Eclairage biblique


Jean-Michel POIRIER,
prêtre, responsable du Service des Vocations du diocèse de MONTAUBAN

La requête de vie communautaire chez les Jeunes chrétiens en général, et chez ceux en recherche d’une "vocation spécifique" en particulier, peut trouver appui dans la description que le Livre des Actes des Apôtres nous donne de la vie de la première communauté chrétienne, celle de Jérusalem :

"Ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. La crainte gagnait tout le monde : beaucoup de prodiges et de signes s’accomplissaient par les apôtres. Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun. Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au temple ; ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture dans l’allégresse et la simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et trouvaient un accueil favorable auprès du peuple tout entier. Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut" (Ac.2, 42-47).

Une lecture par trop naïve de ce tableau idyllique pourrait nous plonger dans la nostalgie de ce "paradis" des premières années de la vie de l’Eglise. Il conviendra de le situer dans ce que nous savons être par ailleurs les problèmes de la vie communautaire des premiers chrétiens. Auparavant, il ne sera pas inutile d’aller voir du côté de l’ancienne Alliance et des formes de vie communautaire qu’elle a pu admettre ou inventer. Nous terminerons cette brève étude en revenant à ce tableau des Actes pour mettre en évidence les grandes directions qu’il trace pour l’organisation et la vie de communautés selon l’Evangile.

I - REGARD SUR l’ANCIEN TESTAMENT

a) famille, clan, tribu

Dans l’ancien Israël, la vie communautaire est d’abord structurée et ordonnée par les relations de parenté. La plus petite unité est la famille, au sens de la "maison du père" (bet’ab) ou bien la famille élargie aux serviteurs et parents dépendants (cf. la "famille" d’Abraham : Gn 12, 5).

On trouve ensuite le clan, le groupe des consanguins au sens large.

Et enfin, la tribu, regroupement de plusieurs clans, qui se repère, après l’installation, à un territoire délimité dans l’espace. La "fiction" de l’ancêtre commun aux membres de la tribu dit cependant bien l’origine de celle-ci et en même temps la profondeur des liens qui unissent les membres qui la constituent. De fait, bien d’autres éléments que les liens du sang vont entrer en ligne de compte dans la constitution de la tribu ; ainsi les liens de voisinage (cf. Ex.12, 4), qui supposent un minimum de structuration géographique.

Reste que le principe de la filiation se maintient - et nous en trouvons des traces dans le Nouveau Testament : cf. la généalogie de Jésus et l’importance du rattachement de Joseph à la "maison de David" -. Ce constat n’est pas sans portée théologique. Nous y reviendrons.

b) un état théocratique

Douze tribus finissent par émerger pour constituer une fédération, processus comparable aux "confédérations" de tribus arabes ou aux amphictyonies grecques. Selon Jos 24, c’est la foi en Yahvé, reconnu comme Dieu unique, qui en constitue le ciment. Elles possèdent en commun des statuts et un droit, un culte aussi, mais cela ne va pas plus loin : il n’est pas encore question d’un "gouvernement central". On ne parlera d’Etat, au sens moderne du mot, qu’à l’avènement de la royauté avec Saül. Le roi reste alors l’élu de Dieu et le politique soumis au charismatique. La loi d’état n’en est pas pour autant identifiée à la loi religieuse : ce processus ne se réalisera qu’au retour de l’exil, avec l’édit d’Artaxerxés (Es 7, 11-26).

Pour en revenir au Royaume, le schisme entre Israël et Juda à la mort de Salomon n’éteint pas la conscience des habitants de ces deux entités politiques distinctes d’appartenir à un seul peuple : ils restent "frères" (cf. 1 R. 12, 24). Finalement, les formes du pouvoir en Israël et leur exercice ont varié mais demeure une constante : la communauté d’Israël est fondamentalement une communauté religieuse.

"Israël est le peuple de Yahvé et n’a pas d’autre maître que lui (...) Les chefs humains de ce peuple sont choisis, acceptés ou tolérés par Dieu, mais ils lui restent subordonnés et, ils sont jugés à la mesure de leur fidélité à l’alliance indissoluble conclue entre Yahvé et son peuple" (1)
et non à l’aune de leur efficacité purement politique, économique ou sociale.

c) structuration de la vie communautaire

La cohésion et la conduite de la famille est assurée par son chef, le père, celle du clan par les "anciens" qui sont les chefs de famille de ce clan. En temps de guerre apparaissent des chefs de guerre qui peuvent être distingués des anciens. Quant aux tribus, elles sont aussi commandées et représentées par des chefs. Rien de vraiment particulier à Israël. On remarquera simplement que la vie communautaire suppose ici comme ailleurs un minimum d’organisation et de hiérarchie.

