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Pastorale des vocations en Ecole Catholique
Pierre BERGER,
prêtre, Secrétaire général adjoint de l’Enseignement Catholique
L’école catholique pépinière des vocations particulières... Beaucoup pourraient encore témoigner de la place qu’elle a tenue dans l’éveil de leur vocation personnelle. Elle n’était certes pas le seul lieu d’appel. Et là comme ailleurs les contre-témoignages existaient. Mais c’était au temps où les prêtres, les religieux et les religieuses étaient nombreux dans les écoles catholiques. Et ils avaient 1e souci d’appeler des enfants, des adolescents, pour la relève, comme on disait. Leur nombre aujourd’hui a beaucoup diminué. Faudrait-il en déduire que l’école catholique n’est plus en mesure d’être un lieu d’éveil et d’appel ?La vérité oblige à dire que les vocations issues de ces écoles avaient déjà beaucoup baissé, alors même que prêtres et religieux étaient encore présents. Leur nombre réduit est loin d’être la seule cause de cette évolution quantitative. L’école catholique n’était pas à l’écart des mutations culturelles traversées par notre société et notre Eglise et des répercussions qu’elles ont eues sur les vocations sacerdotales et religieuses.Aujourd’hui, la communauté chrétienne en Enseignement catholique continue de porter le souci des vocations. Et l’accueil fait au document "VOCATIONS : TOUS CONCERNES", paru en février 1990 (Enseignement Catholique ? Document 153.1) est significatif de la volonté de rendre effective une pastorale des vocations à nouveau bien vivante et adaptée à la situation actuelle de l’école comme à la vie de l’Église dans le monde de ce temps.
LA NATURE MÊME DE L’ÉCOLE CATHOLIQUE
1. Un lieu scolaire
Il est banal de rappeler qu’elle est d’abord une école. Banal et pourtant inlassablement nécessaire ! La tentation est grande, en milieu chrétien, de la réduire à un prétexte pour rassembler des enfants, et de ne pas prendre en compte l’importance déterminante de ce qui se vit dans la réalité scolaire comme telle.
Elle est une école au sens plein du terme, un lieu institué pour être au service du développement d’enfants et d’adolescents qui vivent là une part considérable de leur temps. Elle veut servir le développement intégral de leur être, développement de l’esprit bien sûr, mais aussi développement du corps, apprentissage de la relation, éducation du jugement, découverte de soi, des autres et du monde, initiation progressive à une insertion qu’on voudrait aussi réussie que possible (et c’est loin d’être toujours le cas...) dans la vie de la société. Toutes les activités scolaires, à commencer par l’enseignement, concourent à la formation des garçons et des filles.
Mais l’école ne peut pas les "former" en prétendant leur imposer par contrainte une formation prédéterminée qu’on aurait décidée pour eux. Dans son projet éducatif, l’école catholique tient à faire appel à la liberté de chacun, de telle sorte qu’il devienne lui-même acteur de son propre développement. Et c’est par là d’abord qu’elle peut devenir terrain vocationnel. Si elle est faite pour appeler, si elle pratique l’éducation comme un appel, on doit pouvoir, chez elle, prendre conscience du sens de l’appel.
Certes à ce niveau-là, il ne s’agit pas des vocations particulières. Mais n’est-ce pas dans la vocation humaine que s’enracine la vocation chrétienne ? Et comment éveiller au sens d’une vocation spécifique si l’on ne commence pas par faire découvrir que toute vie d’homme et de femme se construit avec des appels et des réponses ? L’école catholique veut être au service de la vocation d’homme ou de femme de chacun de ses élèves. Son projet s’enracine dans la conviction que tout être humain est appelé par Dieu à vivre et à se développer. La vie humaine ne résulte pas d’un hasard ; elle est don, elle est projet divin. Et le développement humain ne peut pas être réduit à des considérations biologiques ou technologiques : il est accomplissement de ce projet de Dieu sur l’homme. La communauté éducative constituée autour d’un projet chrétien d’éducation voudrait être en quelque sorte la médiatrice de cet appel de Dieu adressé à chacun, pour qu’il prenne conscience, à sa mesure et selon ce qu’il peut, de ce projet d’amour qui l’appelle en avant. Elle voudrait susciter et soutenir la réponse qui permettra à chacun d’accomplir sa vocation d’homme ou de femme.
