Avant LOURDES... et après


Claude DIGONNET,
responsable du Service National des Vocations

Le Congrès de LOURDES approche.

Avant même qu’il ne s’ouvre, que d’énergies déployées déjà, tant sur le plan de la préparation matérielle que sur le plan de la réflexion théologique et de la mise en condition spirituelle. Si nous nous sentons mobilisés pour assurer par la prière le succès pastoral de ce Congrès, n’hésitons pas à redoubler de persévérance, que nous participions ou non à son déroulement. Nous pouvons être acteurs sans être présents. Et si nous sommes inscrits à cette manifestation, comprenons que cet événement nous appelle tous à une conversion de mentalité et de pratique. LOURDES, le lieu du Congrès, appelle toujours à la conversion. Conversion à Jésus, le Christ, et à son Evangile. La Pastorale des vocations nous invite à entrer par l’esprit et le cœur, dans le projet de Dieu à l’égard de l’humanité et de l’Église.

"Baptisés, serviteurs de l’appel"... Ce thème, choisi pour le Congrès, nous devient familier, à mesure que nous en parlons et débattons. "Serviteurs de l’appel à toutes les vocations" qui permettent à l’Église de se dire et de se construire. Bien avant 1991, et spécialement depuis le Concile, de mille manières, à maintes occasions le sujet a été abordé ! Il est inépuisable comme le mystère de Dieu et de l’alliance avec son peuple.

Je reviens de LISIEUX où j’étais à l’Assemblée du cinquantenaire de la Mission de France. Lisieux, haut-lieu spirituel, à cause de la présence de Thérèse en cet endroit. "Je compris que l’Amour renfermait toutes les vocations... ma vocation, je l’ai enfin trouvée, ma vocation c’est l’Amour". Se souvenir qu’une vocation se vit d’abord dans la communion à l’Amour du Père, dans l’imitation de Jésus, le Fils, et dans l’ouverture au Souffle de l’Esprit, se souvenir qu’une vocation se vit d’abord de l’intérieur, c’est ce que nous rappelle une carmélite de Lisieux.

Toute vocation se vit de l’intérieur parce qu’elle est fidélité à l’Esprit qui habite en nous.

Et toute vocation se vit en Eglise parce qu’elle est fidélité à Jésus Christ à travers l’Église qui est son Corps, dans un lien plus ou moins fort mais toujours visible quelque part avec l’église locale et dans la communion de l’Église Universelle.

C’est sur ce point que je vous livre quelques réflexions dans la perspective de LOURDES et de l’après-LOURDES.

Baptisés, serviteurs de l’Appel... laïcs en pastorale de toutes les vocations particulières.

A la recherche du pourquoi de cette invitation adressée aux baptisés de participer activement au travail pastoral en faveur de toutes les vocations spéciales dans l’Église, j’ai été frappé par les expressions employées pour rendre compte du Congrès mondial des évêques et responsables nationaux du Service des Vocations qui s’est tenu à ROME en mai 1981. "Développement du soin pastoral des vocations dans les Églises particulières. Expériences du passé et programme pour l’avenir". Le document final de ce Congrès mondial a été édité au CENTURION en 1983, dans la série "documents d’Église", sous le titre "LES ÉGLISES DIOCÉSAINES AU SERVICE DES VOCATIONS". Édition malheureusement épuisée.

N’est-il pas bon de rapprocher le thème de notre Congrès de LOURDES "Baptisés, serviteurs de l’Appel" et celui du Congrès mondial de ROME "Églises diocésaines au service de l’Appel" ? Ceci m’amène à dire trois choses, sous forme de questions.

  • Avons-nous bien remarqué l’apport du Concile concernant les Églises locales ?
  • L’Église locale n’est-elle pas le meilleur lieu et la meilleure garantie d’une pastorale ouverte à toutes les vocations ?
  • Pour que l’Église locale puisse jouer à plein son rôle dans cette pastorale de toutes les vocations, comprenons-nous l’importance vitale du ministère de prêtre diocésain ?

