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Analyse du questionnaire
CNPL
Introduction
Je vais essayer de répondre à la demande qui m’a été formulée : mettre en évidence des questions théologiques, faire résonner des accents importants, mais il m’a semblé intéressant aussi de souligner éventuellement des manques, des absences...
Qu’en est-il de la confirmation dans le diocèse d’Évry-Corbeil-Essonnes ? Évocation...
Trois remarques en introduction
1. Je note l’intérêt de ce questionnaire pour sensibiliser les chrétiens engagés à une réflexion sur la confirmation.
2. Mais ni les questions ni les réponses ne peuvent rendre compte du sacrement comme tel, en particulier du mystère sacramentel... On en reste bien sûr à des données assez extérieures, externes, repérables, mais qui n’enlèvent rien à l’intérêt de cette sensibilisation.
3. 567 questionnaires dépouillés : c’est déjà une grande richesse. Dans toute opération de ce genre, il y a toujours une déperdition, c’est inévitable... Je pense en particulier aux questions ouvertes où l’on trouve des expressions très intéressantes.
Analyse du questionnaire
1. Ce qu’est le sacrement de confirmation
Il y avait quatre expressions au choix et deux expressions libres. Ce qui vient en tête, c’est le don de Dieu pour tous, puis un rite lié au baptême.
• Je souligne qu’il n’est pas ici question du Saint Esprit, ni de la confirmation comme sacrement de l’initiation chrétienne. Nous en reparlerons avec Louis-Marie Chauvet.
• On aurait pu trouver aussi soulignée l’importance de ce sacrement pour l’évangélisation du diocèse : son aspect ecclésial. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
2. Importance, qualification du sacrement de confirmation
Indispensable : 180 / 562
Nécessaire : 275 / 562
Il me semble que ce résultat nous amène à poser de nouveau la question de la confirmation comme sacrement de l’initiation chrétienne. Si on le considère ainsi, comme l’Église nous l’enseigne, il n’est pas seulement nécessaire, il est indispensable.
C’est un pas dans la foi, une démarche absolument nécessaire. Je crois que les jeunes et les adultes en font l’expérience dans les questions que leur posent leurs amis, et parfois les moqueries dont ils sont l’objet parce qu’ils sont chrétiens. C’est un pas dans la foi personnelle, le don d’une foi plus vive grâce à la célébration et à la réception du sacrement. C’est un pas dans la foi ecclésiale perçue par la vie d’équipe, par la rencontre de témoins pendant la préparation. Il est important que jeunes et adultes se sachent invités à diverses occasions de la vie de l’Église tout au long de leur propre existence...
3. A quelles occasions avez-vous entendu parler de la confirmation durant ces 3 dernières années ?
En tête : la paroisse à 75 %. Bravo ! Cela met en évidence l’importance de l’Église symbolisée par la paroisse : lieu normal d’appel à la confirmation. Cela dit, je crois, quelque chose de la qualité des équipes qui accompagnent les jeunes et les adultes vers la confirmation.
Famille : pas loin de la moitié. Malgré ce que l’on peut dire, il y a de la transmission.
Est-ce qu’on parle de la confirmation au catéchisme aujourd’hui ? (Bien sûr il ne s’agit pas des trois dernières années pour la plupart d’entre vous !!!)
4. Vous arrive-t-il de parler de votre propre confirmation ?
Peu de réponses à cette question... Sacrement dont on parle peu... Embarras ? Cette journée de formation va nous y aider.
81 / 296 réponses : « J’ai été confirmé(e). » Intérêt de cette expression : les sacrements sont reçus !
Peu de réponses indiquent : « J’ai confirmé mon baptême » (50) ou « Je me suis confirmé » (27), mais quand même cela indique qu’il faut réfléchir au sens du sacrement !
5. Lien entre confirmation et autres sacrements ?
503 sur 554 : oui
Plus de 50 % font le lien avec le baptême, mais moins de 25 % avec l’eucharistie.