L’enseignant qui est véritablement éducateur, c’est celui qui fait le pari que l’enfant, ou l’adolescent, est capable de percevoir qu’il est appelé à grandir, appelé à devenir autonome et responsable de lui-même. Il va s’employer à faire en sorte que sa liberté fondamentale puisse prendre corps, s’exprimer, se développer. Apprentissage progressif, et souvent laborieux, mais capital.
A travers les diverses activités scolaires, l’enseignant lance l’appel.
APPEL à découvrir tout ce que l’école a mission d’apprendre à l’élève, et d’abord appel à chercher, à s’éveiller au goût de la découverte, appel à s’émerveiller devant ce qu’on a découvert...
APPEL à réaliser un travail personnel, appel à s’engager dans ce qu’on fait, à persévérer dans la durée, appel à réussir, selon les aptitudes propres à chacun...
APPEL à écouter l’autre, à communiquer avec lui, à prendre sa part d’une action commune, appel à discerner, à prendre de la distance pour mieux comprendre, appel à servir, appel à aimer...
Toute une lecture de la vie scolaire pourrait être faite dans cette perspective, mettant en lumière la façon dont l’enseignant suscite des réponses de la part des élèves et les appelle à aller plus loin.
A la lumière de la foi de l’Église, l’homme que le projet éducatif d’une école catholique veut promouvoir, c’est un homme appelé, un homme qui prend conscience de cet appel à vivre, à grandir, a aimer, à servir, un homme qui apprend à répondre librement, pour avancer avec ses frères vers la plénitude de vie à laquelle il est appelé. Et dans le cadre de ce projet éducatif, des enseignants chrétiens peuvent par là prendre leur part d’une éducation au sens de la vocation. En valorisant le sens de l’appel et de la réponse, en se mettant au service de la liberté d’un jeune, ils contribuent à l’éveiller pour qu’il sache accueillir, le moment venu, un appel plus spécifique. En lui apprenant à devenir libre au sein des pesanteurs de toutes sortes qui pèsent sur lui, libre pour aimer, libre pour servir et pour s’engager, ils contribuent à rendre possible une réponse. L’éducation à la gratuité, à l’intériorité, au sens de l’autre..., sont autant de conditions favorables pour une réponse libre et généreuse.
2. Un lieu d’annonce de la Bonne Nouvelle
Ecole à part entière, l’école catholique est aussi, inséparablement, un lieu d’annonce de l’Évangile. Elle est une institution scolaire où la communauté chrétienne comme telle est rendue visible et où elle peut s’exprimer. Engagée dans l’activité scolaire, au service de l’homme en train de se former, cette communauté chrétienne est appelée par là même à témoigner de la foi de l’Église en un Dieu qui aime et qui appelle. Présente et active au sein de la communauté scolaire, elle témoigne du Christ chemin de croissance vers la plénitude d’être, du Christ Vérité qui donne sens à toute quête du vrai, du Christ source de Vie proposée à tous ceux qui voudront s’en abreuver.
Face à la pluralité du public jeune et adulte qui la compose, l’école catholique doit réapprendre aujourd’hui les chemins du kérygme : il est dans sa vocation de dire l’essentiel du message évangélique à des gens qui ne le connaissent pas, dans le langage adapté qui convient, avec un total respect pour la liberté de conscience de chacun, en manifestant par là la foi de chrétiens qui n’ont pas peur de parler de ce Christ qui donne sens à leur vie.
Un tel contexte devrait déjà favoriser l’éveil des vocations spécifiques. Vivant au sein d’une communauté où des chrétiens ne craignent pas de dire leur foi, sans prosélytisme, dans la simplicité de la vérité, un jeune baptisé peut découvrir l’importance de ce témoignage rendu au Christ dans un monde qui l’ignore. Il peut percevoir le sens de la présence particulièrement significative de quelques-uns, au service de tous, pour rendre ce témoignage. Progressivement il prend conscience que l’Église en a besoin, que le monde en a besoin, pour que le Christ soit connu et aimé. Cela fait partie des pierres d’attente qui pourront aboutir un jour à la question décisive : "Pourquoi pas moi ?".
L’annonce de la Bonne Nouvelle se prolonge et se diversifie dans les multiples activités de la communauté chrétienne elle-même, activités proposées dans le cadre de la vie de l’école, du collège ou du lycée, ou bien en participant à des propositions plus larges venant d’une paroisse ou d’un secteur, d’un mouvement ou d’un diocèse. Là surtout, une pastorale des vocations doit pouvoir être prise en compte.
