à travers son engagement missionnaire, qui est un indice révélateur de son dynamisme : "Le présent document a un objectif d’ordre interne : le renouveau de la foi et de la vie chrétienne donne un regain d’enthousiasme et des motivations nouvelles. La foi s’affermit lorsqu’on la donne ! La nouvelle évangélisation des peuples chrétiens trouvera inspiration et soutien dans l’engagement pour la mission universelle (...). Dans l’histoire de l’Eglise, en effet, le dynamisme missionnaire a toujours été un signe de vitalité, de même que son affaiblissement est le signe d’une crise de la foi" (26)
2.4. La mission ad gentes a un caractère spécifique propre. Le Concile a souligné le caractère missionnaire universel de l’Eglise, aussi bien du point de vue théologique que pratique. Certes il y a un avantage évident à cette façon de regarder les choses, mais on s’est aperçu qu’elle a également affaibli la mission spécifique (27). Le pape a voulu non seulement "relancer la mission dans son sens spécifique", mais également "dissiper les doutes et les ambiguïtés" (RM.2). Parmi celles-ci, il y a le concept de la mission, auquel est consacrée une bonne partie du chapitre IV (28).
C’est dans la perspective de sa vision trinitaire, (29) que Vatican II a précisé la mission ad gentes. "En considérant le monde d’aujourd’hui du point de vue de l’évangélisation, nous pouvons distinguer trois situations" (RM.33). Trois formes d’engagement, trois types de tâches en découlent pour l’Eglise : l’activité missionnaire, la charge pastorale des fidèles et la nouvelle évangélisation. Les numéros 33-34 nous aident à comprendre les préoccupations et le magistère de Jean Paul II.
La mission ad gentes "se distingue des autres activités de l’Eglise par le fait qu’elle s’adresse à des groupes et à des milieux non-chrétiens, parce que l’annonce de l’Evangile et la présence de l’Eglise y ont fait défaut ou ont été insuffisantes" (RM.34).
C’est dans ce contexte que sont rappelées les finalités de cette mission : "Elle a donc pour caractère propre d’être une action d’annonce du Christ et de son Evangile, d’édification de l’Eglise locale et de promotion des valeurs du Royaume"(30). Ces trois finalités expriment également les principales activités de la mission, auxquelles il faut ajouter la prière (31).
Les destinataires de cette mission sont indiqués avec insistance : "La particularité de cette mission ad gentes vient de qu’elle s’adresse à des non-chrétiens. Il faut, par conséquent, éviter que cette tâche plus spécifiquement missionnaire que Jésus a confiée et de nouveau confie chaque jour à son Eglise ne se dissolve dans la mission d’ensemble du peuple de Dieu tout entier et ne soit, de ce fait, négligée ou oubliée" (RM.34).
Et, dans un autre contexte, on nous rappelle : "La mission de l’Eglise est plus large que la ’communion entre les Eglises’ : elle doit non seulement assurer l’aide pour la ré-évangélisation, mais aussi et surtout être orientée dans le sens de l’activité spécifiquement missionnaire" (RM.64).
Le concept de mission ad gentes est précisé d’une manière plus articulée encore, lorsqu’il est question des domaines territoriaux, sociaux, culturels et religieux dans lesquels elle est exercée (32).
2.5. La mission ad gentes, tout en maintenant son aspect prioritaire, est complémentaire aux autres activités ecclésiales et interdépendante avec elles. "Par ailleurs, les frontières de la charge pastorale des fidèles, de la nouvelle évangélisation et de l’activité missionnaire spécifique ne sont pas nettement définissables et on ne saurait créer entre elles des barrières ou une compartimentation rigide. Il faut, néanmoins, rester tendu vers l’annonce de l’Evangile et la fondation de nouvelles Eglises dans les peuples et les groupes humains où il n’y en a pas encore, car telle est la tâche première de l’Eglise, envoyée à tous les peuples, jusqu’aux extrémités de la terre. Sans la mission ad gentes, cette dimension missionnaire de l’Eglise serait privée de sa signification fondamentale et de sa réalisation exemplaire" (33).