La solidarité du clan s’exprime particulièrement sur le mode de l’honneur (et du déshonneur) et dans la pratique de la vengeance. La faute d’un membre met en péril l’ensemble de la communauté. Inversement, la bonne conduite, du chef notamment, rejaillit sur tous (cf. 2 Sm.21, 1). Le groupe assure la protection des plus faibles, avec sa face de vengeance quand l’un des membres a été atteint par un membre d’un autre groupe.

d) diversité des formes de vie communautaire

A l’intérieur du cadre que nous venons d’esquisser, une grande diversité de formes de vie communautaire se manifeste, dans le temps et l’espace. Il ne s’agit pas ici d’en dresser un inventaire mais d’en signaler quelques-unes.

1 - LA COMMUNAUTE LOCALE

Avec la sédentarisation des tribus, l’unité sociale qui va prendre le pas sera la ville ou le village. Le critère géographique prend de l’importance, notamment dans les domaines politiques, sociaux ou juridiques. La réalité paroissiale se profile ici, bien que ce concept soit essentiellement d’origine grecque.

L’aspect religieux assure la permanence d’une conscience d’appartenance plus large, ainsi que nous l’avons souligné plus haut. Cette dimension religieuse est particulièrement marquée dans quelques communautés particulières que nous évoquons maintenant.

2 – LES COMMUNAUTES DE PROPHETES

Le prophète évoque spontanément pour nous la figure d’un homme solitaire, à l’indépendance farouchement préservée et d’un sens critique affiné s’exerçant à l’égard des institutions et des conduites politiques, sociales ou religieuses de son temps.

C’est oublier les aspects institutionnels et communautaires de cette forme particulière de vocation en Israël. Des livres de l’Ancien Testament nous ont laissé des traces de ces aspects, dans une période antérieure à celle des "grands prophètes".

Nous trouvons particulièrement mention de "frères-prophètes", présents un peu partout en Israël (1 S.10, 10 ; 19, 20 ; 2 R.2, 3,5 ; 4,38 ; 22, 10). Leur style de vie est une préfiguration intéressante de la vie monachique telle que la connaîtra le christianisme bien plus tard. Ainsi vivent-ils en communautés, parfois imposantes (cf. 1 R 18, 4). L’épisode culinaire rapporté par 2 R. 38-41, outre qu’il témoigne du principe d’un repas pris en commun, laisse entrevoir une vie plutôt ascétique. Ces communautés étaient conduites par un "supérieur" (1 S 19, 20) et enfin très liées au culte (1 S 19, 20-24).

On n’en trouve plus trace dans le corpus biblique après l’époque d’Elisée. Il semblerait que la fonction prophétique se soit alors beaucoup plus personnalisée.

3 - LES REKABITES

Ce groupe apparaît après la sédentarisation qu’il n’a pas acceptée. Ses membres continuent à vivre en nomades, même si des circonstances peuvent les contraindre à s’établir pour un temps dans un lieu fixe (Jr 35, 11). Ils sont constitués en clan mais également en groupe religieux de yahvistes fervents. Le prophète Jérémie les avait en haute estime (Jr 35, 19). On ne trouve plus trace d’eux par la suite.

Même disparu, l’existence de ce groupe témoigne d’une nostalgie en Israël du nomadisme dont, sur la question religieuse de la "fixation" dans un Temple de l’arche de l’alliance, le discours d’Etienne (Ac 7, notamment vv. 7s.) se fait aussi l’écho.

4 – LES ESSENIENS

A l’époque de Jésus, divers groupes religieux coexistent dans le judaïsme. Certains proposent des formes de vie communautaire plus marquée, notamment les esséniens.

Un texte de Flavius Josèphe décrivant cette vie sonne à nos oreilles de manière familière. C’est qu’il est étonnamment proche des "sommaires" des Actes que nous aborderons dans quelques lignes. Jugeons-en :

"Chez ces contempteurs de la richesse, règne un merveilleux esprit de partage et l’on ne saurait trouver parmi eux quelqu’un qui dépasse les autres pour leur fortune ; car il est de règle que ceux qui entrent dans la secte fassent abandon de leurs biens à l’Ordre, si bien que chez aucun d’eux on ne voit ni l’objection de la misère, ni 1’infatuation de la richesse et que, les biens de chacun étant fondus dans la masse, il n’y a plus qu’une seule fortune pour tous, comme entre frères". (2)

Retenons ici quelques autres traits de cette forme de vie communautaire. Les esséniens, on le sait, vivent retirés de la société juive de l’époque et non pas à son service comme les "frères prophètes". Ils partagent pourtant avec ceux-ci de préfigurer le monachisme chrétien. Cette société religieuse est en effet fortement hiérarchisée. Les biens sont mis en commun ainsi que nous venons de le voir. Le style de vie est plutôt ascétique.