C’est la troisième fois que nous soulignons l’importance de réfléchir à la confirmation comme sacrement de l’initiation chrétienne : son lien, justement avec le baptême d’une part et l’eucharistie, d’autre part.
Il me semblerait important aussi de parler dans cette journée du lien avec les autres sacrements, car les sacrements ne sont pas des actes ou des événements isolés dans la vie chrétienne...
6. Est-ce important dans votre histoire ?
A la lecture des réponses au questionnaire, beaucoup de richesses sont énoncées. Cependant la question se pose : qu’est-ce qu’un sacrement ? Quelle est la place et le sens des sacrements dans la vie d’un chrétien ? Par exemple, quand un chrétien adulte reçoit la confirmation à l’occasion de son mariage, ou de la catéchèse d’un enfant, quelle signification ?
7. Lorsque des jeunes ou des adultes reçoivent le sacrement de confirmation, qui est concerné ?
78 % = l’affaire de la communauté. Bien !
On voit qu’il s’agit de chrétiens engagés. Il aurait été intéressant d’avoir une question subsidiaire : en quoi est-ce l’affaire de la communauté ? Il faut réfléchir à la pertinence de nos questions du genre : sont-ils vraiment prêts ? Sont-ils assez mûrs ? Parfois, on se demande si la confirmation n’est pas un sacrement que l’on mérite au bout d’un certain nombre de vérifications.
8. A quel âge ou à quel moment de la vie ?
Le fait que le service du catéchuménat n’ait pas eu la question me paraît assez déterminant... Ce qui vient en tête, c’est le « grand adolescent ». Pourquoi pas ? Nous avons quelque chose de bon à proposer aux jeunes à cet âge de changements, d’inquiétudes, d’ouvertures. Dieu les aime, il s’intéresse à eux dans leur présent et dans leur fragilité.
C’est aussi une manière pour l’Église de dire ainsi : « Je sais et j’accepte les conditions actuelles de la foi, dans notre société et notre culture. » Tout n’est pas donné dans l’enfance pour fructifier ensuite dans une ambiance protégée. Il y a un aspect d’adhésion volontaire, de responsabilité d’Église à envisager de porter ensemble.
Et cette adhésion ne s’adresse pas à une élite... Le Christ appelle largement ! Une adhésion volontaire, c’est une adhésion libre, sérieuse, libérante, en réponse à une invitation gratuite, attirante. Il me semble bon de réfléchir au lien entre maturité spirituelle et maturité humaine. Mais en même temps il faut s’interroger sur le risque d’enfermer le sacrement dans un âge trop déterminé. Déjà le fait de confirmer des adultes ouvre à d’autres âges... Dans certaines situations ne pourrait-on poser la question de proposer la confirmation à des plus jeunes (cf. décision des évêques de France en 1984, de 12 à 18 ans).
En conclusion
1. Ce qui n’apparaît pas parce qu’un questionnaire de sensibilisation ne peut tout aborder
• Comment parle-t-on du don du Saint Esprit à la confirmation et au baptême ?
• Quel est le rapport de l’Esprit Saint aux autres personnes de la Sainte Trinité ?
• De quelle façon la communauté locale est-elle impliquée ? En particulier dans la préparation, la célébration et la suite du sacrement ?
2. Il me semble que deux grandes questions attendent notre réflexion et nos échanges
• Situer la confirmation dans la perspective de l’Église, sacrement du salut. La confirmation, comme sacrement offert à l’Église et qui construit l’Église, et dans laquelle chacun trouve sa place. Comment proposer une vie dans une Église animée par l’Esprit Saint, et faire naître le désir du sacrement qui en est le point d’ancrage ?
Comment vit la communauté d’Église qui pose le geste sacramentel ? Comment est-ce une communauté d’Église (et, entre autres, son lien à l’évêque) ? Comment faire apparaître dans la célébration ce qui est significatif en ce sens ?
• La confirmation, comme sacrement de la foi, et comme sacrement de l’initiation chrétienne, relié au baptême et à l’eucharistie, et sa place dans l’organisme sacramentel. Cela relativise les questions de l’âge.