2.6. L’urgence de la mission nous est également rappelée par les besoins objectifs d’aujourd’hui, à savoir par le nombre immense et croissant de groupes non-chrétiens qui n’ont jamais reçu la Bonne Nouvelle (34).
Pas d’appartenance ecclésiale ni de charismes sans mission
Tout le Peuple de Dieu est co-responsable pour la mission. Chaque catégorie ou état à l’intérieur de l’Eglise doit contribuer à l’activité missionnaire. Chaque charisme donné à des groupes a une influence sur la croissance du Corps du Christ.
3.1. La "responsabilité de corps" précède la responsabilité personnelle. "L’Eglise primitive vit la mission comme une tâche communautaire, tout en reconnaissant en son sein des ’invités spéciaux’, les ’missionnaires consacrés aux païens’ comme Paul et Barnabas" (35).
"Ce qui a été fait au début du christianisme pour la mission universelle conserve sa valeur et son urgence aujourd’hui. L’Eglise est missionnaire par nature, car le précepte du Christ n’est pas quelque chose de contingent, ni d’extérieur, mais rejoint le coeur même de l’Eglise. Il en résulte que toute l’Eglise, que chaque Eglise est envoyée aux païens" (36).
Parlant de la formation d’Eglises locales ou de la plantatio Ecclesiae, qui est loin d’être achevée, on souligne que :
"La responsabilité de cette tâche incombe à l’Eglise universelle et aux Eglises particulières, à tout le Peuple de Dieu et à toutes les forces missionnaires. Toute l’Eglise, même si elle n’est composée que de nouveaux convertis, est missionnaire par sa nature ; elle est évangélisée et évangélisatrice. La foi doit toujours être présentée comme don de Dieu qu’il faut vivre en communauté (famille, paroisses, associations) et qui doit rayonner à l’extérieur par le témoignage de la vie et celui de la parole. L’action évangélisatrice de la communauté chrétienne, d’abord sur son territoire et ensuite ailleurs comme participation à la mission universelle, est le signe le plus clair de la maturité de la foi" (RM.49).
3.2. La responsabilité missionnaire concerne toute l’Eglise, dans sa dimension universelle et locale. "Toutes les Eglises particulières, jeunes et anciennes, sont appelées à donner et à recevoir pour la mission universelle, et aucune ne doit se refermer sur elle-même (...). J’exhorte toutes les Eglises et les pasteurs, les prêtres, les religieux et les fidèles à s’ouvrir à l’universalité de l’Eglise, écartant toutes les formes de particularisme, d’exclusivisme ou de sentiment d’auto-suffisance (...) En effet, la tendance à se refermer peut être forte : les Eglises anciennes, engagées dans la nouvelle évangélisation, pensent qu’elles doivent maintenant mener la mission chez elles, et elles risquent d’affaiblir l’élan vers le monde non-chrétien (...) D’autre part, les jeunes Eglises ressentent le problème de leur identité, de l’inculturation, de la liberté de croître en dehors de toute influence extérieure, avec comme conséquence possible de fermer la porte aux missionnaires" (37).
Il faut donc une collaboration mutuelle aussi bien de la part des jeunes Eglises que de celles qui sont plus anciennes. Une telle collaboration doit dépasser la communion entre les Eglises et "non seulement assurer l’aide pour la ré-évangélisation, mais aussi et surtout être orientée dans le sens de l’activité spécifiquement missionnaire" (RM.64)
3.3. Chaque état ecclésiastique a un devoir propre et une contribution spécifique à l’intérieur du Peuple de Dieu pour la mission également envers les non-chrétiens. L’Encyclique consacre un chapitre entier à expliquer en détail quels sont ces devoirs. Les évêques sont les premiers responsables de l’activité missionnaire en tant que membres du collège apostolique et en tant que pasteurs des Eglises particulières, aussi bien dans leur propre diocèse que vis-à-vis de l’humanité tout entière (38).
Les prêtres, en vertu du sacrement de l’Ordre et en tant que collaborateurs de l’évêque, sont appelés à partager la sollicitude pour la mission, aussi bien dans leur propre milieu que dans le monde. La valeur des prêtres Fidei Donum, en provenance d’Eglises anciennes ou récentes est confirmée. Ici, tout comme dans l’Encyclique Pastores dabo vobis, on souligne la dimension missionnaire, qui est inscrite dans le sacerdoce en tant que tel et dans la célébration même de l’Eucharistie (39).