Ajoutons le travail manuel qui remplit l’ensemble de la journée, l’étude attentive ce la Loi, des Prophètes et autres écrits pour occuper une partie de la nuit. Et puis une affiliation qui se réalise par un postulat et un noviciat de deux ans. Nous aurons ainsi presque tous les ingrédients d’un véritable ordre religieux au sens actuel et chrétien du terme.

Une différence de taille toutefois : cette communauté s’est construite en opposition au reste de la société et de la vie juive dont elle se tient soigneusement éloignée. Elle pense que le salut de Dieu les concernera eux seuls. Nous sommes donc ici aux antipodes de Jésus qui parcourt villes et villages de Palestine pour y proclamer l’Evangile de Dieu...

Rassemblons maintenant quelques traits de la vie communautaire selon l’Ancien Testament :

1/ Si la "construction" d’Israël en un peuple se réalise à partir d’une base qui est la famille, c’est pourtant la foi yahviste qui en constitue le véritable ciment.

2/ Le principe de filiation, même maintenu au prix de la fiction, éclatera en régime chrétien avec l’ouverture aux païens du salut en Jésus-Christ. Ce ne sera pas sans heurts, nous le savons. Mais c’est une autre filiation qui s’instaure alors : la filiation divine du chrétien par et dans le Elis unique.

3/ La foi yahviste admet, à l’intérieur du peuple de Dieu, des formes diverses de vie communautaire, même si certaines se marginalisent d’elles-mêmes.

4/ On trouve déjà préfigurées des formes chrétiennes de vie communautaire qui nous sont familières. Est-ce un hasard ?...

II - LA VIE DES PREMIERES COMMUNAUTES CHRETIENNES : COMMUNION ET CONFLITS

a) les "sommaires" des Actes

On désigne par ce terme trois textes du Livre des Actes décrivant la vie de la communauté primitive à Jérusalem (3). Nous en avons cité un intégralement au début de cet article (Ac 2, 42-47) ; il faut maintenant y adjoindre 4, 32-35 et 5, 12-14.

Les éléments constitutifs de cette vie sont au nombre de cinq, auxquels il faut ajouter deux "effets" ou fruits. Il s’agit de :

- l’enseignement et le témoignage des apôtres (2, 42 ; 4, 33a ; 5, 42) ;

- la communion fraternelle ("koinonia") et le partage des biens : (2, 42.44-45 ; 4, 32.34-35) ;

- la fraction du pain (2, 42.46b) ;

- la prière et la fréquentation du Temple (2, 42.46a ; 5, 12b-13a) ;

- les signes et les prodiges (2, 43b ; 5, 12a.15-16).

Les fruits de cette vie :

- faveur auprès du peuple (2, 43a.47b ; 4, 33b ; 5, 13b) ;

- l’accroissement numérique de la communauté (2, 47c , 5, 14 ; on peut aussi se référer à 6, 1a.7 et 12, 24).

Nous reviendrons en dernier lieu sur ces divers éléments. Mais pour mieux en mesurer la portée et "rectifier" l’image très idéalisante de cette première communauté, il convient de situer ces sommaires dans leur contexte canonique et historique.

L’image "unanimiste" de la première communauté chrétienne se voit immédiatement corrigée par l’épisode d’Ananie et de Saphire(Ac 5, 1-11), une affaire exemplaire ou en tout cas présentée, comme telle. On peut aussi mentionner la récrimination des Hellénistes contre les Hébreux (6, 1) et surtout le fameux conflit d’Antioche (15, 1-3) qui se résout dans le "Concile" de Jérusalem (5, 5-29). Nous reviendrons sur ce premier conflit majeur de la jeune Eglise. On trouve dans les Actes d’autres mentions de désaccords malgré le dessein très net de l’auteur de ce livre d’atténuer les aspérités de l’enfantement de l’Eglise de Jésus, ce qu’une comparaison avec des écrits pauliniens ou un examen critique attentif permet de déceler.

Il ne s’agit pas ici de sous-estimer le travail de l’Esprit ni de mettre en doute la probité de l’auteur des Actes mais de prendre la mesure du travail rédactionnel et de la perspective théologique de cet haqiographe. Quelle est donc l’intention de Luc quand il nous décrit ainsi la communauté de Jérusalem ?

Déjà dans sa manière de le faire, Luc nous laisse des indices, et notamment, en Ac 2, 42 que nous rappelons ici, tant ce verset résonne comme le "programme" de ces sommaires, ou comme une ouverture d’opéra qui présente les thèmes qui vont ensuite être développés : "ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières".

Le mot et le concept de communion ("koinonia"), utilisés dans ce contexte, font référence à une communauté des biens, expression concrète d’une communauté des âmes.

1 - COMMUNAUTE DES BIENS

Celle-ci est annoncée en 2, 44-45 et précisée en 4, 32 et 4, 34-35. Il convient de distinguer ici plusieurs niveaux d’affirmation :

- selon 2, 44 et 4, 32, les chrétiens restent légalement propriétaires de ce qui leur appartenait mais ils mettent librement leurs biens à la disposition de la communauté.