 

1/ Et d’abord, il me semble bon de rappeler LA RICHESSE DE LA RÉFLEXION CONCILIAIRE SUR LES ÉGLISES LOCALES

Faut-il parler indistinctement d’Église locale, d’Église particulière, de diocèse ? Les textes conciliaires eux-mêmes sont hésitants et flous dans l’emploi du vocabulaire. J’emprunte ces détails à un chapitre du Père H. LEGRAND dans "Introduction à la pratique de 1a Théologie", T.3, p.146.

"Sur huit emplois d’ « Ecclesia localis », quatre désignent le diocèse, un le diocèse dans son contexte culturel, deux un regroupement de diocèses et un, la paroisse. Sur 24 emplois d’ « ecclesia particularis », 12 désignent un diocèse, les 12 autres une Église dans son environnement culturel, dont 5 des Églises catholiques d’un autre rite que le rite latin."

On peut donc, sans en faire un absolu, établir une équivalence pratique entre Église locale, Église particulière et diocèse.

Le texte le plus explicite et le plus complet est certainement celui du Décret "Christus Dominus" (n° 11) sur la charge pastorale des évêques. Il est d’ailleurs repris mot pour mot dans le Code de Droit canonique au n° 369.

"Un diocèse est une portion du peuple de Dieu confiée à un évêque pour qu’avec l’aide de son presbyterium il en soit le pasteur ainsi le diocèse, lié à son pasteur et par lui rassemblé dans le Saint Esprit grâce à l’Évangile et à l’Eucharistie, constitue une Église particulière en laquelle est vraiment présente et agissante l’Église du Christ, une, sainte, catholique et apostolique."

Il n’est pas inutile de compléter ce texte conciliaire et canonique par un autre à orientation liturgique qui n’est autre que la prière de collecte d’une messe pour l’Église locale

"En toutes les Eglises disséminées sur terre
tu veux, Seigneur,
rendre visible l’unique Eglise du Christ
son Eglise sainte, catholique et apostolique.
Garde les prêtres et les fidèles unis à leur évêque.
Rassemble-nous dans l’Esprit Saint
par l’Evangile et l’Eucharistie
si bien que l’Église soit une image de l’Église universelle
et le signe du Christ présent dans le monde."

Remarquons dans ces quelques lignes au contenu particulièrement dense et riche un certain nombre d’éléments utiles à notre réflexion :

- l’enracinement trinitaire : peuple de Dieu rassemblé dans l’Esprit Saint Eglise du Christ, telle apparaît l’Église locale,

- en elle se retrouvent les quatre notes traditionnelles de l’Église Universelle : une, sainte, catholique et apostolique

- l’Évangile, l’Eucharistie, l’évêque et son presbyterium sont au service de ce peuple de Dieu où l’Esprit agit, cet Esprit que l’Encyclique "Redemptoris Missio" qualifie de protagoniste de la Mission.

Reconnaissons aussi, en nous appuyant sur ces textes, que toute Eglise particulière reçoit du Seigneur une vocation particulière exprimée ainsi :

- être une image de l’Église Universelle,

- être le signe du Christ présent et agissant aujourd’hui dans un lieu donné, une région précise.

Avant d’être appel à l’adresse d’une personne, la vocation particulière est d’abord vocation à l’adresse de l’Église et de telle Eglise, pour le monde et pour telle région du monde "Allez par le monde entier... de toutes les nations faites des disciples... proclamez la Bonne Nouvelle à toute 1a création" (Mc 16, 15 - Mt 28, 19).

2/ Je risque cette deuxième question

L’ÉGLISE LOCALE N’EST-ELLE PAS LE MEILLEUR LIEU ET LA MEILLEURE GARANTIE D’UNE PASTORALE OUVERTE A TOUTES LES VOCATIONS ?

Dissipons d’abord un malentendu.

Pas question de contester à qui que ce soit, à quelque association ou institut que ce soit, le droit de se faire connaître et de proposer à d’autres des choix de vie, un style d’existence, une vocation que l’on a choisie et que l’on apprécie. Les seules limites sont fixées par le respect de la liberté de l’autre et le respect de la vérité dans la proposition qui est faite. C’est du simple domaine de la liberté d’expression et de la liberté d’association reconnues dans tout pays démocratique.

C’est aussi du domaine de la foi et du témoignage de foi qui non seulement peut s’exprimer mais, au nom de l’amour et du partage, pousse à faire connaître ce qui, pour nous-mêmes, a été, est encore la clé et la réussite de notre existence.