Les religieux et les religieuses doivent collaborer en vertu de leur consécration, des valeurs évangéliques dont ils sont porteurs et des activités liées à leurs charismes. Ils sont invités à se poser la question de savoir s’ils pourraient en faire davantage. Une mention spéciale est faite des Instituts de vie contemplative et des religieuses missionnaires (40).
Le plus grand nombre de paragraphes est consacré aux personnes laïques. Pour elles ce "droit-devoir" s’enracine dans la dignité du baptême et dans leur appartenance au Peuple de Dieu ; on explique que cela les concerne individuellement ou groupés en associations ; on souligne l’aspect séculier ; parmi toutes les formes de service celle qui se trouve traditionnellement au premier rang est l’oeuvre des catéchistes. Leur contribution se réalise dans l’Eglise locale, dans les diverses formes de volontariat missionnaire, dans les instances nationales et internationales (41).
3.4. Les vocations missionnaires peuvent se trouver parmi les membres de n’importe quel état ecclésial, en particulier parmi les prêtres diocésains, les religieux et religieuses, les laïques. Leur contribution spécifique peut avoir lieu dans un autre pays, mais devrait également s’exercer dans leur propre milieu, "plus spécialement les prêtres qui se trouvent dans des zones à minorité chrétienne doivent être mus par un zèle et une volonté missionnaire particuliers ; le Seigneur, en effet, leur confie non seulement la sollicitude pastorale de la communauté chrétienne, mais aussi et surtout l’évangélisation de leurs compatriotes qui ne font pas partie de son troupeau" (RM.67). Le document insiste sur ce dynamisme local des jeunes Eglises (42). Dans le même sens, les nouvelles formes de coopération missionnaire et l’interdépendance entre les diverses activités sont importantes (43), bien qu’il faille "néanmoins éviter de courir le risque de ramener au même niveau les situations très diverses et de réduire, voire de faire disparaître, la mission et les missionnaires ad gentes" (RM.32).
La co-responsabilité de tous s’exprime dans la coopération à l’activité missionnaire de la part des communautés et des fidèles individuels : l’Encyclique leur consacre tout le chapitre VII. Puisqu’elle est fondée sur la dignité baptismale (44) "la participation à la mission universelle ne se réduit donc pas à quelques activités particulières, mais elle est le signe de la maturité de la foi et d’une vie chrétienne qui porte du fruit. Ainsi, le croyant élargit les dimensions de sa charité, manifestant sa sollicitude pour ceux qui sont loin comme pour ceux qui sont près" (RM.77).
Cette vision correspond aux exigences missionnaires d’aujourd’hui, dans les pays de nouvelle et d’ancienne chrétienté, parce qu’on trouve des situations missionnaires partout, et tous peuvent et doivent dépasser d’une certaine manière leurs frontières géographiques et culturelles. Il s’agit de devenir membres et communautés actifs et pas seulement passifs.
Il est évident que ceci exige une nouvelle conscience de ses devoirs de chrétien. "Il faut convertir radicalement son état d’esprit pour devenir missionnaire, et cela vaut pour les personnes comme pour les communautés. Le Seigneur appelle toujours à sortir de soi-même, à partager avec les autres les biens que nous avons, en commençant par le plus précieux, celui de la foi. C’est à la lumière de cet impératif missionnaire qu’on devra apprécier la valeur des organismes, des mouvements, des paroisses et des oeuvres d’apostolat de l’Eglise. C’est seulement en devenant missionnaire que la communauté chrétienne pourra dépasser ses divisions et ses tensions internes et retrouver son unité et la vigueur de sa foi" (RM.49).
