Homélie de l’Eucharistie du 10 novembre

La parole que Yahvé avait dite par le ministère d’Elie s’est accomplie.

Et Jésus lui-même reconnaît la puissance de l’Amour dans le cœur de la pauvre veuve qui donna deux petites pièces :

Nous sommes loin du problème des vocations..., peut-être LOIN DU PROBLEME et des nécessaires stratégies et activités pastorales, nous ne sommes PAS LOIN DU MYSTERE de la Vocation. A travers ces gestes et paroles prophétiques, notre Dieu se révèle. Il est toujours le même quand Il appelle, quand Il attend et suscite une réponse à son appel. Il est le même dans le Mystère de l’Eglise, communauté d’appelés et de témoins de son Appel.

LE MYSTERE DE LA VOCATION, c’est celui de l’initiative du Dieu qui aime et qui appelle. Il est accueilli par des cœurs généreux et ouverts à l’amour, des cœurs pauvres.

Il n’est pas accueilli par des cœurs encombrés, fermés, par des cœurs riches et suffisants.

A ceux qui sont prêts à "perdre" quelque chose, à "se perdre", Il peut donner et se donner.

Nous croyons en cette économie divine... Elle ne résout pas notre problème des vocations. Elle l’éclaire au fond.
ELLE NOUS PROVOQUE A 1’AUDACE DE LA FOI.

Oui, dans ce temps de l’Eglise, en ce qui concerne les vocations, nous sommes provoqués à l’AUDACE DE LA FOI.

Ce que nous vivons, j’ose le dire, puisque je le vis ainsi personnellement, est une EPREUVE dans la Foi.

Il y a eu, et il y a plus que jamais, tant d’initiatives apostoliques pour une pastorale des vocations intelligente et dynamique.

Il y a quelques jours, ici même à Lourdes dans un groupe d’évêques, très librement et en vérité, nous nous interrogions à partir de ce que nous vivions dans nos diocèses. Ce partage a été fort et très stimulant. Des entreprises nouvelles s’ajoutent à des pratiques anciennes éprouvées. Et pourtant, à vues humaines, à cette heure-ci, peu, très peu de résultats chiffrables... La pénurie est persistante.

Nous passons de l’espoir à l’Espérance : nous sommes provoqués à l’audace de la Foi.

Il ne s’agit pas d’un abandon résigné et passif à la Providence. Il ne s’agit pas d’un refuge facile dans l’attente de miracle.

Il s’agit bien de l’invitation à un surcroît de Foi et d’Espérance.

Votre présence nombreuse et diverse représentant toutes les vocations et situations ecclésiales dit bien que cet appel à l’audace de la Foi est entendu.

Nous sommes tous appelés à approfondir le Mystère de l’Appel et à l’accueillir en Eglise.

APPROFONDIR LE MYSTERE DE 1’APPEL, LE MYSTERE DU DIEU QUI APPELLE. Aurions-nous oublié que la vocation est l’œuvre de Dieu en son Eglise ?

Que faut-il faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ?

Jésus répond aux disciples : "L’œuvre de Dieu c’est de croire en Celui qu’il a envoyé" (Jn 6, 29)

Nous croyons en la présence de l’Esprit qui éveille, suscite et fortifie les témoins et les serviteurs de la Bonne Nouvelle. L’Eglise en a besoin ; l’Eglise attend les semeurs d’Evangile et les célébrants de la Pâque de Jésus-Christ.

Notre Foi s’exprime-t-elle assez par la prière insistante, par la docilité à la Parole, par une disponibilité plus radicale à l’Evangile ?

Notre ardeur apostolique, notre travail pastoral sont-ils assez animés, informés, par la communion au désir même de Jésus, au désir de Dieu d’être annoncé, connu et célébré ?

Notre impatience est-elle réellement la conscience de l’urgence du Royaume ?

Notre cœur d’ouvrier apostolique, de ministre de l’Evangile qui appelle, est-il ce cœur de pauvre auquel ne résiste pas notre Dieu qui aime les pauvres ?

LE MYSTERE DE l’APPEL EST A ACCUEILLIR EN EGLISE.

Notre assemblée témoigne que nous avons avancé dans cette intelligence du Mystère de la Vocation. Nous sommes ici vraiment en Eglise. Rendons grâces à Dieu.

L’éveil et le soutien de toutes les vocations, en particulier des vocations consacrées et sacerdotales, n’est pas une affaire de spécialistes, même si la formation et le discernement demandent des compétences. C’est l’affaire du Peuple de Dieu, l’affaire de Dieu avec son Peuple. L’Eglise est un Peuple d’appelés, c’est son nom ; et un Peuple témoin de l’Appel.

Certes il y a place à des initiatives particulières, à des gestes prophétiques, pourvu qu’ils soient posés dans la communion de l’Eglise.

MAIS DANS 1’EGLISE, NOUS SOMMES TOUS APPELES ET TOUS RESPONSABLES DE l’APPEL.

Votre présence à vous laïcs, jeunes et adultes, religieux, religieuses, consacrés, diacres et prêtres, signifie cela. Vous n’êtes pas là d’abord pour soutenir votre vocation particulière, vous êtes là pour que l’Eglise tout entière porte la sollicitude de toutes les vocations.

Nous comptons sur vous pour entreprendre et soutenir une pastorale des vocations bien intégrée dans l’Eglise diocésaine. Vous ne manquez pas d’imagination et de dynamisme, nous le savons.

Nous comptons sur vous avant tout pour TEMOIGNER dans les paroisses, les communautés, les mouvements apostoliques, spirituels, caritatifs et d’éducation, dans les services d’Eglise,
DE 1’AMOUR DU DIEU QUI APPELLE, DE 1’URGENCE DE LA REPONSE A SON APPEL,
pour le service de l’Evangile en ce monde qui a soif de la Bonne Nouvelle.

Ce témoignage dépend de LA VIGUEUR DE NOTRE FOI, DE l’ACCUEIL DE 1’AMOUR DE DIEU QUI NOUS PRESSE.

Dans des cœurs pauvres, dans une Eglise humble et pauvre, "la puissance de Dieu peut se manifester".

Une poignée de farine et un peu d’huile ont suffi au temps de prophète Elie. Il a rencontré la Foi d’une pauvre veuve et Dieu a fait merveille.

Amen