- 2, 4-5 et 4, 34-35 ajoutent à cette communauté "morale" la remise concrète des bien de chacun dans les mains de la communauté, représentée par les apôtres (4, 35).

Comment évaluer ces indications ? Notons que l’affirmation de l’aliénation totale des biens personnels au profit de la communauté doit être tempérée par d’autres précisions :

- On nous cite Barnabé qui "possédait un champ", le "vendit" et "en apporta le montant et le déposa aux pieds des apôtres" (4, 36-37).

Voilà un exemple précis de l’affirmation précédente, elle d’ordre général. Mais comme le commente J. DUPONT, "de toute évidence, on nous propose là l’exemple d’une générosité exceptionnelle ; mais en quoi Barnabé s’est-il distingué si sa conduite se conforme simplement à celle de tous les chrétiens ?" (4).

- Quant à l’histoire d’Ananie et de Saphire (5, 1-11), elle nous renseigne sur un point : puisque leur faute n’est pas d’avoir voulu garder pour eux une partie de la somme résultant de la vente de leur propriété mais d’avoir menti aux apôtres, il en résulte qu’il n’était donc pas nécessaire que les chrétiens se défassent de leurs biens.

- Ce que confirme, par exemple, le cas de Marie, mère de Jean-Marc, qui conserve la maison lui appartenant. Cela ne paraît soulever aucune difficulté (12, 12).

Alors, comment comprendre la présentation de Luc dans les "sommaires" des Actes ? La prise en compte de la dimension littéraire de ces textes peut nous y aider.

Le thème grec de "l’âge d’or", félicité des temps primitifs où tout était commun à tous, peut avoir constitué un motif sur lequel Luc propose des variations plus spécifiquement chrétiennes. Mais c’est surtout celui de l’amitié qui retient l’attention des commentateurs, avec des aspects bien concrets qu’une maxime d’Aristote résume : "koina ta philon .- en koinônia gar hè philia" ; l’amitié consiste essentiellement en une mise en commun de ce qu’on a.

"Luc songe à des lecteurs grecs ; il ne faudrait pas trop s’étonner qu’en parlant de la vie des premiers chrétiens, il se soit arrangé de manière à ce qu’elle évoque un idéal susceptible d’éveiller l’intérêt de ceux auxquels il s’adresse. Le recours à un procédé littéraire de ce genre n’implique nullement que la communauté des biens dont il parle est une pure vue de l’esprit" (5).

La précision de Ac.4, 34 : "il n’y avait pas d’indigents parmi eux" invite à se tourner vers une autre source d’inspiration littéraire et théologique, vers le Deutéronome plus précisément :

"Il n’y aura pas de pauvre chez toi, tellement Yahvé t’aura comblé de bénédiction dans le pays que Yahvé ton Dieu te donne comme patrimoine pour en prendre possession" (Dt 15, 4). La Septante et le Targum ont interprété ce verset dans le sens d’une promesse pour les temps messianiques. En l’appliquant à l’Eglise de Jérusalem, Luc présente celle-ci comme la communauté messianique de la fin des temps.

Dernière remarque sur cette "communauté des biens" : "chacun en recevait une part selon ses besoins" (Ac 4, 35). La libre remise de ses biens à la communauté n’a pas pour fonction le dépouillement et la pauvreté volontaire de tous ses membres mais la solidarité concrète entre riches et pauvres.

Le Livre des Actes nous invite à aller plus loin. Car la première communauté ne se présente pas et n’agit pas comme un simple rassemblement d’ "amis", si noble soit une telle réalisation. Dans ces "sommaires", Luc désigne les chrétiens par le terme de "croyants" (2, 44 ; 4, 32 ; 5, 14). La communauté des biens est signe et conséquence d’une communion plus profonde encore.

2 – COMMUNAUTE DES AMES

"La multitude de ceux qui étaient venus à la foi était un seul cœur et une seule âme" (Ac.4, 32). L’union des âmes renvoie à l’une des définitions courantes dans la tradition grecque et hellénistique. La mention du cœur y ajoute une résonance plus biblique. Luc fait ainsi appel à deux langages différents pour exprimer l’aspect spirituel de la "koinônia", que Paul souligne également dans Ph 2, 2 : "Comblez ma joie en vivant en plein accord. Ayez un même amour, un même cœur ; recherchez l’unité".

L’adverbe "unanimement" (1, 14 ; 2, 46 ; 4, 24 ; 5, 12) qualifie la fréquentation du Temple par les chrétiens et leur unité dans la prière. De telles conduites sont en totale résonance avec la recommandation évangélique de l’accord "symphonique" (Mt 18, 19 ; cf. aussi Rm 15, 5-6).