Pas de mission ad gentes sans missionnaires
4.1. Le devoir missionnaire "comme corps ecclésial" n’exclut pas mais, au contraire, demande qu’il y ait des missionnaires ad gentes et à vie par une vocation spécifique" (RM.32). Au-delà de l’engagement de chaque communauté ecclésiale en faveur des non-chrétiens dans leur propre milieu et malgré l’envoi en mission de membres des divers états ecclésiaux, l’Encyclique souligne l’actualité du charisme spécifique du missionnaire en y consacrant deux numéros(45), en leur réservant la première place après les évêques parmi les responsables et les ouvriers de la mission et en réaffirmant certains aspects qui avaient été mis en doute au cours de ces dernières décennies. "La vocation spéciale des missionnaires ad vitam conserve toute sa valeur : elle est le paradigme de l’engagement missionnaire de l’Eglise, qui a toujours besoin que certains se donnent radicalement et totalement, qui a toujours besoin d’élans nouveaux et audacieux" (RM.66).
La pratique de l’Eglise primitive sert ici de paradigme. "La mission, qui s’adresse d’abord à Israël puis aux païens, se développe à différents niveaux. C’est d’abord le groupe des Douze (...). Puis, c’est la communauté des croyants (...). Il y a encore les envoyés spéciaux, qui annoncent l’Evangile (...). A ses origines, la mission est donc considérée comme un devoir communautaire et une responsabilité de l’Eglise locale, qui a besoin précisément de ’missionnaires’ pour avancer vers de nouvelles frontières. A côté de ces envoyés, il y en avait d’autres qui témoignaient spontanément de la nouveauté qui avait transformé leur vie ; ils reliaient les communautés en voie de constitution à l’Eglise apostolique" (46). L’Encyclique souligne la complémentarité essentielle entre la mission de la communauté tout entière et celle des envoyés spéciaux. Chaque ministère et chaque charisme en effet montrent des aspects participés par toute la communauté ecclésiale.
4.2. Redemptoris Missio rappelle également les traits de cette "vocation spéciale" et du "charisme spécifique". Elle reprend les indications de Vatican II (47), en y introduisant de nouveaux traits significatifs.
Elle en souligne le caractère charismatique : c’est le Christ Seigneur qui appelle par l’Esprit Saint ; c’est lui qui allume dans le coeur des individus la vocation missionnaire et qui suscite au sein de l’Eglise les Institutions adaptées.
Elle souligne aussi l’aspect spécifique : "Il s’agit...d’une vocation spéciale, modelée sur celle des Apôtres" (RM.65).
Une telle vocation comporte une intégralité du don de soi : "Elle se manifeste dans le caractère absolu de l’engagement au service de l’évangélisation, (...) vers ceux qui sont loin du Christ, mis à part pour l’oeuvre en vue de laquelle ils ont été choisis comme ministres de l’Evangile (...). Un engagement qui prend toute la personne et toute la vie du missionnaire, exigeant de lui un don sans limites de ses forces et de son temps" (RM.65)
Et pourtant, ils sont membres de la communauté qui les envoie et qui les reçoit : "Qu’ils se sentent comme une partie vive de la communauté ecclésiale et qu’ils oeuvrent en communion avec elle" (RM.66). La communauté qui les a envoyés "suit avec intérêt leur activité et, quand ils reviennent, il les accueille avec la même joie que celle avec laquelle les premières communautés chrétiennes écoutaient les Apôtres décrire les merveilles que Dieu avait accomplies par leur prédication" (RM.77)
4.3. En parlant des vocations missionnaires spéciales, on se réfère aux Instituts spécifiquement missionnaires. On pouvait omettre une telle mention, étant donné qu’on peut inclure les missionnaires dans les catégories des états de vie qui sont indiqués un après l’autre, à savoir des prêtres, des religieux et des laïques. Les Instituts missionnaires, du reste, sont une réalité récente, dont la première est la Société des Missions Etrangères de Paris au XVIIe siècle. Leur inclusion a donc déjà une valeur en soi. La mention est faite d’une manière plus spécifique que dans le décret conciliaire Ad Gentes lui-même. "Historiquement, ils ont été les instruments de la Congrégation de Propaganda Fide pour la diffusion de la foi et la fondation de nouvelles Eglises" (RM.66)
"Ces Instituts... demeurent absolument nécessaires, non seulement pour l’activité missionnaire ad gentes selon leur tradition, mais aussi pour l’animation missionnaire tant dans les Eglises de chrétienté ancienne que dans les jeunes Eglises" (RM.66)
On confirme également les nouvelles tendances à accueillir "des candidats provenant des jeunes Eglises qu’ils ont fondées, tandis que de nouveaux Instituts sont nés précisément dans les pays qui auparavant recevaient seulement des missionnaires et qui aujourd’hui en envoient" (RM.66). Dans cette affirmation on veut encourager la qualité et le nombre de vocations spécifiquement missionnaires ad vitam, sans entrer dans la question des charismes spécifiques (48). On veut également surmonter la répugnance de certains évêques à encourager ou même à permettre de telles vocations.