Il y a la catéchèse : en école catholique comme dans tous les autres lieux d’Église où elle est faite, elle ouvre de nombreuses possibilités pour parler de la vie et de la mission de l’Église et pour situer la place des prêtres, des religieux et des religieuses, des laïcs consacrés, de ceux et celles qui sont appelés à une responsabilité particulière.
Il y a la préparation et la célébration des sacrements et tout spécialement la confirmation : c’est par excellence un temps fort pour un éveil aux vocations spécifiques.
Il y a les temps de prière où peuvent se retrouver ceux et celles qui veulent se tenir ensemble devant le Seigneur. Et chacun sait combien la place faite à la prière est déterminante pour la maturation d’une vocation.
Il y a encore les multiples occasions offertes d’échanger avec d’autres, de réfléchir ; ou bien ces activités qui permettent d’agir au service des autres, et dont il ne faut pas minorer l’importance.
Des animateurs, des catéchistes, se demandent souvent comme faire pour parler à des jeunes de la vocation sacerdotale, religieuse ou consacrée. Sans doute faut-il qu’ils commencent par être attentifs à toutes les possibilités qui leur sont ainsi offertes dans la vie quotidienne de la communauté chrétienne. Avant que la question puisse être personnellement posée à l’un ou l’autre, et pour qu’une telle question puisse être posée un jour sans avoir l’air de venir d’une autre planète, il est indispensable qu’à l’intérieur des groupes les jeunes aient entendu parler de ces vocations spécifiques, de leur sens, de leur nécessité pour la mission de l’Église.
Si l’école catholique est fidèle à sa mission d’annoncer la Bonne Nouvelle, elle aidera de jeunes baptisés à se mettre au service de cet Evangile. Elle n’est certes pas partout et toujours à la hauteur de la tâche. Là comme ailleurs, c’est difficile... Mais cela reste essentiel dans son cahier des charges. Et le fait qu’elle soit à la fois lieu scolaire et lieu d’Église présente l’énorme intérêt (qui est aussi une responsabilité redoutable...) de rapprocher la mission de l’Église et le service de l’homme. Elle est en mesure de susciter des garçons et des filles qui découvriront que la fidélité à l’Évangile les appelle au service de leurs frères.
UNE COMMUNAUTÉ DIVERSIFIÉE
Un autre point d’appui pour une pastorale des vocations en école catholique, c’est la physionomie de cette communauté chrétienne au sein de laquelle les jeunes ont leur place. Sans qu’il faille généraliser, on peut considérer cependant qu’en beaucoup d’endroits elle permet à des jeunes d’être directement au contact de prêtres, religieux, religieuses, ou laïcs engagés.
1. Le ministère ordonné
Si vous écoutez les parents ou les catéchistes, ils vous diront toujours leur regret de voir rarement un prêtre à l’école, au collège ou au lycée. Et ils ont raison : sa présence est généralement très réduite, en effet. Surtout si l’on compare avec ce qu’ont connu les générations précédentes. Pourtant cette présence n’est pas nulle, même si elle n’est pas quotidienne. Dans bon nombre d’établissements, on trouve les moyens de permettre la rencontre des enfants et des adolescents avec un prêtre, pour un dialogue avec le groupe, occasionnel ici, périodique ailleurs ou à l’occasion d’une célébration, ou encore dans un temps disponible pour la rencontre personnelle. Et surtout, cette présence devient de plus en plus significative. La diminution du nombre des prêtres a poussé l’Enseignement catholique à entreprendre une réflexion en profondeur sur la place du ministère presbytéral dans cette communauté chrétienne scolaire (cf. "LE MINISTÈRE DU PRÊTRE EN ÉCOLE CATHOLIQUE" E.C.D. n°159-1).
Aujourd’hui, prêtres et responsables laïcs cherchent ensemble comment mettre à sa véritable place le ministre ordonné. Et l’on peut légitimement espérer que les jeunes pourront ainsi découvrir de mieux en mieux le vrai sens du ministère du prêtre. Sans doute aura-t-il peu de temps à consacrer à l’école. Mais en communauté, on devrait mieux saisir de quoi, de Qui il est signe, et à quel point il est nécessaire, pour que la communauté reste liée au Christ et fidèle à sa mission, en Eglise.