Il est donc non seulement normal, mais souhaitable pour la vitalité et la mission de l’Église que toute association de fidèles, tout institut mène pour son compte une pastorale active des vocations, respectueuse de la liberté des personnes et de propositions venues d’ailleurs.

Ceci dit, je crois pouvoir affirmer et répéter que l’Église locale est le meilleur lieu et même la meilleure garantie d’une pastorale ouverte à toutes les vocations, étant bien entendu que l’Église locale n’est pas forcément pour un chrétien celle du pays d’origine, mais prioritairement celle dé la résidence et du travail.

Je vois plusieurs raisons qui invitent à défendre cette position, même si toutes n’ont pas la même valeur, ni la même pertinence.

Pourquoi peut-on dire d’abord que l’Église locale est le meilleur lieu, le milieu le plus favorable et le plus normal pour une prise en compte d’une pastorale de toutes les vocations ?

  • Une première raison à cela, c’est que les jeunes à qui s’adresse principalement cette pastorale ne sont pas des petits hommes verts, débarqués d’une autre planète.

Par leur famille, par leurs relations, par leur lieu d’études ou de travail, ils sont liés à une terre, à une culture régionale, à des traditions familiales, sociales et religieuses qui les ont marqués en profondeur..., même à leur insu. On a toujours avantage à aider les jeunes à vérifier leurs racines, et, s’ils n’en ont pas, à être encore plus vigilants. C’est un peu trop facile et pas très réaliste de se dire citoyen du monde ou fidèle de l’Église Universelle. Depuis, localement, il est moins difficile à un accompagnateur d’aider un jeune à prendre en compte ses racines, à assumer son passé, son histoire.

  • Ce lien avec la communauté locale est dans la logique de la solidarité avec un peuple auquel nous sommes liés, de qui nous avons beaucoup reçu.

"Tu es responsable de ce que tu as apprivoisé", dit le Renard au Petit Prince. On peut dire aussi : tu es redevable vis à vis de ceux qui t’ont façonné, de celles et de ceux qui t’ont fait naître et vivre, dans l’ordre de la nature comme dans l’ordre de la grâce. l’Église locale est le lieu où l’on prend conscience de cette solidarité à base de reconnaissance.

  • Logique de la solidarité, logique de l’Incarnation même, et de l’imitation de Jésus de Nazareth.

Ceux que l’Esprit va envoyer "à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’au bout du monde" (Ac 1, 8), Jésus les a choisis sur place, dans les limites d’un canton de la Galilée : pêcheurs du lac, fonctionnaire local et autres villageois de bourgades obscures. La première fidélité, c’est la fidélité à notre vocation d’homme ou de femme, nés de telle famille, dans tel lieu, à tel moment de l’histoire. Apprendre à aimer sa famille, son pays, son époque, son Eglise ; apprendre à être solidaire aussi bien des limites que des richesses de son propre milieu familial, social, ecclésial, c’est la première façon d’être fidèle à notre vocation. C’est à partir d’un peuple particulier que Dieu a fait alliance avec l’humanité tout entière.

  • Toute initiative organisée en faveur des vocations est une activité éminemment pastorale dès lors qu’elle s’appuie sur le sérieux du baptême et de la confirmation.

A ce titre-là, comme toute pastorale, elle ne peut se faire qu’en lien avec l’évêque du lieu, où que l’on se trouve à travers le monde. Et il est bien évident que cette pastorale sera colorée différemment suivant les situations locales : pays de tradition chrétienne, jeune Eglise en fondation, Eglise très minoritaire en pays musulman...

Bref, il est clair que le premier temps de la pastorale des vocations, à savoir la sensibilisation de tout le peuple chrétien et l’éveil des jeunes à la perspective d’une vocation particulière, gagne a être conduit en lien très fort avec l’Église locale qui apparaît bien comme le lieu le plus normal de cette pastorale.

Il faut aller plus loin. Ne peut-on pas dire avec raison qu’un Service Diocésain des Vocations est la meilleure garantie d’une pastorale ouverte à toutes les vocations, dans ce deuxième temps qu’est l’accompagnement des jeunes en vue d’un pré-discernement ? Là encore, j’énumère quelques raisons dont certaines me semblent fondamentales et par lesquelles je commence.