Aux Instituts missionnaires on rappelle le devoir de "préparer comme il convient les candidats et assurer le renouvellement des énergies spirituelles, morales et physiques de leur membres" (RM.66). L’invitation au renouveau des missionnaires est répété deux fois : "Les missionnaires doivent sans cesse méditer sur la réponse exigée par le don qu’ils ont reçu et entretenir leur formation doctrinale et apostolique" (RM.65). "Qu’ils réveillent la grâce de leur charisme spécifique et reprennent leur route avec courage" (RM.66).
La promotion des vocations missionnaires
au coeur de la coopération.
S’il est vrai que les missionnaires ad gentes "occupent toujours, comme par le passé, une place d’une importance fondamentale" (RM.65) et que "la vocation spéciale des missionnaires ad vitam conserve toute sa valeur...(et) est le paradigme de l’engagement missionnaire de l’Eglise" (RM.66) il est nécessaire de promouvoir de telles vocations. "Promouvoir les vocations missionnaires" a été une des motivations et finalités qui ont déterminé la publication de l’Encyclique elle-même (cf. RM.2).
"La promotion de ces vocations est au coeur de la coopération : l’annonce de l’Evangile requiert des annonciateurs, la moisson a besoin d’ouvriers, la mission se fait surtout avec des hommes et des femmes consacrés pour la vie à l’oeuvre de l’Evangile, disposés à aller dans le monde entier pour porter le salut" (RM.79). Selon les rappels constants bien connus, à toutes les occasions et dans le monde entier, jusqu’à en faire une des constantes du pontificat actuel, le pape répète et recommande "le souci pour les vocations missionnaires". Il s’agit de toutes les vocations missionnaires : de prêtres Fidei Donum, de religieux et de laïques, "spécialement dans les Instituts et Congrégations missionnaires d’hommes et de femmes" (49). Les offrandes généreuses pour les missions ne sont pas suffisantes : il faut promouvoir "les vocations missionnaires (...) qui sont la vraie mesure du don de soi aux autres (...) (et) sont un signe certain de la vitalité d’une Eglise" (RM.73).
Dans les deux numéros consacrés à ce thème spécifique sont indiquées quelques pistes pour la pastorale des vocations. Elles s’adressent aux communautés chrétiennes, et en particulier aux familles et aux jeunes. Les contenus à proposer sont nombreux : la disponibilité nécessaire chez les parents et chez les jeunes, la prière pour obtenir un tel don, le témoignage sur la beauté et la joie de la vie missionnaire (50), "un sens réel du service du prochain et une participation généreuse aux activités ecclésiales" (RM.80), "connaître la vie de l’Eglise universelle ainsi que la voix et les expériences des missionnaires et des Eglises locales où ils sont à l’oeuvre" (RM.83).
"Faire naître des vocations ad gentes" constitue un des buts spécifiques de l’activité d’animation missionnaire qui doit être "un élément clé de la pastorale courante dans les paroisses, les associations et les groupes, surtout de jeunes" (RM.83). Une des tâches essentielles des Oeuvres Pontificales Missionnaires est de "susciter des vocations ad gentes, pour toute la vie, dans les Eglises anciennes comme dans les plus jeunes. Je recommande vivement d’orienter toujours davantage leur service d’animation vers cette fin" (RM.84).
En s’adressant précédemment aux évêques, "premiers responsables pour l’activité missionnaire", le pape rappelait que "chaque Eglise particulière doit s’ouvrir généreusement aux besoins des autres (...) pour la collaboration entre les Eglise particulières et spécialement pour une meilleure répartition du clergé dans le monde, (...) aussi et surtout dans le sens de l’activité spécifiquement missionnaire. J’en appelle à toutes les Eglises, jeunes et anciennes, pour qu’elles partagent avec moi cette préoccupation, en travaillant à l’accroissement des vocations missionnaires et en surmontant les difficultés" (51).