Il faut souligner par ailleurs que le ministère ordonné est également présent en école catholique par les diacres permanents. D’année en année, ils y sont plus nombreux, professionnalisés dans les divers métiers que comporte l’institution : enseignants, chefs d’établissement, animateurs, personnels de service, responsables diocésains... Présence discrète, mais significative. Des jeunes savent par eux que le diaconat existe, qu’il est une voie sur laquelle le Seigneur peut appeler quelqu’un qui témoignera du Christ Serviteur et qui travaillera à construire l’Église Servante.
2. Les religieux et les religieuses
Grâce à l’école catholique, beaucoup de jeunes peuvent également rencontrer des religieux et des religieuses. Il y a d’abord ceux ou celles qui sont habituellement présents dans l’établissement, les quelque 4 000 enseignants ou éducateurs, directeurs ou directrices. Ils sont souvent accompagnés de retraités qui restent dans la communauté rattachée à l’établissement, rendant de multiples services, et souvent très disponibles pour rencontrer des jeunes et parler avec eux. De nombreuses Congrégations religieuses aujourd’hui intensifient leur recherche pour inventer d’autres modes de présence et d’action dans les établissements dont elles ont la charge, même si la présence numérique est très réduite, voire nulle. Et par là encore, bon nombre de jeunes, peuvent découvrir de manière neuve le charisme d’un Institut, le rayonnement qu’il exerce, l’appel qu’il suscite.
Il y a aussi les religieuses et les religieux accueillis dans l’établissement à l’occasion d’un passage. C’est très souvent le cas pour les missionnaires. Chaque fois que la communauté chrétienne s’ouvre à leur accueil, elle donne à des jeunes la chance de rencontrer des témoins de l’Évangile, des hommes et des femmes heureux d’être totalement donnés au service du Christ et de leurs frères, pour qu’ils vivent. Et si la rencontre est bien préparée ? c’est la condition, bien sûr ? si elle dépasse l’anecdote ou le folklore, elle peut devenir un appel pour tel ou telle, étant entendu que le coup de cœur ne suffira pas pour qu’il y ait vocation. Il faudra accompagnement et discernement. Mais la rencontre aura provoqué la mise en route.
Il faudrait encore parler des religieuses et des religieux qu’on va rencontrer dans leur monastère. Bon nombre de collèges et lycées proposent ces rencontres. Et beaucoup de vocations se sont éveillées par ce contact avec la vie contemplative. Une communauté chrétienne scolaire qui se veut ouverte â dimension vocationnelle tient à proposer aux jeunes une telle expérience. Au-delà de la rencontre avec les moines ou les moniales, n’est-ce pas finalement la rencontre avec soi-même et avec Dieu qui est en jeu ?
3. Les laïcs engagés
L’école catholique est aujourd’hui en Eglise une institution où beaucoup de laïcs sont appelés à des responsabilités diverses. Prolongeant la pluralité des fonctions dans la communauté scolaire, la communauté chrétienne est l’expression de la diversité des engagements des baptisés, pour le service de tous. Certains sont appelés à assumer la direction d’un établissement, avec la prise en compte de toute la dimension pastorale qui est liée à cette responsabilité. D’autres sont appelés à assurer l’animation pastorale, en collaboration avec le chef d’établissement. D’autres encore acceptent de s’engager dans la catéchèse, ou dans tel secteur particulier de l’animation chrétienne... Et beaucoup d’autres vivent la fidélité à leur baptême à travers la tâche quotidienne qu’ils assument.
Sans doute n’est-on pas là dans le registre des vocations spécifiques au sens strict. Mais un tel visage donné par les baptisés au sein d’une communauté n’est pas indifférent à l’éveil des vocations particulières. C’est un signe donné aux jeunes, leur montrant qu’il y a, dans l’Église, de nombreuses manières de tenir une place active comme baptisés ; un signe qui peut conduire chacun à penser qu’il sera peut-être appelé un jour, lui aussi, à tenir une place particulière dans la vie de cette Eglise ; un signe qui peut mettre sur le chemin de découvrir qu’un laïc, sans être prêtre ou religieux, peut se consacrer au service du Seigneur et de ses frères.
UNE PASTORALE DANS LA DURÉE
Diversité dans la communauté, diversité aussi dans les étapes qui constituent un parcours scolaire. C’est dans la durée que l’école catholique accompagne des enfants et des jeunes en formation. Et cette durée entre en jeu dans une pastorale qui veut prendre en compte l’éveil aux vocations particulières.