Une étude attentive de l’expression épi to auto ("ensemble", "en tout"), permet à J. DUPONT d’énoncer la conclusion suivante :

"Les croyants ont conscience de constituer un yahad, une réalité unique, assemblée ou communauté, à laquelle le Seigneur adjoint quotidiennement de nouveaux membres. (...) Ils mettent leurs biens en commun, non pas parce qu’ils se trouvent (localement) ensemble, mais parce qu’ils se savent réunis, en une seule réalité, un seul corps. L’expression paraît ainsi traduire le sens communautaire des croyants : ils ont pris conscience de leur unité. La mise en commun des biens n’est qu’une conséquence de cette conscience de former ensemble une communauté, dans laquelle chacun se sait solidaire de tous." (6).

Il convient maintenant de dessiner des éléments physionomiques de cette communauté que Luc veut visiblement proposer aux chrétiens comme modèle.

1 - C’est la foi en Christ qui la définit et fonde son unité. Les autres critères, géographiques notamment, sont seconds.

2 - L’unité dans la prière permet de situer à son juste niveau la qualité de cette vie communautaire : elle est avant tout spirituelle et théologale.

3 - Elle s’incarne à la fois dans une union des esprits - mais non pas un artificiel unanimisme - et dans un partage concret des biens matériels. Ce partage, la suite des Actes le dira, s’exerce à la fois au sein de la communauté locale comme entre des communautés géographiquement éloignées (cf. la "quête" pour la communauté de Jérusalem).

4 - Ce partage matériel des biens peut, chez certains, prendre la forme d’une renonciation libre et volontaire à la propriété. Mais cette attitude ne peut être considérée comme obligatoire ni indispensable.

Tout n’est pas dit pour autant, et de la vie communautaire dans le Nouveau Testament, ni même du modèle présenté par ces "sommaires". Nous y reviendrons en conclusion. Mais il vaut la peine de faire auparavant un détour par la première crise majeure au sein de la jeune Eglise chrétienne, telle que le Livre des Actes et surtout l’épître aux Galates s’en font l’écho.

b) la crise d’Antioche : une crise exemplaire

Pour notre propos, cette "crise" est intéressante pour au moins deux motifs :

- car elle constitue le premier conflit sérieux au sein de l’Eglise naissante d’une part ;

- parce que l’enjeu est majeur d’autre part : celui du fondement et de l’ouverture de la communauté chrétienne.

Nous en trouvons deux échos : au chapitre 15ème du Livre des Actes et au chapitre second de l’épître aux Galates. Leur comparaison pose de très sérieuses questions de critique historique car leur concordance, tant sur le plan de la chronologie que sur la nature de l’accord de Jérusalem, fait problème. Il serait trop long de les aborder ici (7). Nous nous contenterons de mettre en valeur deux thèmes intéressant notre étude : le fond du problème et la manière de le résoudre.

1 – LE FOND DU PROBLEME

Ac 15, 1 détaille peu mais va droit au but : il s’agit, ni plus ni moins, de l’accès des païens au salut en Christ. Leur faut-il, pour ce faire, "passer" par le judaïsme avec ses marques extérieures d’appartenance, à savoir la circoncision ? Il y va du caractère et du fondement même de la communauté chrétienne : Est-elle un sous-groupe du judaïsme ? Est-ce la foi ou des pratiques communes, eussent-elles à invoquer l’origine divine et l’autorité de la loi de Moïse, qui la fondent ? L’autre enjeu est celui de l’ouverture de la communauté, les deux questions étant évidemment intimement liées.

Ga 2, 3-5 fait allusion à cette discussion. Mais cette épître nous rapporte un autre conflit (Ga.2, 11s.), toujours à Antioche, qui va opposer Paul à des "gens envoyés par Jacques" (v. 12), c’est-à-dire des judéo-chrétiens de Jérusalem, ainsi qu’à Pierre lui-même. L’unité de la communauté est mise en péril, là aussi, par des pratiques relevant de la loi mosaïque - touchant les lois de pureté qui signifient et réalisent la séparation entre juifs et païens -.

Le problème se pose à l’occasion de la désertion par Pierre du repas avec les païens (v. 12). Le lieu est déjà à haute portée symbolique : le repas commun comme signe de la fraternité. Mais le fondement même de la communauté est ici directement atteint puisque c’est au cours de ces repas communautaires qu’était célébrée l’Eucharistie. Accepter le "diktat" des "envoyés de Jacques", c’est donc renoncer aux eucharisties communes aux pagano-chrétiens et judéo-chrétiens. C’est défaire du même coup le sens même de l’eucharistie et finalement nier la mort/résurrection du Christ, dont l’eucharistie est sacrement, comme pierre angulaire de la foi chrétienne et de la construction ecclésiale. Rappelons l’enseignement de Paul aux Corinthiens à ce sujet :

"La coupe de bénédiction que nous bénissons n’est-elle pas une communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons n’est-il pas une communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous sommes tous un seul corps : car nous participons à cet unique pain." (1 Co 10, 16-17)

Paul a bien perçu l’enjeu de cet accrochage, ce qui motive et sa vive réaction et le développement qui s’ensuit dans l’épître aux Galates. Le conflit ne peut être résorbé qu’en allant au fond des choses, en dégageant les enjeux véritables et en faisant appel aux fondements théologaux de la vie communautaire chrétienne. La question de 1’ouverture de la communauté, que pose avec clarté la relation des Actes, est ici dépassée ou plutôt enveloppée dans celle du fondement de la vie chrétienne, dans ses aspects communautaires et plus individuels.