  • Qui dit Service Diocésain des Vocations dit mandat reçu de l’évêque pour une tâche précise.

Or les textes conciliaires, et en particulier le décret "Christus Dominus" concernant la charge pastorale des évêques, rappellent très clairement que les Pasteurs des Eglises particulières doivent porter le souci de toutes les vocations.

"Ils s’efforceront de faire progresser dans la sainteté leurs clercs, les religieux et les laïcs, chacun selon sa vocation particulière...
Ils favoriseront le plus possible les vocations sacerdotales et religieuses, et spécialement les vocations missionnaires" (15).

Il est à remarquer, d’autre part, que ce décret commence par un chapitre sur le rôle des évêques à l’égard de l’Église Universelle.

Ainsi donc il appartient à l’évêque, en vertu de sa charge, de veiller à ce qu’un Service Diocésain des Vocations soit bien ouvert à tout l’éventail des appels et des choix vocationnels.

  • S’il est vrai qu’en toute Eglise particulière se trouve vraiment présente et agissante, l’Église du Christ, une, sainte, catholique et apostolique, comme le dit le décret "Christus Dominus", alors, pour être ce qu’elle doit être, pour le dire et le signifier, l’Église locale a besoin de toutes les vocations.

Ainsi l’évêque a la charge de garder dans l’unité les diverses communautés qui se disent communautés chrétiennes. Par lui-même, il est un signe de la communion avec toutes les Eglises et avec celui qui a la charge de cette communion, le pape. Tout évêque est envoyé à une Eglise par le successeur de Pierre et ordonné comme pasteur de cette Eglise par trois évêques d’Églises sœurs.

Ainsi la vie consacrée contemplative, apostolique, séculière rappelle à toute l’Église et à chaque chrétien qu’il est appelé à la sainteté, dans la fidélité à l’Évangile vécu.

Ainsi le missionnaire rappelle à l’Église et à chaque chrétien qu’il est appelé à la Mission et que l’annonce de l’Évangile ne connaît aucune frontière géographique ou culturelle.

Ainsi le prêtre, dans son lien avec l’évêque et ses frères prêtres témoigne de l’apostolicité de l’Église et reçoit la charge de veiller sur "la fidélité à l’enseignement des Apôtres et à la fraction du pain"..

Le diacre permanent ou présent en tout prêtre et en tout évêque, est signe que dans l’Église toute autorité est d’abord service.

La vocation et la mission même de toute Eglise particulière suppose une pastorale ouverte à toutes les vocations et garantit en quelque sorte cette ouverture.

  • Alors qu’un groupe particulier, quel qu’il soit, est toujours tenté de limiter ses horizons à ses propres besoins ou à se recruter parmi ses semblables, le lien à un territoire, comme il existe dans une Eglise locale, est moins sélectif

On ne choisit pas les chrétiens de son diocèse ou de sa paroisse, ni les habitants de son département ou de sa commune. Pour peu que l’on accepte cette règle du jeu et que, par exemple, dans un conseil pastoral diocésain ou de secteur on recherche ensemble comment faire Eglise, il y a plus de chances qu’apparaisse toute la diversité des vocations.

  • Dernière remarque à ce sujet. L’expérience a suffisamment montré dans le passé que la vitalité d’une Eglise locale était au bénéfice de toutes les vocations.

Ainsi des statistiques de 1978 montraient clairement que l’Ouest qui ne représentait que 12 % de la population française comptait 21 % du total des prêtres diocésains, 21 % du total des religieux et 27 % du total des religieuses, et un pourcentage probablement encore plus fort de missionnaires à l’étranger. De même en région Centre-Est, la corrélation est parfaite entre prêtres diocésains, religieux et religieuses (14 % dans les trois catégories).

Et dans chaque diocèse, tout le monde connaît des paroisses qui ont été des pépinières de vocations en tout genre.

Le risque d’une Eglise locale bien vivante mais repliée sur elle-même est démenti par l’expérience. C’est en quelque sorte "contre nature".