Les vocations, fruits d’une spiritualité
missionnaire.
L’Encyclique sous-entend qu’une véritable pastorale des vocations missionnaires s’insère dans une spiritualité missionnaire, qui concerne non seulement les missionnaires, mais également les communautés chrétiennes. On pourrait définir une telle spiritualité comme l’âme de la coopération missionnaire et du dynamisme missionnaire de toute communauté. "Cette coopération s’enracine et se vit avant tout dans l’union personnelle au Christ : c’est seulement si l’on est uni à lui comme les sarments à la vigne (cf. Jn 15,5) que l’on peut porter de bons fruits. La sainteté de la vie permet à tout chrétien d’être fécond dans la mission de l’Eglise" (RM.77). Il y a un rapport étroit entre mission authentique et sainteté, entre vocation missionnaire et vocation à la sainteté. "L’appel à la mission découle par nature de l’appel à la sainteté (...) La vocation universelle à la sainteté est étroitement liée à la vocation universelle à la mission : tout fidèle est appelé à la sainteté et à la mission" (RM.90)
C’est dans une spiritualité missionnaire que peuvent surgir des vocations missionnaires, surtout dans des cultures sécularisées et peu sensibles aux aventures altruistes. Disponibilité à l’Esprit, communion intime au Christ, amour pour l’Eglise et pour les hommes, ardeur des communautés chrétiennes, témoignage de l’expérience de Dieu, joie intérieure : voilà quelques caractéristiques mises en relief dans l’Encyclique (52). La vocation missionnaire exprime la radicalité du don, la totalité de l’engagement au service de l’évangélisation (53). "Le missionnaire doit être un contemplatif en action" (RM.91).
Recoupements dans "Pastores dabo vobis".
L’exhortation post-synodale sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles ne traite pas de vocations missionnaires spécifiques. On peut en être déçu. Les besoins missionnaires dans l’Eglise pourraient en effet susciter l’attention et la disponibilité à percevoir un appel dans ce sens.
Une certaine justification vient du fait que l’objet direct du Synode et de l’exhortation post-synodale est le prêtre, en particulier diocésain, même si dans le texte on ajoute normalement le prêtre religieux. Du reste, les documents ecclésiaux doivent être lus non pas en opposition ou séparément, mais en complémentarité. Il est vrai que cela n’est ni habituel ni facile et, de ce fait, peut aussi conduire parfois à des distorsions négatives.
Le caractère missionnaire dans Pastores dabo Vobis doit donc être cherché dans la dimension missionnaire du sacerdoce en lui-même et comme service Fidei Donum. D’ailleurs, toutes les trois citations de Redemptoris Missio sont tirées des n° 67 et 68 sous le titre "Prêtres diocésains pour la mission universelle" (54). L’introduction laissait prévoir quelque chose de plus ! "En particulier, l’Eglise ne pourrait pas, sans prêtre, vivre l’obéissance fondamentale qui est au coeur de son existence et de sa mission dans l’histoire, l’obéissance au commandement de Jésus : ’Allez donc, de toutes les nations faites des disciples’ (Mt.28,19) et ’faites ceci en mémoire de moi’ (Lc 22,19 ; 1 Cor.11,24). C’est à dire le commandement d’annoncer l’Evangile et de renouveler chaque jour le sacrifice de son corps donné et de son sang versé pour la vie du monde." (P.d.V.1)
Le thème de la vocation missionnaire se retrouve deux fois dans l’exhortation. La première est dans l’introduction au deuxième chapitre consacré à la nature et à la mission du sacerdoce ministériel. Rappelant le discours du pape à la fin du Synode, le document affirme que la crise post-conciliaire de tant de prêtres était liée à une conception erronée de la doctrine du magistère conciliaire. "Là se trouve indubitablement l’une des causes d’un grand nombre de défections alors subies par l’Eglise ; défections qui ont gravement atteint le service pastoral et les vocations au sacerdoce, en particulier les vocations missionnaires" (P.d.V.11).