Sans développer, rappelons la thèse centrale de l’épître aux Galates : c’est par la foi au Christ que Dieu justifie juifs et païens. La foi est ici autre chose qu’une affaire de conviction ou d’adhésion de la raison. Que ce soit au niveau individuel ou communautaire, l’adhésion au Christ demande toute la personne et engage tout l’être :

- "Avec le Christ, je suis un crucifié ; je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Christ qui vit en moi" (Ga 2, 20).

La foi opère une réelle et entière communion du chrétien à la vie du Christ ressuscité. Elle fait ainsi des chrétiens des "fils de Dieu, en Jésus-Christ" (Ga 3, 26).

- "Oui, vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni juif, ni grec ; il n’y a plus ni esclave, ni homme libre ; il n’y a plus l’homme et la femme ; car tous vous n’êtes qu’un en Jésus Christ" (Ga 3, 27-28).

L’intégration à la communauté chrétienne, que réalise le baptême, abolit tout ce qui pourrait être séparations. Elle n’annule pas les différences, qui sont source de richesse quand elles sont admises, partagées et vécues dans l’unité (cf. 1 Co 12). A la source de cette unité, l’unique Corps ressuscité du Christ auquel le baptême incorpore les chrétiens.

On me permettra d’évoquer ici un souvenir personnel de problème de vie communautaire qu’une lecture attentive de l’épître aux Galates aurait sans doute permis d’éviter. Dans l’Institut Catholique où j’ai fait ma formation, plusieurs communautés cohabitaient : le séminaire universitaire, le foyer des prêtres étudiants et le groupe de formation permanente des prêtres. Une revendication s’était faite chez certains séminaristes concernant l’identité du séminaire universitaire, notamment à l’occasion des célébrations quotidiennes de l’eucharistie. La communauté se retrouvait rarement seule ; de plus, les autres membres qui s’adjoignaient à elle pour ces célébrations se comportaient quelque peu en "consommateurs". Il fut en définitive décidé d’indiquer poliment aux membres des autres communautés, résidentes dans le même corps de bâtiment, de préparer et célébrer l’eucharistie de leur côté. Et c’est ainsi qu’à la même heure deux eucharisties étaient célébrées, dans deux ailes de l’Institut Catholique.

Qu’en penserait Paul ? La juste revendication d’identité d’une communauté peut-elle légitimer que celle-ci "ferme" sa célébration eucharistique à des "étrangers" ? N’est-ce pas un non-sens à l’égard de ce que représente l’eucharistie ?

Après le fond, la manière dont le conflit d’Antioche a été résolu n’est pas moins intéressante et porteuse de lumière pour nos façons de vivre en communauté.

2 – LA MANIERE DE RESOUDRE LE CONFLIT

Dans un récent article qui a fait quelque bruit, Mgr Walter KASPER, évêque de Rottenburg-Stuttgart et théologien fort connu, écrivait :

"Il persiste dans l’Eglise des conflits encore ouverts sur la façon de comprendre et d’appliquer le Concile. Ces tensions n’ont rien de négatif, pour peu qu’on les gère comme il convient. Elles font partie de la vie. Toute la vie évolue parmi les tensions. Là où cessent les tensions règne la mort. Or, nous ne voulons pas une Eglise morte, mais bien vivante. Plutôt une Eglise où l’on se dispute qu’une Eglise où l’on dort !" (8)

Regardons comment cette tension au sujet de l’admission des païens dans l’Eglise naissante fut gérée. Là aussi, il convient de distinguer la relation des Actes et celle de Saint Paul dans l’épître aux Galates.

Selon les Actes des Apôtres (15, 5), le conflit se dénoue par ce qu’on appelle souvent le "Concile de Jérusalem". Paul accompagné de quelques compagnons dont Barnabas est monté à Jérusalem à la suite du différent sur la circoncision que des judéo-chrétiens veulent imposer aux pagano-chrétiens (15, 2). Pourquoi en référer ainsi aux Apôtres et aux Anciens de l’Eglise de Jérusalem ?