A la lecture du document "VOCATIONS : TOUS CONCERNES", il est intéressant de repérer, dans les fiches destinées aux divers niveaux scolaires, la marque propre à chaque étape et l’enchaînement de ces étapes au long d’un parcours d’accompagnement.
Pour ÉCOLE PRIMAIRE, on parle des "premiers jalons". C’est le temps des premiers apprentissages scolaires et communautaires. Il est trop tôt pour décider d’une vocation. Mais il n’est pas trop tôt pour poser les assises et les pierres d’attente qui permettront une ouverture, un questionnement, un éveil. En prenant appui sur les premières étapes d’une personne qui s’éveille à elle-même, au monde, à Dieu, on parcourt avec elle les chemins des premières découvertes.
AU COLLÈGE, on insiste sur le contexte humain et spirituel indispensable pour qu’une vocation s’éveille et mûrisse. C’est l’âge où les premiers appels peuvent être perçus de façon claire. Ils ont besoin de s’inscrire dans un ensemble ouvert, dynamique, où se développent la relation à l’autre et l’intériorité personnelle, la gratuité et l’émerveillement. Les animateurs font des propositions diversifiées ; ils veillent à la cohérence ; ils sont présents et discrets à la fois.
AU LYCÉE, on parle d’un appel explicite. Certes, on souligne la nécessité de préparer le terrain. Il ne s’agit pas d’appeler inconsidérément n’importe qui et n’importe comment. Mais la question doit pourtant se poser clairement à une équipe responsable. Tandis que le parcours scolaire permet d’approfondir le sens de l’homme et de la vie, la démarche éducative cherche à responsabiliser, elle forme au discernement, elle appelle au dépassement. Certains jeunes font alors connaître le projet qu’ils portent en eux et sollicitent un premier accompagnement. A d’autres, la question pourra être posée d’une vocation spécifique, dans le total respect, bien sûr, de leur liberté personnelle.
Il faudrait encore parler des possibilités offertes lorsqu’il est question d’orientation, ou lorsqu’est organisé un "forum des métiers". On ne peut certes pas mettre une vocation particulière sur le même plan qu’une profession. C’est d’un autre ordre. Mais le temps où l’on s’interroge à ce qu’on va faire dans la vie est sans doute une période sensible pour réfléchir également sur ce qu’on veut faire de sa vie. Et lorsque sont présentés divers métiers possibles, il peut y avoir une manière astucieuse de parler aussi du prêtre, du religieux ou de la religieuse.
Cette ouverture à un tel éventail d’étapes successives dans le développement d’un enfant ou d’un adolescent et dans l’histoire de sa foi est sans doute une possibilité supplémentaire offerte à l’école catholique pour une pastorale des vocations. Certes, les équipes ne sont pas les mêmes d’un bout à l’autre. Mais il est fort utile, pour ces équipes, de pouvoir se situer les unes par rapport aux autres, de repérer les accents mis en valeur à chaque étape et la complémentarité de l’enchaînement. Porter dans la continuité ce souci d’Église relatif aux vocations, c’est se rendre apte à mieux servir ces jeunes dans l’éveil et la maturation de leur projet personnel.
AVEC LE SERVICE DIOCÉSAIN DES VOCATIONS
Faut-il souligner, en terminant, que l’école catholique ne doit jamais perdre de vue qu’elle ne peut pas se suffire à elle-même dans une pastorale des vocations. Elle a de grandes possibilités, elle doit les mettre en oeuvre et les développer. Mais elle ne peut rien faire de solide sans une relation habituelle avec le reste de l’Église diocésaine. Son lien, en particulier, avec le Service Diocésain des Vocations est la condition d’une action utile. C’est avec lui qu’elle peut préciser la place qui lui revient dans une pastorale des vocations et qu’elle peut évaluer le travail accompli. Et c’est à lui qu’elle passe le relais, quand vient le moment d’un accompagnement qui n’est plus de sa compétence. Relais passé dans la joie et dans l’action de grâce !
Certains diocèses ont mis en place une antenne mixte Service Diocésain des Vocations-Enseignement catholique, structure légère et souple, capable de faire le lien et d’assurer les relais entre les deux services. Elle capte les informations des uns pour les transmettre aux autres. Elle facilite la communication et le travail en commun. Ensemble, nous sommes en mesure de devenir encore mieux "serviteurs de l’appel".