3/ Dans ces conditions, et parce que l’Église diocésaine est plutôt la garantie d’une pastorale ouverte à toutes les vocations, ne vaut-il pas la peine de RÉFLÉCHIR A L’IMPORTANCE VITALE DU MINISTÈRE DE PRÊTRE DIOCÉSAIN ?

"La « mission ad gentes » a comme objectif de fonder des communautés chrétiennes, d’amener des Eglises à leur pleine maturité. C’est le but premier et spécifique de l’activité missionnaire et on ne peut pas dire qu’il soit atteint tant qu’on n’a pas réussi à édifier une nouvelle Eglise particulière vivant normalement dans son cadre naturel... Il y a encore de vastes zones où les Eglises locales sont entièrement absentes ou insuffisantes... Un important travail d’implantation reste à faire".

Ces quelques lignes de l’Encyclique "Redemptoris Missio" (n° 48 et 49) rappellent avec vigueur que l’objectif majeur de l’activité missionnaire est la fondation de l’Église locale, "plantatio Ecclesiae".

Pourquoi cette citation, dans le cours de cette réflexion ? Simplement pour dire ceci : peut-on avoir deux types de discours, deux types d’attitudes selon qu’on est en situation de première évangélisation ou de nouvelle évangélisation, dès lors que, dans un cas comme dans l’autre, on est en face d’un monde à évangéliser ? Si déjà en 1943, même avec un point d’interrogation, GODIN et DANIEL pouvaient écrire "FRANCE, PAYS DE MISSION ?", alors que deux ans auparavant s’était ouvert à LISIEUX le séminaire de la Mission de France, que dire aujourd’hui de l’urgence d’une tâche missionnaire ?

Pour cette Eglise en situation d’évangélisation -nouvelle ou seconde, comme vous voulez - ne serait-il pas important de veiller avec soin à ne pas laisser se dessécher ou se déraciner ce qui a été planté ? Implanter une Eglise locale, c’est préparer activement non seulement l’auto-suffisance de cette Eglise en ouvriers apostoliques, mais, dès le début, faire en sorte que cette Eglise soit ouverte à la Mission hors de ses frontières. Quand une Eglise locale n’assure plus son auto-suffisance en ouvriers apostoliques, d’une part la tentation est grande de mettre en sourdine le souci de la Mission extérieure, d’autre part on est en droit de se demander si ce qui a été planté n’est pas menacé de dessèchement.

N’oublions pas cette définition de l’Église locale "portion du peuple de Dieu confiée à un évêque pour qu’avec l’aide de son presbyterium il en soit le pasteur".

Plus que l’évêque qui vient habituellement d’une autre Eglise et pourra être envoyé ailleurs, le presbyterium des prêtres autochtones et incardinés est signe de l’implantation réussie.

Il est évident que l’évêque seul ne peut remplir sa mission de pasteur. d’une Eglise locale. Sans ces collaborateurs privilégiés et liés juridiquement et spirituellement à une terre diocésaine par l’incardination que sont les prêtres dits séculiers, un évêque ne peut absolument plus garantir l’avenir de son Eglise particulière. Comment en plus pourra-t-il signifier son souci de l’Église Universelle ?

"Nous voulons vivre au pays" - "Il faut que vive notre pays". Ce sont les slogans des gens préoccupés par la survie économique de leur terre natale.

"Il faut que vive notre Eglise dans ce pays", tel doit être le souci d’un chrétien qui comprend tout ce qu’il doit à son Eglise-mère. Le couple évêque-presbyterium local est essentiel à l’implantation et à la survie de l’Église particulière. Plus exactement le couple presbyterium local - fidèles laïcs, en collaboration avec l’évêque donné à cette Eglise, voilà l’élément indispensable, le fondement solide pour qu’un diocèse, dans la fidélité à l’enseignement des apôtres devienne ou redevienne une image de l’Église Universelle et un signe du Christ présent et agissant partout dans le monde d’aujourd’hui.

Et ceci, je le redis encore, au bénéfice de toutes les vocations.

Mais, au fait, qui est concerné en premier chef ? Sûrement le peuple chrétien. Et c’est pourquoi, plus que jamais les baptisés ont à devenir serviteurs de l’appel.

Rendez-vous à LOURDES les 9, 10 et 11 novembre 1991.