D’une part parce que le conflit est majeur et dépasse de fait la situation locale d’Antioche ; d’autre part parce que l’Eglise de Jérusalem, les apôtres et les anciens dont Pierre et Jacques, assurent la charge de garantir la fidélité au Christ. Paul ne l’a jamais contesté (cf. 1 Co 15, 6-8).
Si nous essayons de transposer pour nos conflits d’aujourd’hui, deux directions se profilent :

- faire appel à d’autres communautés ; là aussi, une communauté se disant chrétienne ne peut pas vivre sans se savoir le maillon d’un réseau, qui la dépasse et l’enveloppe : l’Eglise ;

- faire appel aux responsables de l’Eglise, par exemple aux successeurs des apôtres que sont les évêques.

Quant à la solution -ici demander aux pagano-chrétiens ce qui était exigé des étrangers résidant en Israël -, elle, est motivée :

- dans l’intervention de Pierre (15, 7-11) par la constatation que l’Esprit Saint a, d’une certaine manière, anticipé la réponse que les apôtres vont pouvoir apporter ; et par l’affirmation, toute en accord avec la thèse de Paul, que seule la foi au Seigneur Jésus est capable de sauver ;

- une intervention de Paul et Barnabas, sous le mode du témoignage, vient illustrer les assertions de Pierre ;

- Jacques, enfin, requiert le témoignage des Ecritures. La conformité à l’Ecriture et à sa tradition est élément capital et indispensable dans la manière de résoudre les conflits à l’intérieur d’une communauté chrétienne ou entre communautés, parce qu’elle est référence à l’autorité de Dieu que tous reconnaissent.

Le témoignage de l’épître aux Galates nous oblige à inverser, en quelque sorte, la réunion de Jérusalem et le conflit d’Antioche. Je ne reviens pas sur ce problème critique. Paul mentionne un premier accrochage (Ga 2, 4-5) qui a ou aurait pu tourner au rapport de force. Pour Paul, pas question d’être soumis à une autorité qui serait infidèle à la "vérité de l’Evangile" (cf. aussi Ga 1, 6-9 et 2 Co 11, 4). Cette expression revient sous la plume de Paul quand il relate sa discussion publique avec Pierre. Ainsi il existe un devoir de fidélité à une vérité, à savoir que Jésus est le seul Sauveur. Et cette vérité là ne saurait souffrir aucune concession.

Aucun argument d’autorité ne peut prévaloir contre elle. Cela ne veut pas dire que Paul ne reconnaisse pas un service de communion aux "colonnes" de l’Eglise, à savoir Jacques, Pierre et Jean (Ga 2, 9). Mais si ceux-ci ont tort, il n’hésitera pas à se dresser contre eux.

Précieux enseignement pour nos vies communautaires où, parfois, un souci louable d’unité dissimule l’incapacité de bien gérer des conflits, et finalement la différence, dégénérant en une onction ecclésiastique qui sonne faux de tous les points de vue !

En conclusion de cette brève étude, nous voudrions revenir sur les sommaires des Actes et l’idéal de vie communautaire qu’ils nous proposent.

CONCLUSION : UN IDEAL DE VIE COMMUNAUTAIRE ?

Ne nous méprenons pas sur la fonction de ces "sommaires" où le Livre des Actes des Apôtres nous dresse le portrait de la première vie communautaire des chrétiens. Ce n’est pas un moule unique, à reproduire le plus exactement possible.

Un exégète a récemment distingué cinq courants dans le christianisme primitif, avec chacun son type de vie communautaire : le judéo-christianisme jérusalémite (Jacques, le frère du Seigneur) ; le judéo-christianisme palestinien missionnaire (Pierre) ;"le judéo-christianisme hellénistique missionnaire (Etienne et Paul) ; le judéo-christianisme palestinien apocalyptique et charismatique ; la tradition johannique, enfin (9).

Il ne s’agit pas de se gargariser de cette diversité pour justifier toutes nos divisions, mais tout simplement de prendre acte des différences et de manière de penser et de manière de vivre. Qui oserait affirmer avec sérieux que la vie communautaire de chrétiens en brousse africaine doit ressembler point par point à celle de chrétiens du Bas-Poitou ou d’un quartier plus bourgeois de Toulouse ? Qui peut nier la vision originale que peut apporter à la compréhension du Christ et du christianisme des courants théologiques d’Amérique Latine, d’Afrique Noire ou du Proche-Orient, sinon ceux habitués à se mirer dans leur auto-satisfaction ?

La communion n’en est pas moins une nécessité vitale. Tout l’art de la vie communautaire n’est-il pas d’harmoniser les différences de cultures, de pensées, sociales et sexuées, etc., en une symphonie capable de présenter à notre monde l’icône de Jésus-Christ, le seul Sauveur ?

Il me semble que le Livre des Actes, au-delà de la lecture naïve et finalement enfermante que d’aucuns pourraient en faire, nous dit comment entrer dans cette partition. Reprenons-en, pour terminer, les principaux thèmes.