La deuxième conclut la partie sur la formation pastorale des candidats au sacerdoce : "Enfin, la conscience de l’Eglise comme communion missionnaire, aidera le candidat au sacerdoce à aimer et à vivre la dimension missionnaire essentielle de l’Eglise et des diverses activités pastorales ; à être ouvert et disponible à toutes les possibilités offertes aujourd’hui d’annoncer l’Evangile, sans oublier le service précieux que les moyens de communication sociale peuvent et doivent rendre en cette matière ; à se préparer à un ministère qui, concrètement, pourra exiger de lui la disponibilité, en réponse à l’Esprit Saint et à l’évêque, pour être envoyé prêcher l’Evangile au-delà des frontières de son pays." (P.d.V.59).
Par contre, la dimension missionnaire au sens large, dans la vie et la mission du prêtre est mieux soulignée (55). Il ne faut pas sous-estimer les indications pour la pastorale des vocations, indiquées au chapitre IV, données également pour les vocations spécifiquement missionnaires. On est invité à une pastorale de "proposition" et globale, qui puisse aider à vivre l’idéal de la "sequala Christi", dans laquelle toutes sortes de vocations peuvent germer. "Le service de l’amour est le sens fondamental de toute vocation" (P.D.V.40). L’engagement et le volontariat sont indiqués comme moyens. Peut-être aurait-on pu indiquer le souci pour le salut des hommes, dont Jésus nous donne l’exemple et sur lequel insiste l’Encyclique Redemptoris Missio. Pour une présentation mieux articulée il faudra donc attendre le prochain Synode ordinaire, qui traitera de la vie consacrée, qui, outre les diverses formes de vie religieuse comprend aussi, au sens large, les Instituts de vie commune à finalité missionnaire.
P. Marcello Zago, o.m.i.
NOTES
1. Geffré C. : La mission du Christ Rédempteur, Introduction préliminaire, XII, Cerf, Paris, 1991 [ Retour au Texte ]
2. cf. RM. 27, 32, 61, 65, 75, 79 [ Retour au Texte ]
3. cf. RM. 66, 79, 49 [ Retour au Texte ]
4. cf. RM. 64, 75, 85 [ Retour au Texte ]
5. cf. RM. 27, 61, 62 [ Retour au Texte ]
6. cf. RM. 2 [ Retour au Texte ]
7. cf. RM. 62, 64 [ Retour au Texte ]
8. cf. RM. 75 [ Retour au Texte ]
9. cf. RM. 84 [ Retour au Texte ]
10. cf.RM. 79 [ Retour au Texte ]
11. cf.RM. 83 [ Retour au Texte ]
12 .cf.RM. 64 [ Retour au Texte ]
13. cf.RM. 68 [ Retour au Texte ]
14. cf.RM. 69 [ Retour au Texte ]
15. cf.RM. 71 [ Retour au Texte ]
16. cf.RM. 80 [ Retour au Texte ]
17. cf.RM. 70, 80 [ Retour au Texte ]
18. cf.RM. 2, 32, 33, 36, 37, 82, 85 [ Retour au Texte ]
19. cf.Ad Gentes 2 ; cf.RM.1, 4, 9, 26, 39, 49, 61, 62, 64, 77, 90 [ Retour au Texte ]
20. cf.RM. 2, 11, 23, 31, 44, 58, 59, 86 [ Retour au Texte ]
21. cf.RM. 7, 11, 46 [ Retour au Texte ]
22. cf.RM. 2, 11, 22-23, 45, 62 [ Retour au Texte ]
23. Ac. 1,8 ; cf.RM. 23, 24, 61 [ Retour au Texte ]
24. cf.RM. 24-25, 30, 61-62 [ Retour au Texte ]
25. RM.30 ; cf. 40, 86, 92 [ Retour au Texte ]
26. RM.2 ; cf.34, 49, 77, 90 [ Retour au Texte ]
27. cf.RM. 31-32, 36 [ Retour au Texte ]
28. cf.Zago M. : Gli ambiti della missione ad gentes, in AA.VV. Cristo Chiesa Missione, commento alla Redemptoris Missio, Urbaniana, Roma, 1992, pp.167-185 [ Retour au Texte ]