1 – L’ENSEIGNEMENT ET LE TEMOIGNAGE DES APOTRES,

parce que la révélation chrétienne est historique et qu’elle nous est transmise par une chaîne de témoins dans laquelle nous avons à prendre notre place. On aura noté ici que ce témoignage des apôtres n’a rien à voir avec l’enseignement d’un gourou qui regroupe autour de lui des disciples avides de boire chacune de ses paroles ; pas d’autres disciples que ceux du Christ (cf.1 Co 3, As.). Si Pierre est appelé à prendre la parole, ce n’est pas en son nom propre mais de par sa mission de chef et de représentant des apôtres. Les discours de Pierre, tels que les Actes nous les relatent, nous disent la foi de l’Eglise garantie par le témoignage du collège des apôtres.

Ouverture donc, et par le haut, dans le sens historique, pour recevoir en nos mains cette source de vie qui coule, telle une cascade, par les mains de ceux qui les ont ouvertes à la grâce pour la redonner. Ouverture aussi dans un autre sens : main donnée à l’autre pour signifier la communion (cf. Ga 2, 9) et former la chaîne des témoins de Christ.

2 - LA COMMUNION FRATERNELLE,

communion de croyants au Fils de Dieu qui leur donne d’entrer à leur tour dans la communion divine, communion qui exige des signes concrets de partage pour sa pertinence, pour le témoignage et parce que les hommes ont besoin de signes visibles de ce qui plonge ses racines au plus profond de l’être.

3 - LA FRACTION DU PAIN,

c’est-à-dire l’eucharistie, source de l’unité, communion au Christ ressuscité et mouvement de sa Pâque dans lequel il fait entrer tous ceux qui partagent ce pain de vie

4 - LA PRIERE ET LE CULTE,

ouverture à l’Esprit, seul maître de la mission et en définitive seul créateur et rassembleur de vraies communautés chrétiennes : c’est le mouvement de Pentecôte (cf. Ac.1, 14).

5 - LES SIGNES ET LES PRODIGES,

ou les charismes à l’œuvre dans la communauté, non pas de manière anar-chique selon le mythe souvent invoqué de communautés prophétiques se jouant de toute institution, mais dans l’harmonie d’un corps qui grandit de manière équilibrée (cf. 1 Co 12).

Autant d’ingrédients indispensables à toute vie commune se réclamant de la foi chrétienne... ingrédients à mélanger et marier à d’autres selon les circonstances, les personnes et les lieux...

Les fruits ne sauraient alors tarder :

- un certain crédit du témoignage auprès des femmes et des hommes de bonne volonté (de grâce, repoussons cette facilité qui consiste à attribuer l’échec de nos vies communautaires à une incompréhension ou une hostilité de l’extérieur) ;

- et l’envie donnée, non pas tant de rejoindre nos communautés, mais d’aller vers le Christ par les chemins que lui voudra.

NOTES : ------------------------------------------------

1/ R. DE VAUX - "Les institutions de l’Ancien Testament" Tome I, Cerf, Paris, 1976, p. 153 [ Retour au Texte ]

2/ Flavius JOSEPHE, "Guerre des Juifs", II, 122 [ Retour au Texte ]

3/ On s’appuiera ici sur les études de Jacques DUPONT (La Communauté des biens aux premiers jours de l’Eglise, in "Etudes sur les Actes des Apôtres", Cerf, Paris, 1967, pp.503-519 ; L’union entre les premiers chrétiens dans les Actes des Apôtres, in "Nouvelles Etudes sur les Actes des Apôtres", Cerf, Paris, 1984, pp.296-318).
On pourra plus facilement se référer à la bonne synthèse de Michel GOURGUES, La vie communautaire, ouverture à l’autre de l’intérieur, in "Mission et Communauté (Actes des Apôtres 1-12)", Cahiers EVANGILE n° 60, Cerf, Paris, juin 1987, pp.41-57 [ Retour au Texte ]

4/ J. DUPONT,"L’union entre les premiers chrétiens dans les Actes des Apôtres", op. cité p. 300 [ Retour au Texte ]

5/ J. DUPONT, "La Communauté des biens aux premiers jours de l’Eglise", op. cité p. 507 [ Retour au Texte ]

6/ J. DUPONT, "L’union entre les premiers chrétiens", op. cité, p. 309 [ Retour au Texte ]

7/ On pourra trouver un point de la situation dans Michel GOURGUES, l’Evangile aux païens, Cahiers EVANGILE n°67, Cerf, Paris, Mars 1989 pp.31s. [ Retour au Texte ]

8/ Walter KASPER, "Contre les prophètes de malheur", Communio XV,6,1990, p. 107 [ Retour au Texte ]

9/ François VOUGA, "Pour une géographie théologique des christianismes primitifs", ETR. 1984/2, pp. 141-149 [ Retour au Texte ]