29. cf.RM. 1, 5, 10, 12, 16, 21, 23, 28, 29, 31, 32, 33, 36, 39, 44, 45, 46, 61, 87, 88 [ Retour au Texte ]
30. RM.34 ; cf.20, 26, 46-49, 55 [ Retour au Texte ]
31. cf.RM. 20, 41, 48, 57, 58, 77, 78, 87, 90 [ Retour au Texte ]
32. cf.RM. 37-38 [ Retour au Texte ]
33. RM.34 ; cf.RM. 2, 32, 37, 44, 49 [ Retour au Texte ]
34. L’immensité du besoin missionnaire est rappelée à diverses reprises : cf.RM. 3, 7, 31, 35, 37, 40, 86, 92 cf.Zago M. : Redemptoris Missio de Jean Paul II : Un cri pour la mission, in Omnis Terra (Rome) fév.1991, pp.59-66 [ Retour au Texte ]
35. RM. 61 ; cf.RM. 27 [ Retour au Texte ]
36. RM. 62 ; cf.RM. 64 [ Retour au Texte ]
37. RM. 85 ; cf.RM. 49, 62, 64 [ Retour au Texte ]
38. cf.RM. 63-64 [ Retour au Texte ]
39. cf.RM. 67-68 [ Retour au Texte ]
40. cf.RM. 69-70 [ Retour au Texte ]
41. cf.RM. 71-74, 57, 82 [ Retour au Texte ]
42. cf.RM. 2, 39, 49, 62, 64, 66, 67, 85, 91 [ Retour au Texte ]
43. cf.RM. 82, 34 [ Retour au Texte ]
44. cf.RM. 71, 77 [ Retour au Texte ]
45. cf.RM. 65-66 [ Retour au Texte ]
46. RM. 27, cf. 61 [ Retour au Texte ]
47. cf.Ad Gentes 23-27 [ Retour au Texte ]
48. Les Instituts missionnaires varient non seulement quant à leur structure interne, comme la consécration religieuse ou la vie commune, ou à leur engagement missionnaire orienté vers des lieux ou activités déterminés, mais également quant à leur représentativité.
Certains Instituts ont toujours eu des candidats d’un certain pays et se considèrent comme expression de l’engagement missionnaire de l’Eglise d’une certaine nation, tels que les Maryknoll pour les Etats-Unis ou les M.E.P. pour la France, etc.. D’autres Instituts, par contre, ont une tradition de recrutement international, bien que pour longtemps développés dans les pays d’ancienne chrétienté, comme les Missionnaires d’Afrique ou la Société des Missions Africaines.
Dans la question du recrutement, par conséquent, les Instituts doivent tenir compte de leur charisme, comme cela est rappelé indirectement dans le texte lui-même : "Tout Institut est né pour l’Eglise et est tenu de l’enrichir de ses éléments caractéristiques marqués par un esprit particulier et une mission spécifique" (RM.66, citant "Mutuae Relationes"). L’encyclique ne s’oppose donc pas à certaines orientations faisant autorité, exprimées il y a quelques années à certains Instituts comme les M.E.P., dans lesquelles on n’était pas en faveur qu’ils s’ou vrent aux vocations indigènes dans les jeunes Eglises. [ Retour au Texte ]
49. RM 79 ; cf.RM. 66 [ Retour au Texte ]
50. Au sujet de la joie qui doit accompagner l’activité missionnaire et même son animation, cf. RM. 26, 40, 80, 86, 91. [ Retour au Texte ]
51. RM. 64 ; cf. RM. 85 [ Retour au Texte ]
52. cf.RM. 87-92 [ Retour au Texte ]
53. cf.RM.65-66 [ Retour au Texte ]
54. cf. .Notes de Pastores dabo Vobis 89, 176, 187 [ Retour au Texte ]
55. Zago M. : Prêtres pour la Mission, in Omnis Terra, Rome, mai 1992, pp.229-232 . Id. : Le Synode des Evêques 1990 : dimension missionnaire et formation à la conscience missionnaire des prêtres, ibid. décembre 1990, pp.527-541. [ Retour au Texte ]